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Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey]

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Kala Kourou
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptySam 27 Oct 2012 - 15:00
Mes poils s'étaient hérissés tous seuls. Ce n'était pas ce vent, qui était assez fort quand même, qui s'acharnait comme un beau diable sur mon corps mais la présence de cet enfoiré de bébé phoque. Je n'avais pas peur, mais il m'irritait au plus haut point. Il était minuscule et pourtant, il pouvait détruire un royaume à lui tout seul. Qui l'avait mit au monde, qui avait bien pu mettre au monde ce connard ? A sa naissance, il a très bien pu mettre aux enchères sa mère juste pour avoir du fric. Mais que foutait-il là ? Pourquoi y avait-il au moins une dizaine de bonhommes avec lui et derrière lui ?

« Dégage de mon toit si tu veux pas que ta glotte devienne ta troisième boule ! »

Il y aura juste une chose que j'aimerai chez Fino, c'était ses expressions, ses phrases. Tu ne peux ne pas les oublier, tôt ou tard, elles te rentraient dans la cervelle. Enfin, pour moi. Mais arrêtons ces plaisanteries et revenons à notre situation. Ce sale bébé phoque claqua sa langue et ses hommes de mains lui rapportèrent une étrange machine en forme de grosse boîte rectangulaire. Ils la déposèrent au sol et Fino trifouilla des boutons et les deux joysticks présents dessus et des lumières bleues parcourra le gratte-ciel avant de disparaître. Puis, deux bras et deux jambes poussèrent du gigantesque immeuble et le tremblement de toit faillit me faire perdre l'équilibre. Il ne fallait pas être un surdoué pour comprendre que c'était le boîtier de Fino qui avait fait apparaître ces membres à ce gratte-ciel. Il fallait quand même réfléchir un minimum pour comprendre aussi que si Fino avait fait de ce gratte-ciel un Mégazord et qu'il connaissait le Maire (et donc le fils du Maire), c'était qu'il y avait un rapport avec le hamster géant. Mais celui qui avait organisé cette Nuit du Cycle, c'était le fils du Maire et ce fils était celui du Maire. Alors pourquoi ce Maire connaissait Fino et pourquoi avait-il ce boîtier pour faire de cet immeuble un Mégazord ? Mais que se passait-il cette nuit, bordel de merde ?! Déjà, on me tirait dessus, puis des crayons de couleurs m'attaquaient, un capuchonné me donnait des coups en prétextant que je n'avais rien faire à un endroit, je me retrouvais nez-à-nez avec Fino et j'étais sur la tête d'un putain de Mégazord !

« Puceau, faut que je te pisse dans la gueule pour que tes neurones s’activent ? Vu comme tu schlingues, ça serait du parfum pour… »

Et ben vas-y, tant que t'y es ! De la pisse de phoque, comme si j'avais besoin de ça en plus !.. Je schlinguais ? Ah oui, j'avais oublié que je puais l'avoine. Le hamster semblait s'être calmé mais peut-être pas pour très longtemps. Le fait que Fino contrôlait un un gratte-ciel m'échappait mais ce qu'il décida de mon sort me parut très clair :

« Changement de plan les gars. Choppez-moi le Voyageur. On va pêcher aujourd’hui. »

Et bordel de chez bordel de merde, voilà qu'on me prenait pour un appât de rongeur ! Je comptais dix hommes qui s'approchaient de moi : deux avec un sabre et les huit autres n'avaient pas d'armes. Il fallait que je garde de l'énergie pour de prochains affrontements et ces hommes ne me semblaient pas puissants. Un premier courut vers moi et je lui donnais un coup de pied au ventre lorsqu'il fut à portée et je l'enlevais tout de suite avant qu'il n'attrape ma jambe, au cas-où. Deux autres chargèrent ensuite vers moi. Un de ces deux soldats essaya de mettre un uppercut en s'approchant rapidement vers moi. Je me laissais tomber en arrière, me réceptionnais avec mes bras et profitais du champ libre pour lui donner un coup de jambe aux indésirables. Désolé mon gars, mais je me laisserais pas faire. Le deuxième du lot avait un sabre et faillit me transpercer le ventre si je n'avais pas fais une roulade arrière. Pas réussie, certes, mais qui avait sauvée mon ventre. Un autre soldat essaya de me porter un coup au crâne et je le poussais violemment avec mon dos pour le déstabiliser. J'étais toujours accroupi et je me relevais rapidement. J'en avais mis déjà deux au tapis et il m'en restait huit encore. Tant pis, je devais utiliser mon épée d'eau. A mon niveau, pour avoir un tel tranchant, je ne pouvais pas modéliser une grande épée mais il faisait tout de même la longueur de mon avant-bras. Celui qui avait faillit me transpercer le ventre revint à l'assaut et je mis mon épée en biais pour contrer son coup. Il continua à s'acharner sur moi pour finalement arriver à ce stade du combat à l'épée où les deux opposants comparaient leur force. Un autre homme sans arme voulut m'attaquer alors que j'étais dos et je donnais un coup de pied en avant, me retourna et me baissa en même temps et lui planta mon épée dans son flanc droit. Un troisième de neutralisé. C'est ce que je croyais : les deux premiers s'étaient remis de leur douleur et s'approchaient lentement vers moi. Bordel de merde, je vais être obligé de leur faire des blessures profondes, ce qui allait me demander une plus longue utilisation de mon épée d'eau. Remettons les compteurs à zéro, ce qui me faisait un de moins alors finissons-en alors.

Deux hommes chargèrent vers moi. Je donnais un coup de poing au buste du premier et, en profitant du moment où il avait baissé sa garde, je lui tranchais la gorge. Le deuxième attrapa ma tête et serra sa prise pour m'étrangler. Un homme au sabre courra vers nous et mit son sabre devant lui, pour me transpercer. Avec toutes mes forces, je fis balancer celui qui m'étranglait en avant et je pouvais voir un bout de lame qui dépassait de sa jambe. On se croirait dans un mauvais film d'action. Malgré ça, cela avait permit de désarmer celui qui voulait m'embrocher et je sautais sur le corps étendu de celui que j'avais mis à terre pour lui donner un gros coup de pied en plein dans le menton, ce qui le sonna pendant un bon moment. Je me réceptionnais et avant que l'homme qui était par terre ne se relève, je lui plantais mon épée directement dans son cœur. J'étais vraiment sanguinaire parfois. Mais cela ne suffisait pas et je décidais de remplacer mon épée d'eau par un pistolet et je tirais rapidement une bulle d'eau dans la tête d'un des hommes pour le noyer. Plus que cinq, quatre sans armes et un avec un sabre. Sauf que quelque chose frappa violemment ma tête, le deuxième de la nuit et je commençais à en avoir marre. Et pour la deuxième fois je m'évanouissais, avec mon pistolet d'eau qui coula sur le sol du toit du Mégazord.

Je me réveillais, attaché à une antenne. On m'avait ficelé tellement fort que si je sortais de là, je pourrai voir les traces de la corde. Fino continuait sûrement de trifouiller le boîtier qui contrôlait l'immeuble mais je n'y prêtais pas attention car j'étais déjà en train d'essayer de manipuler mon épée d'eau que j'avais rapetissé pour couper la corde. On avait attaché mes mains et le fait de manipuler mon couteau d'eau avec trois doigts seulement était difficile et long, très long. J'étais tellement absorbé par ce que je faisais que je ne remarquais pas ce qui se passait et j'essayais de couper la corde en toute discrétion, sans que ce connard de phoque ne remarque. J'en avais marre, j'avais envie de me barrer mais en même temps, je voulais savoir le comment et le pourquoi de tout ça. L'immeuble bougeait beaucoup et c'était encore plus difficile qu'au début. Mais je réussissais à libérer mes mains et je pus ensuite facilement libérer mes bras, puis mes jambes. Bizarrement, les cinq autres hommes de main de Fino n'était pas là. J'étais plus en hauteur que tout à l'heure, ce qui confirma qu'on voulait vraiment m'utiliser comme appât. Je sautais de là où j'étais pour me retrouver près des corps étendu que j'avais fais tombé tout à l'heure. Et bien, c'était pas joli, j'avais failli avoir un haut-le-cœur. Mais on me capturait pas aussi facilement. Enfin... Si, mais on m'avait pris par surprise donc cela été facile... Et merde, j'étais vraiment nul.
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyVen 23 Nov 2012 - 0:37
Fino mâchonnait un cigare éteint tandis qu’il manipulait l’énorme immeuble. Il n’avait pas son nouvel appât en vue, mais puisque la boîte de commande devait se trouver sur l’immeuble, il ne pouvait pas tout avoir. Il grimaçait tandis qu’il apprenait rapidement les contrôles de son nouveau joujou. Au moins, de cette hauteur, il allait pouvoir facilement apercevoir, combattre ce foutu hamster et le défoncer. Et si possible, gagner un joli pactole. Le parfum à avoine, il aurait dû y penser. Mais malheureusement, Fino n’avait aucune conception de l’odorat, sinon de produits que se mettaient le thon pour sentir le thon. Une simple erreur, il devait apprendre. Mais ça ne l’empêchait pas de se servir du parfum quand même. Quelle était la chance qu’un Voyageur de force faible sentant l’avoine se retrouve sur l’immeuble qu’il voulait transformer en super Megazord ? La réponse était très faible, mais Fino ne s’étonnait de rien à Delirium City ; il fallait juste déconnecter son cerveau et ça passait tout seul. Tirer un peu au hasard aussi, même si c’était le seul Royaume de Dreamland ou un coup de fusil attirait les gens au lieu d’éparpiller la foule.

Il traversa une grande avenue (ce qui était une précision inutile : on n’empruntait pas les ruelles quand on avait un building comme véhicule. Même si dans le cas d’un conducteur en forme de bébé phoque, le robot pouvait très bien se créer ses propres ruelles de la taille de son empreinte titanesque). Ce putain de hamster devait pas être difficile à repérer ; un taureau entier dans une semoule réussirait à être plus discret. Les yeux de Fino se rétractèrent quand il entendit des signes d’activité. Un foutu hamster… Il était bien plus balèze que ce qu’on lui avait dit, bien plus gigantesque. Un individu lambda se serait dit que le travail serait plus difficile. Quant à Fino, il imagina l’énorme ristourne qu’il allait arnaquer au Maire en jouant la prime de risque (extrêmement généreuse), ainsi que la gargantuesque récompense qu’il se ferait en vendant la peau. Le travail serait évidemment un peu plus difficile, mais le bébé phoque savait que la véritable difficulté n’existait que pour ceux qui étaient en face de lui. Il poussa une manette en plastique noire pour s’avancer vers sa victime.


« Petit, petit, petit… » Fino devait être à peine plus épais qu’un poil du hamster, mais son égo compensait.

__

Se retrouver dans une foule de Mexicains perdus et malodorants (l’atmosphère grésillait sous l’odeur très vivace du chili-con carne ainsi que du fumet voluptueux que de la sueur échappée d’un dessous de bras poilu) n’était pas ce que je préférais dans Dreamland. Même si ça se passait pour la seconde fois durant cette nuit en un laps de temps très court, juste de quoi se faire agresser par une mamie avant que son appartement n’explose sous le coup de la faute à pas de chance. Je regardais mon compagnon en déroute. Il était moche et sale ; tiré d’un dessin animé sur des chimistes thermonucléaires, ou sortant de la Guilde des Alchimistes du Disque-Monde. Je n’étais certes pas mieux, torse poil sans compter le poncho et le sombrero. J’avais cette espèce de mandoline de merde dans les mains (elle aussi puait, quelqu’un s’étant certainement servi de sa caisse comme d’un cendrier), mon panneau dans l’autre main et mes lunettes sur le nez. Je sortais d’un mod quelconque de jeux vidéo ayant vocation de faire un buzz sur le net. Et j’étais aussi charbonneux que mon compère.

Je me demandais pourquoi on réunissait tous les Mexicains dans un seul endroit. C’était bien trop élaboré pour venir de quelqu’un de Délirium. C’était une mauvaise idée de rester ici. Seconde appréhension inquiète : pourquoi sous cette espèce de roue gigantesque ? On dirait une roue de hamster gigantesque (en fait, c’était bien le cas), maintenue par quelques poutres en bois grossières. On aurait voulu qu’elles dégagent qu’on aurait du mal à faire un travail aussi bâclé. Le hamster était censé rejoindre cet endroit ? Non, parce qu’il avait pas l’air de tant le vouloir que ça. Il était attiré par cette foutue odeur qu’on dégageait, Alan et moi. Mais voilà, dans ce ramassis de détritus sud-américain, le hamster était pas près de nous piffer. Je grognai en cherchant une solution des yeux, cas typique de la personne qui n’avait aucun plan. Je finis par me gratter la tête. C’était peut-être le moment pour Alan de souffler dans son putain d’instrument de merde. Un harmonica ? Quelle babiole minable.

Mais tout autre cheminement de pensée fut interrompu par un nouvel arrivant. Celui-ci n’avait de vêtement que ce qui permettait de cacher son fondement et l’autre côté. Il portait un sac rempli de lettres ; il avait une apparence malsaine, comme si c’était un bébé qui avait grandi trop vite et qui avait décidé de devenir postier et de violer de jeunes femmes enceintes en hurlant que le courrier arrivait. Mais mes lunettes ne me trompaient pas : l’énergie magique qui brûlait à l’intérieur de l’individu était tellement intense et chaotique qu’elle aurait pu créer un trou noir. L’apparition restait ridicule, et malgré la puissance du personnage, je ne savais pas si je devais me sentir inquiété ou pas. Je restais sur mes gardes, évidemment. Il avait envoyé une lettre tellement rapidement que l’harmonica d’Alan s’était envolé. Du papier ne faisait pas ça, normalement. J’étais pas expert en papeterie, mais tout de même.

Le Facteur nous criait dessus comme quoi y avait le nouveau magazine Ikea qui était sorti. Il lança d’ailleurs un bottin en l’air qui explosa en quelques étincelles colorées qui formèrent la lettre « J » en plein ciel, avant de s’éteindre dans un concert de pets.


« J’ai un courrier pour Madame Pedra ! Oui, Madame Pedra, un courrier pour vous ! Vous êtes pas Pedra ! Y a pas de Madame ici ? Personne cachée derrière des moustaches. Oh si ! Toi, tu seras Madame Pedra ! »

Un éclair rose et orange jaillit d’un de ses doigts et frappa un Mexicain dans l’aine. Soudain, la stature de celui-ci se modifia, et il ne fut pas plus de dix secondes pour qu’une personne de sexe féminin se tienne à la place de cet anonyme qui aurait du mal à s’habituer sans sa moustache.

« Parfait Pedra ! Maintenant que t’es là, tu t’appelles comment ?
_ Pedra… ?
_ Parfait Pedra ! Voici ton courrier, t’écoutes, t’ouvres les esgourdes ! Le message dit : Je te réveille ? C’est compliqué ça comme question !
_ Euh…
_ EXACT !!! TOTALEMENT ALEATOIRE !!! »
Il frappa de ses mains et fouilla dans sa sacoche. « Hey, maintenant, je demande !!! Le Hamster Géant ! J’ai une lettre pour lui ! Un message. Ça peut vous intéresser, je vous le souffle dans l’oreille, vous lui dîtes pas, il va savoir que j’ai grillé. Okay. Cher hamster géant. Cool. Tu causes beaucoup de grabuges dans la ville, et c’est pas bien. Tu fais descendre des Mexicains dans la rue. C’est bien, ça. Pour la peine, je te colle une bombe dans l’estomac. Tu exploseras dans pas longtemps, ainsi que tous les environs. Allez, disons une grosse vingtaine de minutes. Et puis merde. C’est signé ta Maman qui t’aime très fort. Info de ouf ! Je vous laisse là, j’ai autre chose à glander. » Sans dire un mot de plus, il se dépêcha de rejoindre sa bicyclette et de pédaler à toute berzingue le plus loin possible de nous. Les Mexicains restèrent interloqués. Moi aussi, je devais l’avouer.

« Euh… Alan ? Il serait pas de temps de souffler, là ? Dans l’harmonica ? »

Il y eut d’énormes vacarmes pas loin. Il suffisait de tourner la tête. De un, le hamster était en train de se battre contre quelque chose d’énorme. De deux, il ne se battait pas vraiment, ou alors c’était très compliqué à définir. Il semblait frapper son adversaire sans le faire exprès. De trois, son rival était un énorme gratte-ciel pourvu de mains et de pieds. De quatre, au-dessus de la tête du hamster, un énorme chronomètre blanc présentait à tous, dans une sorte de mécanisme de réalité augmentée le nombre de secondes qui restaient au hamster avant de mourir. Là, on en était à 1187. On savait parfaitement ce qui allait se passer si le chrono affichait 0. On crèverait tous. Une énorme onde magique que je décelais avec mes lunettes me disaient qu’effectivement, il y avait un énorme objet à l’intérieur de ce gars. En fait, c’était qui ce foutu Facteur ? Ah oui, j’oubliais le petit cinq : si l’immeuble tuait le hamster, il serait impossible de bouger son cadavre assez loin pour sauver le quartier, voire la ville (tout dépendait de la puissance de la bombe). Il était peut-être temps de rentrer à son tour dans l’immeuble.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyJeu 6 Déc 2012 - 0:37
Gérard n’en revenait toujours pas. Une odeur atroce émanait toujours de lui alors que ses intestins s’étaient relâchés, sous le coup de la frayeur, et un grand cercle s’était formé autour de lui alors que la vie reprenait son cours dans la rue dévastée. Personne ne semblait gêné par les traces du Hamster Géant qui déambulait encore à travers la cité. Quoi de plus normal, après tout… Clopinant à la manière d’un pingouin, Gérard s’approcha de toilettes publiques les plus proches tandis que son slip en cuir de taureau, lesté d’un étron, le démangeait furieusement. Lorsqu’il poussa enfin la porte verte marqué du sigle montrant Monsieur poser sa pèche, il s’attendait à la libération de son arrière-train, dans lequel, ultime pied-de-nez du destin, naissait une affreuse hémorroïde, dont la taille promettait le ravissement de Gérard. Qui, jusqu’au bout, n’était pas un veinard. En effet, il ignorait tout du système d’évacuation des déchets organiques était biologique et extraordinairement propre pour Délirium qui pouvait se vanter d’être à la pointe de la technologie dans ce domaine. Un système basé sur la présence d’une des créatures les plus répugnantes de l’univers qui, immanquablement, devait naitre dans un des lieux les plus infâmes que l’on pouvait trouver de part le monde et où germaient à loisirs, microbes, virus et autres germes tous plus immondes les uns que les autres. Un système avant tout sous la forme éloquente d’une créature surgie des égouts infernaux et se délectant de tout un mélange de déjection, un cocktail d’excréments, un panache de selles pour conclure avec l’élégance qui caractérise le charismatique narrateur du pathétique ménestrel qu’on étouffe avec ses propres viscères encore fumantes.

Toujours est-il que, persuadé que l’heure était venue pour lui de se mettre à table, la créature scatophage jaillit des latrines tel un majestueux poisson-volant. Et la créature se jeta sur Gérard dont le visage afficha une stupéfaction aussi profonde que fut leur rencontre. Après cela, Gérard était qualifiable de héros et peu de choses furent en mesure de le terrasser aussi rapidement. Pendant cinq minutes, le vieux punk hurla comme seul ce genre de douleur peut vous y conduire. La vie – ou la sodomie comme vous préférez – se joue parfois en quelques secondes, celles nécessaire à ôter un slip en cuire plein d’étron. Encore une chose que Gérard ne se soit pas pissé dessus, n’est-ce pas ? La cabine fut secoué, comme prise de spasmes et quand la créature retourna dans son antre, Gégé, enfin libre, s’assis par terre, la larme à l’œil. Il saisit une cigarette dans son paquet écrabouillé et la fourra entre ses lèvres, mais la sensation de pénétration sembla éveiller en lui un récent traumatisme et il cracha la sucette à cancer, mi-suffoquant, mi-larmoyant.

Son slip, réduit en lambeaux par Latrizzila – la créature des WC – avait repoussé sur ses fesses roses bonbons comme par magie. Visiblement, Délirium ne tolérait pas l’indécence. C’est curieux, ça. Un certain temps s’écoula, Gérard, assis dans une mare d’urine et de merde, médita sur la condition humaine. Sur ce qui pouvait unir une créature scatophage avec l’eschatologie. Etait-elle une créature venue des enfers pour préparer l’humanité à l’apocalypse ? Et si, faute de lever ce fameux voile, Dieu se décidait à simplement tirer la chasse ? Quand il comprit qu’il n’y avait là rien à comprendre, Gérard jura vengeance en hurlant « Vengeance » aussi fort que sa gorge nouait le permettait. Cela ne perturba personne. Au contraire, un vendeur à la criée scanda :

- Vengeance pas chère ! Qui veut mes vengeances ?! Des froides, des sanglantes ! Pas chère !

Car Aubom Omem arrivait toujours au bon moment. C’était un don. Gérard posa ses yeux baigné de larme mais brûlant de haine sur un point à l’horizon que seul lui pouvait voir. Il se dressa alors sur ses deux jambes dans un gémissement de douleur, poussa timidement la porte d’un coup de pied rageur et s’engouffra dans ce monde qui, une fois n’est pas coutume, l’avait bien en*****.

Il n’y a pas beaucoup de choses capables de contrôler ou calmer une foule… L’effet de masse ne représente pas moins que l’une des forces majeures du cosmos. Avec entre autre le nombre 42, Chuck Norris, Cthulhu… Pour en finir avec la digression, revenons-en a nos moutons, autrement dit, la population – stupide par définition – et plus particulièrement celle de Délirium, un public particulièrement difficile que rien n’émeut et qui était, pour le coup, l’un des nombreux problèmes qui se dressait devant Alan en cette pénible nuit. Le jeune libraire, dans le cas précis, ne voyait guère qu’une chose à faire. Il l’avait vu exécuter, une fois, dans un grand film, et ça avait merveilleusement fonctionné. En plus, ce genre de technique avait toutes les chances de réussir dans circonstances et surtout dans cette ville de dégénérés psychotiques.

Une poignée de secondes seulement furent nécessaire pour l’intervention du Facteur X qui n’avait d’ailleurs qu’excité d’avantage la foule en délire de… Délirium. L’un des Mexicains, un homme obèse à la moustache chatoyante avait subis un assaut direct de l’étrange individu. Dont les pouvoirs, à la vue de ce qu’il se passa ensuite, devaient être paradoxalement prix au sérieux. Pour commencer, la moustache se mua en une longue chevelure balayée par le vent, encadrant un visage angélique à se damner. Puis, l’épaisse bedaine qui le surplombait de toute sa graisse se transposa dans la poitrine et exhiba aux proches spectateurs un panorama des plus fascinants. Toutefois, la magie ne s’arrêta pas là car le pantalon, jusque-là retenu par l’imposante brioche, glissa tout naturellement jusqu’à deux fines chevilles, terminant deux longues jambes couleur de miel et arborant une descente de rein d’une rare pertinence. En un mot comme en cent, elle était canon.

- Parfait Pedra ! Maintenant que t’es là, tu t’appelles comment ? hurla-t-il en apostrophant la pauvre femme nouvellement créée.

- Pedra… ? essaya celui que l’on connait anciennement sous le nom de Pedro.

- Parfait Pedra ! Voici ton courrier, t’écoutes, t’ouvres les esgourdes ! Le message dit : Je te réveille ? C’est compliqué ça comme question !

- Euh…

- EXACT !!! TOTALEMENT ALEATOIRE !!! Hey, maintenant, je demande !!! Le Hamster Géant ! J’ai une lettre pour lui ! Un message. Ça peut vous intéresser, je vous le souffle dans l’oreille, vous lui dîtes pas, il va savoir que j’ai grillé. Okay. Cher hamster géant. Cool. Tu causes beaucoup de grabuges dans la ville, et c’est pas bien. Tu fais descendre des Mexicains dans la rue. C’est bien, ça. Pour la peine, je te colle une bombe dans l’estomac. Tu exploseras dans pas longtemps, ainsi que tous les environs. Allez, disons une grosse vingtaine de minutes. Et puis merde. C’est signé ta Maman qui t’aime très fort. Info de ouf ! Je vous laisse là, j’ai autre chose à glander.

Bien sûr, l’apparition d’une créature de rêve – au-delà des compétences de Dreamland cela vas sans dire – ne laissa personne indifférant. Si les manifestants étaient dors et déjà au comble de l’excitation, la chaleur ambiante monta un cran au-dessus et la bave qui dégoulinait le long de certaines babines s’évaporait bien avant de toucher un bitume ramollis, dans lequel on s’enfonçait presque aussi bien que dans du sable mouvant.

Tout canon trouve bombe à son pied, tel est le dicton. Et pour être à la mesure de l’éblouissante Pedra, le Facteur n’avait pas lésiné sur les moyens. A moins qu’il n’ait crée Pedra dans l’optique de satisfaire la bombe qui menaçait d’exploser emportant non seulement le Hamster Géant qui l’abritait, mais aussi une bonne partie de la ville. Perspective malheureuse qui ne perturba personne. A part peut être les deux Voyageurs qui, à présent, devaient maudire ces lieux. L’ambassadeur de Délirium s’était envolé aussi vite qu’il était apparu, façon E-T, énigmatique s’il en est. Voilà de quoi était capable Délirium et voilà pour les jeunes Voyageurs une nouvelle situation, plus épineuse encore que la précédente. Les limites, ah… complètement bafouées.

Alan chercha du réconfort auprès de son compagnon, en vain. Ce dernier était au moins aussi perplexe que lui et les sourcils fronçaient qui lui barraient le front n’auguraient rien de bon. Sans être persuadé du bien-fondé de son acte, le jeune libraire se pencha en avant pour ramasser l’instrument. Il y avait quelque chose d’étrange qui en émanait, une sorte de force mystique qu’Alan serait bien incapable de définir. C’était là, présent, indubitable. Enfin, cela le convainquit d’exécuter son plan mûrement réfléchis. Quant le Voyageur anonyme lui proposa de souffler dans l’harmonica, même si Alan n’en connaissait pas les tenants et aboutissant, ce dernier lui adressa un clin d’œil complice et se hissa sur un rocher pour dominer les manifestants et laisser parler la musique.

Je suis Sancho de Cuba
J'ai le sang chaud pour la Rumba
En jouant des maracas
Je fais tchik tchiki boum tchik tchiki boum

C'est moi Sancho le Cubain
La coqueluche de tous les voisins
Et puis quand je danse
Tout redevient tchik tchiki boum tchik tchiki boum…

Timide, Alan avait d’abord entonné les premiers couplets dans un chuchotement à peine audible. De plus, il ignorait tout des relations diplomatiques entres les cubains et les mexicains. Cela avait-il un sens ici, après tout ? Lorsqu’il souffla dans l’harmonica, sans conviction, il s’était essayait à l’air fringuant dont sa mémoire ne gardait que des brides et sa surprise fut grande lorsque s’échappa une balade magique qui entraina tout les auditeurs. Mis en confiance, Alan récidiva les paroles et constata avec plaisir qu’il avait vu juste. Il n’avait rien à envier aux pouvoirs fabuleux du Masque ni même à ceux du Dieu Loki dont il était à présent l’égal, si ce n’est plus. Ah, l’égo démesuré d’Alan, son complexe de supériorité inexplicable…

Les señoritas elles chantent, elles dansent
Comme ça elles balancent
Comme c'est charmant
Plein de piment

La fièvre de la Rumba
Si elle te prend ne résiste pas
Comme une fille qui s'offre à toi
OUH !

Si tu aime le tempo
Vient donc danser avec Sancho
Et tu chanteras tchik tchiki boum tchik tchiki boum...

A présent, plus personne n’était en mesure de résister à la rumba magique. Bien sûr, cela n’avait rien avoir avec les performances vocales du libraire dont le débit de paroles faisait honneur à un autre symbole de la culture mexicaine, la souris la plus rapide du monde : Speedy Gonzales. Et après mûres réflexions, une distribution de tacos gratuits aurait probablement eue le même effet. Euphorique, le jeune libraire jeta son magnifique sombrero en l’air, et il tournoya longuement, comme un soleil, avant d’échouer lamentablement au sol alors que la frénésie dansante prenait fin. Une bande d’individus perturbateurs avait fait irruption, troublant la fiesta naissante alors qu’Alan entrevoyait peut-être un moyen pour sauver Délirium. La Rumba pouvait envoûter le cœur des hommes, pas ceux des crayons. Dans la mesure où ils en auraient bien sûr. En tout cas, ils étaient tout à fait en mesure d’exprimer leur contrariété et d’afficher des intentions clairement belliqueuses.

Ils étaient dans un sale état, la mine qui leur servait de colonne vertébrale s’était brisée chez certains d’entres eux tandis que leurs peaux étaient zébrées de plusieurs écorchures, comme débitées en copeaux. Pour en arriver jusque là, ils avaient visiblement connu des majuscules et des minuscules et cela n’avait que surligné leurs pulsions meurtrière qui se lisaient sur leurs visages comme écrites noir sur blanc. Avec une encre qu’aucune gomme au monde ne serait en mesure d’effacer. Dans ce genre de cas, il faut tourner la page. La déchirer.

Malheureusement pour ce gang haut en couleur, les nuances se confondent dans un méli-mélo chaotique à Délirium. Ils avaient décidé de prendre en chasse ce classieux Voyageur qui avait toutefois perdu en charisme quand à ses lunettes de soleils s’ajoutèrent un attirail particulièrement éclectique pour ne pas dire ringard. A nouveau, la place fut divisée en deux avec d’un côté les habitants contrôlés par l’harmonica et de l’autre la mafia des crayons. Alan n’avait pas cessé de jouer et ses lèvres délicates commençaient à être douloureuses ! Au loin, un hamster esquiva un malicieux crochet du gauche d’un phoque. La vie est un zoo.

- Cacahuètes pas chères ! Qui veut mes cacahuètes ? Croquantes et croustillantes ! Pas chères ! beugla Aubom Omen.

Aubom était quelqu’un de très respecté dans le quartier. Tout le monde était d’accord pour dire que si vous cherchiez quelque chose, c’était bien à lui qu’il fallait s’adresser et ses prix, absolument pas raisonnable, ne choquaient personnes ici. Ainsi, quand il fut interrompu en pleine litanie, les passants eurent le souffle coupés. Leurs cœurs se serrèrent d’angoisse et ils appréhendaient vraiment l’issus des évènements, très probablement dramatique. La dernière fois qu’un fou avait osé l’interrompre, on l’avait retrouvé plus tard comme garniture dans les hot-dog de Planteur-Je-Me-Tranche-Le-Nœud, un vendeur concurrent. Cette fois, Aubom opta pour une version moins violente, plus pondérée. Sage décision quand c’est un gang de bikers vrombissants qui vous coupe la chique.

Le visage grêlés, la peau rougie par l’alcool et les cheveux gras emportés par une légère brise, ils paraissaient comme en deuil. Contrariés, tourmentés, et il y avait comme un nuage de honte qui planait au-dessus d’eux. Au milieu, sur la plus grosse des motos – une Harley Davidson modèle Chopper – Gérard brûlait le monde de son regard de braise. Les gros cylindrés ronflaient doucement malgré tout, tout cela avait une allure de marche funèbre. Probablement un hommage à une règle bafouée…

Tout était la faute de se maudit Hamster – Gérard était partisan de son exécution sommaire- et depuis quelques temps, son animosité à son encontre n’était que plus grande. Il avait alors fait appel à ses frères d’armes pour se tailler un slip en fourrure de hamster. Comme ce taureau qui l’avait un peu trop cherché, voilà quelques années. Sur la route, ils tombèrent nez à nez avec notre intriguant duo de Voyageur et se jetèrent à corps et à cris dans la fosse. Ils regardèrent les crayons, gang rival avec qui ils entretenaient des rapports plus que houleux, les manifestants qui dansaient à en rendre jaloux feu le King of Pop et Alan, ce faux frère qui avait trahis la famille et essayer de tuer Gérard. En théorie. En fait, Gérard était persuadé de ça, mais la ressemblance n’était frappante que pour lui, le reste des bikers ne voyant chez lui qu’un nouveau clampin parmi tant d’autres.

Le jeune libraire se libéra une main et soufflait à en cracher ses poumons dans son instrument. Puis, il brandit la main vers le ciel et d’un doigt salvateur, Alan scella le destin de nombreuses personnes. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Mais ce n’était pas trop le genre d’Alan, aussi...

- THIS IS SPARTA ! hurla-t-il comme pris de démence.

Son armée personnelle repris alors son cris de guerre. Les manifestants, emportés dans leurs élans et en supériorité numérique, entrèrent dans la bataille avec la volonté visible d’offrir à leur gourou un véritable carnage. Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’Alan avait d’autres plans et qu’il avait pris la fuite sans un mot dans l’espoir d’éloigner la bombe de la ville. C’est sûr, il n’aimait pas cet endroit et nul doute qu’à l’image de Sodome, Délirium méritait selon lui d’être purgée mais… C’était plus fort que lui !
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Kala Kourou
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyLun 17 Déc 2012 - 13:12
« Je veux savoir de quel test vous parliez. »

Le Maire s’était arrêté de comploter. Car ce n’était plus lui qui complotait mais le mystérieux homme qui faisait très lentement les cents pas dans son bureau.

« Ce n’est pas votre problème. Occupez-vous de vous assurer que le phoque combatte le hamster et que le Facteur livre sa lettre. »

Le Maire essuya son front qui était en sueur. Il bu un grand verre d’eau, le reposa et tourna son fauteuil. De sa grande fenêtre, on pouvait voir tout ce qui se passait à côté de la Grande Roue : c’était tout simplement impressionnant. Le fait d’avoir une aussi grande fenêtre lui donnait l’impression d’être un dieu qui pouvait écraser les fourmis qui lui servaient d’habitants de sa ville.

« C’est déjà fait. Le Facteur est actuellement en route pour venir au toit. Fino combat toujours le hamster. Mais quel est ce test, bon dieu de merde ?! »

« Je vous l’ai dis, ce n’est pas votre problème. »


On ne voyait pas son visage car Mr.Fox ne voulait pas qu’on le reconnaisse. Il ne fallait qu’il dévoile son visage, pas avant qu’il soit fixé sur une chose : le sort de l’Hydrophobe. Et puis, si ce dernier mourrait, cela l’arrangeait aussi. Mais il préférait quand même qu’il reste en vie, du moins… Pour le moment.

-----

Putain de merdier. Fino qui combattait un hamster géant bourré, des mexicains dansant la rumba, un pauvre gars qui ne savait certainement pas ce qu’il faisait jouant de l’harmonica, une bande de bikers prêts à en découdre et un gang de crayons hauts en couleurs venus pour la même chose. Si après ça, Délirium n’était pas une ville qui n’avait aucune logique, qu’on me tire une balle dans le crâne et qu’on vende mes organes à un prix de merde. Le chaos total, c’était ce qui se préparait. Et si Fino foutait la merde, je me demandais ce que j’allais bien faire : le balancer du haut de l’immeuble ? Cela ne servirait à rien car c’était sûr qu’après, il allait me rendre la pareille en dix fois pire et pour le moment, je sentais encore trop l’avoine et le hamster ne se préoccupait pas du gros immeuble qui le bastonnait mais plutôt de moi, pour me gober. J’avalais ma salive et essayais de ne pas me faire expulser du toit. Et si j’étais sous hallucinogènes ? Qu’on me séquestrait dans une cave avec des rats prêts à se jeter sur quelque chose de vivant car ils n’avaient pas mangés depuis des jours ? J’en avais plutôt marre et je voulais sortir de là mais comment voulais-tu t’enfuir alors qu’un phoque était en train de combattre un sale rongeur avec un immeuble ? Et puis, pas moyen de descendre et s’enfuir sans se faire repérer, en bas régnait une scène de bataille entre gangs et c’était juste impossible de partir sans avoir pris une joli droite dans la gueule.


« Hohoho ! J’ai une lettre pour le rongeur mutant ! Qui la veut, qui la veut ? »

Je dirigeais mon regard vers la personne qui avait parlée et qui était toute proche. Un homme chauve en slip avec une grosse sacoche remplie de lettres tenait l’antenne de l’immeuble avec un bras et fit la même pose que King Kong lorsqu’il se faisait mitrailler sur le haut d’un gratte-ciel, vers la fin du film. Il me lança quelque chose que j’attrapais au vol. J’eus mal et regardait ma main : la lettre l’avait tailladée.

« Tiens mon p’tit gars ! Tu vas lui remettre cette lettre parce que j’ai une tonne de lettre à distributer. Mais ouvre-la ! Y a une jolie surprise dedans… »

Je passais ma langue sur la coupure de ma paume et ouvris la lettre. Dedans se trouvait un carré noir, avec un bouton au milieu et un écran vide. Bizarre…

« Appuie sur le bouton ! Dépêche-toi mon gars ! »

Evidemment que c’était un piège. Mais quand on me pressait, que j’étais sur le toit d’un immeuble vivant qui se battait avec un hamster géant voulant me bouffer, je n’avais pas réfléchi. Et le compte à rebours commença. Je n’avais pas compris au début mais mon esprit paranoïaque me souffla la bonne réponse.

« Une… Une b… »


« Tout juste mon gars. Tu veux savoir un truc ? Elle se trouve dans son gros bide de morphale. Et c’est signé de la maman de ce mignon hamster ! Bon, j’ai autre chose à branler, j’me casse. »

Je n’avais rien pu lui dire, il avait disparu aussi vite qu’il était apparu. Je voulais que mon tatouage m’apprenne tout de lui mais il était trop rapide. Mais quel con ! J’ai activé une bombe qui se trouvait dans le ventre de ce sale hamster ! Mais c’était quoi ce putain de merdier ?! Il fallait faire quelque chose mais quoi ? La bombe était enclenchée, la seule façon de l’arrêter était… De la désactiver. Il fallait que je me fasse bouffer, c’était la seule solution. Fino. Faut que je lui dise tout ça à ce putain de phoque.

« FINO ! ESPECE DE CONNARD ! CE PUTAIN D’HAMSTER A UNE BOMBE DANS LE BIDE ! JE VAIS ME FAIRE BOUFFER POUR ESSAYER DE LA DESACTIVER ! TOI CONTNUES DE TE FIGHTER AVEC LUI, T’AS QUE CA A FAIRE DE TOUTE FACON !! »

Je regardais le boitier avec le minuteur : presque dix-huit minutes. Je courrais vers l’extrémité du toit et sautais vers la gueule du rongeur. Il renifla rapidement et ouvrit sa gueule puante d’alcool. Je m’enveloppais dans une bulle et je priais ma chance inexistante de me réveiller avant que je me fasse digérer.
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyJeu 3 Jan 2013 - 17:33
J’avais dit à Alan de souffler dans son harmonica pour prévenir l’espèce de taré à la sucette, mais le Voyageur avait enfin décidé à faire du zèle, et au lieu de simplement se mettre à siffler dedans jusqu’à cracher, il commençait à prendre le sérieux d’un maestro. Ma guitare mexicaine me suppliait de le rejoindre mais j’étais trop confus pour faire quoique ce soit. Pas forcément parce qu’Alan avait embrayé la scène du facteur avec une musique ridicule aussi bien interprétée qu’un vieil aphone sur Daffy Duck. Mais car ce n’était pas le plus inquiétant. Le plus inquiétant, c’était aussi la destruction du Royaume par la bombe entreposée dans le hamster géant de façon totalement aléatoire (sur Dreamland et plus particulièrement à Délirium City, ce mot voulait tout simplement dire « comme par magie, mais c’est quand même abusé »). Je tentai d’éloigner les mots de tête en massant mon front tandis qu’Alan était à fond dans son récital et entamait le premier refrain avec un plaisir que j’estimais coupable. Je me rendis enfin compte que je ne connaissais pas la raison de tout ce remue-ménage. Avait-il seulement une idée derrière la tête de chanter ça, ou avait-il juste mal interprété mon furieux conseil ?

La rumba continuait tranquillement son chemin jusqu’à la fin tandis que j’en profitai pour refroidir ma tête et mon sang. Qu’était-il en train de se passer, là, tout de suite, maintenant ? Que devais-je faire ? Tout ce que j’avais dans les mains était un choix, un choix se résumant à rester et à brasser de l’air jusqu’à ce que la bombe ait disparue et Dieu savait que brasser l’air pouvait avoir de l’impact dans ce Royaume, ou alors m’enfuir et laisser le quartier se faire exploser dans une pluie de tripes de rongeur géant. Je n’étais pas un salopard et j’adorais pouvoir serrer mon caleçon en lisant mes exploits dans le DreamMag, mais là, je me demandais si le mieux n’était pas de courir. Je n’étais pas devenu un lâche en quelques minutes mais il y avait exactement deux arguments qui me laissaient dubitatifs et que je ne savais pas comment prendre.

Tout d’abord, je n’avais rien avec moi. Les éléments étaient trop bizarres et se conjuguaient ensemble sans aucune logique, ne laissant que du sable à la place des idées éventuelles qu’on pouvait avoir. Comment vouliez-vous trouver de bonnes idées quand elles étaient étouffées par de l’illogisme pure ? Je pouvais sauver quelqu’un en lui faisant du bouche-à-bouche, mais à Délirium City, le seul moyen à cet instant précis était peut-être de faire des pompes en récitant du Macbeth avant de laisser le corps au milieu d’une avenue en espérant qu’un rabbin de passage acquiescera et lui redonnera la vie en créant du verre avec des mouches. Voilà pour le premier argument : j’avais peur d’être incompétent, et je me rendais compte finalement qu’Alan avait bien mieux compris l’esprit de Délirium City que moi, alors qu’il captivait la foule par une chanson ignoble qui aurait méritée d’être décapitée sur la place du Bon Goût. Second argument et pas des moindres, rejoignant la notion de terra incognita : est-ce que c’était une mauvaise chose d’intervenir ? Est-ce qu’il n’y avait pas un moment où arrêter des gens qui volaient dans les airs au Royaume des Cieux était criminel comme sauver les noyés dans un Royaume de kamikazes ? Jusqu’où pouvais-je intervenir sans froisser la morale, sachant qu’elle n’était pas à moi, la morale, mais à la majorité de la population d’une zone donnée ?

Les gens terminaient de rentrer dans la transe pas si hypnotique que ça d’Alan, et je me rendis soudainement compte que j’étais en train de réfléchir si je devais fuir et laisser des gens se faire exploser par un hamster géant piégé. Ce n’était pas très cool de ma part, où qu’ailles les habitudes et coutumes des tarés de Délirium. Et en fond de combat titanesque entre le rongeur et un immeuble, des gens s’approchèrent. Enfin, j’avais parlé trop vite, parce que des crayons de couleur n’étaient pas des gens, et ce n’étaient pas les nombreuses blessures (ou cassures) qui allaient me donner assez de pitié pour les accueillir dans le fabuleux Panthéon de l’Humanité. Ils ne semblaient pas très contents et ils recherchaient encore le Voyageur qui les avait tant insultés en s’enfuyant d’une salle par la porte. Et s’ils pouvaient aussi fracasser Alan en passant, j’étais persuadé qu’ils se feraient une joie de lui imprimer un faux avis de recherche afin de tenter de le refiler aux autorités loca(le)s les plus proches.

Mais ce ne fut pas tout, car au soleil couchant, tandis qu’un duel gigantesque avait lieu dans la ville, un nouveau gang apparut, mais il n’était pas affilié à quelconque connaissance, sinon le boss qui devait être le gars à avoir parlé à Alan pendant la manifestation. Il semblait toujours aussi dégueulasse, et ne devait pas avoir assez de vêtement pour ne pas toucher la selle de sa moto. Un terrible gang de bikers à la mode Cuir Cuir Moustache semblait non seulement rechercher Alan pour des raisons encore inconnus mais qui prévoyait une sentence sentant chaud l’anus ouvert, mais en plus venait de remarquer les crayons de couleur vivants et il y avait des regards qui ne trompaient pas. Alan retint sa respiration, et même si je ne le connaissais pas assez, je sentis en lui qu’il avait le désir profond de dire une immense connerie.

Son cri de guerre souligna le départ de chaque côté du triangle. Les motos rugirent et s’élancèrent sur les pavés et dans la boue dans des vrombissements et des gueulantes toujours plus efféminées ; les crayons de couleur semblaient taillés pour la bataille, et ils rejoignirent avec leur crayon de papier d’attaque le centre du point où tout le monde allait se retrouver pour la rixe la plus ridicule de l’histoire ; enfin, les Mexicains, reconnaissant en Alan une sorte de Dieu de la Rumba s’élancèrent tous à son signal dans une course qui fit soulever du poncho. Je n’étais pas parti avec tous mes illustres compagnons car je sentais que j’avais autre chose à faire maintenant : genre sauver la ville, ou sauver ma peau. Des trucs plus importants que de baffer un vieux barbu SM. Alan aussi était resté et je ne pouvais pas lui en vouloir ; il y avait des moments qui n’étaient pas NOTRE moment, et celui-là en faisait partie. Je regardais on congénère d’un regard trop neutre pour réussir à camoufler tous les étranges sentiments qui me tourmentaient. On semblait avoir la même idée… enfin, non, le même objectif, car les idées manquaient pour l’atteindre. Techniquement, on sentait toujours l’avoine, donc techniquement, le hamster devrait toujours être à nos trousses si aucun autre élément perturbateur ne venait l’enquiquiner. Voilà, c’était une bonne idée, ça, un bon début : de toute façon, le robot géant devrait être arrêté. Je lançai à Alan :


« Il faut que t’attires le hamster loin de la ville, qu’il explose en paix ! Ou je sais pas quoi, merde ! Ou merde ! Ou merde de merde ! Moi, je vais arrêter ce robot géant ! » De merde.

Je courus donc vers le duel titanesque qui avait lieu à moins de cent mètres de là, même si je ne fus pas déçu du spectacle qui se déroulait près de moi : une immense bataille avait lieu entre quelques centaines de participants. Des mexicains attaquaient des crayons et des bikers, ceux-ci s’étaient bien battus avec leur moto mais ils perdaient facilement leur vêtement au fur et à mesure (un peu trop facilement), tandis que les crayons de couleur transperçaient gentiment les opposants malgré leur mauvaise mine. Le tout était un foutoir, comme trois liquides qu’on plongerait dans le même verre, et à défaut qu’il y en ait un plus lourd que l’autre, ils se mélangeaient en créant quelques explosions non prévues, quitte à détruire le récipient. Des panneaux volaient, des sombreros quittaient des têtes, des moustaches étaient tirées, des guidons s’abattaient sur des têtes, des crayons de papier mourraient dans des râles immondes. Les couleurs noires des motards se perdaient dans l’orange des Mexicains, qui se perdaient tous deux dans l’arc-en-ciel des crayons, et le tout encore se perdaient dans la violence qui transformaient la masse en pogo indistinct. Et moi qui passais à-côté en recherchant le véhicule. Je réussis à m’approcher suffisamment du robot qui tanguait après un coup de patte du hamster, et je sautai sur le pied en béton gigantesque. Maintenant, il fallait rentrer dans cette foutue jungle. Et tenter de calmer tout ça.

Le travail semblait tout de même insurmontable.

__

Fino aimait les choses crétines, portant le gène du kamikaze en eux. Une gêne n’en était plus une tant qu’elle pouvait se suicider en toute tranquillité. Il devait avouer que Ed par exemple, pour ne citer que lui, allait bientôt se retrouver la tête dans une guillotine qu’il ne pourrait détruire. Mais bon, c’était son passe-temps favori, de laisser sa nuque à une lame malveillante. Mais il ne comprendrait pas sa misère quand enfin le châtiment mérité s’abattrait sur lui. Fino ricana tandis qu’il envoya un coup de boule au hamster qui brisa une centaine de vitres. Il était ravi parce que le Voyageur hydrophobe, qui avait réussi à se défaire de ses liens (les Voyageur ne s’arrêtaient qu’une fois leur boyau comprimé dans la gueule) lui avait hurlé de combattre le hamster tandis que lui-même allait tenter d’arrêter une bombe dans le ventre du hamster. Il ne comprit pas tout (si, il avait compris le mot « connard » et il ferait regretter à l’albinos ses paroles si celui-ci avait l’audace d’être vivant dans les dix prochaines minutes), mais il se dit quand même qu’un adversaire qui voulait crever lui-même dans la gueule du hamster méritait ce qu’il lui arrivait, et avait la politesse de ne pas l’importuner d’avantage.

Allons bon, comme si les chances de trouver une bombe dans l’estomac du hamster ou ses intestins étaient grandes. Elle pouvait être n’importe où, cette bombe, mais Fino ne fit pas son difficile. Par contre, il n’aimait pas cette situation. Non seulement il avait des chances d’être en danger si le hamster était piégé, mais il se demanda alors, tout à fait légitimement, qui avait osé lui faire un coup pareil. Si le hamster avait été piégé depuis le début, alors pourquoi l’avoir embauché, lui ? Fino se dit qu’à la première occasion, il irait trouver le Maire et lui ferait cracher tout ce qu’il savait. Avant de lui faire cracher quelque chose de plus physique.

__

Finalement, Pissenlit courut vers la grande place où la Grande Rue et une foule de Mexicains devait l’attendre. Il allait pouvoir enfin terminer le Jour du Cycle (appelé comme ça tout à fait par hasard), mais des questions lui tourmentaient encore la sucette : qui se battait contre le hamster géant, et encore pourquoi cet idiot de Voyageur lui faisait toute une symphonie avec l’harmonica ? Pissenlit chargea son fusil car il pressentait qu’il y aurait du grabuge quand il arriverait.
Il ne fut pas déçu.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyDim 13 Jan 2013 - 1:56
A ce jour, il n’existe pas de sérum de vérité à proprement parler. Aucune drogue miracle libérant, non, imposant l’honnêteté quoi qu’il en coûte. Pas plus que nous avons à notre disposition de systèmes capables d’afficher au grand jour la vraie nature de ceux qui nous entourent. Dans sa plus ignoble authenticité, inavouable. A jamais, nos paires demeurent un mystère. A jamais, nous resterons un mystère pour nous-mêmes. Qui suis-je ? Comment réagirai-je dans cette situation ? Serais-je capable d’allez jusqu’au bout pour mes principes ? Autant de questions immortelles qui ne trouveront de réponses que dans la situation. Peut-être bien jamais. Tant mieux ? Nous sommes tous des êtres horribles et nous devons cacher cette facette au plus profonds de nous, dans nos entrailles. D’autres, idéalistes, rêvent d’un monde où nous pourrions tous être tels que nous sommes réellement, avec nos vices, nos défauts, sans aucune fioriture. Est-ce seulement viable ? Est-ce seulement possible ? Les détracteurs de ces idéaux, les pragmatiques, comme les pessimistes, n’y voient qu’un prélude au chaos.

Malheureusement pour les utopistes, les faits jouent contre eux ; la plupart du temps en tout cas. Chers amis, dans ces terres boueuses où l’enlisement est aussi bien synonyme de mort que de paix, nous nous aventurerons sans équipement et en compagnie de nos protagonistes soumis à leurs démons, confrontez-vous aussi à cette obscure pensée qui si souvent vous obnubile et vous poussent aux pêchés. C’est un voyage dont personne ne ressortira indemne. Une plongée en apnée pour tous, brusquement jetés dans cette eau glaciale. Bienvenue, chers invités, vos hôtes seront à la mesure de ce que vous valez…

Les effets de l’alcool eurent enfin raison de la solide constitution du gigantesque hamster qui sévissait à Délirium. Pauvre petite créature soumise sans soutien aux affres des tord-boyaux. Notre premier acteur est sous les feux des projecteurs, derrière-lui, un projecteur fait défiler son existence sur un écran blanc. Rien de glorieux pour cet animal enchainé, livré à lui-même et aux humains dégénérés. Il était seul, depuis toujours. Pour toujours. Sa tête lui tournait, un épais brouillard s’était formé autour de lui, mais pour le Hamster, le monde ne lui avait jamais paru aussi limpide. Quelle était sa place sur l’échiquier ? N’était-il qu’une erreur de la nature, destinée à distraire les hommes par son malheur dans cette corrida sans fin ? Il voulait en finir avec tout, disparaitre et savourer enfin la tranquillité. Son corps bougeait de lui-même, alors qu’au fond de lui, il avait déjà rendu les armes. Des larmes, comme des torrents, coulaient le long de son museau. Personne n’y faisait attention, à quoi bon dissimuler ? Il y avait du bruit autour de lui, beaucoup de bruits et des parasites lui tournant autour qu’il aurait aimé écraser d’un coup de patte ! La force lui manquait alors. Ces moucherons pouvaient bien se repaître de sa chaire, si cela pouvait mettre fin à cette vaste farce dont il était le dindon. Cette comédie au dénouement tragique. Après tout, il avait une bombe dans l’estomac !

Le Hamster s’était heurté à un mur comme jamais il n’aurait pu l’imaginer. Confronté à l’illusion qu’il s’était forgée petit à petit, cette roue dans laquelle il était piégé, le rongeur géant perdait tout espoir. Pris d’une frénésie rageuse, il frappa sans égard pour lui-même cet autre monstre qui lui faisait face. De ses crocs, de ses griffes, il cherchait à n’en faire qu’une bouillie comme si sa défaite en serait moins amère. Quelque chose martelait son crâne et chacune des ripostes de son Pantagruel adversaire l’irradiaient à travers tout son corps. Son estomac se noua, puis c’était une véritable danse qu’il offrit aux tripes avant de brusquement rappeler qui était le chef en remontant jusque dans la gorge pour régurgiter un flot de vomis grisâtre. Terrassé par ce spasme gastrique, le Hamster s’effondra dans une lamentation rauque. Ivre d’alcool et d’une nouvelle sérénité, il sombra dans un coma éthylique.

- RAAAAAAAAAH ! mugit-il.

Un mélange d’adrénaline et de divers produits synthétiques circulait dans les veines saillantes de Gérard. Il s’était jeté corps et âme dans la mêlée pour trouver dans la violence la réponse à ses tourments. Depuis des années, il se demandait ce qui avait changé entre lui et son frère pour qu’ils en arrivent à s’entretuer. Eux qui, jusqu’à présent, étaient reconnus comme le duo le plus dévastateur de la région. Personne n’osait alors les défier. Mais le souffle du temps charriait son lot de rivalité et les deux frangins se querellaient souvent pour des broutilles. Jusqu’à celle de trop. Quoi ? Qu’est-ce que c’était ? Comment avait-il pu oublier une chose pareille ? Sa frustration augmentant, Gérard ne regardait même plus sur qui ses poings meurtris s’abattaient. La question née dans le sang, il devait y trouver aussi la réponse. Des yeux, il cherchait Alan. Retrouver celui qu’il croyait être son frère était la seule solution. Qu’ensemble, ils remettent les choses à plats et peut-être qu’avec du recul, cette guerre fratricide prendrait fin ! Dispersants les mexicains de la main gauche – baptisée à tord « mano derecha de la muerte » et repoussant les crayons de la droite qui n’écopa que d’écorchure à défaut de surnom, il se frayait son chemin non pas seulement à travers cette guérilla stupide, mais à travers le temps : remontant jusqu’à une époque où ses cheveux volaient encore au vent lorsqu’il parcourait les routes. Avec son frère, il n’avait besoin de personne.

Détruites par la consommation abusive de divers stupéfiants, ses glandes lacrymales ne pouvaient plus secréter aucune larme. Elles étaient retenues depuis longtemps, trop longtemps et son visage tordu ne rendait pas justice à la peine qui l’enveloppait. Un cocon que le motard avait aménagé avec sa propre haine, aveugle. Mais un cocon duquel il ne pouvait plus s’échapper, ni lui, ni rien d’autre que sa colère, taillée, rongée comme un os par un loup arraché à sa meute. Le pugilat puéril s’étouffait, agonisait et ne laissait pas grand-chose debout. Trainant la jambe comme un animal blessé, Gérard poursuivait sa route alors même qu’Alan était loin. Il ne pouvait pas renoncer, plus maintenant. L’incompréhension et le chagrin le laissait hagard, perplexe face au comble de cette situation qu’il était le seul à saisir. La terre trembla soudain, secouée par la chute de l’énorme Hamster. Ah, il l’avait presque oublié celui-là… Gérard n’essaya même pas de sourire, de toute façon il n’avait plus de dent à présenter. Au-dessus de lui, une pierre d’un immeuble fragilisé par la précédente explosion profita de la secousse pour prendre son envol. A défaut, elle s’écrasa sur Gérard qui, en s’effondrant, mis un terme à ce qu’on appela plus tard le légendaire conflit mexico-crayon-punkachien.

- RAAAAAAAAAH ! rugit-il.

Pissenlit, pour ceux qui le connaissait, était le curieux sobriquet, ou peut-être un nom de code très recherché, d’un homme qui en imposait. Sa moustache qu’il tirait d’un air songeur à cet instant lui donnait le profil d’un meneur d’homme, une sorte de Poncho Villa de l’ombre. Mais ce don n’était pas le seul point commun qu’avait Pissenlit avec le leadeur de la révolution mexicaine. C’était avant tout un homme plein de doute, cherchant toujours à se rassurer sur ce qu’il valait vraiment et sur ses capacités. Depuis toujours, il souffrait en effet d’un complexe : Pissenlit était son véritable nom et il ne répondait qu’à celui-là seul ! C’est de guerre las qu’il accepta finalement cet humiliant patronyme car, dès lors qu’il se présentait sous une autre identité, un long pissenlit poussait à la pointe de son nez, le couvrant de pétales et de ridicule. Sordide malédiction dont il était le sujet alors que son illustre aïeul causa la perte d’un précieux talisman. Le malheureux possesseur jura que jusqu’à la quarante-deuxième génération, la famille des Pissenlits en boufferait par la racine. Entre temps, la fleur s’est déplacée vers le nez et n’apparait qu’en cas d’usage de faux, mais ça reste très embarrassant.

Prédestiné au crime par les gènes, Pissenlit 42em du nom ne se laisserait pas abattre, même si parfois c’était dur. Il avait du imposer le respect de ses pairs à la sueur de son front, il y avait laissé des plumes et était maintenant aussi crains que respecter ! Pourtant, il ne fallut qu’un malheureux échec à son palmarès pour se laisser abattre. Anéantis, Pissenlit se laissa choir sur les genoux pour constater, impuissant, que son plan était un échec. Ou peut-être avait-il trop bien marché ? Peut-être s’était-il trompé sur tout jusque-là ! Le domino, facilement bousculé par une simple pichenette, emporta dans sa chute toute une vie d’homme, pourtant si solide. Le doute envahissait la moindre parcelle de son âme, alors qu’il remettait chaque pan de son existence en question. Comme un vieux canard radin auquel on aurait volé son sou fétiche, Pissenlit se sentait lesté de son invulnérabilité d’autrefois. Une seule fissure à ce mastodonte d’acier pour que le courant emporte les débris d’un petit garçon qui voulait juste être pris au sérieux. Impuissant, Pissenlit mis à nu jeta son fusil en hurlant à la mort. Il avait misérablement échoué, c’en était fini de lui… Sensible, l’arme à feu cracha sa dernière salve alors que Pissenlit éructait son ultime souffle.

- RAAAAAAAAAH ! beugla-t-il.

Quand quelqu’un se moquait de lui, Fino infligeait un châtiment qui, à défaut d’être exemplaire, démontrait sa prouesse dans l’ignominie. Personne ne pouvait le ridiculiser dans s’en mordre les doigts, après les avoir ramassés par terre et il s’agissait probablement de l’unique code d’honneur de l’effrayante créature. Proportionnelle à l’outrage infligé et malheureusement tourné vers l’exagération, son imagination fertile était la matrice d’horreur sans nom et si sa réputation le précédait, seule la décadence lui succédait. En un mot comme en cent, Fino était très dangereux.

D’où cette obsession lui venait ? Nous ne l’apprîmes jamais, ou en tout cas, cela ne fut pas révélé au grand jour. Certains avancent un complexe remontant à l’enfance, un père abusif, une mère absente. Tout compost familial propice à l’éclosion d’une mauvaise herbe virulente et sordide. D’autres affirmaient que le phoque n’assumait pas son homosexualité, une transition risquée avec une expression qualifiant les hommes voulant joindre les deux bouts… Les plus inventifs avançaient même l’idée d’une philanthropie intolérable que Fino chercherait à dissimuler derrière cette forteresse de haine. Quel qu’il soit, le traumatisme devait être réellement important.

Toujours est-il qu’en cette nuit de folie à Délirium, de plus en plus d’ahuris semblaient avoir oubliés qui il était et surtout comme sa vengeance pourrait être terrible. Il y avait ce Voyageur aux tendances kamikazes qui n’avaient plus besoin d’êtres prouvées, puis ce Hamster qui riait aux éclats avant d’éclater en sanglot pour finalement lui tourner le dos et s’endormir et enfin cet imbécile qui n’avait d’autres raisons d’être que de perturber un plan méticuleusement préparé et qui osait lui tirer dessus ! Avait-il perdu de sa superbe ? Fino n’était-il plus que l’ombre de son glorieux passé ? La crainte qu’il avait imposée au monde pouvait donc s’évanouir aussi simplement ? Peut-être aurait-on pu lire le désarroi sur son visage, ou peut-être aurait-il expérimenté lui-même la panique qu’il aimait tant répandre. Il n’y a sur terre, dit-on, rien de pire que la colère d’une femme bafouée. A Dreamland, il y a celle du phoque bafoué et croyez-le, c’est incomparable… Avec entre les nageoires une arme de destruction massive, la colère de Fino pouvait prendre des proportions bibliques. Un récit relaté dans la Bible Satanique, cela vas de sois, et que vous trouverez en librairie si celle-ci n’est pas tenue par un abruti conversationniste catholique.

L’ombre de la dépression planait au-dessus de Délirium, menaçante. Tour à tour, ses habitants en faisaient les frais, personne ne pouvait échapper à cette pandémie émotionnelle. Le fils du Maire ne dérogea pas à la règle et alors qu’il ruminait son complot dans son sombre bureau, une autre pensée l’obsédait, noyant tout le reste sous un flot de colère. L’échec de son plan ne lui fit pas même hausser un sourcil, l’homme était perdu dans ses pensées, retournant les faits pour au final en arriver à la même conclusion, une conclusion qu’il avait du mal à avaler…

Souvent, il devait remettre en avant qu’il n’était pas seulement le fils du Maire, ainsi que tout le monde le voyait. Lui aussi était quelqu’un, et même si à force il en avait oublié son propre nom, il se battait pour qu’on le reconnaisse enfin à sa juste valeur. Cette valeur bien sûr négative, avait une chance de s’élever maintenant qu’il connaissait la vérité. Il n’était en effet pas que le fils du Maire. Le bâtard. Il n’était tout simplement pas son fils du tout ! Tourmenté par cette découverte, le jeune homme ne jurait plus que vengeance et noyait son chagrin dans ses mortels desseins… Il tuerait cet inconnu, ce voleur, et s’approprierait sa place pour être Maire à la place du Maire. Si pour ça, il devait se salir les mains, alors il ferait appel à d’avantage d’homme de mains ! Tout, tout était acceptable pour retrouver son identité, certes créée de toutes pièces, mais qui lui convenait à merveille. Le rejeton abandonné appuya sur un bouton et aboya un ordre, tandis que dans sa tête, il se remémorait ce moment où, par inadvertance, son faux père lui avait appris la pénible vérité. Peu importait les dommages collatéraux, se répétait-il comme pour s’en persuader, tant que j’aurais sa peau ! Et ainsi, il tournait sur lui-même dans ce gigantesque fauteuil, plaquant un sourire forcé sur son visage barré par des larmes muettes. Il était grand temps de clore ce chapitre pour démarrer une nouvelle ère !

- RAAAAAAAAAH ! hurla-t-il.

Et ça, l’actuel Maire en étant parfaitement conscient ce qui était loin d’arranger ses affaires. Sa révérence, il avait prévu de la tirer en emportant un joli magot et de non moins jolies poulettes pour l’escorter et rendre le quotidien plus agréable. Seulement, sa bavure venait de tout remettre en cause et son rejeton voulait sa peau. Il l’avait toujours considéré ce garçon comme son propre fils, mais à choisir, il soulagerait ce dernier de tout ses soucis pour toujours si cela était nécessaire pour son projet.

Le Maire, mieux que personne, était au fait des capacités de celui qui cherchait à le tuer. Il n’y avait rien de rassurant là dedans et le visage blême du Maire faisait écran à la panique qui l’oppressait. Frénétiquement, il essuyait son front luisant de transpiration avec un vieux torchon, bien que cela fusse vain. Dans sa poitrine, son cœur battait à tout rompre et autour de lui, c’était comme si chacun était un ennemi, prêt à se jeter sur lui, le découper en rondelle et voler sa précieuse valise dans laquelle il entassait un avenir prometteur sous forme de billets en papier. Paranoïaque à l’extrême, le Maire s’embourbait de lui-même, sa vision troublée par la sueur qui lui brulait les yeux. En l’espace d’une minute, il avait tout perdu : son fils, sa position, son futur… Non, pas tout, se rappela-t-il en observant la mallette. Dans sa fuite, il bouscula un passant qui n’avait pas rejoins la Grande Roue où le Hamster que le Maire avait offert à son fils pour son huitième anniversaires s’en donnait à cœur joie, et la valise s’ouvrit pour libérer le cri d’horreur du Maire lorsqu’il s’aperçut qu’il avait emporté avec lui son set de sous-vêtements. Sans égard pour ses vieux os, l’homme se laissa tomber à genoux et gémis en fouillant dans ses dessous avec le futile espoir d’y retrouver son argent, dilapidé par un bâtard idiot pour le tuer lui ! Secoué de sanglots, le Maire s’était figé à genoux, vénérant un culte païen dans l’espoir de ne pas finir ainsi : couvert de poussière, le visage oscillant entre le blanc crème et le rouge pivoine. Son empire ne pouvait pas être englouti aussi facilement… En réponse à sa prière, le Facteur X lui apparu en rêve, prêt à livrer le dernier message du Maire de Délirium…

- RAAAAAAAAAH ! psalmodia-t-il.

Ce dernier n’avait pas meilleur mine, en réalité. Le patron qu’il s’était inventé lui avait remonté les bretelles au sens propre pour avoir manqué de professionnalisme en lisant une lettre privée à toute une assemblée. C’était une faute grave et il faillit perdre son emploi, bien que cela ne soit pas réellement possible. Le Facteur, un nœud dans l’estomac, débattait alors sur l’éthique, le serment qu’il avait prononcé alors qu’il se lançait tout juste dans sa carrière de perturbateur à grande échelle. A quel point pouvait-il ruiner la vie des gens ? S’immiscer dans leur vie privée ? Manipuler les faits pour que ce soit amusant ? Perturbé, le Facteur songeait alors à des vacances, bien méritées selon lui. Etait-ce seulement possible ? Il y a toujours un message à transmettre et s’il n’est pas là, qui le fera ? Alors, l’étrange créature repartait dans son délire… Dans ce genre de cas, il ne restait plus qu’à en faire usage… Cette missive rouge qu’un bébé sénile lui avait donné avec pour seule recommandation de la transmettre à la bonne personne au moment approprié. Déboussolé, le Facteur jugea qu’il retrouverait son équilibre en agissant, en faisant la seule chose qu’il faisait bien : distribuer les nouvelles, et se jeta corps et âme dans son travail. Qu’il vente, qu’il neige ou qu’une tempête de tristesse s’abatte sur Délirium, le Facteur X passerait chez vous. Les fonctionnaires de Délirium sont bien différents des loques à peine vivantes de notre monde factice.

Cette épidémie de dépression, c’était un peu la version négative du phénomène de zombis. Au lieu de transformer les malades en monstres avides de chaires fraiches et de cerveau, c’était l’esprit même qui était décomposé pour ne laisser que des moitiés d’êtres, tout juste capable de tenir debout, n’articulant que des gémissements inaudibles en attendant d’être délivrés de cette condition déplorable par la mort. A titre d’information, une seule balle entre les deux yeux, et vous rendrez service à cette ruine. Soyez sympa. Ce coup de blues ne s’était d’ailleurs pas borné à ne toucher que les natifs de Dreamland.

Les trois Voyageurs n’avaient pas été épargnés et chacun à leur façon, ils devaient sûrement remettre en doute le bien-fondé de leurs propres vies. De ce qui les avait amenés à Délirium. De cette succession d’événements improbables qui les avaient conduits, petit à petit, vers un cul de sac angoissant, un coupe-gorge dans lequel ils risquaient bourses et plus si affinités sinon, absurdités.

- C’est parfaitement immonde, constata Alan à voix haute, en observant la place ou le Hamster se battait précédemment. Et en cela il n’avait pas tord.
- C’est de l’art voyons ! Du post-retro humano-bestial, objecta quelqu’un qui l’avait entendu.
- C’est du vomi, rétorqua le Voyageur. C’est du vomi de hamster géant…
- Certes, certes, l’interrompis une troisième personne, mais observez cette lumière clignotante qui n’est pas sans rappeler l’étincelle d’espoir qu’on retrouve dans la noirceur humaine !
- Oui, tout à fait, et ce côté mécanique ET destructeur qui évoque notre société de consommation kamikaze à travers cette bombe.
- Qui vas exploser. Et tous nous tuer. Dans vraiment pas longtemps, insista le jeune libraire. Peine perdue.
- Vous ne comprenez pas que c’est ICI que se trouve le message ? Cette volonté d’anéantir pour construire un nouvel univers sur des bases vierges !
- Mais tout à fait, et la présence de cette individu au milieu de la gerbe, c’est incontestablement un clin d’œil à Walter Pépéka dans sa septième œuvre ! La renaissance de l’humanité, comme une fleur poussant sur des terres irradiées, infertiles, et je suis un Expert ! affirma ce dernier.
- Incontestablement.
- J’en ai marre… cracha Alan en courant à reculons vers le centre de cette puanteur que les deux amateurs d’art humaient à plein poumon.

Rêver d’une nuit paisible était-ce trop demander au royaume des firmaments ? Nulle fuite, nul combat épique, nul événement grotesque au point que c’en devenait vexant pour les pauvres acteurs de cette pièces débiles dirigée par un metteur en scène fou à lier, bon à enfermer. Alan courait, sans vraiment savoir où ni même pourquoi. Restait-il une chance de sauver Délirium de cette bombe couverte de vomissure ? Était-ce seulement nécessaire ? Ses jambes galopaient, mais le jeune homme n’y était pas. Ses nerfs mis à rude épreuve toute la nuit venaient de lâchement céder.

D’un autre côté, le troisième Voyageur qu’Alan n’avait qu’aperçu était d’avantage en droit de se plaindre que n’importe qui d’autres. Il y a peu de situation à la fois aussi humiliante et catastrophique, et d’une ampleur incommensurable. Votre vaillant Narrateur sombre aussi parfois dans la facilité. Alors que l’hydrophobe s’était courageusement jeté dans la gueule du loup – à savoir un hamster – pour y retrouver ce qui pouvait être une bombe qui, dans l’éventualité où c’était bel est bien le cas, pouvait faire exploser le secteur. Un nombre de facteurs aléatoires qu’on devait au plus aléatoire des facteurs, mais qui n’avaient pas démoralisé le jeune Voyageur. Bien mal lui en pris, sa seule récompense fut d’être prestement régurgiter comme une boule de poil par un Hamster rond comme une barrique.

Alan relativisa sa situation qui, tout bien considérée, pouvait visiblement être bien pire… Il logea son amertume dans un recoin de son esprit vicieux pour punir Dreamland une prochaine fois et songea au tout pour le tout. Si son camarade de combat, qu’il avait perdu de vu cogitait sur une action ou une inaction, plongé dans un conflit intérieur ou s’opposait son esprit de héros, sa soif d’aventure et un probable dégout pour toute cette histoire, alors Alan agirait seul, même s’il n’entrevoyait pas la moindre esquisse de solution viable.

Peut-être que le robot géant pouvait attraper la bombe et déplacer le problème assez loin pour ne plus inquiéter que les Rêveurs et Voyageurs encore plus poissards que ceux de Délirium ?
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Kala Kourou
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 23:55
Heureusement que la bulle n'avait pas éclatée sinon, bonsoir les odeurs. L'idée de sentir autre chose que de l'avoine et qui était plus répugnant me fit frémir et j'essayais de ne pas y penser. Saloperie d'hamster. Sérieusement, qui lui avait fait bouffé une bombe ? A quoi ça servirait, de détruire Délirium City ? Dans quel but ? Mais j'oubliais qu'on était à Délirium et qu'à Délirium, les buts... Y en avait tout simplement pas. Imagine tout simplement que tu agis sans logique, sans conséquence (sans cause !). Et voilà, tu pouvais y être, tu étais un habitant à part entière de Délirium. La vague monstre de folie s’abattait depuis plus de dix siècles, c'était là où Hitler avait pioché ses idées lors de son concours aux Beaux-Arts de Vienne car il n'avait aucune imagination à ce moment-là. Délirium serait la cause indirecte de la Seconde Guerre Mondiale... Là. Là je comprendrais pourquoi on voulait bazarder la moitié de la ville avec une bombe se trouvant dans le ventre d'un hamster géant qui combattait actuellement un immeuble téléguidé par un phoque psychopathe qui avait accepté d'envoyer de la sueur et du sang pour une somme plus ou moins importante d'EVs. Et moi... J'étais actuellement dans le bide du rongeur pour chercher la bombe qui devrait exploser dans une quinzaine de minutes. Charmant.

Youroucouptère, je veux un youroucouptère. Avec des zhéliches. Je continuais à progresser dans ce que je pouvais appeler le néant. Parce qu'on n'y voyait rien, tout simplement. Normal, on était pas dans un musée. Quoique je pouvais me repérer avec des lampadaires, anormalement allumés, et je ne pouvais que constater que la descente fut encore très longue.... Et je compris enfin ce qu'ont ressentis les mineurs mexicains, latinos (je ne m'en souvenais plus) qui étaient restés coincés dans leur mine ou un trou (idem, merde) y a deux-trois ans... Mexicaaaanaaaa ♪ Tu ferais quoi si tu te faisais bouffer par un hamster ? J'sais pas, moi, je l'emmerde d'abord ? Mais le hamster pensait-il qu'il ne servait à rien dans l'histoire ? Que son existence ne se résumait qu'à bouffer des patates et à chier aux Plaines ? Hey rabbaaa, pourquoi se compliquer la vie ? Au lieu de ravager un lieu où je me trouvais en ce moment, pourquoi ne pas le faire ailleurs ? C'était facile et compréhensible. Il pouvait me dire qu'il avait quelque chose contre moi, et je lui défoncerai la tronche, vite fait bien fait. Nyaaah.... Je n'étais pas dans mon état normal mais en même temps, hein : je me trouvais à l'intérieur d'un foutu hamster pour chercher une bombe qui devait m'exploser à la gueule en faisant « hey, it's death time ! ». Foutus contrôleurs de RATP.

Tandoori ? J'en veux bien une cuisse, avec un nan au fromage, sir, you know ? Je supposais enfin que j'étais dans son ventre de morfale car je voyais beaucoup de gens, morts d'asphyxie ou de faim. Crois-tu qu'ils auraient eus tout de même de la chance ? Perspicace, très cher, perspicace, je t'adore de plus en plus...En descendant dans le ventre façon « Prince of Persia », Jamal Malik pouvait apercevoir quelque chose qui clignotait. Je continuais à descendre et toucha l'engin. Je l'enfermais dans ma bulle et essayais de faire remonter celle-ci autant que je pouvais mais les parois de son ventre semblaient vouloir se coller à moi. Tant pis mon gars, improvisons-nous démineur ! Faut danser dans la vie oh ! Je commençais de suer à grosses gouttes et je m'apprêtais à ouvrir le boîtier et, fort heureusement, Hamsterzilla vomit tout ce qu'il pouvait, mais alors tout hein, et je fus propulser vers la sortie du haut de la même façon que le Space Mountain, mais en dix fois pire. Je sentais déjà le vomi et il ne se passa pas beaucoup de seconde avant que cette connasse de bulle n'éclate et Miro enveloppa ma tête dans sa bulle d'air à lui mais la substance dégueulasse et infecte avait finalement touchée ma peau mais... C'était chaud, et j'en pouvais profiter pendant que j'étais à l'intérieur du hamster car se balader torse nu, à un moment donné, t'en pouvais plus.

Les jeux Ubisoft. A part Assasin's Creed et Prince of Persia, je détestais les autres jeux Ubisoft. Ils étaient tellement chiants et tellement inintéressants pour moi. L'air libre me fouetta le visage tel une bonne claque dans ta gueule et je pataugeais dans l'énorme vomi, avec cette foutue bombe dans mes mains. Environ dix minutes maintenant. Le mont Vésuve bouillonnait en moi et je me redressais rapidement. Immeuble, immeuble, BOUGE PAS PARCE QUE T'AS PLUS D'HAMSTER A TABASSER !! Voilà, c'était bien, ça. Ascenceur, mignon petit ascenseur, bouge tes p'tites fesses et ramène-toi au rez-de-chaussé. Bien... Toit, mon joli toi, Fino se trouve-t-il encore dessus ? Mais sûrement tonton, il doit encore chier parce que ses chevilles enflaient et qu'il avait du mal. Je ne savais pas ce qu'il faisait mais il faisait quelque chose, et je m'en foutais royalement. Arrivé à au toit, fichu petit enfoiré de toit, me revoilà. Maintenant, j'avais une bombe dans la main, qui exploserait dans moins de dix minutes. Alors y avait intérêt qu'une saleté de bureaucrate de démineur vienne pour désamorcer la bombe, sinon j'allais péter la gueule à la première personne qui voulait essayer de me la prendre des mains. Je crachais sur le sol du toit.

« Tafioles... »
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyMar 5 Fév 2013 - 23:41
[HRP : Je relirai plus tard, les gens ><]


Et moi qui pensais que tant que je serai à l’intérieur, une espèce de module gravité interne me ceinturerait les pieds au niveau des dalles comme un con, et que la seule épreuve nécessaire pour entrer dans ce foutu bâtiment ne tenait finalement qu’à réussir à passer une porte, indissociable des milliers de tonne de béton qui se combattaient actuellement contre un énorme rongeur mutant ivre. La vérité était bien pire, et bien casse-burne : évidemment, tout l’intérieur subissait les remous de la joute dantesque qui avait lieu dehors, et une simple traversée de hall devenait un résumé d’un jeu Super Mario fait bâtiment. Le sol tanguant sur un côté, puis de l’autre, une bâtisse folle, habitée par des fantômes ivres. J’en venais même à utiliser mon panneau afin de m’accrocher, une sorte de nouveau bâton du pèlerin utilisable en plein séisme, quand Moïse aveugle confondait la bonne terre avec la mer Rouge. D’un soubresaut du bâtiment en plein combat, je fus projeté contre un mur et m’y écrasai comme un sac poubelle jeté par une matrone russe avec des colonnes en forme de bras.

Je me relevai en grimaçant, accusai un autre spasme qui témoignait de l’ardeur guerrière qui animait tout le bâtiment, et je pouvais presque m’imaginer le chaos par les cahots, je voyais la bataille et je sentais les coups du hamster qui, à l’instar du taureau de Cabrel, se débattaient contre un destin malheureusement mieux armé que lui et finirait en balade stupide. Le hamster n’avait jamais appris à se battre contre des gratte-ciels. Je réussis à atteindre l’ascenseur après une douloureuse escapade, et dès que j’indiquai aux boutons d’aller le plus haut possible, une sorte d’intuition de mes lunettes de soleil qui me disaient qu’il y avait de l’agitation sur les toits ou le dernier étage, je me rendis compte que ce n’était peut-être pas une bonne idée de s’enfermer dans un cigare alors que l’immeuble était en train de se déchaîner sur un pauvre hamster. Et puis merde. J’étais un Claustrophobe, et on n’enfermait pas les Claustrophobes. Surtout pas ceux qui pouvaient s’enfuir avec des portails. Nonobstant le danger, les portes se refermèrent devant moi, et la capsule de bois un peu moche commença une lente ascension vers le sommet et peut-être la résolution du problème.

Mais allais-je vraiment réussir ? En fait, je me rendis compte que les chances que je puisse trouver là-haut une solution simple pour arrêter toutes les crises étaient quasi nulles. Ensuite, si on multipliait ses chances avec le taux de probabilité que je puisse me servir correctement du bidule, que je n’ai pas à provoquer des morts, que tout le monde se calmera… Non. Nan. De façon rationnelle, atteindre les toits pourrait être facile tant que je ne me faisais pas écraser par la bagarre gargantuesque extérieure, que l’immeuble ne se fracturait pas la colonne vertébrale en deux, colonne représentée par le conduit de l’ascenseur, et moi écrasé de plus de cinq cent tonnes de béton plantés dans le nombril, serait inutile. Presque inutile. A quoi bon me faire chier ? A quoi bon risquer ma peau pour rien ? C’était le monde de Délirium, tout ça, rien qui ne changeait de l’ordinaire, et tous les crétins qui tentaient d’y trouver une quelconque logique se faisaient aspirer par un trou noir de connerie illogique, et aurait comme seule récompense la joie de quitter Dreamland plus rapidement que Winston Smith comprenne que deux et deux faisaient ou ne faisaient pas cinq selon la quantité de drogue communiste ingurgitée avant.

Sans attendre mon avis, comprenant que la tête était incapable d’envoyer l’ordre, ce fut le doigt qui appuya lui-même sur l’étage 41 avant que je ne le traverse à son tour. Les tremblements de la tour se répercutaient dans tous les murs, et la sensation claustrophobique que je pensais avoir perdu voilà deux revenait me submerger sans me demander mon avis. Le vieux trip de se retrouver dans sa tombe m’angoissait, et je refusais de le combattre si comme seule récompense, je n’obtenais que quelques copecs. Je voudrais bien reprendre l’escalade de la tour tant qu’au moins, je sauvais le monde à la fin. Le combat serait épique, l’issue, aussi certaine pour la destinée qu’incertaine pour les protagonistes qui n’étaient pas le héros, sa conduite dictée par une plume divine. Les portes de l’ascenseur se rouvrirent devant un étage aussi morne et stupide que le hall, l’étage 41. Je fis un pas dehors, mais gardait l’autre pas pour l’ascenseur. Qu’allais-je faire, à cet étage de merde ? Continuer à monter ? Redescendre ? Rester ainsi, bloquant les portes de l’ascenseur et continuant les blagues que je faisais quand j’étais gamin ? Ou bien continuer à méditer sur mes méditations et mes choix, avouer que je ne savais que faire devant plusieurs idées, et me lamenter sur mon inutilité concrète de la chose. Bouaif… Ca ne servait à rien de changer… demain, les habitants trouveraient une autre idée pour suicider leur cité, et peut-être qu’ils échoueront, la bêtise crasse ayant conçu l’idée sans les conséquences enterrant mort-né ce joyeux trip mortem, et peut-être qu’ils réussiront. Si… allons, une chance sur cent cinquante mille, je réussissais, je ne savais comment, à sauver la situation sans crever comme une triple buse, serais-je satisfait de les avoir sauvés, et de me rendre compte que le lendemain, dans les pages du DreamMag écrit par des babouins, on apprendrait sans trop de surprise que Délirium avait fini par imploser à cause d’Artefacts inventés pas trop glorieux enfoncés dans de la tuyauterie bon marché.

Puis je décidai d’y aller quand même. Par les escaliers. Ça serait plus safe. Que ma curiosité soit étanchée en sachant quelle abomination trônait là-haut. Mais avant de partir de l’ascenseur, j’appuyai sur tous les boutons, afin qu’il puisse s’occuper en mon absence. Il me remercierait plus tard.

Après une longue escalade, j’arrivai enfin dehors. Depuis quelques temps déjà, les escaliers avaient arrêté de tanguer, et vu que j’étais toujours en position verticale et que les derniers soubresauts de l’immeuble avaient été particulièrement violents, presque unilatéraux, j’en avais conclu que le hamster avait fini par rendre l’âme, ou bien avait arrêté le combat par abandon forcé, trop crevé, tel un vieux boxer dont le bras seul était maintenu par les cordes du ring. Le vent me fouetta le visage à cette hauteur, me lécha les cheveux et la salive me donnait une coiffure ridicule. Quoique moins que celui que j’étais en train de voir à cet instant. Car tel le pilote d’un vaisseau terrien qui venait de sauver la Terre d’une armada démentielle d’extraterrestres dégueulasses, je voyais Fino en train de s’allumer un cigare et de clamer pour lui après avoir lâche un rond de fumée qui s’éparpilla dans le vent :


« La prochaine fois… t’accepteras de me sucer. »

Encore… Encore ? Franchement ? Sérieusement ? Fino, encore lui, toujours lui, à manipuler le bâtiment comme un personnage de jeu vidéo Godzilla trop moche, se félicitant d’avoir mis à terre tout seul un immense hamster ? Mais pourquoi ? En quel honneur ? Pourquoi sa présence était toujours proche de moi, me parasitait, me phagocytait ? Qu’avais-je fait ? Il me vit avant que je ne puisse sortir sa première réplique. Il faillit appeler ses gardes mais il se ravisa au dernier moment. Il avait peut-être compris que je ne serai pas aussi gentil envers lui s’il tentait de me faire capturer. J’étais devenu badass, et Fino devait être la première personne à assumer. Surtout maintenant.

« Alors Fino ? On fait encore du cracra ?
_ Trouduc, ça fait pas longtemps. Je me sens d’humeur de salope aujourd’hui alors je te fais une petite gâterie : tu peux rester sur l’immeuble que je vais faire décamper très loin de là, le temps que la bombe explose.
_ T’es trop gentille.
_ Tafioles. »


Ce qui était marrant avec Kala, c’est qu’il retournait toujours la situation. Avant, il tentait de me foutre sur la gueule, ce qui changeai avec quelques courses-poursuite, et maintenant que Fino me demandait gentiment si je voulais bien qu’il sauve ma pomme (la seule solution pour lui afin que je ne me jette pas sur lui), Kala arrivait avec ladite bombe sans savoir où la poser. Fino faisait les gros yeux. S’il avait eu un fusil à pompe à l’instant, Kala ne serait plus qu’un tas de raviolis étalé sur le toit. Le bébé phoque se dépêcha d’appeler les gardes, mais personne ne lui répondit. Peut-être que les derniers soubresauts leur avaient été fatals, allez savoir. Fino toucha à la manette afin d’activer le bras de son robot géant et nous écraser comme des tiques. Cependant, le bras s’arrêta à mi-parcours. En réponse, la boîte au joystick de Fino chuinta et une fumée noire sentant le toast trop grillé s’échappa du panneau de contrôle. Le bébé phoque jura. Et il me hurla de casser la gueule à Kala et de l’expédier le plus loin possible. Malheureusement, il semblerait que l’Aquaphobe ait décidé de faire sauter les plombs de sa cervelle afin de mieux continuer sa soirée ; un moyen de survie comme un autre.

« Désolé Fino, je pense pas que lui casser le nez va désamorcer la bombe.
_ On s’en fout ! Ecrase-lui la gueule quand même ! »


Ça me semblait contre-productif. J’avisai la bombe tenue par un Kala perdu en lui-même. Je ne voyais qu’une seule sorte de solution. Y avait qu’un véhicule d’encore disponible. Je m’excusai auprès de Kala quand je lui chipais la bombe des mains (je me rendis compte qu’il puait vraiment), et je me dépêchai de sortir mon instrument de musique, la guitare mexicaine. J’avais un ongle, et c’était tant mieux. Sur l’instrument de musique, je raturai avec mon ongle « Sur la grande roue ». Je pris mon poncho, enroulai la bombe et la guitare avec pour qu’ils ne fassent plus qu’un bloc relié. J’avisai Alan, le visai, puis lançai mon paquet. En espérant qu’il comprenne que le seul moyen de locomotion était cette putain de grande roue. Si on la faisait rouler très loin dans l’avenue, elle pourrait quitter la ville en quelques instants. Mais pour ça, il fallait que quelqu’un prépare la bombe et l’accroche.

« Allez Kala, on décroche si tu veux vivre. On descend tout en bas et on espère qu’Alan aura déjà fixé la bombe à la roue. »
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyMer 20 Fév 2013 - 1:38
Les ronflements du Hamster étaient à l’image du coffre pantagruélique de la créature : impressionnants. Une locomotive, que dis-je… un Airbus A380 serait moins assourdissant que cette bestiole. L’air vibrait alors que le sol tremblait et à mesure qu’on s’en approchait, c’étaient vos organes qui frémissaient à l’intérieur de vous. Alan se sentait alors comme à un concert de Metallica, prêt d’un de ces fameux ‘’ mur de son ‘’ crachant un hurlement bestial à vous en faire saigner les esgourdes. Votre excessif Narrateur a bien un peu de sang marseillais dans les veines et sa tendance à l’exagération est parfois… flagrante.

L
es mains plaquées sur ses oreilles pour supporter le niveau sonore, Alan s’approchait petit à petit et regrettait de ne pas disposer d’une troisième main pour se boucher le nez et ainsi masquer l’odeur abominable qui émanait du vomi. Les ronflements représentent une nuisance particulièrement désagréable et se démarquent des autres par sa manie d’agir au moment le moins importun. C’est au choix un sifflement strident, à s’en faire rayer les dents, un crachotement gutturale qui vous soulève l’estomac ou encore plus simplement un grognement incessant et qui joue avec vos nerfs, mais dans tous les cas : cela pousse au meurtre (ou au suicide pour les plus faibles d’entres-nous.)

Seulement, il faut être très prétentieux pour penser venir à bout du Hamster Géant, et dans une moindre mesure, il faut s’armer d’une bonne dose de courage et se débarrasser de tout amour propre pour essayer de mettre un terme à ces désagréments nocturnes. Je vous laisse imaginer la procédure.
Car à cet instant, ce n’est pas le plus important. Dans dix minutes, peut-être moins, une bombe d’une ampleur ma foi incommensurable pourrait raser la joyeuse bourgade de Délirium et emporter avec elle la vie d’Alan –entre autre. Ce dernier n’ayant pas spécialement envie de finir ses jours oniriques de façon aussi banale (c’est ainsi qu’il le voit, à la mesure des récents actes de terrorismes qui terrorisent (si) des milliers d’ivrognes, de demeurés et d’autres camarades de jeux), alors il lui fallait réagir.

Visiblement inapte dans cet exercice ô combien spirituel, Alan bouda, déprima, trépigna et soupira successivement et abondamment. Le problème semblait insoluble. Il ignorait où se trouvait la bombe et à partir de là, la question était réglée. Ou quelqu’un trouverait une solution miracle, ou bien… Cette éventualité requinqua Alan à la manière d’un coup de fouet dans une soirée BDSM déjà bien entamée. Non pas qu’il fréquenta ce genre d’endroit, loin de là, c’est là une simple image mais qui colle plutôt bien à la situation.

Le jeune homme leva les yeux au ciel, une ultime prière ou peut-être ce curieux reflexe remontant aux années lycée qui nous pousse à croire naïvement que la réponse à la question, celle qui vous bloque, est inscrite sur le plafond. Non mais sans blague… Alan se voyait sur les bancs de l’école, traumatisé par une équation à deux inconnues ou foudroyé par la formule C6H5CH3 nécessairement indéchiffrable.

- Cause I'm T.N.T. I'm dynamite! fredonna Alan.

Cette manie de cancre devait alors lui sauver la vie en apportant pour la première fois la solution. Y a pas à tortiller, songeait-il tristement, c’est un complot… Mais quoi ? Pourquoi était-t-il si dépité ? Qu’avait pu voir Alan pour le mettre dans un tel état ? Vous le saurez au prochain épisode.

- I'm dirty, mean and mighty unclean!

Bien sûr, c’était une boutade. Zébrant le ciel comme la foudre, une forme indéfinie approchait d’Alan à grande vitesse. C’était petit, lumineux et réellement fétide. Comme un corbeau dysentérique qui aurait avalé une lampe-torche. Quand l’objet arriva à sa hauteur, le libraire tendit le bras pour le rattraper in-extremis avant qu’il ne se fracasse au sol. Et échoua. Dans sa main, Alan observa avec curiosité le manche de ce qui était autrefois un banjo. A ses pieds, un appareil sphérique qui luisait faiblement. C’était sans conteste un engin explosif consistant habituellement en un contenant empli de matériel explosif ayant pour but de causer une destruction lorsque déclenchée. Une bombe. Au milieu de plusieurs petits copeaux de bois. Une mauvaise nouvelle. Alan ne retint pas un bâillement très élégant.

En ce penchant sur les morceaux éparpillés du missile qui avait bien faillit l’assommer, Alan cru déceler ici et là des marques grossières, mais récentes. Ici, peut-être un ‘o’ et là, ça ressemblait à un ‘g’. Curieux et convaincu de sa mort imminente, Alan consacra les dernières minutes de sa vie à reconstituer un puzzle en trois dimensions. C’est dire à quel point il était déprimé. Après un moment d’acharnement ponctués de laisse béton, un sombre message apparu enfin. C’était une écriture très personnelle, l’auteur avait poussé le vice jusqu’à laisser des parties de lui : du sang commençait à sécher.

- Hm… « grande roue » hein ? Ouais… je vois. Enfin, mouais…

Dégouté, Alan observait tour à tour la bombe et le Voyageur au sommet du robot. C’était probablement lui, l’instigateur de cette mascarade. Le jeune homme brandit son majeur dans le ciel, droit vers le classieux Voyageur qui ne voulait pas se salir les mains. Il laissait ce travail à Alan qui, malgré le compteur défilant, n’admettait pas à cent pour cent ce plan. Cela dit, et il en était parfaitement conscient, il n’avait pas vraiment d’autres solutions. Toujours aussi mature, le libraire frappa dans le puzzle du banjo qui vola en éclat puis dans la bombe qui s’avéra bien plus légère que prévu et s’envola à une dizaine de mètres.

Il eu le désagréable sentiment d’être la cible d’une blague de mauvais goût tout en trottant pour récupérer l’arme de destruction massive. Il la souleva sans effort et remarqua en effet qu’elle ne devait pas peser plus de trois kilogrammes, guère d’avantage. Ou c’était définitivement une fausse bombe et Alan raserait Délirium de sa propre main, ou il s’agissait d’un système explosif dernier cris et c’était aussi envisageable que le reste. Alors dans le doute… L’algoraphobe galopa les quelques mètres qui le séparaient encore de cette fameuse grande roue où le Hamster aurait du s’en donner à cœur joie. C’était encore plus impressionnant vu de près.

Après une brève introspection, Alan opta pour bloquer la bombe entre deux barreaux d’acier. Ça devrait tenir un moment. La suite du plan, le libraire n’en avait pas la moindre idée. Ce n’était plus de son ressort.
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Kala Kourou
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptyDim 3 Mar 2013 - 2:55
Neuf minutes. Plus que neuf minutes. Dans neuf saloperies de minutes, la bombe que j'avais à la main allait exploser et raser toute la ville. Avec moi avec. Je ne savais pas ce que je pouvais bien en faire mais je voulais la garder dans ma main. Allez savoir pourquoi, je n'en savais rien. Dans ma tête, y avait que du blanc, je ne réfléchissais pas, j'agissais à l'instinct. Ou plutôt, je ne réagissais pas. Car sûrement, mon esprit était saturée, des plombs avaient sautés et je me souciais pas vraiment de ce qu'il se passait autour de moi. Enfin si, mais pas vraiment : disons que ma conscience n'était pas en état de marche et que c'était l'inconscient de mon subconscient qui avait prit le contrôle de mon corps. Vaste définition. Si on prenait tout ça comme un tout, on pouvait remodeler tout ça pour en faire un trou noir. Quelle pouvait être la probabilité que ce trou noir puisse engendrer Captain America ? Un nombre infini sûrement. Infini est-il un nombre ? Existe-il ? Devrait-on lui tirer dessus ? Pourquoi pas ? Tagliatelles au saumon. Avec de la crème fraîche, et des champignons.

Y avait Ed sur ce toit de merde, avec Fino ce phoque de merde, sa peluche, son animal de compagnie, son chien-chien. Phoque-phoque. Fino cria quelque chose. Ah oui, ses gardes. Que des tafioles, ceux-là. Ils s'étaient pissés dessus et s'étaient enfuis la queue entre les jambes. En fin de compte, quand t'avais les nerfs exactement prêt à ça, tu pouvais te permettre de tabasser Fino. Ouais, juste lui foutre la plus grosse dérouillée de sa vie. Ensuite tu pouvais mourir tranquille et heureux... Nan, j'espérais que ta vie ne se résumait pas qu'à ça. Malheureusement si. Crève connard, petit con de merde. Idiot de village. IMBECILE HEUREUX ! Bras métallique en approche. Ah, arrêt des machines. Dysfonctionnement dans l'aire V4. Ne pas toucher, ni forcer. Arrêt totale des machines. Cyborg anéanti. Tapotage de doigts sur boîtier avec minuteur. Bienvenu à la fête, camarade ! Moi avoir préparé petit feu artifice. Peut-être va être joli à regarder. On va peut-être mourir, mais pas grave. Ah, moi entendre cri de bébé. Ah, bébé dire vilaines choses. Bébé mal élevé. Connard de bébé.


« Désolé Fino, je pense pas que lui casser le nez va désamorcer la bombe. »

Copain Ed. Enfin quelqu'un de raisonnable, ça faisait plaisir à voir parmi cette branlée de fous. Œil plus petit que l'autre. Œil pour œil, dent pour dent. Machâge de rien du tout. De l'air surtout. Il fut l'un des premiers qui tenta quelque chose en faisant disparaître comme par magie la bombe de mes mains, la coller contre une guitare et la lancer en visant quelqu'un. Non, en fait, c'était con car la probabilité que la bombe explose en cours de route augmentait au fur et à mesure qu'elle tombait avec la guitare vers le petit inconscient et débile mental algophobe répondant au nom d'Alan. La guitare se péta la gueule, certes mais fort heureusement, la bombe ne lâcha pas son pet.

« Allez Kala, on décroche si tu veux vivre. On descend tout en bas et on espère qu’Alan aura déjà fixé la bombe à la roue. »

Aha. J'avais enfin pété mes boulons. Cinq longues secondes passèrent. Et enfin le cri que tout le monde attendait, le cri libérateur, celui à en casser la voix, à en exploser les veines, à en sortir les yeux de leurs orbites, à en pleurer, à s'en reposer ensuite. Une onde sonore continue, se propageant dans les airs et sur terre, faisant vibrer les tympans de ceux qui trouvaient ça insupportable et faisant vibrer le cœur de ceux qui trouvaient ça beau. Ce fut tout mon corps qui vibrait avec ce cri qui se propageait à l'intérieur de mon corps, s’emmagasinant pour ressortir de ma bouche. Et enfin, le calme revint... Partout. Même sur le toit. J'étais enfin redevenu moi-même. Quelque chose s'était passé, je ne sus quoi mais carrément bizarre. Vraiment bizarre. J'avais conscience de tout ce que je faisais mais je savais qu'au fond, je n'étais pas moi-même. Assez bizarre. Je frottais mes yeux et vis Ed, tirant sûrement une tronche particulière dont il avait le secret et Fino, complètement en rogne. Quelque chose me redonna du courage, je ne savais pas quoi, mais ce fut bénéfique.

« Come on, bab'. »

J'attrapais Ed par la taille et courais vers le précipice avec lui et ensuite, le grand vide. Le vent fouetta nos visages. Je lâchais Ed, le laissant se débrouiller pour atterrir et je me laissais profiter de cet instant de pur bonheur. Je rigolais, j'étais content de moi et de ce que j'étais devenu. J'avais fais un diaporama de ma vie en fait. Tous les moments forts que j'ai vécu, chaque nuit à Dreamland, même celles qui avaient été complètement inutiles, je les avais réunis pour faire un point. Repartons à zéro, mec. Je tendis au maximum mes jambes et mes pieds et je fis apparaître une longue suite de bulles à la verticale, pour ralentir ma chute. Et à trois mètres du sol, je me laissais complètement tomber puis je fis un roulé-boulé et me relevais. Et bien, c'était une sacré chute. Plus que cinq minutes. Ed avait bien dit la roue ? Je repérais celle-ci de loin et courrais vers elle. Il y avait beaucoup trop de monde qui se battait : des mexicains, des motards et des crayons de couleur. Rien que ça. Je vis Alan qui venait de terminer de fixer la bombe entre deux barres en acier de la grande roue. Je le rejoignis et lui tapotais l'épaule en lui disant :

« Merci mec. C'est maintenant à moi d'agir. »

En gros, fallait faire en sorte que cette roue roule tranquillement en dehors de la ville. Plus facile à dire qu'à faire. On pouvait sûrement trouver une façon de dévisser la roue de son socle mais de la faire rouler... Je vis qu'il y avait un tableau de bord à côté, caché sous un couvercle carré qui avait été légèrement relevé, sûrement à cause de secousses. J'essayais de bidouiller certains boutons mais rien n'y faisait, il n'y avait aucune réaction de la part de l'objet tournant. Soudain, Flash passa en vitesse dans mon cerveau et je fis apparaître de l'eau en lévitation, au-dessus des commandes et je laissais tomber. Comme dans les dessins-animés, des minis éclairs apparurent et disparaissaient en même temps et on entendit un grand grondement. Tout le monde s'arrêta pour diriger son regard vers l'origine de ce bruit. Ensuite, les vis en forment de pointes de la roue disparurent et une plate forme apparut, de la largeur de la roue. Celle-ci descendit tranquillement cette plate forme et roula. Les gens qui pouvaient être potentiellement sur son chemin s'écartèrent en courant, dans une panique que l'on croyait insoupçonnée. Je vis la roue qui faillit percuter un immeuble mais celui-ci sauta pour se fixer un nuage et se déplacer sur le côté, laissant passer la grande roue sortir de la ville. Tout ça sur une musique de fête foraine. N'était-ce pas grandiose ? Et nous, Ed, Alan et moi, pauvres héros misérables que nous étions, restions comme des bouabouas devant l'absurdité de cette chose. Enfin... Surtout moi en fait.

Et voilà qu'à une cinquantaine de mètre de Délirium, sur un long terrain vague, baboum. Le champignon atomique avec le souffle de l'explosion, balayant le visage de tous ceux qui étaient dehors et même dans mon lit, lorsque je m'étais réveillé, je pouvais ressentir encore le vent balayé par l'explosion.
Ça fouette.
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MessageSujet: Re: Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey] - Page 2 EmptySam 9 Mar 2013 - 1:50
L’instrument de musique tomba dans une courbe légèrement décalée à cause du vent qui fouettait en haut. J’espérais que cela n’empêcherait pas le grand crétin de la récupérer ; je me demandais si la bombe n’allait pas exploser à cause de tant de remous, sans compter la probabilité qu’elle se fracasse contre le sol à cause d’un Alan pataud. Mais Délirium ne marchait pas comme ça ; suivre la règle, aussi illogique fut-elle, était un crédo auquel je croyais et auquel je m’accrochais comme un dingue en espérant avoir raison. Si le Facteur, étrange personnage de Délirium, avait décidé que la bombe exploserait à cette heure-ci et pas une autre, on pouvait espérer que tout le monde suivrait le jeu (parce que c’était un bien un jeu, il ne fallait pas se leurrer) à la lettre. Il y avait peut-être trop de logique dans cette idée, mais il ne fallait pas oublier que celle-ci était illogique à son tour ; c’était un peu le sablier retourné : ça en était illogique d’être aussi logique.

Bon, on n’avait plus beaucoup d’options pour se sauver le cul : accrocher la bombe à la roue gigantesque destinée à un hamster qui était pour le moment en train de faire un coma éthylique monstrueux, et faire rouler cette bombe très loin, très très loin du Royaume ; c’était notre dernière chance. Sinon, on pouvait demander à Fino de se sacrifier avec son gratte-ciel, mais j’estimais que ce plan n’avait pas beaucoup de chance de marcher. Il ne restait plus qu’à descendre rapidement, aider Alan dans son entreprise en espérant qu’il avait compris ce qu’on attendait de lui, et espérer que le plan fonctionne. Il ne restait pas tant de temps comme ça avant que la bombe n’explose, ainsi que tout le quartier. Personne ne savait quel impact elle causerait, mais on pouvait imaginer quelques dommages colossaux au niveau de tout ce qui ressemblait à du matériel sur un diamètre assez important pour y placer toute l’avenue des Champs-Elysées.

Encore un autre problème à gérer : le pauvre Kala qui commençait à péter les plombs. Je ne savais pas quelle obscure raison l’avait fait venir à Délirium cette nuit-là, mais j’avais l’impression qu’il avait continué la soirée dans son coin, après s’être couché/étalé à demi-nu avec des crottes dessinées sur le visage sur le torse de son camarade sentant le vomi le plus proche. L’albinos avait les yeux dans les vagues, ne saurait pas reconnaître sa mère si on la plantait à dix mètres, et semblait aussi impliqué dans sa mort prochaine que pour le parti des Verts. Comprenant enfin qu’il n’était pas dans un état normal, il se décida à hurler comme un fou, sur le toit, et je le comprenais, car moi aussi, c’était mon premier réflexe quand je menaçais de me faire pulvériser la gueule par une bombe atomique sortie de l’estomac d’un hamster parce qu’une des personnalités de la ville l‘avait décidé ainsi. Nan, à grande réflexion, je haïssais Délirium, maintenant. Je ne savais plus ce que j’en avais pensé dans le passé, mais oubliez toutes mes anciennes impressions. Je n’aimais pas ce foutu Royaume, et j’étais persuadé que seuls les Rêveurs pouvaient apprécier à leur convenance les délires psychédéliques que servaient la contrée. Ah oui, et je détestais aussi Kala, qui semblait suivre un schéma de pensée très simple : me casser les couilles comme il le pouvait, quitte à être illogique. Hurler comme ça, dans le vent, ça en faisait partie. Et je sentais que je n’étais pas le seul, car le bébé phoque se dépêcha de me beugler :


« MAIS GIFLE-MOI CE PORC !!! »

Trop heureux de faire partie de la majorité des personnes que le cri agaçait, je suivis les directives de Fino sans trop réfléchir. Evidemment, je ne lui avais pas déboîté la tête ; juste une gifle normale afin qu’il comprenne qu’il était agaçant. Savoir s’il avait arrêté à cause du coup, ou de façon voulue, ce n’était pas ma priorité. Dès qu’il se fut enfin calmé, on pouvait croire qu’il avait regagné une partie de ses facultés mentales et qu’il comprenait enfin son environnement et qu’il lui attachait une importance au-delà de « quelconque ». Il me lâcha une phrase que Michael Bay n’aurait pas osé mettre dans un de ces films pour ne pas faire trop cliché, et il décida qu’il était temps pour nous deux de sauter en bas. Oui oui, sauter, c’était bien mieux.

Tel un cheval reculant des quatre fers devant un obstacle, je retirai son bras qu’il avait fait passer derrière mon dos et l’envoyai tomber si ça l’arrangeait, vers le sol, à quelque centaine de mètres de notre position. Techniquement, je pouvais arranger mes portails de telle façon que la chute ne serait pas mortelle. Mais le processus était coûteux en énergie, peu fiable, et plutôt flippant. Si Kala avait un parachute dans le cul, qu’il l’utilise, mais qu’il évite de croire que chacun pouvait se payer une chute pareille sans dégât. J’avais autre chose à foutre ce soir, que de me rajouter des obstacles mortels. Une saloperie à la fois, s’il vous plaît, qu’elles fassent la queue. Je me dis aussi que si Kala tombait là, maintenant, et qu’il crevait, ça ne me ferait ni chaud ni froid. C’était un crétin, je comprenais que Clem aimait s’entourer de peuplade stupide, et il avait tenté de me causer du tort au début de la nuit. Je n’oublierais pas ce petit écart, et si je ne le poursuivrais la morve au nez dans tout Dreamland, j’espérais pour lui que nos chemins ne se croiseraient pas. Comme Clem, j’avais un coup dans les dents qui lui était destiné.

Plutôt que de crever, ce qui mettrait au moins fin à la peur qui me tenaillait quant à cette bombe sortie de nulle part, je me dépêchai de prendre l’ascenseur. Un bouton, deux pas, un bouton, une attente de trente secondes, et me voilà tout frais au rez-de-chaussée, à suivre des yeux la grande roue près de laquelle se tenaient les deux autres Voyageurs. Kala était déjà à l’œuvre, et crier pour réveiller ses neurones engourdis par sa propre bêtise humaine semblait lui avoir fait beaucoup de bien. Des étincelles, quelques bruits d’électricité en mauvaise compagnie aqueuse, et par les mystères de la physique, la grande roue, décoincée de ses gonds de métal, commença à prendre l’air et à voyager dans les rues de Délirium City. D’abord un peu timide, elle commença tout doucement à accélérer, grâce à une rue légèrement en pente. Je passais sur les détails des destructions qu’elle causa sur son passage. Quelques immeubles écroulés, des pavés défoncés, ainsi que du bruit qu’elle faisait qui réveilla quelques personnes.

Par contre, l’explosion promise vint à point, pile au bon moment, et dès que la roue ne fut plus en vue depuis plus de trois minutes. Quelle était sa puissance exacte ? Je me dis qu’elle avait fait tomber les édifices les plus proches, et que l’explosion envoya une onde de choc de poussière jusqu’à nous, faisant voler les vêtements de chacun. En tout cas, elle eut le mérite de stopper net la bataille agonisante qui se jouait près de nous, entre les Mexicains, les Crayons, ainsi que les motards « Cuir Cuir Cuir Moustache ». Les premiers avaient dû vivre une journée plutôt harassante, les seconds en avaient vu de toutes les couleurs, et les derniers semblaient s’être fait enculer. Le bruit de la déflagration hors-norme était assourdissant, à sa façon, en arrière-fond, mais en arrière-fond agaçant. Un peu comme si on avait placé le hurlement de Kala, même tonalité, à un plan sonore derrière. Un peu complexe le raisonnement de pensée, mais je n’étais plus à ça près, après cette soirée. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais un arrière-goût de tequila dans la gueule.

J’aurais bien éclaté la gueule de Kala là maintenant tout de suite, sur le champ, immédiatement. Mais son idée nous avait tous sauvés, et ça m’avait évité de chercher le fusil chargé d’avoine pour forcer le hamster à déplacer la roue en lui fonçant dessus. Un autre plan bien foireux qui avait mieux fait de rester dans ma caboche. Autre point qui m’empêcha de frapper Kala : son réveil, tout bonnement. Il était temps, oui. Et il ne fut pas le seul à se réveiller, car Alan, moins de trois minutes plus tard, disparut lui aussi pour regagner le monde réel. Je mis une demi-heure, à rien foutre comme un imbécile, attendant que je regagne une journée peu palpitante.
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Allez, encore une p'tite dernière... [PV Ed Free et Alan Kesey]

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