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Dead Bop a Lula

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Ed Free
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MessageSujet: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMar 30 Aoû 2011 - 15:06
La joie certaine quand on ouvrait un mail de son employeur avait trois raisons de disparaître après lecture : soit il vous annonçait votre défection soudaine, soit il vous demandait de converser sur un sujet aussi pourri que la bouche d'égout qui ne fonctionnait pas et qui était en réparation, soit il vous amenait à une boîte de nuit. Ce fut la troisième solution. Bon, attention, je ne disais pas que je n'aimais pas les boîtes de nuit ! J'y allais de temps en temps, ça n'était jamais ennuyant. Le son traversait ton corps pour te le faire noyer dans une masse compacte d'individus. Mais déjà, il y avait des boîtes de nuit plus craignos que d'autres. Je ne comptais pas les boîtes exclusivement tournées vers la virilité, celles qui accueillaient des black-room partout afin que différentes personnes se lâchent en couple devant des vidéos où le costume n'a pas dû couter trop cher. Mais je ne critiquais pas les boîtes de nuit en général. Non, par contre, faire un article sur les boîtes de nuit était une torture. Une putain de torture sadique de merde. D'une part, c'était un peu comme interroger Saint-Pierre alors que les grilles du paradis se tenaient ouvertes derrière lui : on était dans une boîte de nuit et on ne devait toucher à rien. Pas d'alcool, pas de danse, pas de fille. On était totalement déconnecté du lieu pour se concentrer uniquement sur son travail. Ou oubliait le fun, on oubliait la sono, on oubliait les amplis et la techno. On devait juste se concentrer sur la serveuse dont les pieds pourraient donner des réponses moins stupides, tandis que le fond musical se ferait un plaisir d'enterrer la discussion sous du Guetta. Donc avec le micro ou avec le calepin, tenter de savoir ce que disait une pouffiasse avec l'accent de je ne savais quelle région de France était un calvaire de tous les diables. Mais ce n'était pas tout ! Il y avait bien mieux encore que de taper la discute avec une Bac -6 stupide qui n'aurait pas pu épeler le nom de son bar ! Il y avait encore (si on me le demandait ou s'il le fallait), interviewer les clients. Là, on entrait dans le vif du sujet. On respirait à fond, on tentait comme d'habitude de chercher les gens qui seraient ouvert à une discussion (donc encore vers le bar), loin de sonos si possible et on les abordait.

C'était à ce moment que tu pouvais découvrir plusieurs sortes de crétins (ou clients) qui vagabondaient dans les boîtes de nuit. Il y avait l'éternel délaissé, celui qui réussirait à ne pas répondre à tes questions pour t'expliquer qu'il aurait du mal à parler parce qu'il venait de se faire larguer par l'amour de sa vie avec qui il sortait depuis une semaine. On avait juste envie de lui foutre une gifle avant de passer au second. Et avec un peu de chance, on tomberait sur l'anarchiste de base qui se mettrait à t'insulter parce que tous les médias se faisaient contrôler par le gouvernement (alors que pour chaque parti politique, les médias appartenaient à l'autre parti). Puis tu tenterais de lui poser quelques questions sur la fréquentation et la qualité des services, il expliquerait qu'il ne rentrerait pas dans ton putain de jeu. Et s'il était chaud, il se mettrait même à te cracher dessus. Une nouvelle gifle afin d'éclater de rire (jaune) quand on trouverait l'autre client : la pouffiasse de service. C'était comme la serveuse, sauf qu'elle était de l'autre côté du comptoir. On sautait rapidement (dans le bon sens du terme) pour passer au client suivant. On tombait alors sur le gros ours de service qui fumait trois joints en même temps avant de pisser dans une bouteille. C'était lui qui vous posait les questions, et c'était lui qui vous proposait un peu de... de... « sucre »... Ensuite, il y avait les faschos qui faisaient chier tout le monde, ces foutus skin-head qui rejoignaient l'extrême-droite sans savoir que l'extrême-droite cherchait à les bouter hors de France. Il te répondait toujours, mais alors toujours, en rajoutant une petite note sur les Arabes, sur les Noirs, sur les Communistes et sur les anarchistes. Systématiquement. On dirait qu'il tentait de te faire rejoindre son parti politique. Puis quand il tiltait enfin, il demandait à qui il s'adressait. Puis tu lui répondais que tu étais journaliste (soit tu étais crétin et tu leur disais la vérité sur ton appartenance au journal préféré du Front de Gauche avant de te faire agresser, soit tu leur mentais en disant que tu venais du journal fasciste par préférence, sans oublier une remarque sur les gens de couleur ou avec des cheveux). Il ne restait plus qu'à combattre l'aristo de service qui jurait autant dans le décor qu'une prostituée dans un cabinet de comptables et qui vous répondais toujours que les boîtes, c'était pour la plèbe. Puis, il y avait enfin Ze Big One : le gay. Évidemment... Celui qui vous disait, petit 1, que tu étais beau ; petit 2, que ce n'était pas très original comme façon d'aborder les gens (avec un clin d'œil) ; petit 3, que quand tu tendais ton micro ainsi, ça l'excitait. Puis enfin, quand il te montrait les black-room derrière lui avec un petit sourire par-dessus sa chemise rayée, tu sortais de la boîte et tu rédigeais un article basé sur de faux interviews.

Reboot du cerveau.

Donc quand dans mon studio, je vis qu'on me demandait d'écrire un article sur la boîte branchée qui fêtait ses dix ans, je sentis mon échine se dresser sur ma nuque comme si la Faux de la Mort venait de la caresser. Et merde... Et il lui fallait l'article le plus vite possible, évidemment. Je lui renvoyais son mail en lui disant que j'acceptais son boulot (comme si j'avais le choix, tiraillé entre mon loyer et mon chat). Je n'avais rien prévu pour ce soir ? Parfait, il serait temps d'aller faire un tour dans une boîte de nuit pour une mission d'enfer. Et pour fêter l'anniv', il faudrait à tous les coups que je glane des infos sur le site Internet, que je pose des questions à la serveuse, puis aux clients ensuite. C'est-à-dire : le déprimé, l'anar, la pouf, le dealer, le fascho, l'aristo puis le gay. C'était génial, je sentais que j'allais faire un truc super cool à Dreamland en m'endormant avec de telles conneries en tête. Je commençai par m'informer sur la boîte (son histoire résumée par les sites Internet, ses coordonnées, etc.). Puis dès que 22H furent passées, je me dépêchais de mettre des vêtements convenables, de prendre mon calepin et de partir courageusement sous la nuit chaude vers une boîte de nuit remplie de spécimens alarmants. Les lampadaires étaient déjà allumés à cause des nuits de plus en plus longues. On re-basculait dans la saison froide, génial. Alors que la chaude n'avait duré qu'un seul petit mois. Déjà, le temps se faisait plus frisquet. Il y avait même un petit vent du Sud qui me fit grimacer. J'aimais bien le vent d'habitude, mais il me faisait déprimer quand j'avais une boule dans la gorge. Je pris les transports en commun pour me déplacer un peu plus vite et pour échapper à ce ciel d'encre qui semblait se foutre de ma gueule. Quand je ressortis dans un quartier un poil plus famé, je tombai dans la rue adjacente à ma boîte. Il y avait pas mal de jeunes qui y entraient (tu m'étonnais, à ce que j'avais compris sur leur site, il y avait des super remises). Mais moi, je m'en foutais royalement quand je vis le pire connard de l'univers : un videur. Merde, j'avais bien ma carte de presse sur moi ? Les places devaient être limitées ! Putain, c'était pour ça qu'il fallait se renseigner avant d'aller dans un endroit. Ma carte était un passe-partout mais on ne savait jamais. Une procuration aurait été agréable. Je m'avançai sans crainte vers lui pour qu'il comprenne que je n'avais rien à me reprocher. Il avait le profil-type de l'emploi : les épaules longues d'un mètre (chacune), le cou horizontal comme une tortue qui pouvait porter deux tonnes, le crâne chauve et la peau noire. Avec les lunettes de soleil, le costume et la bouche prête à arracher la tête à quelqu'un. Par contre, quand il s'agissait de parler, il avait besoin d'un Bescherelle.


« Bonsoir Monsieur.
_ Bonwouar. Papiers ?
_ Voici, voici... ma carte de presse »
, soufflais-je tandis que j'avais trituré ma poche à sa recherche. Le videur la prit entre ses doigts et la regarda intensément comme s'il cherchait à la détruire du regard. N'y parvenant pas, il me la rendit avec un hochement de tête négatif :
« Non, pas possible, je prends pas.
_ Attendez, c'est une blague ? Je suis journaliste, je peux passer ! Je veux juste poser quelques questions.
_ C'est oune carte dé presse ?
_ Oui, je vous l'ai déjà dit ! Je veux interviewer des gens. Je veux pas danser, pas consommer, juste faire mon boulot. Je peux passer ?
_ Non... »
Puis après un petit silence. « Rédonnez-moua la carte siouplaît ?
_ Tenez. » C'était pas possible, il était con aussi ? Il ne reconnaissait pas une carte de presse quand il en voyait une ? Sur Dreamland, je lui aurais montré ma carte de presse après lui avoir fait traverser le mur. Mais ici, j'étais obligé de me plier devant sa stupidité. Allez, dépêche-toi mec, je n'avais pas que ça à foutre. Ce n'était pas comme si c'était une fausse, une ruse ou je ne savais quoi ! C'était vrai quoi, pour une fois que j'usais de la légalité, on me la recrachait à la face. Au moins, ça me ferait une bonne excuse pour le patron. Le grand black me rendit la carte et secoua une nouvelle fois la tête :
« Non désolé, pas possible. Vous êtes client ?
_ Non, je ne suis pas client, je suis journaliste, j'ai une carte de presse donc je peux passer.
_ Si vous n'êtes pas client, vous ne passez pas.
_ Mais y a bien des journalistes qui viennent ?
_ Oui.
_ Et ils vous présentent une carte de presse comme ça ? Je suis trop jeune ? Je suis pigiste, c'est normal. Je suis un journaliste en CDD à mi-temps partiel.
_ Je vais vous demandéh dé partir Monsieur.
_ C'est une blague ? Attendez, je suis vraiment pigiste ! Faut que je vous montre un bulletin de salaire ?
_ Monsieur, partez. »


Si je n'étais pas parti une seconde plus tôt, je pensais qu'il aurait utilisé des moyens plus physiques. Mais quelle histoire de merde ! J'avais tellement envie de le défoncer ! Ça ne me dérangeait pas de ne pas faire l'interview. Non, le vrai problème, c'était que je venais de me voir refuser l'entrée par la connerie humaine. Je continuais à ruminer sur ce crétin de connard, puis à rentrer dans mon studio miteux avec la ferme intention d'envoyer un mail bien salé à mon patron. Il aurait pas pu prévenir que j'allais débarquer, histoire d'éviter des embrouilles avec un videur qui avait failli me péter la gueule parce qu'il ne reconnaissait pas une carte de presse ? Mon chat me miaula à la figure parce que sa gamelle était vide. Bien joué petit gars mais je te l'avais déjà rempli tout à l'heure, tu m'auras pas comme ça. Je me mis à préparer un repas rapidement (comme si j'avais assez de notions en cuisine pour préparer des plats qui demandaient beaucoup de temps), à dévorer le tout puis à comater devant mon ordinateur pour faire ressentir à mon boss à quel point j'avais été « déçu » de l'accueil qu'on m'avait réservé. Et voilà comment pourrir une soirée, sans n'avoir rien fait en plus. Burritos tenta de me consoler en me donnant du travail supplémentaire mais je l'envoyais paître d'un petit coup de pied. Bon, je savais parfaitement ce qu'il fallait faire en cas de litige avec la bonne humeur : se coucher et laisser le sommeil vous emporter. Une demi-heure plus tard, couché dans les draps et dans les limbes, mon esprit se mit à déambuler jusqu'à ce que fus emporté sur Dreamland.

__

Voilà où j'étais vraiment un beau crétin. Si j'avais été un Rêveur normal comme plus de 99,99% des gens, j'aurais pu me réveiller sereinement avec l'esprit en paix. Mais malheureusement, j'étais un Voyageur. Et quand je devenais Voyageur, on ne pouvait pas dire que j'avais vraiment l'esprit en paix justement. Tous mes sentiments et mes caractères étaient exacerbés. Résultat des courses ? Je regrettais de pas avoir pensé à ce type pour me réveiller auprès de lui et lui faire passer la meilleur nuit de sa vie, enfoncé dix pieds sous terre avec un panneau de signalisation dans le bide. Bon, il était encore temps de s'occuper des trois E.
Endroit : Une plaine à perte de vue. Puis quand je me retournais, je vis le bâtiment. Une espèce d'énorme boule de disco qui me fit clairement comprendre où je me trouvais. Devant la boîte de nuit de Dreamland par excellence : Discoland. J'en avais toujours entendu parler sans jamais y avoir été. Avec un peu de chance, il y aurait des videurs qui m'empêcheraient de rentrer ! Oh oui, je voulais absolument que des videurs m'empêchaient de rentrer. Oh pitié, qu'il faille une carte de membre quelconque, je vous en supplie !
Ego : Y avait foule devant le bâtiment, c'était sûr. Beaucoup de Rêveurs (des adolescents et de jeunes adultes), de Créatures des Rêves de taille si étranges et disproportionnées que je n'attendais qu'une chose : les voir danser. Puis s'il y avait quelques Voyageurs dans le tas, je ne pourrais pas les discerner du reste de la foule. Bon, bah j'allais rentrer dedans puis je verrais ensuite.
Effets : Pour la boîte, j'avais opté de vêtements qui me permettraient de ne pas trop me vautrer en dansant. Déjà, j'avais des chaussures noires et légères. Ça partait bien. Puis j'avais trois ceintures blanches maintenant un pantalon noir de taille slim. Puis en haut, j'avais le droit à une chemise noire surmontée d'un veston rouge bordeaux maintenu par une chaîne dorée. J'avais en prime des lunettes de soleil à montures argentées qui me noircissaient déjà une vision peu lumineuse, un panneau de signalisation qui indiquait que la route se rétrécissait (certainement un hommage à la file d'attente plutôt fluide). Bah décidément, il ne me manquait plus que la cravate nouée autour de la tête. Mais j'en trouverais certainement une accrochée au cou de quelqu'un, je pourrais toujours la lui prendre.

Ce fut ainsi que je m'incrustai dans la foule, tentant de survivre à l'étranglement qu'exerçait un millier de personnes sur vos côtes (même si mon premier danger n'était autre que le panneau de signalisation qui me rentrait dans la colonne vertébrale). Mais au moins, je réussissais à avancer jusqu'au bâtiment aux néons impressionnants. Heureusement que je n'étais pas coincé entre différentes Créatures des Rêves qui m'auraient transformé en crêpes comme cet immense golem de pierre qui semblait roter à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Je progressai en survivant comme je pouvais quand j'arrivai devant les videurs, deux sosies de Elvis Presley. En plus gros, plus méchant, plus déments. Mais ils faisaient mine de me laisser passer. Oh non ! Ça n'allait pas se passer comme ça ! Je voulais qu'on me résiste ! J'étais toujours en colère contre cet enfoiré, et je n'avais qu'une seule envie, défoncer tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à un videur. Mais je passerais pour un enfoiré si je les tabassais aussi facilement. Puis, je ne serais pas satisfait. Il fallait que je dégomme du videur qui ne voulait pas me laisser entrer. Ainsi mon esprit trouverait la paix intérieure. Dès que je fus à leur hauteur, je m'arrêtais pour leur parler, bloquant plusieurs centaines de personnes :


« J'ai le droit de passer ?
_ Totalement.
_ Vous voulez pas une carte de presse, une carte de membre,une connerie ?
_ Non, vous pouvez passer.
_ Je m'appelle Ed Free ! Je suis un Private Jokes et je vais détruire ce bar si j'y commande une boisson. Vous ne prendrez pas ce risque ?
_ Nous aviserons selon vos actions Mr. Free. Veuillez passer, vous bloquez la foule.
_ Et tiens, si je restais ici ?
_ Alors, nous vous ferons partir. »


Ils étaient peut-être professionnels, mais on avait enfin trouvé un terrain d'entente ! J'attendais avec impatience la suite des événements.
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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMer 31 Aoû 2011 - 11:34
Les murs gris de la zone industrielle de Paris prenaient des teintes fauves à l'heure du crépuscule. Je rangeais ma peinture et mes bombes dans mon sac de sport, prenant mon chiffon trempé de peinture dans une main et mon escabeau dans l'autre, je me mis en route vers mon nouveau chez moi. En attendant de retrouver un studio où loger, je squattais chez mon grand frère, Brian. (on notera qu'il fut encore plus gâté que moi à la naissance question patronyme). Je pris les transports... l'avantage dans le métro était que, couverte de peinture comme je l'étais, j'imaginais provoquer un mouvement migratoire de passagers à mon opposée. Manque de chance, à l'heure de la débauche, c'était tarif similaire pour tous voyageurs, boueux, ivres ou couverts de peintures, on avait tous à se compresser dans ces conserves. Je maudissais mon code génétique d'avoir arrêté ma croissance un niveau des aisselles des gens de taille moyennes. Néanmoins, je remerciais gracieusement ma gaucherie d'enfant qui m'avait faite héritée de ce masque qui restait parasité sur mon visage 24h/24. Au moins, finit les mauvaises odeurs mais bonjour les regards envenimés des mamies du quartier. Bref, le calvaire terminé, je m'extirpais de cette masse compacte pour rejoindre l'appartement de mon ainé. D'un bras qu'on aurait crut invertébré, je poussais la porte des lieux et... comme je m'y attendais...

''Tu es en retard pour le diner!''*

Il se tenait droit dans l'encadrement de la cuisine de son taudis immaculé, poêle en main, arborant un superbe tablier usuellement porté par les ménagères quinquagénaire, mon frère, Brian, 22 ans, homosexuel jusqu'à la moelle. Je lui lançais un regard emplit de si peu de conviction qu'il se vit obligé d'insister.

''A ce que je vois tu n'apportes pas de bonne nouvelle... tu es au moins allée à Polemploi comme on avait dit?''* M'interrogeait-il, plus terrible que le stéréotype du S.S. Qu'on pouvait imaginer.
''Non.''* Il s'apprêtait à riposter quand je lui lançais un regard d'une incommensurable cruauté. ''Tu veux que je donne de tes nouvelles aux parents et de ce ''Frank'' que tu as ramené l'autre soir ?''*

Silence radio. J'allais m'affaler dans mon canapé dépliable. Autant le dire, j'avais su profiter de cette faiblesse chez mon grand frère pour pouvoir faire mon trou de rat dans son logis et je le tenais bien en grippe... cela le temps de trouver un travail. Tâche relativement ardue pour une gamine de 19 printemps, sans diplômes ni qualification pour quoi que ce soit.. ah si.. pour le dessin... mais cela ferait bien rire les interims je pense, oh je voyais déjà bien l'air déconfit et désespéré des agents me demander si je n'avais pas d'autres qualités qui puissent faire office de faire-valoir dans un Cv que je savais déjà aussi troué et venteux qu'un gruyère. Bref, je tentais de retrouver mon centre de gravité maintenant que j'étais sortie de la course effrénée des jours redondants. J'y parvins finalement une fois que j'eus enfilé mon uniforme du soir. Autrement dit, un top « coca-cola », un mini-short blanc et une vieille paire de chaussettes ayant trainées à mes pieds et au fond de mes godillots à semelles d'acier toute la journée durant. C'est si élégamment fagotée que je débarquais en cuisine, histoire de tenir compagnie à mon ainé, étudiant en fac de médecine, il était maintenant en quatrième année. Tous ses gallons brillaient de mille feux aux yeux de la famille, quant à moi j'étais la petite protégée alors... chacun de notre côté, on était jaloux l'un de l'autre et n'avions jamais été proches. C'est donc après une discussion brève et acide que je décidais d'aller prendre une douche puis d'aller buller dans le canapé, en serviette, j'avais mon mp3 sur les oreilles, me passant un peu de jazz découvert récemment. (Sing, sing sing – Bennie Goodman)

Je n'avais pas encore d'idée d comment j'allais m'en sortir. Le dessin, c'était bien beau, encore fallait-il que je puisse le coucher sur papier, chose impossible pour moi. Peut-être était ce que je voyais les choses trop en grand qui faisait que je n'étais capable que de gribouiller sur les vieux murs disloqués de la banlieue... Surtout que j'oubliais les trois quarts du temps de prendre des photos sachant que 50% du temps, j'étais chassée de mon atelier urbain par les riverains ou les patrouilles de police. Oh je m'étais déjà faite attrapée... fort heureusement, les sentences contre les fragiles jeunes filles en mal de support avaient moins de chance de se retrouver avec les menottes que d'autres. En général un petit sermon d'éducation civique et j'étais libre. J'étais assez claire d'esprit pour changer régulièrement de quartier et ainsi, ne pas recroiser les poulets de la même cour . Soudain, mes reflexions furent interrompues par l'arrêt de ma musique. Le retour sur terre fut brusque et j'en reconnus aussitôt l'auteur.

''Rends moi ça...!''* Protestais-je en tentant de récupérer mes écouteurs dont s'était emparé mon frère.
''Arrête d'écouter ta musique de déchet... écoute plutôt David Bowie.. ça te fera le plus grand bien de revisiter tes classiques!''* Répliquait-il en levant mon appareil bien haut au dessus de nos tête pour m'empêcher de l'atteindre.


C'est alors que l'affreux son du synthétiseur s'empara de mes esgourdes, si bien que je fus clouée sur place. Brian avait osé, oui, mettre le best of remasterisé de... David Bowie. C'est donc tel un vampire mit sous un halo de lumière ou encore un loup-garou jeté dans une baignoire d'argent en fusion que je me laissais tomber sur le canapé et tentais de préserver mes oreilles dans un bunker de plumes plus communément appelé « coussin ». A partir de là, l'espace et le temps fondent l'uns dans l'autre pour former une nébuleuse informe et indicible. A moi, Morphée..

• • •

De combien fut ma surprise lorsqu'en reprenant conscience dans le pays du songe, la première chose qui m'arriva fut de basculer à droite, à gauche, déséquilibrée, je dus battre des bras dans tous les sens et ne pas quitter un point fixe des yeux pour retrouver le sens de l'apesanteur. Après avoir retrouvé une certaine stabilité, certes, encore précaire, je pus faire l'inventaire des lieux. Le ciel nocturne était crevé de lumières provenant de ce qui semblait être une boule à strass pantagruélique.
A peine subjuguée par ce panorama, je remarquais alors que la popularité du lieu collait assez bien à son mauvais goût. Un troupeau humanoïde s'agglutinait de manière ordonnée devant l'entrée et le bétail faisait la queue pour entrer dans l'abattoir des nuits de ces jeunes gens. BREF, je faisais ensuite l'inventaire de mon accoutrement de cette nuit et mince ne fut pas ma surprise quand j'aperçus, oh mon dieu! Des legwarmers ROZES accompagnés de collants rayés noirs et VIOLETS cela sertit d'un short recousu et d'un haut de mailles aux manches trois fois trop longues suffisamment fin pour entrevoir sans difficulté mon soutient-gorge de couleur sombre (dieu soit loué) mais aussi mes cicatrices d'enfance et notamment cette empreinte noire que je me trainais sur la hanche gauche depuis halloween... Bon, je maudissais mon frère pour deux choses, d'un, d'avoir influencé mon subconscient pour me retrouver dans pareil endroit. La foule, c'était loin d'être mon dada quand il ne s'agissait pas de concert. Deux, pour que je me retrouve dans pareille tenue. Je haïssais le style cyber punk. Le trash pour le trash, c'est comme de la nourriture facile à ingérer, fastfood sans goût malgré toutes les couleurs chatoyantes que cela peut arborer. Donc dans l'état actuel des choses, j'avais l'impression de n'être qu'un gros berlingot tout droit sortit du pire délire à l'acide de Moebius. Et ce que je ne pouvais voir, c'était ce masque incrusté de clous dont j'étais flanquée et cet éclair orange peint sur mon œil gauche, trace des musiques qui m'avaient marquées juste avant de m'assoupir.


Spoiler:

Cela dit, dans les tréfonds de ma conscience je remerciais tout de même Brian de m'avoir épargné les Village People. Qui sait si je ne me serais pas retrouvée en harnais de cuir ou en string à plumes en atterrissant dans ce bled ? Bref, puisque le destin me poussait vers cette grosse baballe, je décidais qu'il serait judicieux d'avoir une bonne estimation du temps de queue. Je longeais alors celle-ci, recevant parfois quelques sifflements moqueurs ou admiratifs, je préférais ne pas savoir. J'apprenais en même temps à marcher avec des talons de 10cm, source de ma perte d'équilibre au début de mon rêve. Et tandis que je serpentais maladroitement au fil de cette queue, je vérifiais dans ma poche si j'avais bien mon bout de métal de la Décharge dans ma poche. Tout allait bien, je rencontrais le contact effrité et coupant de mon arme rouillée sans laquelle je ne pouvais me mutiler et ainsi, me défendre en cas d'attaque de « insérez un nom d'animal au hasard » cauchemar. C'est alors qu'en apercevant le bout de la file d'attente que j'aperçus alors ces quelques mèches blondes dépasser du reste avec un panneau de signalisation... curieuse, je m'avançais un peu plus en progressant sur le côté de la queue. C'est donc lorsque j'aperçus la paire de lunettes de soleil en pleine nuit que ma mémoire fit « tilt ». Près de six mois que je n'avais pas vu cette silhouette. Adversaire d'hier, frère d'armes aujourd'hui... quoi que... prise de doute, je me demandais si Ed Free, le voyageur qu'on estimait l'un des plus prometteurs, se souvenait encore ne serait-ce que de mon nom. On avait beau avoir réduit tout un quartier de Delirium city à l'état de chantier... rien ne m'étonnerait s'il avait vécu des aventures plus trépidantes encore tandis que je croupissais pitoyablement au Royaume Acide à tenter d'y régler les problèmes intestinaux, surtout que Dislok avait assez peur du dehors pour une aussi « frêle et fragile jeune créature » que moi. Cela dit, qui tente rien n'a rien alors, faisant signe au jeune invocateur de portails, je l'interpellais en l'appelant par son prénom et m'approchais pour aller à sa rencontre. J'espérais pour lui qu'il n'avait pas déjà des problèmes... car les personnes qui le précédaient dans la file semblaient le regarder d'un oeil mauvais. Je ne prêtais aucune attention au videur qui sembla tiquer en me voyant approcher, l'un des appareils attaché à sa ceinture s'affola en bipant, et, illico presto, il sortit de sa poche un taseur et le pointa dans ma direction. Je freinais alors net dans ma course mais hélas, je n'avais pas misé sur le bon tempo.

Soudainement, j'eus la sensation que tous mes nerfs se mirent à jouer des cymbales, que mes muscles voulurent éclater pour se payer le droit de sortie du territoire tout au même moment où mon squelette fut parcourut d'un abominable courant électrique qui mordait ma chair à pleine dents. Je tombais sur mes fesses, mon appui étant mal assuré sur mes échasses. Mes tripes semblaient se soulever pour protester contre cette attaque si prompte, c'est donc la bouche pâteuse et le regard vacillant que je tentais de rassembler mes idées. Une odeur de souffre s'échappait de ma peau carbonisée et de mes cheveux coupés en pétard. Le garde offensif me toisait d'un air peu commode et crachait à mon intention.

''Dégagez. Vous représentez un danger pour ce lieu privé ainsi que pour la voie publique. Déguerpissez ou j'appelle les gardes du royaume. C'est mon premier et dernier avertissement.''

Avec ça, la soirée s'annonçait folklorique...

*traduit de l'allemand, langue maternelle des Metzengerstein.
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptySam 3 Sep 2011 - 15:33
Les videurs ne savaient pas comment réagir face à ma présence. Ils se regardaient en cherchant à savoir avec quelles pincettes me prendre. Étais-je un petit comique qui tentait de me faire remarquer ou bien un crétin qui cherchait absolument à foutre la merde aux premières personnes qu'il croisait ? Les videurs n'étaient jamais habitués à ce qu'on leur prête de l'attention, surtout quand ils n'en prêtaient pas aux autres. Certes, il y avait des déboires avec les clients dont la boîte ne voulait pas. Mais jamais avec ceux à qui on ne reprochait rien. Et aucunement dans leur contrat on ne leur avait stipulé qu'ils devraient faire face à des clients dit « satisfaits ». Ce fut ainsi qu'ils se mirent à réfléchir longuement sur ce qu'il fallait faire de moi, comme le « Mode d'Emploi du Parfait Videur » leur avait indiqué. Et ils en vinrent à la conclusion suivante : on ne devrait pas distribuer une baffe à l'individu que j'étais parce que je la leur demandais (les clients devaient voir les serveurs pour commander ; les videurs étaient justement là pour mettre des bâtons dans les roues dans les commandes des clients), mais on devrait me virer parce que je commençais à perturber la queue derrière moi. Mais le temps qu'ils comprennent cela, trente secondes s'étaient écoulées. Allez, allez ! Je n'avais pas que ça à faire, je voulais absolument me venger sur ce videur imbécile qui allait certainement me virer ma seule paie qui me servait de gagne-pain dans l'autre Monde. Je me servais de Dreamland comme un exutoire et il serait impensable que j'en vienne à ne pas leur matraquer la gueule. Certes, la morale n'était pas de mon côté. Pour une fois, je voulais faire chier quelqu'un qui n'avait rien fait. C'était pour ça d'ailleurs que j'hésitais un peu à les massacrer de suite, même s'ils commençaient à me vouloir du mal.

Et quand ils comprirent soudainement que je devais me prendre en pleine gueule une bastos pour apprendre à calmer mes pulsions sadiques, une présence vint perturber la drôle de guerre qui avait lieu au seuil de la boule de disco : Hélène Metzengerstein (apprendre à comprendre, à dire puis à écrire son nom de famille m'avait pris respectivement un mois chacun). Elle faisait partie de mon groupe encensé par les adorateurs de destruction gratuite, groupe n'étant composé que de quatre membres aussi virulents que la plèbe. Entre les pouvoirs ultra polyvalents de Shana, la puissance ultra corrosive d'Hélène, la défense impénétrable de Jacob et ma maîtrise du corps-à-corps même à distance, on formait un groupe indiscutablement voué à rechercher les criminels sous les décombres de leur planque. Je connaissais à peu près ces trips et ces envies à Hélène. Et la voir vêtue de la sorte me pétrifiait d'effroi aussi sûrement que si Jacob s'était ramené avec un tutu. Je ne devais pas être la seule personne au monde à être la fashion victim(e) de Dreamland. Je voulais lui faire un petit geste de la main pour lui dire que j'étais là, mais un videur fut plus rapide que moi à la saluer. Il sortit un taser d'une des poches intérieures de sa veste et tira une décharge fulgurante sur la fille. La fumée produite par l'arme traça un « Tasé » dans l'air avant de s'évanouir sous un coup de vent. Le videur expliqua sans mépris pourquoi il venait de tirer. Je vis la carcasse d'Hélène tressauter étrangement sur le sol comme si un démon d'une terrible puissance lui avait foutu une chiquenaude en plein dans l'estomac. Je m'étais déjà pris un coup de taser dans chaque monde. La sensation était la même, mais il était bien plus étrange de voir quelqu'un qui se prenait un coup plutôt que de s'en prendre un soi-même. Parce qu'à l'extérieur, on ne voyait presque rien. Juste une arme braquée sur une cible. Puis la seconde d'après, convulsions sur le sol et membres qui s 'agitaient sans raison. D'habitude, les tasers n'avaient juste assez de puissance que pour mordre violemment une victime, douleur qui rebondissait dans la partie du corps touchée avant de s'évanouir sur plusieurs minutes comme si on venait de vous frapper un nerf à coups de barres de fer. Mais les versions ultra puissantes comme ce flingue parvenait à paralyser tout le corps en écrasant les signaux électriques du cerveau. Hélène allait être incapable de se relever pendant quelques instants. Je sentis un de mes sourcils se fronça tout seul. Je dis d'une voix totalement neutre :


« Eh ben voilà. Même pas besoin de vous chauffer pour que je vous donne une raison de vous tabasser, vous vous débrouillez très bien tous seuls. Je dois même avouer que vous y avez mis trop de zèle. »

Ils auraient peut-être compris que ma phrase était une déclaration de guerre si leur cerveau était aussi épanouie que leur coiffure. Mais leur neurone leur indiquait juste que mon comportement pouvait devenir violent quand un éclair métallique traversa l'air avant de percuter deux objets dans l'espace. Les deux crânes s'écrasèrent au sol en même temps que je plantai mon panneau dans le bitume avec une grimace de fureur. Les lignes des individus immédiatement derrière moi se turent et arrêtèrent de bouger comme si on jouait à une immense partie de Adatroi Soleil vouée à l'échec. Je remis mon arme dans la sangle de mon dos d'où elle cliqua, avant de me retourner vers Hélène. Merde, j'avais perdu tout contrôle de moi. Je haussai les épaules en tentant de me pardonner, et me tournai vers ma coéquipière qui devrait être en train de se faire bouffer par les fourmis. Puisque je n'allais pas énerver le millier de personnes derrière, je pris Hélène par le bras pour lui redonner un semblant de position verticale. Sans savoir si elle pouvait de nouveau bouger (de toutes façons, même si elle le pouvait, elle ne pourrait même pas battre un zombie aveugle sous morphine à la course), je réussis à la mettre sur mon dos. Je me pliai vers le sol pour qu'elle puisse s'y coucher sans tomber à la renverse et sans se battre en duel avec mon arme (je réussis même à poser ses fesses sur la tige du panneau qui était passée en mode horizontale par le poids de la fille ; une des sangle était en train de me bouffer l'épaule mais je réussirais à m'en sortir).



Je m'engouffrai presque sur le profil dans la boule de disco à cause de mon panneau de signalisation. Une fois que je poussai la porte avec mon bras en lâchant une des cuisses d'Hélène, je parvins à rentrer dans la boîte. La musique servie par des amplis grandes comme un camion m'explosai les tympans dans un rythme de plus en plus élevé. Il serait difficile de faire une description exhaustive de cette boîte de nuit sans y passer des heures à chercher dans tous les coins. Il y avait des pistes de danse séparées par des plaques de verre qui permettaient à chacun de danser sous un son différent à chaque fois en coupant tout bruit (sinon, je ne m'expliquais pas les couples qui swinguaient gentiment avec le rythme que je me prenais gentiment dans les tympans). L'insonorisation devait être une propriété maîtrisée ici. Les néons violets et verts dominaient tout le rez-de-chaussée comme un sapin de Noël décoré de l'intérieur. Tout grésillait dans un son si pur que j'avais l'impression que le groupe jouait sur une scène au lieu d'être distribué par les amplis. Ce qui était des fois le cas. Les différentes étages étaient marqués par des plafonds de verre, permettant de pouvoir placer des milliers de personnes sur les pistes de danse sans se cacher du regard implacable des différents videurs. Et me laissant une vue imprenable sur les tâches de vomi que des danseurs avaient laissé ça et là. Je grimaçai en baissant mon visage pour apercevoir en plein milieu de la pièce un comptoir circulaire autour duquel étaient posés différents tabourets. Pressé par Hélène, je me dépêchai de l'installer sur un des tabourets en m'asseyant sur celui à droite. Je pus enfin souffler, tandis que je vis le barman faire le tour du comptoir pour nous accueillir. Simon... évidemment (Voulez-vous en savoir plus ? Cliquez sur ce lien) . Il lâcha une expression de visage encore inconnue à ce jour pour me faire comprendre qu'il venait de se souvenir de moi. Il posa ses deux mains sur la table et se pencha vers moi la mine neutre.


« C'est en sortant du Royaume qu'on est dans un tel état. Pas en y entrant. » Je mis trois secondes à comprendre qu'il parlait d'Hélène. Je lui répondis sans le regarder :
« Hin Hin... » Ce qui ne voulait potentiellement rien dire. On ne pouvait non plus rebondir dessus. Mais étrangement, on pouvait répondre à tout ce qu'on nous disait. Dans une domaine du Poker, on pourrait appeler ça un « Check ».
_ Sinon, ça sera comme d'habitude ?
_ Je veux quelque chose de plus fort. Je connais pas la carte Dreamlandienne, sers-moi n'importe qui tant que ça me viole la langue. Pour la demoiselle, attends qu'elle puisse parler.
_ Aucun problème.
_ Merci... »





Il se retourna pour vérifier quelques bouteilles et je laissai mon regard vagabonder sur ce petit Royaume qui faisait la part belle au Fun comme l'aimait les jeunes crétins de nos jours. Il y avait même des Black Room au troisième étage. Glauque... Et puis, je vis quelques membres de la gent féminine qui dansaient avec des robes sur les étages supérieurs. Je rabattis la tête vers Hélène, toujours un peu choquée (dans le sens électrifiant du terme). Je savais parfaitement pourquoi on ne la laissait pas rentrer dans les lieux publics. Même si j'avais oublié qui me l'avait dit. J'étais certain d'avoir lu quelque part dans un numéro du DreamMag qu'elle portait une marque de la folie, mais j'ignorais si Hélène m'avait fait part de ce tatouage. En tout cas, chaque habitant de Dreamland devait être au courant des marques de la folie : les videurs n'avaient même pas cherché à vérifier si la Voyageuse en portait une. Il avait directement sorti son arme et avait tiré sans même expliquer son geste avant que le crime ne soit fait. Quel connard. Comme si on déterminait la moralité d'une personne parce qu'on lui avait tatoué de la merde sur la peau. Je tournai ma tête vers Hélène avant de lui parler d'une voix assez forte pour couvrir les bruits de la musique :

« OOH !!! Ça va bien ? Tu vas mieux ? »

Et en même temps, des rouages inconscients de mon cerveau se mirent à tourner. Il y avait quelque chose qui me chiffonnait grandement à propos d'Hélène, mais je ne parvenais plus à m'en souvenir. Un truc inquiétant, très inquiétant. Mon esprit était même en train de me souffler que si je parvenais à retrouver ce fragment de mon esprit, je le regretterais rapidement. Y avait de mauvais souvenirs qui allaient remonter à la surface, ainsi que des théories complotistes...
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyDim 4 Sep 2011 - 15:31
La voie lactée était visible ce soir-ci, ou peut-être était-ce moi. Au dessus de ma tête, la grande drapée nocturne se voyait arborer quelques teintes chatoyantes, des nébuleuses rosées, vertes ou orange encore, déambulaient flegmatiquement, hachées par les battements ahuris de mes cils. La douleur continuait de scier chacun des mes nerfs, je n'avais plus l'impression que d'être une plaie béante, laissée à vif au grand air. Trop abasourdie pour réaliser que mon cerveau tentait désespérément de reprendre le contrôle sur mes muscles, ces derniers se voyaient parcourus de spasmes et convulsions. Tous avaient décidés de faire grève et de se contracter pour protester, semblerait-il. Et malgré le fait que tous mes sens étaient altérés par cette attaque si soudaine, j'avais encore conscience, j'avais les pieds sur terre mais tout mon être, lui, était plongé dans un tel état de stupéfaction que la « Hélène » connue n'était plus qu'une parcelle d'intelligence étourdie sujette à quelques vertiges qui ne m'aidaient pas à reprendre contrôle sur ce qui m'arrivait. Si l'on faisait l'inventaire de ma situation et faisaient abstraction de mes nerfs qui sautaient gaiement sur la salsa, j'étais bien capable de voir, bien que ma vision parfois basculait et se voyait couverte d'un voile laiteux. Mes esgourdes, elles, semblaient bien plus touchées, un sale grincement résonnait dans mes tympans, long, continu, agressif. Il déchirait tous les autres sons provenant de l'extérieur et réduisaient ceux-ci à l'état de ronflements épais et inintelligibles. Je crus reconnaître des cris, enfin, des râles lourds et caverneux avant que je ne sente ma carcasse inanimée soulevée dans les airs sans que je n'eus mon mot à dire. Je ne réalisais pas à ce moment que la chaleur que je recevais provenait du dos de mon ancien co-équipier, non, je me concentrais surtout sur le brusque changement de vision, certes, qui se résumait à quelques tâches floues et dérisoires, mais tout maintenant s'était assombrit et seules quelques lueurs aux couleurs rassurantes flottaient çà et là. Le grincement, lui aussi, avait laissé place à un bourdonnement bien moins exacerbant. En plus d'être concentrée sur mon ventre, je recevais aussi de la chaleur depuis chaque pore de mon épiderme, comme si l'on m'avait plongée dans un cocon ou... un ventre, énorme, irradiant de douceur avec ces veilleuses rassurantes, ces herbes folles qui s'agitaient sous la caresse du chant des insectes, j'étais dans un immense jardin nocturne, mais au fil des minutes, les chuchotements de la nuit et son intimité se désagrégeaient. Je quittais cette source de chaleur au creux de mon ventre et me retrouvais plantée sur un support froid et bringuebalant, par réflexe, j'essayais de trouver appui à l'aide de mes bras, ceux ci s'arrêtèrent sur une surface moite et dure, plate, rassurante et fraiche.



Maintenant que ma colonne vertébrale s'affairait à assurer mon centre de gravité et que mes bras m'empêchaient de tournoyer sur mon siège, je me concentrais sur les sons qui m'entouraient. Le bourdonnement n'était plus, ça avait remplacé par quelque chose de plus rythmé, artificielle... j'avais l'impression d'avaler un placebo pour tympans. La musique avait l'air d'être faite pour couvrir tout le reste des sons naturels que l'on pouvait écouter, je n'étais ni dans un ventre, ni dans un jardin, mais dans une immense bulle synthétique qui mettait en sourdine tout ce qui faisait de nous des humains. Ce n'était pas plus mal, mais cela s'avéra imparfait car je parvenais à capter autre chose que les watts assourdissants. Des paroles, je n'étais pas seule mais ces dialogues que l'on échangeait autour de moi n'avaient l'aspect que de maugréations débiles, dignes d'un yaourt flanqué d'un accent écossais à couper au couteau, bref, inaudible. Alors je m'enfermais un peu dans les miettes de mon cerveau, histoire de tout recoller de manière plus ou moins raisonnée. Au vue des spots, des silhouettes légèrement habillées et suantes qui s'agitaient autour de moi, on était dans cette immense boule à facettes dont on m'avait barré l'accès. Les paroles des videurs coiffés de bananes me revenaient, amères, soit disant que j'étais trop dangereuse pour entrer ici, je ne leur imputait pas ça... mais je restais tout de même assez civilisée pour ne pas user de mon pouvoir à tout va... j'étais sans doute moins dangereuse qu'un pervers sexuel comme on doit en trouver parmi la masses... ou à l'écart, guettant la proie idéale... pauvres minettes. Au moins, avec mon masque à gaz et mes 39kg tous mouillés, j'étais un véritable tue-l'amour ambulant. Bref, je concentrais ma vision sur ce qu'il se passait sous mes yeux plutôt que de pleurer sur le sort de toutes ces gamines qui fréquentent ces endroits. C'est le risque du métier qui les fait parfois se retrouver dans des situations peu enviables. Enfin, à priori, mes bras étaient posés sur un plan sombre, à regarder l'ensemble plus en détail, il s'agissait d'un comptoir de bar, petit ilot perdu dans cet immense dancefloor à 360° de pistes d'après le plafond mouvant que je notais à l'instant. Fut-ce dans le but d'être provocante que ces gamines en jupes et robes se trémoussaient au dessus de mes yeux? Je détournais le regard et le posais alors sur une drôle de tâche étendue... épaisse, tachetée et... Ah. Je sentis mon échine secouer tout mon corps d'un violent frisson.

A ce moment précis, un son perdu dans les décibels effervescentes atteignit mes oreilles, c'était proche et pourtant, il semblait provenir des Limbes. Je me retournais alors aussitôt dans la direction d'où provenait ce bruit et, passant de la vision de cette flaque de mélasse éclatée sur le verre, je zappais directement sur Ed Free et son visage non loin du miens. La violence du changement de vue me déséquilibrait du peu de base sur lequel mon mental reposait, je sentis ma tête vaciller légèrement mais je parvins à remettre les pieds sur terre, comme y mettant tout le poids de ma conscience. Le temps de réponse entre ce qu'avait hurlé le jeune homme et la mienne dut lui paraître assez long, mais le temps que ce qui me restait de matière grise se mette en marche pour tenter de traduire, je me redressais un peu sur mon tabouret, j'imaginais plutôt bien ce qu'il avait voulut signifier alors j'acquiesçais d'un hochement de tête, pas vraiment convaincue par ce lieu... la foule n'était pas ce qui me rendait le plus à l'aise et encore moins les musique que le Dj pouvait passer. L'air était lourd et je sentais de la vapeur condensée perler à l'intérieur de mes filtres. Je m'éclaircissais la gorge, ma bouche était restée fermée et crispée tout le temps de ma convalescence, là, elle se détendait, d'un coup, douloureusement... je tentais de dominer le brouhaha environnant en reprenant la conversation avec le garçon au panneau routier.

''IL S'EST PASSE QUOI AU JUSTE A L'ENTREE ?! J'AI PAS TOUT SAISI !'' J'accompagnais ces mots en désignant une direction aléatoire dans mon dos, du pouce, espérant que c'était bien de là d'où nous provenions, mais surtout, d'assurer de faire passer le message en illustrant.

Dead Bop a Lula Rp_-_Helene2

Rien n'était plus frustrant que de se retrouver de la sorte sans pouvoir échanger calmement. Après que nous ayons réduit tout un quartier de Delirum à l'état de chantier, Dislok avait eut la capricieuse envie de me garder à sa charmante déchetterie. Enfin, après quelques secondes à peine passées à dévisager mon ami claustrophobe, un souvenir remonta dans ma mémoire défectueuse, je me remémorais d'un quelque chose qui pourrait sans doute l'intéresser mais aussi... alimenter la conversation avec autre chose que quelques banalités que l'on entend lorsque deux personnes qui s'étaient perdues de vue reprennent contact, alors j'enchainais en rapprochant ma bouche de son oreille, pensant que déjà, d'un, une personne normalement constituée peinait en général à se faire entendre, mais mon masque à gaz et ma voix qui ne portait pas très loin au naturel ne m'aidaient en rien.

''Au fait, j'ai rencontré quelqu'un dans le métro, un type, Clem, il dit être ton frère et il te cherche!''

A ce moment là, le barman qui s'affairait à ses commandes devant nous se retourna et posa un verre à la forme singulière devant Ed. La quantité d'alcool reposant au fond était infime... Ignorant totalement de quoi la carte Dreamlandienne était fournie, j'appréhendais un peu le moment où le jeune homme au veston de serveur se l'enfilerait. Je notais aussi que le garçon derrière le comptoir ne regardais pas Ed de la même manière que les autres consommateurs... j'ignorais si cela était dû au fait qu'il était l'un des seuls à afficher une mine « sérieuse » alors que l'autre populace assise autour du plan circulaire avaient tous l'air plus ou moins pétés, ou encore à cause du panneau de signalisation qui lui ornait le dos... ou encore que la renommée d'Ed ait augmenté comme je l'aurais soupçonné. Quoi qu'il en soit, je sentis le regard de ce type se poser sur moi, neutre. Il avait l'air tranquille mais je sentais qu'il valait mieux ne pas s'y frotter, surtout que je ne savais toujours pas ce que je faisais là, moi, et à l'idée de recevoir le même accueil du personnel de cet endroit qu'à son entrée, je déglutis, priant pour mon salut et sur un peu de chance... beaucoup de chance. Mais dans une jungle aussi sauvage que celle d'une discothèque perdue en plein dans les songes des jeunes gens, la chance n'y avait pas sa place, il fallait frapper le premier alors je lançais à cet homme un regard assez dur, le fixant dans les yeux de mes prunelles corrosives, signifiant clairement que s'il avait son mot à dire sur mon état de « danger public » je pourrais tout aussi bien lui en faire une démonstration.

[désolée si je bidouille trop le comportement de Simon O..o si tu veux que j'édite dis le moi.]
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyDim 4 Sep 2011 - 22:28


Il y avait toujours une description particulière que je me faisais à chaque fois que j'entrais dans une soirée et à fortiori dans une boîte de nuit. Cette pensée, je me la répétais en boucle toute la nuit avant de l'oublier le lendemain matin pour me la redessiner la soirée suivante. Et elle atteignait un tel degré ici que je ne pouvais pas l'ignorer.
Les amplis ressemblaient à des batteries de canon qui délivraient chaque seconde leur quota d'obus s'écrasant sur les murs de ce bunker aphrodisiaque pour délivrer un rythme mortel.
Tout le monde entendait cette percussion qui était la base d'une mélodie, qui était le pont qui la soutenait. Ce rythme était toujours accentué par la puissance des écouteurs et des amplis, jusqu'à transformer une pièce par sa seule présence. Il s'infiltrait dans les murs pour le détruire de l'intérieur, se répandait dans les corps que les corps rendaient en s'agitant comme des harpies, ficelaient les mouvements et les pensées de l'homme sur son seul magnétisme. C'était comme une onde de choc circulaire qui percutait tout qui se trouvait sur sa route, que cela soit matériel ou immatériel : le corps, le béton, le sol, l'âme. Je tournai la tête. A chaque fois que cette impulsion sonore ultra régulière tambourinait, j'avais l'impression qu'au moins un des danseurs se prenait une balle tirée par un revolver fou. Les néons s'agitaient et s'éteignaient pour se rallumer, tout cela sur le rythme de la musique pour vivifier les âmes. Le spectacle n'était pas grotesque, mais il faisait peur. Depuis l'Aube des Temps, les hommes connaissaient la musique. Alors que les animaux s'en foutaient aussi royalement que les premières déjections de leur cinquième victime. Pourquoi les cerveaux conscients s'établissaient une relation avec la musique ? Je ne voyais que deux solutions... Soit car une mélodie était une harmonie de sons qui apaisait le cœur de l'homme en figeant son environnement. Soit parce que le chant était tout simplement le cri de l'homme, et qu'il pouvait l'interpréter dans sa musique et le son. Regardez-moi ces zigotos danser... on croirait qu'ils étaient en transe. Peut-être que l'Homme était juste cons et que la musique lui permettait de se défouler. Il ne fallait pas chercher plus loin, on avait toujours besoin de se défouler. C'était cette même sensation qui vous ordonnait de courir quand vous étiez dans un parc, cette même sensation qui vous donnait envie de ne pas regretter votre vie. Peut-être que la musique, c'était l'approbation du monde qui acceptait que vous vous défouliez.

Bordeeeel, voilà que je devenais bourré alors que j'avais même pas encore mon verre. N'empêche, voir des gens danser était un peu ridicule, mais ils donnaient envie de les rejoindre. La musique était une invitation. Mais je n'avais pas envie de danser pour le moment. Il y avait un petit truc qui me perturbait la tête, des fragments de souvenir... non, ce n'étaient pas des souvenirs. Enfin si... Mais je devais faire un raccord. C'était ce lien qui était important. Il fallait que je fasse le lien entre plusieurs choses. Mais entre quoi et quoi ? Je voulus réfléchir à la question posément mais je remarquai bien vite qu'Hélène s'était remis de son coup de foudre avec le videur à la banane. Combien de temps encore avant qu'on ne nous zigouille pour avoir forcé l'entrée à coups de panneaux de signalisation ? Je ne savais pas. Ce qui était certain, c'était que je ne dégagerais pas aussi facilement que ça. Parce que déjà... j'avais commandé ma boisson. Ce fut justement Hélène qui me demanda ce qu'il s'était passé devant le bar. Oulà, elle ne savait pas quoi ? Connaissait-elle l'existence de son tatouage ? Ou au moins de sa signification ? De sa signification... Hummm. Je déplaçai mon tabouret pour me rapprocher d'Hélène. Ça serait bien plus pratique pour parler si une discussion s'engageait. Quand je la vis, habillée comme une dingue qui aurait tenté de se vêtir de la façon la plus stupide possible sans oublier de fermer les yeux, je me dis clairement qu'Hélène n'était pas la petite fille de la famille Tout-le-Monde. Plus fragile qu'un bout de bois, mais aux pensées plus effilée qu'une lance. Et je ne parlais pas de son pouvoir. Je lui fis un résumé de la petite entrevue.


« Tu t'es prise un tir de taser. J'ai tabassé les deux videurs pour leur expliquer que je n'étais pas d'accord avec leur méthode et je t'ai amené ici. S'ils t'ont attaqué, c'est parce que tu as une marque de la folie. » Je fis une pause pour lui désigner d'un doigt le tatouage que j'avais aperçu grâce à son filet. « A ce que je sache, cette marque n'est pas tolérée dans différents Royaumes. Mais quand je dis pas tolérée... bah... jusqu'à tirer à vue. Tu vas mieux ? »

Question stupide. Elle allait bien mieux que quand elle roulait sur le sol avec de la bave coulant sur son menton verdâtre. Simon me servit mon verre et je le remerciai avec un sourire. Il était assez petit. Ça ressemblait à un digestif. En bref, alcool très puissant. J'y trempai ma langue afin de ne pas trop me mouiller. Une goutte suffit à cristalliser mon palais d'un arôme enivrant et glacé. J'avais l'impression d'avoir avalé du rhum congelé par les banquises. Je reposai mon verre en suivant mentalement le parcours de l'alcool qui m'humidifia les yeux. Quand la goutte arriva enfin dans mon estomac, j'aurais parié mon bras d'avoir entendu un petit « Pfffffffuuuttt ». Trois secondes plus tard, de la vapeur sortait de ma bouche. Je toussai, surpris de savoir que mes sucs gastriques venaient d'abandonner aussi lâchement. Je secouai la main avant de revenir à la Voyageuse qui me posa une question. Mon cerveau se déconnecta soudainement. Que quoi ? Clem ? Qui me cherchait ? Mon frère ? Aïe... J'aurais préféré garder nos histoires de famille pour nous tous seuls. Comment j'étais censé expliquer à Hélène que nos relations n'étaient peut-être pas aussi à froids que ça, mais qu'il voulait quand même me buter ? Je trouvais assez drôle cet état d'esprit et l'attendais de pied ferme. Mais raconter ça à des inconnus nous faisait directement passer pour une famille barge. Je n'allais cependant pas perdre mon temps à cacher la vérité à Hélène. Elle le connaissait peut-être, pas besoin de la mettre dans l'embarras en lui faisant croire que j'étais dedans. Clem ne rêvait que de me corriger, mais je ne rêvais que de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il était très difficile de faire passer cette relation à travers des mots. Pour me rapprocher de la vérité, je racontais d'habitude que c'était une rivalité fraternelle très mûrie. Mais je ne savais pas si ces mots reflétaient la réalité, ou bien s'ils n'étaient qu'une façade pour cacher notre bêtise à tous les deux. J'avais peur que Clem prenne Dreamland comme un terrain de jeu, et non pas comme un second monde. D'où son envie de m'y chasser. Pour mon frérot, il avait l'impression que s'il me tuait, il m'aurait battu comme il me battrait à Super Smash Bros Brawl. Pour moi, il m'aurait tué. Et si Dreamland me laissait la mémoire intacte pendant un jour, vous pourriez être certains que je prendrais ma revanche juste après mon réveil. Je pris une autre minuscule gorgée de tabasco alcoolisé glacé, j'attendis que la fumée ressorte avant de reprendre la parole :

« Oui, il cherche à me buter. Je ne sais même pas s'il essaie de me retrouver en pensant à moi avant de tomber dans le sommeil mais je crois que ça le ferait chier de me retrouver aussi rapidement. Ce n'est pas de la haine, c'est juste qu'il s'autorise à penser n'importe quoi parce qu'il sait qu'une rencontre entre lui et moi sera fructueuse en baffes dans sa gueule. Et qu'il ne peut pas me tuer. C'est une sorte d'équilibre. De toutes façons, je parie qu'il se suiciderait s'il me tuait. Il n'en aurait plus rien à foutre de Dreamland. On est un peu cons quelque part, mais ce n''est que de la rivalité fraternelle très mûrie. »

Puis enfin, je réussis à voir le tilt final. Tchac ! J'étais dans l'obscurité la plus complète et je tâtonnai le mur à la recherche d l'interrupteur ! Je venais de le retrouver, ce putain de lien ! Ce fut un flash direct. Merde, y avait effectivement quelque chose qui ne clochait pas dans ce monde. Je ne voulais pas faire mon chieur mais c'était peut-être grave. Enfin, dans le meilleur des cas, ce n'était que grave. Dans le pire... c'était un truc de dingues. Allez Ed, on tente de reconnecter ses pensées... J'avais lu ce foutu DreamMag où j'avais appris qu'Hélène avait une marque de la folie. Elle n'avait pas été la seule. Et surtout... surtout... y avait quelqu'un d'autre qui avait eu une marque de la folie. Mais pas à ce stade embryonnaire. Plus évoluée. Plus dangereuse. Yes, je voyais parfaitement maintenant. Je regardai le tatouage d'Hélène, et j'avais l'impression qu'il me fit un grand sourire sadique. Aoutch.... On était mal. Comment expliquer à Hélène ? Je fis un long soupir avant de parler :

« Hélène ?
Faut que je te dise un truc important. Pour ta marque de la folie. Tu l'as eu dans le Cimetière de Dreamland, non ? En même temps que d'autres personnes ? Parce que je viens de me souvenir d'un truc hyper flippant.
Est-ce que par hasard, tu connaîtrais le clash d'il y a quelques mois entre trois groupes de Voyageurs ? Y avait les Sword of Misery qui 'travaillent' pour les Von Jackson, un groupe d'Onirion ainsi que plein de Voyageurs indépendants qui s'étaient retrouvés là par le plus grand des hasards. Je fis parti de ce troisième groupe, et à ce que j'ai cru comprendre, Jacob aussi. Enfin bon, on s'en fout. Tout ça pour te dire qu'un des Voyageurs de je ne savais plus quel camp nous avait téléportés à des endroits différents pour provoquer des duels. Et je me suis retrouvé contre la chef des Misery, une Von Jackson. La petite fille, pas plus de vingt ans. Une psychopathe complète, totalement tarée. Si je l'avais laissée faire, elle m'aurait violé sur place au lieu de me combattre... tu vois le genre ? Donc le duel fut vraiment serré mais je parvins à lui infliger une sérieuse blessure au bide. Et là, elle me montra une marque de la folie. Comment j'ai su que c'en était une ? Je sais pas... J'avais vu la tienne déjà. Ça fait une drôle d'impression. Comme si vos tatouages voulaient absolument jouer aux cymbales avec les deux hémisphères de mon cerveau. Et elle a... elle a activé sa marque de la folie. Ca paraît dingue. Je crois que ça a modifié son physique. Mais surtout, ça a chamboulé son comportement qui est devenu encore plus dingue, et son pouvoir est devenu ultra-puissant. Elle me dominait totalement, et je crois même que ses blessures s'étaient régénérées. Une sorte de... Super Sayen de Voyageur qui te pèterait les plombs. Ça t'est déjà arrivé de basculer dans la folie ? Ce que je te dis te fait remonter des échos ?
Donc je te propose qu'on se retrouve au Royaume des Chats à la prochaine nuit. Il paraît qu'un des habitants du Royaume est le meilleur spécialiste des tatouages de tout Dreamland. Ça doit être la seule personne qui peut nous aider à y voir plus clair, et qui pourrait t'enlever cette saleté. Parce que si tous ceux qui ont ce tatouage commencent à péter les plombs, on va être bien. Les questions qu'il faudra résoudre ensuite sont : qui impose ces marques, et dans quel but. Parce que si une centaine de Voyageurs disons, pétaient les plombs au même moment... Imagine ce que ça pourrait transformer sur Dreamland, autant à court qu'à long terme. »


Plus je parlais et plus je me rendais compte de ma paranoïa, et de ma crainte si mes doutes se révélaient fondées. Quid de la politique Dreamlandiene si les Voyageurs pétaient les plombs ? Histoire de les décrédibiliser à jamais et qu'une longue purge s'en suive. Ou alors un Royaume en particulier comptait se les approprier pour sa puissance personnelle, ou pour le chaos total. Et alors, le monde des Rêves deviendrait un foutu cloaque. En espérant que tout ça ne soit l'œuvre que de petits plaisantins. Mais les Von Jackson devaient y être pour quelque chose. Et si Hélène pouvait me donner plus d'informations sur la façon dont elle avait eu sa marque, alors je pourrais enquêter plus en profondeur dans cette affaire. Mon instinct était peut-être stupide, mais il sentait une anguille sous roche. Une anguille qui avait déjà déchiré la gorge des gens.
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyLun 5 Sep 2011 - 19:30

Tandis que je m'enivrais à contre cœur de la musique que dégueulait les amplis, Ed eut le bon réflexe de rapprocher son tabouret du miens, rendant la conversation moins ardue. De mon côté, je penchais mon oreille plus près de sa bouche, histoire de pouvoir encore mieux capter ce qu'il déblatterait. Je tentais comme je pouvais de me concentrer sur ses paroles, de créer une bulle à l'intérieur même de celle où tous les autres se trouvaient. Un cocon autour de ce bar, seul oasis de paix, peut-être pas de calme, mais l'ambiance y était toujours moins intense. Ici, autour de nous, s'échouaient les rebus de cet essaim en délire. Les gamins ivres morts, somnolant sur le comptoir, s'écroulant parfois de leur tabouret pour vomir le tout à nos pieds (dieu merci je n'en recensais pas encore ici.) mais encore les intimidés ne sachant pas encore sur quel pied danser pour adhérer à la meute. Ou sinon, il y avait Ed et moi, ce que nous faisions là, moi même je me le demandais. Quoi qu'il en soit, maintenant que nous étions plus aptes à échanger, je parvins à focaliser mes esgourdes sur la réponse du voyageur interdimensionnel à mes questions. Ainsi il avait forcé l'entrée en corrigeant les gardes devant l'accueil « électrisant » qu'ils m'avaient fait. Il désigna alors quelque chose sur ma peau, curieuse, je baissais les yeux pour constater de quoi il s'agissait. Une marque noire ornait mon épiderme, elliptique, représentant un symbole de toxicité imbriqué dans un engrenage... il était parfaitement visible du fait de mon habit qui n'en était qu'à moitié un, il faut dire... j'aurais tué pour un gilet mais il fallait dire aussi que cette discothèque close n'offrait que peu d'aération, privilégiant une sonorité tellement nickel qu'on avait grande peine à entendre quoi que ce soit d'autre. J'haussais un sourcil, d'un seul coup, cette conversation avait tout de suite quelque chose de plus acerbe. Tout ça sentait mauvais, je n'avais jamais remarqué ce motif. Aussi, de toutes mes nuits à Dreamland, ce devait être la première où j'étais assez dénudée pour être en mesure de l'apercevoir. Je notais, en passant, que je n'avais encore même pas usé de mon pouvoir pour que mes vêtements soient susceptibles de fondre. Foutu contexte. Bref, je relevais les yeux vers Ed, moyennement convaincue et fis un hochement de tête approbateur lorsqu'il me demanda des nouvelles de mon état.

''Merci pour l'entrée sur le tapis rouge alors, je te le rendrais...''

Après que le serveur ait servit son verre à Ed, ce dernier s'empara de la glace et porta l'infime quantité de liquide à ses lèvres, même si je pu voir qu'il n'en avait prit qu'une lichette, cela suffit pour qu'avec le peu d'éclairages que fournissaient les spots, ses yeux brillent devant la puissance de l'alcool. Il m'étais arrivée de me montrer téméraire devant les consommations du monde des songes. Je l'avais toujours amèrement regretté. Comme cette fois, justement, dans le métro, en compagnie du frère de mon voisin de bar, j'avais été assez clairvoyante pour m'enfiler un tube de cachets survitaminés entiers sans avoir lu la notice spécifiant quelques effets secondaires pour le moins... caustiques. Cela dit, après qu'il ait laissé s'échapper un panaché de vapeur et fut prit d'une petite quinte de toux, Ed enchaina justement sur quelques éclaircissements à propos de son frangin. Ma stupéfaction ne fut pas des moindres lorsqu'il me sortit, de but en blanc, que Clem voulait sa peau. Je fis des yeux de chouette à cette révélation. Cela m'étonnait franchement de la part d'un jeune homme comme lui, il n'avait pas du tout le tempérament bagarreur... néanmoins je n'avais pas réellement idée du relationnel qu'entretenait les deux frères comme eux ne se douteraient pas que j'étais une tortionnaire avec mon ainé... ou pas. Je comprenais peut-être un peu le cadet de l'investigateur des Private Joke, au fond. Bref, je n'allais pas tergiverser là dessus plus longtemps, il n'y avait sans doute rien de plus complexe que les liens qui unissaient les humains entre leurs congénères et moi, la socio, ce n'est pas ça me faisait suer, mais le sujet n'était pas là. Ed sembla tiquer en regardant mon tatouage plus en détail, gênée sous ce regard, je portais mon attention ailleurs.

Jetant à la salle un regard circulaire, je tentais d'abord de repérer l'entrée, mais avec toute cette populace occupée à onduler au rythme du son, impossible de discerner la tête ou le cul de la bâtisse. Je levais alors les yeux vers ce plafond de verre et tombais finalement sur ce qui semblait être, juste au dessus du bar, les platines responsable de toute l'effervescence des lieux. Je cru apercevoir le Dj s'agiter mais ce ne fut qu'une ombre, insaisissable. En me penchant un peu sur le côté, je parvins à détailler l'ovni. Ovni qui en réalité était... un raton laveur ?! A moins que les taseurs des gardes ne soient encore la cause de quelques effets psychotiques, je n'hallucinais pas. Le petit animal bondissait de vinyl en vinyl, réglait ses basses, enchainait les titres et parfois s'arrêtait pour siroter un peu de coktail à la paille, puis il repartait dans son agitation frénétique.

Spoiler:

Enfin, mon conscient fut ramené à l'étage de base où Ed m'interpellait par mon prénom. Mes yeux se tournèrent alors vers lui, un tic me prit, je raclais les ongles de mes mains, ils étaient propres mais c'était une habitude que j'avais prise dès le moment où j'avais commencé les graffitis. Bref, si ça m'avait prit, c'était aussi parce que le timbre de voix de mon interlocuteur avait soudainement changé. Lorsqu'il me demanda confirmation sur où est ce que j'avais pu obtenir ma marque, j'haussais les épaules, incertaine, mais il était vrai que j'avais fréquenté cet endroit... et peu de temps après.. Dislok m'avait gardé captive. Quand Ed se mit ensuite à dialoguer à propos de conflits entre groupes de voyageurs, j'eus plus de mal à suivre, les noms qu'il me citait sonnaient comme du chinois à mes oreilles. Il parla d'une gamine qui, comme moi, n'avait pas dépassé ses vingt printemps et qui lui avait donné du fil à retordre, le problème ? Une allumée. Il me décrivit son comportement, déjà, il avait eut affaire à une vraie harpie.. mais il s'avéra que cette dernière disposait justement d'une marque jumelle de la mienne et que les effets de celle-ci l'avaient rendue encore plus hargneuse qu'elle ne l'était dors et déjà, en plus d'augmenter ses forces et de restaurer ses blessures. Au fil de ces descriptions pernicieuses, je sentais un étau se former autour de ma gorge, lentement, mais sûrement, la peur se mettait à assaillir mes tripes comme la pire des substances caustiques. C'est tandis que mon cerveau faisait marcher toutes ses turbines pleines balles qu'Ed me questionna si j'avais déjà vécu quelque chose de pareil. Ses questions, la musique et les quelques liens qui se tissaient dans mon esprit pour former une toile complexe de tout ce qui m'était arrivé depuis ce moment me donna des vertiges. Je reposais mon front dans ma main, elle même accoudée au bar, yeux écarquillés comme le flux d'informations que je venais d'avaler tournoyais devant mes globes pour m'apprendre une vérité que je n'aurais, décidément, peut-être jamais réalisée jusqu'à un moment fatidique.

Quand bien même la fin de ses aveux redonnait de l'espoir, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir sur certains points. Toutes ces fois, où, à bout de forces, après être passée dans ce cimetière, justement, j'avais sentis quelque chose, j'avais toujours cru qu'il s'était agit du désespoir ou de la rage, mais c'était bien plus amère et profond que ça... mais il y avait autre chose, oui, la date marquant le début de ma détention à la Grande Décharge se vérifiait à la première nuit où j'avais rendu visite à mon seigneur cauchemar après que j'ai passé la nuit au cimetière. Sans même y réfléchir, j'en fis la confidence à Ed, fixant le bar d'un air totalement médusé.

''Ed, si je suis restée absente, c'est que je crois que juste après la nuit au Cimetière, mon seigneur cauchemar m'a gardé à son royaume... jusqu'à aujourd'hui... c'est logique. Ça rejoint ton histoire... Sauf que jamais mon seigneur ne m'a touché de mots là dessus, enfin... il a son caractère aussi. S'il avait put me garder éternellement chez lui, il l'aurait fait... mais j'ai réussis à me barrer. Mais pour répondre à ta question, je ne me suis encore jamais mis dans l'état que tu viens de me décrire... cependant...'' Je m'interrompis pour déglutir lorsque des bribes de souvenirs me remontaient.

Des malaises, des vertiges, souvent des fois où j'avais cru tourner de l'œil, j'avais toujours réussis à me remettre sur pied sans jamais céder à la fatigue ou... à d'autres issues... que sais-je encore, c'était si confus, là, tout de suite, je me sentais aussi instable qu'une charge de nitroglycérine mais aussi extrêmement vulnérable. J'avais du mal à toucher de la pensée l'envergure que tout cela pouvait prendre et pourquoi Dislok aurait gardé le silence sur ma marque ? Son comportement avait radicalement changé du moment où j'étais venu la première fois à sa déchetterie et lorsque j'étais revenue du cimetière. Il s'était avéré bien autoritaire sur le fait que je ne devais, sous aucun prétexte, quitter son royaume. Je ne l'avais jamais su si possessif et névrosé sur ce point. Bref, je reprenais une respiration profonde, fermant à demi les yeux pour tenter de m'apaiser puis relevais ma tête pour dévisager Ed, un peu confuse.

''J'ai déjà vécu des trucs pas nets, oui, avant d'être emprisonnée. J'aurais mis ça sur le dos de la fatigue, mais à bien y réfléchir, c'était des pulsions auxquelles je n'ai encore jamais cédé. Alors je sais pas si la gamine que t'as affronté était du genre facile à s'y plier... Je sais même pas si c'est latent, que ça risque de péter ou pas selon ma volonté... Mais je veux bien aller au royaume des chats, ouais, si on peut en connaître plus là bas... ça me fera une belle jambe. Bref, au cimetière j'avais pas été seule, mais on était pas non plus des masses... je me rappelle d'un type en calbut à cœurs... aussi d'un autre qui invoquait des monstres bizarres... et encore d'une fille, une blonde aux oreilles pointues, j'ai pas pu voir son pouvoir, mais là bas, on s'était fait sauté dessus par des zombies ramenés d'entre les morts à cause d'un type tout bleu qui se battait avec sa pierre tombale, il en a éjectés pas mal du cimetière, les réveillant sur le coup, nous.. on s'est fait taper dessus un peu différemment, ça doit dater de là.'' Expliquais-je en désignant la marque découverte depuis peu. Je croisais à nouveau mes bras sur le bar. Ma voix avait dû lui paraître hésitante, il faut dire, ce qu'il m'apprenait n'était pas de très bon augure. ''Sinon, c'est quoi ça, Onirion? Une faction ?''

Il fallait dire que mon isolement m'avait fait aussi zapper pas mal d'évènements ou d'informations sur Dreamland. Je comptais bien sur Ed pour quelques éclarcissements.. et ainsi mieux clarifier la situation, histoire de savoir à quoi s'attendre... pour le meilleur ou le pire.
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMar 6 Sep 2011 - 22:58
Il parait qu'il existe des mondes où le silence est assourdissants. Des mondes où l'on est seul même lorsqu'il y a de la foule. On dit que là bah, on communique par des actes et des gestes, rien de plus que cela. C'est un pays sans guerre où, si l'on se donne un peu de mal, on peut vivre en harmonie avec les autres et son environnement. Parait même qu'on y défèque des arc en ciel et qu'on y pleure de la neige... Que de réjouissance, n'est ce pas..? The Captain dit toujours que ce genre de pays n'est pas intéressant pour le touristes, parce qu'on ne s'y amuse pas, et qu'en plus, en se privant de discussion, on devient mollasson et débile. Je pense que j'aimerais ce genre d'endroit. Méditer là bas, ce serait un bonheur sans nom, me dis je en passant mon doigt squelettique sur le cocktail que venait de me servir le barman face à moi, un certain Simon. Si le silence qu'offrait ces endroits existent vraiment, j'y laisserais bien ma carcasse traîner aussi longtemps que possible. Pensez à Elvis n'était pas une bonne idée, cette nuit. Surtout avant de me coucher. Non, vraiment, la prochaine fois je lirais une connerie de BD franco belge et avec un peu de chance, je tomberais sur un truc plus potable. Ça m'évitera d'avoir l'impression d'être sous speed sans en avoir pourtant pris.
J'imagine qu'un lieu peuplé de silence est un monde blanc et clair. Ou alors tout noir. Vide de ses couleurs ou l'accumulation de celle-ci pour donner naissance à l'inédit, l'inconnu qui nous hante jusqu'à ce que, apaisé par un récit de mondes fabuleux et fantasmagoriques, on ferme le livre de contes et que, sans plus y faire attention, on le range pour retourner à sa vie morne et vide. C'est peut être ça d'ailleurs qui plait tant aux humains. Il trouve une violence et une échappatoire dans la saturation de l’ouïe comme de la vue, peut être même que grâce à tout ce bruit, il se sente Vivant.
Il paraît qu'il existe un monde silencieux et immobile, ou l'on peut médité en paix... Et bin c'est pas ici.


"Et donc Monsieur Presley, vous savez que même des dizaines d'années après votre mort, des centaines de pisseuses sexagénaires mouillent encore leurs gaines en pensant à vous?"
"Hummm Oui... Je suis le King en même temps."
"Han han... Et sinon, vous saviez que vous aviez un double de vous qui est en faite une fée consanguine qui s'apelle 'Nique les chèvres'?"

Mes cordes vocales, asséchée par un exercice si difficile que celui de parler dans une boite de nuit m'envoient des signaux de détresse, qu'en bon capitaine de mon corps, je calme en les arrosant d'une boisson verdâtre fortement alcoolisé de Dieu (si il existait) sait quoi. Elvis, dans son beau costume en cuir blanc avec des épaulières à lanières tombante, le tout surmonter de paillettes, semble enfin se décider à me lancer un regard par dessus ses lunettes de soleil de moteur des années 70. Il a prit du poids depuis les dernières vidéos d'avant sa mort mais garde cette banane ridicule, et des rouflaquettes mal rasés qui ne vont décidément à personne.
Ses talons de santiag claquent contre le sol vitré, et il faut que je baisse les yeux pour le voir. quand j'étais jeune, ma mère me parlait souvent d'Elvis Presley comme étant un rockeur rebelle et dans le vent, une icône quasi-sainte qui (faut il le rappeler) a fini sa carrière de la poudre plein le nez. Aujourd'hui, je ne parle plus à mes parents et très franchement, si je n'avais pas lu le tome 3 de Wormwood, je n'y aurais jamais repensé, à cet énergumène qui me toise avec une sorte de dégoût, moi, mes cheveux gras et mes lèvres bleues fendues dans un sourire satisfait. Ou alors peut être que c'est le tee-shirt sans manche avec, en gros caractère "Rock is Dead" qui le choque... Peut être même que le pantacourt en jean qui surmonte mes pieds nus, lui inspire une certaine peur: Existerait il un type capable de s'habiller aussi mais que lui dans ses combi'..?
Je me reconcentre sur ses lunettes alors qu'il ramène son verre jusqu'à sa bouche, se détournant de moi. C'est vrai qu'il est plutôt assurant pour un type crevé dont les verres ont déjà du dévorer la dernière once de cervelle. Il repose son verre après sa gorgée, m'observant sortir de mes poches un paquet de feuille dont je tairais la marque, ainsi qu'un sachet de tabac et une petite pochette... de substances illicites. Mes doigts se mettent en action sans que mes yeux n'est besoin de regarder. Je n'arrive toujours pas à dire si ça me désespère ou si j'en suis fier.


" Je suis le seul et l'unique, Baby."
" Tout vos sosies le disent aussi... enfin, le simple fait que ce soit des sosies réduit déjà considérablement leur chance d'être un tout petit peu crédible, mais malgré tout il reste une polémique sans fin qui fait son petit bonhomme de chemin... Du coup, je me demandais si je vous le demanderais, mais est ce que vous êtes vraiment mort..?"
" Je suis le King, je suis immortel, oh yeah."

J'hésite un temps. Est ce que je dois lui en mettre une ou bien faire comme si jamais cette phrase n'était sortie de la gueule putride et bouffie d'orgueil de la créature qui se tenait à coté de moi. Optant finalement pour la deuxième option, qui me semble être malgré tout la plus sage au vue de nos corpulences respectives, et sort ma langue violacée pour lécher le papier de mon frais petit clou de cercueil, me retournant pour observer la foule qui m'entoure. Les gens dansent, rire... S'embrassent vers la gauche tiens. Il faut croire que moi et Elvis sommes les deux seuls piliers de bars du coin, alors que j'allume ma cigarette à l'odeur étrange, pour tourner à nouveau sur ma chaise haute, près à boire une autre gorgée de mon breuvage verdâtre ayant une consistance de soupe épaisse, lorsque soudain, de l'autre coté du bar, j'aperçois ces deux personnages... Étranges, c'est rien de le dire. Je commence à comprendre pourquoi, à l'entrée, les vigiles n'ont même pas eu l'air choqué quand je leur ai dis que je désirais rentrer pour converser avec une sauterelle géante qui dansait la gigue dans son élégante tenue du dimanche et si je pouvais la trouver ici.
Lui, il porte un panneau sens interdit des plus chatoyant dans son dos, contrastant, non sans ironie, avec une tenue que je qualifierais de sérieuse comparativement au lieu. De derrière ses lunettes, ce visiblement fort sympathique agent de la signalisation semble être un tout petit peu plus intelligent qu'un insecte sortant de la messe... Et anime un débat visiblement brûlant. c'est lui qui mène la danse, si je ne me trompe pas. Quant à elle... Je me rappelle d'une fille comme ça, croiser en boîte gothique il y a quelques années. On l'appelait le "coton tige". Et c'est exactement ce que m'inspirait la tenue de la donzelle... Me faisant dos, voir son visage relèverait de l'exploit, néanmoins, son corps annonçait de très agréables souvenirs, qui me rappelèrent aussitôt que celle faisait un certain temps que chez moi, ce genre de pratiques était devenu difficiles au vue de ma consommable régulière de ces magnifiques pilules multicolores... Recrachant la fumée, je toise ce petit couple étonnant en buvant une gorgée d'alcool, plissant les yeux pour bien les discerner dans ce brouhaha auditif et visuel.


(pardonnez moi si c'est court... il faut bien se lancer. Pour me faire pardonner :
Spoiler:

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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMer 7 Sep 2011 - 15:40
Je me mis tranquillement à écouter la réponse d'Hélène, agitant le flacon d'alcool à la main comme pour en dissiper ses effets excessifs. Elle me raconta ses petites angoisses liées à ce tatouage, sans vraiment lui avoir mis toute cette pagaille sous le dos. Elle semblait plus surprise que moi de le voir attaché à sa peau comme un autocollant diabolique. Franchement, on avait du souci à se faire avec ces conneries. Hélène me raconta ses moments de fatigue, de blues... Mais elle ne savait pas si c'était réellement lié à ce machin ou pas, me faisant méchamment douté. Son épisode dans le cimetière fut bien plus intéressant à suivre. Déjà parce que je connaissais déjà l'histoire dans ses grandes lignes. Et aussi parce que la Voyageuse m'en raconta un rayon qui me permit d'en savoir plus. Elle et d'autres Voyageurs encore avaient écopé d'une Marque de la Folie depuis une confrontation étrange avec... avec un type. Qui était ce type ? Aucune idée, mais on aurait du mal à le retrouver. Il fallait réfléchir. Bon, à ce que je comprenais, il n'y avait pas différents stades entre les différentes marques de la folie. La conclusion était évidente : Hélène pouvait activer sa marque de la folie afin de devenir plus puissante et bien plus enragée. Je n'allais pas lui demander de me montrer comment elle faisait. Petit un, elle ne pouvait certainement pas le faire (sinon, je pouvais être certain que j'aurais été au courant bien plus tôt d'une façon ou d'une autre vu tout ce qu'elle endurait) ; petit deux, elle risquait de s'attaquer à tous les individus de cette salle moi y compris en les faisant brûler sous des tonnes d'acide virulent. Ce n'était pas un spectacle que je raffolerais. Je comprenais mieux pourquoi on interdisait de tels dangers publics dans quelques Royaumes bien mis au courant : il suffisait que la Marque s'active toute seule pour provoquer un véritable cataclysme. Sur un sujet comme Hélène qui ne représentait pas encore une menace potentielle pour les grands Voyageurs, tout pouvait aller. Cependant, sur une légende vivante, chopé un tel truc pourrait le transformer en bombe nucléaire avec deux pattes et deux bras. Super Sexy. Et j'aimerais savoir qui était le salopiaud qui en foutait partout, à tous les Voyageurs. Pour le moment, je n'en avais jamais vu sur les Créatures des Rêves.

Effectivement, l'histoire de ma coéquipière était choquante (de plus, quand elle me parla d'un Voyageur en caleçon, je ne pus m'empêcher de penser à cette tête de con de Lou. Étrange...). Parce que ce qu'il manquait dans son récit, c'était comment ce tatouage était apparu. Pour Hélèna la pute albinos, je m'en fichais un peu, elle était capable d'en demander une toute seule, comme une grande. La salope. J'étais persuadé que Fino en avait une sur la langue. Je n'aimais pas l'ambiance qui se dégageait de cette marque innocente. Mon esprit paranoïaque me chuchotait avec gravité que des ennemis étaient en train de m'observer à travers cet objectif, épiant mes moindres faits et gestes, apprenant tout ce qu'il y avait à savoir sur moi afin de mieux m'anéantir. Un peu plus, et je tombais dans le Seigneur des Anneaux. Dire que je n'avais pas tout raconté à Hélène. J'avais oublié de lui dire ça sur le coup, mais maintenant que j'y repensais, Héléna devait savoir comment me faire gagner une Marque de la Folie puisqu'elle me l'avait si explicitement proposé. Dire qu'il n'y avait eu aucun changement entre son état normal et quand sa Marque était activée, sinon qu'elle ne voulait plus me violer. Super encourageant. Les Von Jackson devaient être mêlés à tout ça, ces enflures. Il faudrait que j'aille les interroger, quand toute notre petite dispute se serait terminée. Genre, quand ils auront relâchés Jacob. Mais quel con ce con ! Y avait aussi ce nouveau groupe, Genesis certainement... Pourquoi avaient-il buté Héléna ? Pour sa marque de la folie ? Peut-être en avait-elle trop dit, et ils la remerciaient de sa loquacité à mon égard. Comme ça, ils éliminaient le témoin gênant, tout en me refilant tout sur le dos pour que ça ne ressemble pas à une double exécution sur un événement qui nous aurait opposé Héléna et moi. Ce serait eux qui auraient déposé la marque de la folie sur l'albinos ? Pour ensuite la tuer ? Pas du tout logique. J'avais hâte d'être à demain. Je terminai finalement mes explications auprès d'Hélène :


« Oui, donc cette Héléna Von Jackson portait une marque dans la folie entre se... sous son cou. Et elle avait proposé qu'on se marie, me disant clairement que j'allais aussi recevoir une marque de la folie pour célébrer l'union. Oui, ce fut une nuit très glauque ! Elle voulait que je devienne une sorte de Seigneur des Ténèbres. Je me demande encore ce qu'on avait prévu pour ma pomme mais ça me fait frissonner. J'ai justement réussi à m'en sortir en lui promettant le mariage, mais pas tout de suite. Le pire, c'est que ça a marché. J'aurais pu en profiter pour continuer le combat mais... mais je ne savais pas. Je ne savais pas tout ce dont elle était capable avec une marque de la folie, et... et je pense que malgré tous ces avantages, il vaudrait mieux que tu te l'enlèves rapidement Hélène. Je ne pense pas que l'objectif de ce tatoueur psychopathe soit seulement de stimuler un peu la vie active de Dreamland. Je ne voudrais pas que l'on te force à faire des choses contre-nature.
Mais que cela se soit passé au Cimetière est très intéressant. Faudrait peut-être que j'y aille faire un tour après le Royaume des Chats si nos pistes sont coupées. J'aurais bien voulu revoir Héléna et sa marque mais on a un problème. En attendant stupidement qu'on fête nos fiançailles, elle m'a suivi quelques jours. Avant de se faire exécuter sommairement. C'est apparu dans le journal, je ne sais pas si tu y as jeté un œil là-dessus. Et le monde entier est persuadé que c'est moi qui ai mis fin à sa vie, pour des raisons aussi évidentes que c'est une psychopathe tarée. Toute sa famille de barges m'a collé sur le pif une somme de mille EV pour ma capture. J'ai eu quelques problèmes avec ça, mais rien de grave. En tout cas, je ne peux plus remonter la piste de ce côté-là. Et j'ai bien peur que si je viens voir sa famille, elle m'accueilleras les bras ouverts avant de me décapiter. On est dans l'impasse pour le moment. Notre seule véritable chance, c'est surtout le Royaume des Chats. On peut arriver à quelque chose là-bas. »


Voilà, j'avais tout dit. Je n'avais omis aucun détail à Hélène qui pourrait lui empêcher une réflexion efficiente. Je doutais qu'elle puisse m'apporter des détails supplémentaires, mais l'espoir faisait vivre après tout. Je repris une minuscule gorgée qui me brûla la gorger entière avant de me faire remonter un nuage de soufre. Je le fis sortir par les narines, tentant de jouer avec la fumée comme une vieille amie (ancien fumeur, que cette saleté ne me tente pas). Plutôt amusant ce truc finalement. Je pris encore une gorgée pour avoir le plaisir de me déboucher les bronches avant de la faire remonter tout en haut. Je devais réfléchir sur la méthode utilisée. Les marques de la folie ne semblaient pas être récentes, vu que les Royaumes connaissaient déjà leur effet. Je me demandais sinon s'il y avait un Royaume de la Folie quelque part. Certainement... Mais était-il responsable de l'apparition des marques ? Je n'étais pas assez motivé pour entrer dans un Royaume qui ferait la part belle au pétage de plomb et aux hallucinations diverses. Il me suffirait de réfléchir plus tard, dès que j'aurais eu des réponses un peu plus conséquentes que des souvenirs flous de mon amie.

Pour le moment, cette nuit-là, il suffisait de profiter de l'endroit. Même si je ne voyais pas comment je pouvais aimer un lieu où la moitié des mecs avaient la coupe au bol de l'ado beauf par excellence, et où j'étais certain qu'ils avaient leur grosse paire de lunettes de soleil cachés dans un repli de leur poche, qu'ils sortaient tous les jours même quand ils faisaient moches. Les demeurés typiques qui ne pensaient qu'aux filles et aux peignes. Je les dénigrai avant de chercher un truc intéressant à faire. Malheureusement pour moi, il semblait que j'étais déjà en train de faire la chose la plus intéressante possible dans une boîte de disco d'où le groove n'arrivait pas à monter : boire un verre d'alcool fort. Et tiens, merde... répondre à la question d'Hélène :


« Onirion, c'est juste un Clan, ou une Guilde, je sais plus. Ils sont du genre pacifiques, ils cherchent à maintenir la paix dans Dreamland. J'en sais pas trop sur eux. Mais tant qu'on ne fait chier personne, on n'aura jamais à faire avec eux. Et si t'es dans la merde, bah, essaie de les chercher. Leur base est justement au Royaume des Chats. » Je n'avais rien d'autre à dire maintenant, mais ce fut Simon qui sauva la discussion en s'approchant avant de parler d'une voix très détachée :
« Il paraît que tous les serveurs, les videurs et autres bêtises sont censés arrêter une porteuse d'une Marque de la Folie ainsi qu'un gars avec un panneau de signalisation. Je vous préviens juste.
_ Merci Simon. Sinon, tu sais des choses à propos des marques de la folie ?
_ Rien du tout. Juste qu'il faut déglinguer ceux qui entrent dans le Royaume. Et toi, tu veux un truc à boire ? »
demanda-t-il à Hélène, bien seule sans un verre.

Je le remerciai une seconde fois avant de prendre mon panneau de signalisation de mon dos. Je le retournai, histoire que le Sens Interdit soit vers le bas, puis je l'enfonçai dans le sol jusqu'à ce que le bout arrière de sa tige ne dépasse que de dix centimètres du béton trempé par la bière et le vomi. Une précaution de faite. Passons à la seconde. Je retirai mon veston même s'il était plutôt serré, avant de le refiler à Hélène. Je lui dis de le mettre rapidement pour camoufler sa marque de la folie. Ça ne les tromperait pas longtemps, mais si les videurs demandaient de l'aide à des Voyageurs présents sur la place, ils auraient plus de mal à nous localiser. Puisque c'était déjà ça de gagné, je pouvais un peu respirer. Voyons voir, il y avait quoi maintenant. Simon ne nous avait pas quittés du regard. J'espérais pour lui qu'il n'allait pas nous dénoncer ou s'occuper de notre cas. Déjà parce qu'il était plus dur de frapper ses potes tant que leur nom ne commençait pas par J. Puis ensuite, je savais qu'il donnait un coup de main aux videurs quand il fallait sortir ces types. On pouvait sentir sa puissance à travers ses habits de barman. Simon enchaîna :


« Sinon, je vous conseiller d'aller voir le King quand il fera son show. Ça commence dans moins de dix minutes.
_ Ça nous sauvera des videurs, à nous mêler dans la foule ?
_ Oui, ça vous sauvera des videurs, Ed... »
soupira Simon en levant les yeux. Je pris directement la mouche, comme si penser à ma peau n'avait pas d'importance.
_ Quoi ? J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?
_ Ed... c'est le King. »
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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptySam 10 Sep 2011 - 16:38
Le flux d'informations s'échangeait sans interférences, à chaque prise de parole, le projecteur braqué sur ces marques de la folie, ce qu'elles entrainaient et ce qui les entrainaient, couvrait peu à peu un champ de vision plus large d'un halo inquiétant. Ed me fit part de quelques uns des traits de se adversaire... notamment l'emplacement de son tatouage mais aussi le petit béguin qu'elle eut pour le garçon aux verres teintés. Intérieurement, celui me fit sourire. Oui, c'était ça le succès, en un sens, mais là n'était vraiment pas le sujet. Bizarrement, rien ne m'étonna lorsqu'il me confia la méthode qui lui avait permit de s'enfuir à toutes jambes, non, je ne trouvais pas cela lâche, en aucune manière, c'était simplement tourner les faiblesses de son adversaire à son avantage et ça, c'était une des choses que j'aimais bien chez Ed et que j'avais pu douloureusement expérimenté lors du Tournoi des Jeunes talents qui remontait maintenant à près d'un an. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens... Bref. Après ces quelques détails, le jeune voyageur m'exhorta de me débarrasser de cette marque le plus vite possible et cela malgré toutes les potentialités qu'elle pouvait offrir. Il fallait tout de même admettre que le décuplement de puissance dont m'avait parlé Ed avait éveillé en moi une certaine curiosité... dans les cas les plus critiques.. la question valait peut-être la peine d'être posée, la force prodiguée par ce tattoo permettrait sans doutes, parfois, de faire pencher la balance à mon avantage. Il ne fallait pas l'oublier. Je gardais cette pensée en réserve, dans un coin de mon intellect. Cela dit, tant qu'on n'avait pas d'idée à propos de qui orchestrait tout ceci et de ses réelles motivations, je ne pouvais pas me permettre de jouer avec le feu, c'était clair et net et ça malgré toute la tentation de cette marque. Tous les instants de malaise que je suspectais venir de cette dernière ne m'avait jamais paru très bons... si la source en était véritablement cette marque, tout du moins. Mon voisin de comptoir poursuivit dans ses tergiversations, il me conta aussi le moment qui suivit sa fuite, la prime mise sur sa tête après que son ennemie se soit faite exécutée sans qu'il n'y soit pour rien, lui. Quelques autres emmerdes dont il a été flanqué avant de finalement rejoindre son point de vue initiale et de raffermir ce dernier qui était de tout simplement aller frapper à la porte de cet expert en tatouages habitant le royaume des chats où je n'avais encore jamais mis les pieds.

Après cette longue prise de parole sans discontinuité, Ed reprit une gorgée de son alcool qui lui fit sortir des vapeurs des narines cette fois-ci. Spectacle assez distrayant en soi, il avait l'air d'un collégien goutant aux joies de la gnole et de la première bouffée de cigarette et cela en même temps. Simples petits épisodes qui constituent un morceau de l'adolescence de la plupart des gens... j'étais l'exception qui confirmait la règle. Enfin, le jeune adulte habillé comme un barman reprit ensuite la parole après que je lui ai demandé d'autres précisions, notamment sur le clan « Onirion » qu'il avait énuméré dans son long discours. Ainsi, il s'agissait plutôt d'une Organisation sur laquelle on pouvait compter dont le quartier général se situait au Royaume des chats, justement. Une autre voix s'invita dans la conversation, machinalement, je tournais mon regard vers la provenance de celle-ci. Il s'agissait du barman, ni épais, ni fin, brun, plutôt banal si ce n'est le ton avec lequel il nous apostrophait. Il nous transmit ce qui se disait dans la sécurité de la boite. Ma surprise ne fut pas mince, l'échange qu'il fit avec Ed raviva mon intérêt pour le lieu où nous nous trouvions. Je lançais un regard reconnaissant à ce type, ça changeait des langues de péripatétiputes. Si bien que lorsqu'il s'enquit de ce que je voulais consommer, le brusque changement d'interlocuteur me fit répondre par automatisme, farouche.

''Euh...! La même chose...'' Bredouillais-je, timidité maladive l'oblige.

Je me maudissais intérieurement d'avoir si vite répondu sans même réfléchir. Enfin, ça allait pas être un verre d'alcool qui allait me tuer... bon tout était relatif dans un cas d'emétophobie. Quoi qu'il en soit, Ed suivit méticuleusement les recommandations de son compère, alternant le sens d'affichage de son arme qu'il planta à nos pieds avec une force que je ne lui connaissais plus avant d'ôter son veston vermeil et de me prier de l'enfiler en expressément pour éviter de me faire trop vite repérer. La place en ce lieu coutant déjà bien trop cher, je ne me fis pas prier et enfilais le gilet sans manche sans rien ajouter. Par la même occasion, je retirais ce chouchou ridicule qui ornait mon crane d'un palmier de tignasse aussi rose que ces grosses peluches me servant de legwarmers, laissant ainsi, mon fidèle crin s'éparpiller devant mes yeux. Yeux que je baladais distraitement autour de nous tandis que le dénommé Simon refourguait quelques derniers tuyaux à l'investigateur des Private Joke... en parlant de ça. Tout au long de notre dialogue, nous n'avions fais que parler à la première personne, les Private Joke, d'après mon bon souvenir, se composaient au nombre de quatre... Aussitôt, je repensais à Shana et Jacob, j'avais entretenu de très bons rapports entre ces deux individus qui m'avaient plutôt chaleureusement accueillie au sein de leurs rangs... Je comprenais mieux pourquoi j'éprouvais maintenant un certain sentiment de gêne vis à vis d'Ed... j'avais peur pour eux. Des voyageurs, j'en avais vu filer quelques uns, aussi instantanés que des étoiles filantes, même si on oublie jamais la lumière qu'elles émettent. Alors je me tournais vers Ed, sourcils légèrement froncés.

''Et... Pour Jacob et Shana ? Qu'est ce qu'ils sont devenus ? Je ne les ai pas revus...'' L'accostais-je d'une petite voix anxieuse.

D'autres souvenirs remontaient, aussi chérissables que leur manque était douloureux. Je n'étais pas une grande voyageuse, loin de là, mais avec eux, les Private, tout ça, j'avais eu l'impression que le petit électron libre que j'avais été avait finalement trouvé une place... et eut son importance. Je m'étais bien fourrée le doigt dans l'œil. Enfin, je passais l'éponge sur tout ça tant que mon interlocuteur ne me répondait pas, je me retournais, pour observer les personnes qui nous entouraient dès lors que nous étions là. Çà et là, les corps ondulaient, se frottaient les uns aux autres comme lors d'un rituel nuptial à peine plus évolué que nos ancêtres les singes, décidément, je préférais m'intéresser aux chevaliers revenus bredouilles de leurs croisades, venus s'échouer ici, au comptoir et noyer leurs échecs dans les déboires de l'alcool. Mais sur ce petit astéroïde planté au milieu des étoiles qui scintillent et se meuvent au rythme du son, quelques lumières assaillantes vinrent me piquer les yeux, par réflexe, je tournais alors ma tête dans la direction de ces lueurs... à priori il s'agissait de paillettes ornant un manteau d'un des types accoudé au bar, il avait l'air de dévisager son interlocuteur, un gars qui se roulait une cigarette... ou autre chose... une masse de cheveux noirs lui collaient au front alors que son haut dégueulait sur ses épaules où l'on pouvait dessiner du regard des clavicules saillantes. Il s'agissait là de l'archétype même du junky à la mémoire défectueuse. Avec l'orientation de mes yeux, ce mec était au premier plan et cachait légèrement son voisin... mais c'est lorsque je parvins à distinguer quelque chose à la forme indescriptible mais noire et retournée sur elle même tel un vieux gant huileux qu'il y eut comme un déclic... je flanquais Ed d'un petit coup de coude dans son bras, pointant du pouce le couple assit un peu plus loin au même bar que nous.

''...Dis... c'est possible que le King soit pas dans sa loge ?.. Ce serait pas lui là..?'' Lui demandais-je en levant un sourcil, soudainement prise d'un doute.

S'il se trouvait au bar, ça ne pouvait être que de bonne augure... cependant, si le King en personne devait se rendre en spectacle ici même, c'était tout aussi probable qu'il ait avec lui son lot de gardes du corps... mais à bien vérifier, je n'en voyais pour l'instant pas l'ombre, juste ce type au nez crochu avec qui il discutait. Quoi qu'il en soit.. je me dis que s'il devait y avoir un moment précis pour saisir notre ticket de sortie et ainsi, éviter la sécurité mobilisée à nos trousses, c'était notre chance... alors je me préparais, psychologiquement à une ruée vers... un grand n'importe quoi comme nous avions l'habitude de faire. On ne change pas une équipe qui gagne, dira-t-on.
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMar 20 Sep 2011 - 21:03
Quand on regarde quelqu'un, et que ce quelqu'un croise notre regard, il y a deux possibilités: Soit on se regarde dans le blanc des yeux, et celui qui faiblit le premier baisse les yeux, laissant sa nuque à la merci du second, soit on détourne immédiatement le regard, esquivant ainsi un duel sans queue ni tête, qui tout au plus me ferait passer pour un lâche assez vite. Croiser les yeux de cette fille portant un masque à gaz, déjà étrange, ferait passer n'importe qui pour le dernier des voyeurs, même moi avec mes yeux de bovin défoncé. C'est donc en toute bonne conscience, et portant a nouveau mon joint a ma bouche, que mon visage se tourna a nouveau vers Elvis, qui caressait son verre en m'observant nerveusement. Il est vrai qu'à la fin de sa vie, l'illustre chanteur d'un rock and roll si fleur bleu et pop était une véritable épave. Je me rappelle de films d'archive où, si le micro avait été enlevé, on l'aurait vu se vautrer comme un ivrogne, et mes doigts s'agitent, tournant le cul de la "cigarette" rouler vers lui avait d'allonger mon bras, lui proposant un peu de ma fumée et surtout, de mon délire.
Il a un mouvement de recul, hésitant. Alors Elvis, tu as peur de tomber pendant ta représentation...? Après les rails que tu as dû t'offrir avant? Les mots ne dépassent pas mes lèvres, embrumées déjà par une fumée blanche et odorante, ne laissant aucun doute quant à ma consommation. De derrière ses lunettes, Elvis me dévisage avant de saisir lentement et avec un hochement de tête le joint, et de le porter à sa bouche, assurant à nouveau. Il se redresse un peu, recrachant en toussant de manière retenue comme un ado qui refuse qu'on le voit comme un enfant lorsqu'il prend la première bouffée de cigarette de sa vie. Le king me rend précipitamment ma marijuana et se lève de son siège, remerciant d'un signe de tête ce type sale et mal lunée que je suis pour s'approcher de la scène ou déjà, sa guitare stylisé et surtout, assortie a son magnifique ensemble cuir pailleté. Il se prépare... Et moi je bois et je fume, accoudé au bar, observant cette ancienne star déchu reprendre ses marques sur la scène, face à cette foule compacte et ses vigiles à lunettes de soleil accompagnés de gros bras... Gros bras..?

Soudain pris d'un doute, j'entends le king faire son discours sur la paix, l'amour, le rock, commençant à faire quelques accords de "Burning love", qui occupent mes oreilles, tandis que ma rétine reste focalisée sur ces gros bras, donc la tête semble minuscule face à leur mains énormes, qui, si elles le désiraient, transformeraient n'importe que tête en pastèque bouillie. Ce n'est pas vraiment leur visages fermés qui m’intéressent, mais aussi leur imposant torse visé sur deux minuscules jambes, fines, qui pourtant ne peinent pas à les porter. Des gorilles, rien de plus rien de moi, qui poussent la foule à la recherche d'une ou plusieurs personnes. Dans le doute, j'éteins mon pétard. Mieux vaut être trop prévoyant que pas assez, mais bien vite il faut constater que je ne suis pas le centre d'attention de la nuit... Mais que mes compagnons d'à coté sont la cible de ces créatures aux muscles saillant et au costume cravate un peu trop serré. J'esquisse un sourire lorsque l'un des vigiles pointe la fille du doigt. Je souris bien moins en me demandant pourquoi je ne réagis pas. Ils boivent juste tranquillement, n’agressent personne... Pourquoi devraient ils se feraient aussi arbitrairement traiter. Ils ne semblent pas être des enfants de coeur, et alors..? Peut être devrais je les aider... Mais bien vite, mon cerveau me ramène à la réalité. Non. Je ne sais pas qui ils sont, et je ne veux pas d'ennuis. Me voici à présent aussi minable qu'un pilier de comptoir refusant de perdre sa note en tentant d'aider d'autres comme lui... Et Elvis chante à nouveau.


"Ira... Ira pas..?"

Comme si le temps s'arrêtait, je vois les danseurs se pousser, ou plutôt se faire éjecter comme des malpropres de la routes des gorilles qui se craquent les phalanges, et continue leur route vers les deux jeunes gens... La musique pulse, se déforme, se rallonge... Me fais des frissons alors que je me lève, avisant au moindre changement... Craquant mon cou.

(Encore court, mais pour l'instant en faite, si je rp tout seul j'ai du mal à faire des lignes >..<)
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyLun 3 Oct 2011 - 19:27
[HRP : Je m'excuse pour ce retard injustifié, qui ne se reproduira pas >< Uster, tu me MP si tu veux que je modifie, ça sera sans problèmes ^^']


Simon finit par s'enfuir pour répondre à la commande d'Hélène, laissant derrière lui un autre soupir si expressif qu'on aurait pu le condamner s'il l'avait fait devant un magistrat. Je n'étais pas un mélomane libellé; j'étais du genre à me libérer de toutes contraintes de style pour piocher deux, trois musiques d'un artiste avant d'en passer à un autre, telle une abeille qui butinerait toutes les fleurs (quota de comparaisons stupides en une soirée : rempli). Donc si par un malheureux hasard aucune chanson du King ne me parlerait, je le ferais sombrer dans un coin de ma mémoire intitulé « Chanteur dont l'existence eut un semblant d'importance ; à ressortir en goûts musicaux afin de se faire passer pour un hypocrite devant une poitrine ». Bon, quand on aimait tous les styles comme ça, on se retrouvait fréquemment à écouter de la pop engagée et du Rock qui sonnait bon la camaraderie et la bière. En dénigrant rapidement tous les chanteurs dont le prénom pouvait commencer par Christophe. Quand un chanteur s'appelait Christophe... fallait faire gaffe. Tout cela pour dire que je ne choisissais pas mes goûts musicaux plus qu'ils ne me choisissaient, et que je ne faisais pas plus attention au King qu'à un chanteur lambda. Je savais pas si ce gars faisait partie du groupe des 27, mais sa réputation de chanteur était égale à s réputation de consommateur de poudre blanche qui n'était pas du sucre. Je savais qu'un chanteur avait du mal à échapper à de la bonne drogue facile et gratuite mais je considérais qu'il y avait des limites. Ça m'attristait quelque part, que la drogue suivait toujours les gens riches comme un chien fidèle. Je me fis un rapide parallèle entre cette situation avec la bourgeoisie et la noblesse. Les premiers avaient été les fidèles seconds (quota de jeu de mots pourri : rempli) pour mieux pouvoir prendre leur place par la suite. J'avais les idées un peu vaseuses, mais l'alcool était une bonne excuse.

On servit à Hélène la même boisson. Bonne chance pour toi petite fille, et prépare-toi à faire le bouche-à-bouche avec un dragon enrhumé. Elle se mit à me demander comment allaient Jacob et Shana. Ah oui... Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus en fin de compte. Hélène avait soudainement disparu de la circulation pendant de nombreuses semaines avant de refaire surface, devant moi dans des circonstances graveleuses. De notre côté, que pouvais-je bien lui dire ? Que le Royaume s'était assez bien développé et que la Garde des Deux Déesses dont elle n'avait vu que le fondement accueillait maintenant plus d'une dizaine de Voyageurs ? Que Shana s'était occupée de la bonne gestion du Royaume avec Fino en tant qu'Intendant et un ancien ennemi reconverti par un parchemin en tant que garde principal du Royaume ? Que Jacob aimait finalement Dreamland après qu'il s'était rendu compte par la plus pure magie de Disney qu'il pouvait passer par mes portails pour sortir de sa bulle tant qu'il y mettait quelqu'un à l'intérieur ? Que j'avais passé une quinzaine de jours en Enfer au Royaume de Hollywood Boulevard, passant de l'enquête la plus tordue à la destruction massive du quartier ? On s'était bien amusés en tout cas ; même si sur le moment, ça ressemblait plus à de la survie qu'autre chose. J'avais beaucoup à raconter à Hélène, car Dreamland restait une histoire magnifique dont chaque nuit était un chapitre qui valait son pesant de cacahouètes. Je réussis à formater le tout de façon assez classique :


« Tout va bien dans le meilleur des mondes. Shana gère le Royaume comme elle peut tandis que Jacob a enfin compris que Dreamland pouvait être sympa enfin de compte. Tu verras par toi-même si tu passes nous voir. T'es toujours reine d'un Royaume, on t'accueille à bras ouvert. Sauf Fino certes, mais il s'est un peu calmé ces derniers temps. Avec Shana derrière, il sait qu'on le surveille. Ça évite qu'il pende des citoyens au hasard par les chevilles pour 'donner l'exemple' tout en allumant un bûcher sous leurs cheveux avant de tourner autour à toute vitesse en hurlant comme un demeuré. » Maintenant que j'y pensais, c'était atroce...

Je me resservis un verre mais Hélène m'enfonça son coude dans ma côte avec la délicatesse d'un pachyderme en rut. Je recrachai mon liquide glacé/bouillant sur ma main avant de suivre son doigt. Pour apercevoir un Voyageur ainsi qu'un espèce de truc à paillettes, comme si Casimir avait décidé d'aller en boîte de nuit style disco. Okaaaay... Le King qui fumait un pétard devant tout le monde, se riant de la mort comme un bon public devant un humoriste. C'était lui, vraiment lui ? Ou bien une Créature des Rêves ? Ou bien une apparition inconsciente, le résultat d'un concentré des envies de tous les amoureux du rock ? Plus d'un million de personnes voulaient le voir vivant, il l'était maintenant dans leur inconscient le plus profond et le plus commun. Vu comment Simon en parlait, ça devait être ça. Pour définir le tout simplement sans sortir du contexte, c'était la version d'Elvis Presley remixé par Dreamland. On en apprenait tous les jours... Mais je n'avais pas spécialement envie de faire sa connaissance. Un mort restait un mort, et une Créature des Rêves restait une Créature des Rêves ; je ne m'arrêtais sur une célébrité selon les groupies qu'elle avait à ses pieds. De toutes façons, le vieux briscard se retirait sur sa scène, attirant tous les regards ainsi qu'une foule gigantesque (plusieurs milliers en fait, comment tout ça arrivait à tenir dans une putain de boule de disco, aussi géante soit-elle ?

Puis soudain, ce fut le drame. Les videurs nous avaient enfin repérés, et dès qu'ils auraient taillé en deux la foule d'Elvis, ils nous tomberaient dessus et ça en serait fini de la nuit. J'allais pas quitter la place parce que des abrutis le demandaient, même s'ils étaient deux. Ou trois... Ou cinq... ou une vingtaine à me foncer dessus. Tous des gorilles ultra baraqués qui passaient leur soirée à faire dégager des Voyageurs amochés par l'alcool. Encerclés comme ça, on n'avait pas la moindre chance. Il fallait que je réfléchisse, que je trouve un truc miraculeux très vite. Hélène et moi pourrions facilement fuir. Mais les Private Jokes n'étaient pas des minables qu'on boutait hors d'une soirée parce que l'un d'entre-eux avait un tatouage pas joli sur la hanche. Il fallait que je trouve une solution très vite... Voyons voir, toujours écouter mon instinct. Je n'avais pas grande chose à faire, juste enclencher la connexion entre quelques petits neurones et... et voilà, solution adéquate trouvée.

Mais pour ça, il fallait régler quelques détails. Déjà, la préparation. Puis cet étrange Voyageur qui avait accompagné Elvis. M'était avis que c'était un garde du corps personnel qui surveillait le tout, peut-être disposant de pouvoirs dépassant l'imagination. Il fallait le neutraliser directement. Il fallait prendre aussi en compte mon panneau de signalisation qui était à même le sol, ainsi que mon verre et celui d'Hélène (dont le sien n'était même pas entamé). Je n'allais pas abandonner deux produits qui nous étaient destinés et qu'un groupe de crétins allaient nous empêcher de consommer. Le tour de magie allait commencer : comment passer d'une situation merdique pour un camp à une autre situation merdique pour les deux camps en moins de cinq secondes ? J'étais devenu un spécialiste de ce genre de retournement de situations, mais Dreamland offrait des occasions en or. Hélène allait regretter d'être revenue et allait se rappeler pourquoi elle était partie. Ou dans le meilleur des cas, elle allait se rappeler pourquoi elle regrettait d'être partie. Je me levai rapidement, faisant tomber le tabouret sous le choc, pris le bras d'Hélène pour la lever à son tour avant de « ramasser »mon panneau de signalisation du sol avec mon pied (pour vous dire, je lâchai la pression du sol sur lui et je le levai avec le bout de ma chaussure pour qu'il remonte direct dans mes bras). Mon bras lâcha la fille pour récupérer les deux verres en une main. Puis la demi-seconde d'après, les portes apparurent :

Premier Portail : Sous mes pieds, prêt à m'accueillir avec joie.
Second portail : Devant le garde du corps d'Elvis au pet, tranquillou sur son tabouret.
Déplacement du Premier Portail : Derrière Elvis qui entamait sa célèbre chanson
Effet Provoqué : Tout d'abord, Hélène et moi tombâmes à travers le premier portail pour se retrouver près du Voyageur au joint. Malgré mon panneau de signalisation et mes deux verres (tout en assurant avec mon épaule qu'Hélène ne tombe pas), je réussis à attraper le Voyageur pour le tirer vers moi dans le second portail, ce qui nous amena tous les trois au premier portail déplacé, derrière Elvis. Compris ?

La chanson continua encore trois secondes avant que la foule ne se rende compte que trois individus venaient d'atterrir brusquement sur la scène du King. La tension électrique disparut d'un coup comme si un Boeing venait de s'écraser derrière la superstar. Il se rendit compte lui-même que quelque chose clochait. Il se retourna en se contorsionnant la nuque, pile à temps pour que je lui envoie un coup de poing dans la gueule (le même qui tenait mon panneau ; j'eus mal). Je l'avais à peine fait vaciller mais la surprise était là. J'enroulai mon bras autour de sa nuque pour le forcer à regarder le sol, lui bloquant toute position sans qu'il ne se brise le cou. Pour les formalités, je l'enfermais de la main qui tenait les deux verres. Il eut un râle étranglé ; le public cria quelque chose avant de se taire juste avant que toutes les conversations se rallumaient avec effroi. Il y eut un brouhaha étrange qui emplit mes oreilles, les gardes du corps se tournaient vers la scène avec un regard menaçant mais sans oser toutefois faire un geste de plus. La guitare funky était sur le sol. Je réussis à faire :


« Vos gu... VOS GUEULES !!! VOS GUEUUUUULLLLES TOUS !!! Hélène, immobilise le type au joint ! Vite ! »

Pas envie qu'il ne me file entre les pattes pour déjouer ma tentative de désamorce ment de la situation. Le public se tut comme si je venais de décapiter un poulet hurlant à la mort. Ils me regardaient tous, le front suant et les joues rouges. Ils attendaient tous une réaction de ma part. Ça me rappelait des déboires avec l'autre abruti albinos ça... Mais cette fois-ci, j'étais prêt et expérimenté. Je savais ce qu'ils attendaient : que je hurle quelque chose. Je décidai donc de hurler quelque chose :

« JE VAIS METTRE LES CHOSES AU POINT !!! UN GESTE D'UN DEPRAVE ET JE LE BUTE !!! UN MOUVEMENT DES VIDEURS ET JE LE BUTE !!! LE MOINDRE TRUC SUSPECT ET JE LE BUTE !!! UN MOT DE TRAVIOLE ET JE LE BUTE !!! ET JE BUTE SA GUITARE !!! JE BUTE SES AMIS !!! JE BUTE SA FAMILLE !!! ET JE BRÛLE SA PUTAIN DE MAISON !!! JE VEUX QUE... !!! »

J'eus un semblant de pause... Je disais quoi maintenant ? Que je voulais la paix ? Ça serait pas totalement ridicule, hors-sujet, pire qu'avant ? Je lançai un regard désespéré à Hélène pour qu'elle continue mon speech. On demandait quoi maintenant qu'on avait un putain d'otage ? Du sucre d'orge ? C'était à elle de jouer...

Quota de situations débiles provoquées sans réfléchir : rempli.
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptySam 8 Oct 2011 - 13:16
Les paupières soumises aux spasmes des spots lumineux et autres lueurs qui déambulaient dans l'atmosphère... espèces d'énormes coléoptères à l'abdomen lumineux, diffusant leurs spores et éclairages dans la salle qui ressemblait à un aquarium dont les algues se mouvaient au rythme d'un simulateur de courant marin. Chacune avait sa constitution, sa physiologie et, à première vue, ne se mouvait pas comme une autre. Pourtant, toutes appartenait à une seule et même mouvance, chaque tige, aussi singulière soit elle, n'était en fait que le maillon d'un corps entièrement homogène. Elles étaient belles à se croire libres. Elles n'avaient sans doute jamais réalisé que ça avait toujours été l'eau dans laquelle elles trempaient depuis toujours qui les faisaient s'agiter. Frénétiques, ivrognes baignées dans ce semblant d'indépendance qui donnait tout de suite une apparence bien plus agréable au tout. En gros, oui, tout allait au mieux dans le meilleur des mondes. Chaque pores de ma peau ne rêvait que d'une chose en voyant ce carrousel rose. Un mégaphone, hurler qu'il était temps de s'éveiller. Quoi que de frapper une cloche à coup de barre à mine serait efficace aussi... encore étrangler un coq, lui étirer le sifflet jusqu'à la saturation d'un cri si strident que la populace n'aurait plus qu'à crisser des dents et peut-être que tout ce concert de mâchoires contractées les feraient alors vraiment réaliser toute la lourdeur de ce qui leur pèse sur la nuque depuis gosses. L'homme s'habitue à tout, même la douleur, sa plus fidèle compagne, elle ne le lâche pas et lui se prétend seulement suivre sa propre volonté. Ce rituel psychédélique auquel se donnait tous ces jeunes gens, finalement, ce n'était que pour aseptiser un peu plus cette souffrance. Ceux qui terminaient aux blackrooms seraient en mesure de l'oublier encore un peu. Pour le reste, le retour chez eux, à leurs sommeils sans rêves, au réel, ils se retrouveront là, hébétés, comme nouvellement pris par la peine, chose surprenante. Quoi qu'au final, il avait juste suffit de s'agiter un peu dans cet assommoir pour oublier le martyr de ne pas savoir pourquoi on se lève encore alors qu'on a toujours mal depuis le fond des âges.

Bref, tirée de mes pensées par l'entrée en jeu de ma consommation sur le comptoir, je remerciais brièvement le serveur, Simon, pour lequel Ed semblait éprouver de la « sympathie » à en juger le soupire d'exaspération qui lui échappe dès que l'employé lui tournait le dos. J'ignorais toutes les rencontres qu'avaient pu faire le jeune homme tandis que je m'étais tournée les pouces à la grande Décharge. Enfin, je pressais mes mains contre la paroi humide et fraiche du verre que l'on venait de me servir tout en prêtant attention au briefing que m'exposait Ed sur ce qui leur était arrivé à eux, les Private, à pouvoir mieux voir son nombril, la face du monde paraissait d'office plus appréciable. Soulagée, j'abaissais mon masque d'une main et portais le verre à mes lèvres, non sans un petit temps d'appréhension. Cependant j'essayais de ne pas trop tarder à toiser cette mixture aux réactions étranges de peur que ce duel de regards ne m'intimide de trop pour oser en boire une gorgée. Gorgée qui finalement s'avéra être pire que ce que je craignais même après avoir pu détailler les effets produits sur Ed. Alors que l'alcool, à peine quelques gouttes, me décapait le palai à coups de rapière, les larmes me montèrent aux yeux, je toussais un peu les quelques vapeurs bleuâtres qui s'échappèrent de mes lèvres. Je tentais de contenir ce rejet en me redressant sur mon tabouret et ramenais ma conscience au niveau du comptoir et de ce qui s'y racontait... un bref récapitulatif dans mon esprit et je pu m'estimer à jour. Jacob avait finit par apprécier l'absurdité de ce monde où la logique n'a plus son cours. Étonnant venant d'un personnage aussi pragmatique et raisonnable... enfin de ce que je connaissais de lui. Shana se portait bien elle aussi, apparemment, je me remémorais avoir lu un dreamag avant mon absence chez Disly relatant la conquête du Royaume des Deux déesses... donc on s'était établit là bas, intéressant. Mais Ed évoqua un nom qui me parut encore trop obscur dans mes souvenirs pour que je puisse prétendre être au courant du sujet.

''Fino..?'' M'interloquais-je avant de repérer le King en pleine discussion avec un voisin de comptoir.

Il semblerait que je n'ai pas mesuré ma force en voulant avertir Ed, ce qui le fit cracher la gorgée de boisson infernale dans un éventail de gouttelettes mêlant salive et consommation extrême. Je plissais du nez en recevant quelques projectiles perdus et bredouillais des excuses avant de me focaliser de nouveau vers l'étoile à la coiffure mystique et son voisin à l'allure d'épave laissée pour obsolète. Je les surveillais du coin de l'œil depuis quelques instants déjà. Le regard oscillant tantôt de cet homme à la démarche patibulaire et branlante qui s'apprêtait à monter en scène aux bloquos perchés sur deux tiges qui semblait être faites de roseaux. La logique dans ce monde onirique et sa loi de la pesanteur m'étonnera décidément toujours. En parlant d'apesanteur, je me demandais comment pouvait on percevoir un lieu aussi bourdonnant que Discoland avec quelques tafs de bâtonnet magique dans le cornet. Combien de fois j'avais un jour rêvé ne serait ce que de prendre une bouffée de ça ou de cigarette... certes, ce n'était là qu'un caprice visant à éprouver la sensation grisante que l'on éprouve en bravant un interdit... mais j'estimais que tout le monde devait avoir atteint, en fin de vie, un certain quota de règles transgressées. Mis à part quelques mises en gardes de la police pour dégradations de lieux publiques, mon dossier officieux s'avérait bien plus maigrement remplit que celui d'un certain nombre de gamins de ma génération. L'alcool ? Modeste. Les vols ? Avec l'endurance d'une asthmatique ? Vous me faites bien rire. Avec ça, faire le mur de chez soi. Des heures de colles ? Une ou deux et toujours pour des raisons qui ne valent même pas la peine d'être contées... et malgré tout ça, je vivais sans doutes l'une des soirées les plus palpitantes des autres nuits au pays de Morphée. Sans artifice ou abstractions, non, les molosses à notre approche, le King qui s'échauffait à grimper sur le podium et l'investigateur de ma team qui baillait aux corneilles, c'était plus concret que n'importe quelle connerie qu'on s'efforce à commettre dans la réalité pour simplement sentir que l'on a pas gâché sa vie à une attente mortellement ennuyeuse devant une pendule dont on ne pouvait même pas voir les aiguilles se mouvoir pour nous informer de s'il nous restait encore un peu de marge avant le grand saut.

Quoi qu'il en soit, les danseurs se faisaient expulser de la route des fonctionnaires des lieux sans aucun ménagement, je ne pu m'empêcher de réprimer mon orgueil monter le long de mon gosier en relevant tant d'empressement pour venir à notre rencontre. Il fallait bien relativiser bon sang. Mais je n'eus pas le temps de tergiverser plus longtemps sur les motivations de nos fans que je me sentis à nouveau happée vers le grand bleu. Forcée de me lever par la poigne de la main d'Ed autour de mon bras, je ne protestais pas et me dressais sur mes espadrilles affriolantes. Ma perception de l'apesanteur me criait au scandale... sans doute un contre coup du taser. Je soutenais mon crane à la manière d'une vieille alcoolique un lendemain de cuite. Le tabouret d'Ed roulait sur le sol. Ce dernier me dispensait de tout appui lorsqu'il me lâcha, fort heureusement, je parvins à trouver mon centre de gravité du haut de mes 15cm de talons en agitant un peu mes bras. Ce n'était pas, mais vraiment pas le moment de jouer les précieuses ridicules car présentement, j'étais sure qu'en l'état actuel des choses, mes jambes pourraient s'avérer d'une utilité toute autre qu'une quelconque parade. C'est alors qu'on voile noir obstrua toute ma vision. D'abord la peur, puis un autre vertige me saisirent au cœur, je retenais mon souffle comme si je venais de prendre un coup de brique au niveau de l'estomac, cela juste avant que je ne retrouve la vue pour que celle-ci tombe nez à nez avec le fumeur du bar.. l'accompagnateur d'Elvis, dont Ed s'empara avec autant de manière que son panneau ou encore nos verres... ah... chacun son sens des priorités après tout. Bref, nous replongions dans l'obscurité durant une fraction de seconde, cela juste avant que nous nous retrouvions en face d'un panorama général de la salle. Je dû plisser des paupières devant la brusque mise en lumière de mon champ de vision. Mais à bien y regarder, ce furent les réfléchissements des spots sur quelque chose de petit et.. miroitant qui causèrent ce désagrément. Je ne mis que peu de temps à m'habituer à ce changement de vision et réalisais alors que les coupables étaient en réalité les paillettes accrochées au costume de notre cher King au ventre bedonnant.

Tous les évènements s'enchainaient sous mes yeux de la manière la moins logique au possible, si bien que je ne repris que réellement conscience de la situation, autrement dis que je quittais mon expression abasourdie et risible, que lorsque le silence se fit dans la salle. Un peu de calme aussitôt perturbé par mon ami qui, alors qu'Elvis se retournait pour identifier ce qui venait de troubler son show, reçut comme réponse une superbe patate signée Free. Ils avaient pas le monopole en la manière mais, pour en avoir testé l'efficacité, on pouvait dire que c'était tout comme. Donc, à peine surprise par la réponse claire comme de l'eau de roche de l'investigateur des Private, je tournais les yeux vers la foule, hébétée. Un cri et tout le public s'en donna à cœur joie dans ses piaillements et lamentations assourdissantes. Ed eut le réflexe de prendre le micro à ce moment pour tenter de mettre un point final au zèle de la foule indignée. Je ne saisis pas de suite le message lorsque le blond à lunettes teintées me cracha des ordres en biais du mégaphone. Après un temps de réaction d'une seconde, je tressaillais, tous mes neurones se reconnectaient à ma carcasse et je décidais enfin à bouger. Je cherchais l'objectif des yeux, le repérais assez vite et avec plus de vélocité encore, je me plaçais dans son dos tout en glissant ma main de ma poche pour en sortir le bout de fer ébréché et brun de rouille pour tenter de le presser contre la gorge du fumeur de pétard. De l'autre main, je tentais de fermer une boucle complète autour de la gorge de la cible et le forcer à s'arquer en arrière en tirant vers moi sans ménagement. Quitte à la faire suffoquer.

''Vaut mieux que tu te tiennes tranquille. Gigote pas. C'est aussi bien pour moi que pour toi.'' Lui susurrais-je au travers du plastique de mon masque en essayant de paraître plus assurée que lui sur mes positions.

S'en suivit alors des vociférations de Ed à l'attention de la foule. Il lista à peu près tout ce qui pouvait conduire Elvis à un sort que ses fans voudraient certainement éviter mais aussi le responsable des lieux. La mort d'une star dans ses locaux, c'est jamais bon pour les affaires. Et après tout, il devait bien y avoir quelques bougres qui étaient morts pour moins que ça... Or, à ma surprise, Ed s'arrêta brusquement dans son élan.. il me lança un regard légèrement vitreux qui me fit lâcher un soupir lassé. Dommage, c'était bien partit et maintenant je devais trouver quelque chose d'aussi convaincant que son discours rugit à l'instant par les amplis. Amplis qui se mirent à grincer longuement juste avant que je ne tende mon cou et que je ne saisisse le micro d'une main, l'approchant de ma bouche, tentant de paraître la plus claire et concise au possible.

''Tout ce qu'on demande c'est de pouvoir sortir sans qu'on nous colle de procès aux basques ou que vous cherchiez à nous arrêter. C'est pas qu'on ait de mauvais avocats mais... enfin vous m'avez compris.'' Je marquais un temps, lançais un regard navré à Ed... non les discours ce n'était pas mon fort. Je me retournais alors vers le pilier central de la salle, situé en hauteur, les platines toujours occupées par le raton laveur qui nous dévisageait d'un drôle d'air. ''The show must go on, musique maestro.''


Je crois que la bestiole saisit le message... d'ailleurs, il nous fit un signe de main... enfin de patte.. étrange. Bientôt, les amplis se remirent à cracher du son et je reconnus aussitôt le morceau. Manquait pas d'humour le raton pour nous balancer « Invaders must Die ». Je réalisais alors à l'instant même que c'était bien « fuck » qu'il nous avait envoyé. Signe que ça risquait sans doute de se compliquer un chouilla pour notre entreprise. Non seulement l'entrée s'était avérée électrisante, mais vu la manière avec laquelle les gardes restés parmi la foule s'étaient mis à aboyer dans leurs talky walkies, signe qu'ils avaient une manœuvre prévue qui risquait de nous causer d'autres désagréments incessamment sous peu, la tournure des évènements recommençait à sentir le souffre. De plus, les rêveurs amoncelés ici bas avaient du mal à détourner leurs yeux de la scène pour s'en retourner vaquer à ce pourquoi ils étaient venus à l'origine : danser. Preuve attestant bien le fait que je n'avais décidément aucune autorité. Les chats ne font pas des chiens, faut croire. C'est ainsi que je décidais plutôt de me tourner vers une matière où j'étais plus à l'aise. Je lâchais le micro et ramenait mes deux bras autour du cou de l'inconnu habillé comme un sac, je le tirais un peu plus vers le sol et tapotait sa gorge tendue du flanc de mon arme de fortune. Mon petit bout de métal, peut-être mal aiguisé mais suffisamment pour que ça lui chatouille la carotide si l'envie m'en prenait. Je m'adressais à lui d'une voix entièrement atone :

''Tu nous guiderait pas vers une sortie backstage ?... C'n'est pas qu'on est dans la merde mais s'il s'avère qu'on l'est vraiment tu risques de payer cher.. tu bosses ici au moins ?''

[HRP : Pas de soucis pour le retard, je m'excuse pour la qualité du post. Ok y'a la quantité mais j'en suis pas fière. Suis assez chargée dernièrement.]
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyLun 24 Oct 2011 - 23:22
Il y a des moments comme ça dans la vie où on se dit que tout nos karma sont à zéro, et que si le ciel ne nous tombe pas sur la tête, un truc pire va le remplacer et nous écraser avec plaisir alors qu'on étouffera sous son gros derche. Ça pourrait être pire, certes, mais bon Dieu, quelqu'un là haut ou là, en bas, doit se dire qu'être junkie, dépressif chronique et avoir accessoirement perdu son nez, c'est toujours pas assez. en même temps, j'aurais dû me douter que jamais rien ne tournerait rond dans ce monde comme dans le réel: Rien ne devrait être logique, sinon on s’ennuierait....
Qu'est ce que j'aimerais m'ennuyer des fois. J'aimerais rêver de prairies vertes où, enfin seul, je respirerais l'air d'une campagne balayée par la brise légère et fraîche et terriblement pure. Mais alors que cette vision de fantasme est éclipsée par la froideur de mort de la lame de Coton tige, je rouvre les yeux avec une furieuse envie de vomir dans les chaussures de ce type qui se dit "Free". Et tank aussi par la même occasion. Mais c'est quoi ce putain de foutre dans lequel je me suis fourré? Mes yeux refusent de s'ouvrir sur ce qui semble être une réalité rêvée, qui veut ma peau depuis le premier instant où j'ai poser les pieds dans ce monde. Il semble que l'un des deux protagonistes, c'est-à-dire la planche à pain qui me tient fermement en me tordant le cou avec son arme et le bigleux à panneau de signalisation qui hurle à m'en vriller les oreilles, m'est malencontreusement pris pour un fouille merde et 'est embarquer dans leur galère, me faisant tenir un rôle qui ne me plait décidément pas.

Le type fini son discours comme une queue de poisson faite à une Ferrari alors qu'il roule en deux chevaux. Enfin, j'ose ouvrir un oeil sans comprendre exactement ce que je fais sur la scène, non loin du corps inerte et tiède du King. en voilà un autre que les anges ont pas béni cette nuit. La nana ouvre la bouche et demande sans grande animosité qu'on les laisse partir. Mais bien sûr que tu es rassurante, en train de menacer un pauvre type à peine capable de comprendre quand il entrouvre la bouche, voyant une foule qui vient de voir une icône se faire tamponner la gueule comme le dernier des malpropres. Je suis trop perché pour me rendre vraiment compte dans quel merdier je suis, et me dit que finalement, je devrais prendre une dernière latte de mon joint frais avant de faire mon testament, histoire de ne pas trop sentir ce qui va se passer, SURTOUT quand on a pas de vaseline a disposition.
Je regarde la nana huer le raton, et comprend enfin à quel point on est dans le caca lorsque le raton DJ nous fait un fuck. Certes, certains types dont la spécialité est le vêtement de fourrure mériteraient de voir ça, histoire qu'on leur montre comme ces petites bêtes ne sont pas si connes, sauf qu'il se trouve qu'en balançant ce son, j'ai la désagréable impression que c'est lui qui se fera bientôt une magnifique écharpe en peau de voyageurs... Et la donzelle qui m’étrangle encore un peu avec son couteau improvisé, me demandant de les prendre tout les deux sur mon dos pour sauver le monde. Attend, laisse moi réfléchir...


"Désolé gamine, mon blase c'est pas Superman. "

Je ravale ma salive avant de chuchoter cette phrase. Pourquoi est ce que j'ai dis ça...? Faut que je rattrape le coup. Je me vois pas mourir avec tout ces gens. On crève seul et c'est bien mieux comme ça... vite, on se rattrape le cornichon...

" en revanche, si c'est Hellboy que tu demandes, y a des choses qui peuvent se faire... A 3 vous courez et vous prenez sur la droite du bar... 3!"

Sans attendre mon reste, je fais imploser ma chair en fumée blanchâtre épaisse et maniable à souhait, me soutirant aussi mes avant-bras mais générant un épais brouillard qui nous cache lorsque l'adrénaline vient se déverser dans tout mon corps, prête à faire bouger ce corps faible, lui faisant lâcher le joint qu'il crache sans honte sur un des membres du public au premier rang. Un jour, faudrait que j'écrive un bouquin qui se vendrait à des millions d'exemplaires sur ma vie palpitante de drogué. Mais pour l'instant s'agirait de courir plus vite que son ombre. La fumée se module à notre trajet et fini par s’écraser dans la foule, dans le but de créer une confusion assez forte pour nous laisser le temps de filer. Mes biceps se balancent a une vitesse folle, comme mes jambes qui s'affolent à mort, alors que mes cheveux se battent contre mes yeux fins, aveuglés par les néons propulsant des couleurs que je ne saurais nommer. Je n'ai même pas fait attention, et si Coton tige était encore derrière moi à me menacer de sa lame..? A quel moment m'a t-elle lâcher exactement..? Je pousse la porte de mon épaule et m'étale dans les escaliers de secours sans autre forme de procès, laissant derrière moi Elvis, la foule et mon sachet d'herbe qui me hurle que je suis fou de l'abandonner ainsi. Redressant la tête, j'observe les deux autres... Et lève un sourcil.

"Je cracherais pas sur un peu d'aide..."

(Court desolé, mais je vous annonce fièrement la naissance de mon angine qui s'est deroulé aujourd'hui de 20:00 à 23:00, Aviaire pèse à bout de gorge 200gr et c'est une très belle petite maladie.)
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyMer 26 Oct 2011 - 19:11
La situation était électrique, tendue comme l’élastique d’un string taille S sur Big Mama. Quelque chose allait exploser si on ne faisait rien, et ça allait être pour nos gueules. Elvis écrasé par la pression de mon bras commençait à reprendre ses esprits en lâchant un « Yeah » pitoyable. La foule commençait à prendre peur : leur idole était toujours vivante, on pouvait la sauver. Ils allaient peut-être être plus cools maintenant qu’ils mesuraient pleinement l’ampleur de la situation. J’avais le pouvoir dans mes mains et j’étais prêt à mettre en exécution mes menaces coercitives. Je voyais Simon toujours au bar qui avait arrêté de s’occuper des clients pour me regarder, les yeux aussi effarés que colériques. Et merde… il ne fallait pas que Simon se mêle de ça. J’avais entendu des histoires assez terrifiantes sur lui, et c’était pas un naze. Il m’avait même avoué qu’il serait capable de m’éclater en combat singulier. Je lui avais envoyé mon verre vide dans la gueule à ce moment-là mais il l’avait rattrapé sans regarder. Il n’était pas si nul ; ses compétences étaient masquées par sa placidité hors-pair. Il possédait un sang-froid qu’il avait dû avaler à un Anglais (d’ailleurs, il avait dû lui piquer sa moustache au passage). Je compris enfin la situation dans laquelle je venais me fourrer quand je compris que TOUT le Royaume s’était tu pour observer la scène d’Elvis Presley. Tout l’étage s’était avancé pour mieux voir ce qui se passait avant de mettre leur main devant leur bouche. Au-dessus, on baissait le regard pour nous apercevoir à travers le sol transparent. Idem pour ceux qui étaient dessous, qui levaient la tête. La pulsion surhumaine qui secouait le Royaume avait disparu ; le vide avait envahi tous les étages. A ce moment précis, je compris que loin d’avoir attrapé un Elvis Presley, j’avais attrapé LE Elvis Presley.

Elvis Presley était selon mes souvenirs, la seconde icône de la musique depuis le début de l’humanité, (juste derrière les Beatles). Et dans le Monde Réel, il était mort. Plus aucun être humain ne pourrait le voir, le toucher, attraper son foulard rempli de sueurs crasses. Cependant, il existait un autre véritable Elvis Presley, une autre figure sur laquelle on pouvait se raccrocher. Etait-il le vrai ? Etait-il une imitation ? Aucune importance vu que les Rêveurs n’étaient pas des gens difficiles, et que cet Elvis Presley était exactement identique à l’autre, que ça soit au niveau de la tenue, de la gestuelle, des chansons (même si pour cette première, elle restait caricaturale, à la sauce Dreamland). Donc, cet Elvis Presley était devenu LE Elvis Presley. En fait, la foule n’aurait pas été plus expressive si tout ça se déroulait dans le monde réel, ou bien si j’étais en train de plaquer le lourd canon d’un flingue sur la tête de John Lennon. J’étais en train de commettre un sacrilège et tout le monde s’en rendait compte. Tout le monde sauf moi. J’étais en train de toucher à une légende onirique, un être exceptionnel qui devait traverser les générations. Autant prendre en otage le Roi du Royaumes des Chats. J’étais en train de commettre un crime de lèse-majesté (maintenant, j’étais en train de me rendre compte que ma côte de popularité allait encore baisser, passant de « Exécrable » à « étron d‘être exécrable »). Mais c’était trop tard, je ne pouvais plus feinter quoique ce soit. Je l’avais pris en otage, lui et son garde-du-corps, il fallait maintenant que je me dépatouille avec une grimace. Puis je m’excuserais à Hélène. Elle était assez gentille pour entrer dans mon jeu sans me frapper aussi sec. Bordel, qu’est-ce que j’étais en train de foutre ? Si les regards pouvaient tuer, je serais transformé en un tas de graisse fumant sur le sol.

Les videurs commençaient à s’approcher discrètement, à moins de quinze mètres, nous emprisonnant dans un cercle de muscle. Ils n’étaient pas plus de dix mais je savais qu’ils n’étaient pas des enfants de chœur. On pouvait les considérer comme une armée personnelle d’une boîte de nuit. J’avais déjà assouvi ma vengeance envers eux, je n’avais pas envie plus que ça de me faire défoncer la gueule. J’avais des responsabilités vis-à-vis d’Hélène, ma gueguerre était personnelle. Bon, ce n’était pas plus sage de prendre le King en otage mais je pouvais certainement arriver à quelque chose, tandis que tous les fans cherchaient à me tuer, et que les videurs se déployaient discrètement en soufflant dans leur micro et leur talkie-walkie. Art de la guerre : ne jamais rester au même endroit.

Hélène prit la parole à ma place avec autant d’assurance qu’une danseuse ballerine prenant une mitrailleuse lourde. Bon, okay, j’aurais pu essayer de développer un peu plus ce que j’avais en tête même si j’avais la flemme de déterminer ce que j’avais en tête. Bon, au moins, l’idée y était : on nous laissait passer parce que sinon, ça allait être vilain. Je ne savais pas si j’aurais les foies de m’en prendre au King. Je pouvais pas le tuer, c’était certain. Et le frapper, je savais pas (plus). Je n’en revenais toujours pas que je venais de bousculer une des plus grandes idoles de tout Dreamland. J’en revenais à Hélène qui menaçait son prisonnier d’un objet si insolite que je doutais qu’il fut réellement dangereux. Ils étaient en pleine discussion mais j’étais bien trop loin pour pouvoir intercepter ce qu’ils disaient. Je me concentrais sur la foule. Et évidemment, comme d’habitude, elle ne servait à rien. On demandait juste à ne pas se faire attaquer quand on partait, mais ce n’était pas comme si on demandait la caisse et que Simon allait nous la poser à nos pieds. C’était à nous de faire le geste, mais le cercle des videurs était peu amène. Ils faisaient semblant de ne rien nous laisser. Tactique habituelle, ils voulaient nous foutre la pression pour qu’on craque comme des merdes. Une goutte de sueur coula le long de mon front (parce qu’il faisait chaud dans cette boîte de merde, pas à cause de la tensiin). Je regardais une nouvelle fois en direction d’Hélène et de son pote fumée qui lui disait de le suivre (en gros). Son pote fumée…
Ah euh, what ?

Le type fumée s’échappa des bras d’Hélène pour investir la foule, me traversant sans dommage. Un Voyageur qui avait les pouvoirs de la fumée (ou de la brume) ? Merde, il allait être difficile à chopper celui-ci, surtout dans un environnement non ouvert. On était tombés sur la mauvaise personne (de toutes façons, un Voyageur avait toujours de quoi s’échapper de l’emprise physique d’autrui). Mais étrangement, la fumée ne cherchait pas à sauver le King. Non, elle désirait vraiment nous aider à fuir ! On serait tombés sur une personne qui n’aurait rien demandé ? Ben merde… Une autre victime involontaire qui était là au mauvais endroit au mauvais moment. Le nombre d’excuses que j’allais devoir sortir à la fin de cette aventure allait plus m’essouffler que l’aventure en elle-même. Mes réflexes de survie furent utiles. La brume blanche n’avait pas quitté la scène que je lui emboîtai le pas en crabe à cause du King. Je fis un geste de la tête à Hélène pour lui indiquer de me coller au train si elle voulait pas être vulnérable. Je sautai dans la foule en une foulée gigantesque, tandis que je criais :


« ON SE CAAAAAAAAAAAAAAAAASSSSSSE !!! », sans savoir si je parlais à Hélène ou aux gens sous moi.

J’atterris sur les pieds de quelqu’un qui hurla. Les videurs furent pris de court par cet étrange phénomène (j’en entendais même un qui hurlait que la glace carbonique de la scène était devenue vivante). Ils tentèrent de se ruer vers notre position en oubliant totalement le principe de la sécurité de l’otage. Mais la foule des Rêveurs était le meilleur des boucliers. Je progressais facilement vu que tout le monde n’avait d’yeux que pour moi et qu’ils considéraient une gêne de leur part comme un meurtre d’Elvis. La température monta encore d’un cran, tandis que j’étais à moitié couvert par la fumée du Voyageur. Je réussis enfin à percer la foule, sans faire tomber trop de liquide des deux verres que je tenais. J’avais encore les verres entre es doigts et mon panneau de signalisation dans l’autre main, me déplaçant comme un chat à trois pattes. On aurait dit un beauf qui partait en vacances avec trois fois trop de bagages. Les videurs étaient perdus dans la foule, et ils n’hésitaient pas à balancer des clients en l’air pour avancer plus vite. Je me retournais pour qu’ils voient bien la tête d’Elvis, histoire qu’ils se souviennent que le principe de libérer un otage, c’était pas le cramponner en beuglant. Hélène était plus ou moins à-côté de moi. Je courrais en arrière comme je pouvais (trottinait misérablement était bien plus proche de la réalité), regardant derrière moi pour ne pas me faire prendre par surprise. Le Voyageur Fumée avait repris contenance humaine et se tenait près d’une porte quasiment invisible. Okay, c’était le mieux qu’on pouvait espérer. Je le remerciai quand je passais par le seuil avec un Elvis qui tentait de faire coïncider ses pas avec les miens. Je jetai un coup d’œil rapide à la porte mais elle ne disposait d’aucun verrou, rien qui nous permettrait de les ralentir suffisamment. Je pestai et la fermai d’un coup de pied violent dès que nous fûmes tous dans le couloir. Je me dépêchai de crier comme si je parlais à mille collaborateurs :


« On se bouge ! Au fond du couloir ! »

Décidément, j’étais dans mon rôle. Je pris la tête et me dépêchai de progresser comme je pouvais sans lâcher mon otage, persuadé que si je le lâchais, il réussirait à se défiler de trois Voyageurs dans un couloir étroit. Il suffoqua un peu et je relâchai la pression. Il regardait toujours le sol à cause de ma prise, son visage devenant rouge. Malheureusement, il n’y avait pas de bifurcation. On tournait un peu certes, mais on était obligés d’aller tout droit. Et derrière, les videurs venaient de défoncer la porte pour une raison obscure de l’humanité alors qu’il aurait suffi de tourner gentiment la poignée (eux aussi étaient dans leur rôle, je leur devais bien ça). On continua tout de même dans le passage éclairé d’ampoules sporadiques. Jusqu’à un superbe cul de sac. Fantastique. Un mur de briques qui nous barrait la route, aussi droit et fier qu’un paon. Il était temps d’utiliser mes portails, même si j’avais peur de le faire. De un, je n’étais pas sûr de l’endroit où se trouvait le sol dehors. Est-ce qu’on avait gravi des étages Hélène et moi ? Aucune idée. Si oui, je ne serais d’aucune utilité. De deux, peut-être que le Royaume avait pris des précautions pour éviter les téléportations et autres mesures spatiales. Je me préparais quand même à utiliser mes capacités quand je compris un peu la nature du cul-de-sac. Ça ressemblait à… y avait des boutons, un sol transparent surélevé de deux centimètres par rapport au reste du couloir, des rambardes. J’appuyai sur un des boutons et un chuintement claqua dans tout le couloir. Des portes transparentes e fermèrent devant nous sans ménagement, et devant une foule de gorilles grimaçants. Ils sprintèrent d’autant plus vite mais ils ne parvinrent à pas s’agripper à ce qui était… un ascenseur de verre.

On était dans une sorte d’ascenseur en verre donc, un œuf transparent de toutes parts qui grimpaient doucement vers les hauteurs du Royaume. Nous étions serrés à quatre à l’intérieur, quasiment les uns sur les autres. Mais tout allait bien parce que les verres étaient intacts. Je lâchai enfin le King qui respira un grand coup avant de cracher une insulte avec un accent kingien, ce qui donnait à peu près un :


« Bowdèl dé merdeuh. »

Je ne répondis pas et réussis à boire quelques gorgées de mon verre. Je n’arrivais pas à passer le verre plein à Hélène mais je ne savais pas si c’était sa préoccupation première. Je lâchai un soupir de satisfaction quand le liquide me vrilla la langue avant de remonter aussi sauvagement dans la gueule et le nez. Elvis réussit à retrouver une respiration normale pour dire assez méchamment (mais pas trop quand même, il était pas fou le gars) :

« Hey Baby ! C’est quoi ton problème ?
_ Je crois que c’est parce que tu es pas vraiment mort si tu vois ce que je veux dire… Ou alors, les autres le savent pas. »


Et aussi, c’était le fait que l’ascenseur débouche dans la salle principale du Royaume, dépassant lentement chaque étage, faisant signe à tous les Rêveurs, tous les Voyageurs, tous les Videurs que nous étions là et que nous allions nous arrêter tranquillement dans deux étages. Les machines gorilles se dépêchèrent de monter pour venir nous rejoindre afin de bloquer tous les chemins. On avait l’air un peu con à progresser si lentement, comme la vache de Jurassik Park qui se faisait envoyer chez les Raptors. On était une invitation au massacre, et tout le monde nous regardait en nous pointant du doigt. La soirée s’annonçait super cool.
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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula EmptyVen 28 Oct 2011 - 22:42
Tandis que je pestais intérieurement contre cette bête qui, de son piédestal, nous crachait délibérément dessus sa musique de supermarché hyperactif, je captais l'a réponse de mon otage à mes menaces aussi assurées que je l'étais sur mes 15cm de talons. Je donnerais tout pour oublier un jour la tenue dans laquelle je me trouvais là. Si l'on voulait tenter une sortie discrète grâce au peu d'éclairage de la salle, ce n'était que moi et mes couleurs si affriolantes que si l'on devait dresser un plan de la discothèque, on serait en mesure de s'orienter avec le magnifique néon clignotant que j'étais. « VOUS ETES ICI » que traduisaient mes fripes. Je ne savais pas réellement si je devais remercier quelqu'un pour ne pas m'avoir flanqué d'une peau phosphorescente, quoi que.. je n'en étais pas si loin non plus. Mais pour en revenir à ce type que j'arquais littéralement en deux histoire de le tenir tranquille.. ce dernier ne sembla pas plus effrayé que ça à l'écoute de mes menaces, même qu'il me tint un discours qui me laissa pantoise quelques secondes durant lesquelles il trouva judicieux de rattraper les inepties qu'il venait d'énoncer pour construire une phrase qui sonnait de suite plus clairement dans mes oreilles. Hellboy, tout de suite, ça faisait tilt et à choisir comme ça entre un rigolo gonflé aux hormones flanqué d'un collant bleu et d'un slip rouge faisant des étincelles avec ses yeux ou un molosse dingue de chatons et de barres chocolatées qui s'assoit sur les paparazzis... je n'avais pas besoin de plus de réflexion pour choisir. Mais soudainement, ma vue se brouille et me fait fermer les yeux.

Une brume épaisse m'explose au creux de mon étau, prise de peur et par réflexe préventif, je relâche mon otage qui nous hurle alors de prendre une direction en marquant directement le départ. J'échangeais un regard avec Ed qui avait l'air aussi décontenancé que je l'étais. Un second regard tourné vers la foule toute aussi stupéfaite me permit de ne pas quitter le fugitif des yeux au vu de la trainée qu'il laissait derrière lui. S'il tenait vraiment à nous venir en aide, alors il nous déroulait le tapis rouge. Dans un monde aussi cruel que Dreamland, je n'aurais jamais imaginé que la charité chrétienne puisse encore exister. Sinon c'était que ce type était complètement givré. J'ignorais tous les effets que pouvaient avoir un pétard sur le cervelet.. et je me questionnais d'ailleurs assez à ce propos pour ne revenir à moi que lorsque le jeune homme qui m'avait payé l'entrée dans cet enfer poussa le cri du cœur en exécutant une enjambée spectaculaire dans la foule avec un Elvis sous le coude et nos deux verres en main. Je n'attendis pas plus longtemps de mon côté pour m'élancer à sa suite. Courir avec mes échasses n'était pas chose facile, mais le sillon que laissait Ed et surtout le King derrière eux me laissaient largement assez de marge de manœuvre. Puis rien ne me coutait de m'aider en saisissant l'épaule d'un bougre ou d'une bougresse se trouvant sur mon passage pour accélérer ma course en sus d'assurer toujours un peu d'avantage mon équilibre quelques peu précaire en cette soirée. Finalement, cela permettait aussi de fermer la marche et peut-être de ralentir ne serait-ce qu'un peu ces bulldozer de gardes de la sécurité qui arrachaient les danseurs comme de la mauvaise herbe, cela sans vergogne. Je notais au passage que l'investigateur des Private se démenait plutôt bien malgré nos deux verres, son panneau, Elvis et ses lunettes. Non, vraiment, je ne m'y ferait pas. Pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué ?

Cela me rappelait une certaine partie de domino. Que reste-t-il donc de ces beaux jours ? Bref, passé l'essaim de rêveurs et rêveuses interrompues dans leur transe rien que pour nous admirer nous débattre au fond de cette énorme cuvette à strass tels une bande de moucherons merdeux, nous aboutîmes donc finalement dans un couloir après que notre guide nous ait aimablement tenu la porte, cela avant de se prendre les pieds dans sa ruée. Ed, visiblement trop focalisé dans son marathon, prit la tête de notre cohorte sans marcher sur notre paillasson de junky qui suppliait un petit coup de main, il eut cependant le temps de claquer la porte derrière nous avant de beugler la suite des réjouissances. Je notais l'information mais m'interrompais dans ma progression pour ramasser ce que ce type avait laissé tomber de sa poche, un sachet de je-ne-sais-quoi-de-tout-ce-qui-a-de-plus-légal puis son propriétaire par dessous l'aisselle... enfin ce qu'il en restait. La vue des moignons que formaient désormais ses avants-bras provoquèrent un soulèvement de cœur que je ne pu exprimer autrement que par un regard légèrement étourdit et répugné en tirant le jeune homme par le poignet vers le chemin que traçait Ed avec tout son chargement de coursier terroriste. Dans ce « rush », je levais le petit paquet de poudre de perlimpinpin sous les yeux du voyageur nébuleux et lui agitait sous le nez.

''C'est à toi ça, mmh?'' M'enquis-je sur un ton faussement suspicieux.

Je lui lançais la petite poche plastique puis me concentrais uniquement sur ma course en le lâchant lui. Il me semblait que je lui avais donné les startings blocks nécessaires à ce qu'il reprenne le rythme de notre chevauchée fantastique. Mais c'est là que j'arrivais juste derrière Ed et trébuchais sur un obstacle invisible, je me rattrapais à l'aide du mur de briques se situant devant moi mais... étrangement, ce ne fut pas le contact friable et froid des pierres vermeilles que rencontrèrent mes paumes... mais plutôt une matière plus lisse dans laquelle je plongeais mon regard pour y retrouver mon propre reflet. C'est seulement au petit claquement chuchoté par deux portes refermées par un système automatique qui m'informèrent alors de la réelle nature de l'objet dans lequel nous nous trouvions. Aussitôt, je me retournais et confirmais mes craintes tandis que je sentis mon estomac attiré par l'apesanteur que nous défiâmes depuis notre ascenseur de verre... nous venions de laisser nos poursuivants sur leur faim alors qu'ils venaient de faire sauter la porte comme des brutes de décoffrage. On était vraiment pas malheureux de là où on se trouvait. Telle fut ma pensée jusqu'à ce que nous dépassions le plafond du couloir. Le panorama qui lui succéda fut d'une augure bien moins encourageante. Les gardes aux jambes d'ours avaient sans doute eut vite fait de passer le mot sur la direction qu'avait prise notre groupe via leur talky-walkies car déjà, on se rassemblait sur les étages où nous nous apprêtions à déboucher. La foule se muait autour des courants de la sécurité qui creusait elle même son passage jusqu'à la porte du prochain étage que nous allions atteindre incessamment sous peu. Un coup d'œil vers notre équipe et je constatais que le King tenait le rythme bien que son teint rougeaud traduisait tout de même l'intensité de l'effort qu'il avait fournit.. ou plutôt dans quelles conditions Free le détenait. Ce dernier s'accordait d'ailleurs un temps de répit le temps de se recharger en carburant qui ne devait sans dote pas être celui dégageant le moins de gaz à effet de serre vu la manière avec laquelle cet alcool décapait le gosier.

C'est seulement à ce moment là qu'Elvis se mit à protester en s'adressant à son tortionnaire en cravate. Il était sénile ou c'est le trop de substances illicites qu'il s'était prit dans le nez qui lui baissait sa tension à 2 comme ça? Bref, je jetais un regard au compteur de strates. A priori, on n'allait pas s'arrêter avant d'avoir atteint le sommet du royaume. Le temps de bien discerner sa peur et de crever d'un arrêt cardiaque à chaque fois qu'un de ces primates ne saisisse son engin de communication pour psalmodier notre condamnation. Tique nerveux l'oblige, je me mis à me frictionner le bras en dansant d'un pied sur l'autre. Je le sentais vraiment mal ce coup là. A ce moment, je jetais un regard assassin à celui qui était bien sensé nous indiquer la sortie du bâtiment et pas ce qui nous expédierait le plus vite à un sommeil sans rêves! Bref, je tentais de retrouver mon calme tandis que le doux louvoiement du système de poids de l'ascenseur résonnait en continu, faisant vrombir notre cellule de glace dans son entier et nous avec. Au point où nous en étions, mieux valait agir de sorte que la voie ne se bouche pas sur notre passage si nous avions à tracer. Pas question d'essayer de garder l'ascenseur en tant que place forte pour ensuite redescendre et retrouver le problème en tout point similaire à celui auquel nous nous préparions. Sauf qu'à la vue du bouchon de molosses qui s'agglutinaient là haut, il allait falloir tailler la route à la sauvage. Bref, pour tenter d'être le plus efficace au possible avec notre petite classe en sortie de nuit, je retirais mes espadrilles et les laissaient là avant de relever mon petit bout de ferraille au dessus de mon autre main, poignet tourné vers le ciel. Je retenais mon souffle l'espace d'une seconde, fermais les paupières puis d'un geste sec et mille fois répété, m'entaillait la veine du poignet droit. Sous mon contrôle, le sang ne giclât pas d'une goutte et je laissais retomber mon bras le long de mon corps en me remettant de la montée de douleur qui affolât tout mon système nerveux déjà bien attaqué depuis le début de la nuit. Malheureusement, l'homme était un animal capable de s'adapter à tout. Même à la douleur. Cependant... il fallait avouer que l'auto-mutilation.. ça ne fait jamais de bien.

Je levais ensuite les yeux vers l'étage que nous approchions et le balayait d'un regard global. Contrairement aux autres strates de cette discothèque bourdonnante, ce dernier était en forme de demi-lune à en constater la courbe de la tranche du sol de verre. Et ce croissant s'enroulait autour d'une cavité laissée à priori intentionnellement pour le passage de grosses bulles de verres suspendus au plafond par un système de poulie. Ainsi, on pouvait facilement observer un véritable trafic de ces bulles qui transportaient à leur bord quelques... strip teaseuses. J'ignorais comment s'organisait le réseau de cordes situées dans le plafond, mais il s'orchestrait de telle manière à ce qu'une fois les danseuses embarquées sur leur manège depuis je ne sais quelle passerelle, elles étaient en mesure de déambuler dans la discothèque pour aller animer l'étage du dessous. Bref, des sortes de gros œufs en somme mais loin d'être prévus pour la glisse. La question maintenant de comment se rendre jusqu'aux passerelles de lancement situées au bord du croissant de verre était déjà toute réglée. Alors je me tournais vers la seule valeur qui me paraissait sure dans toute cette cohorte, autrement dit, le tortionnaire de notre sainte star du disco.

''On peut redescendre via ces autres ascenseurs.. de fonction on dirait. '' Énonçais-je en pointant les dits œufs du pouce.

Le reste se déciderait plus tard. On avait le plan dans les grandes lignes et voilà que notre ascenseur émergeait de l'avant dernier étage pour nous offrir la vue de la tranche du seul qui offrait un véritable plafond. Finalement, on fut bien en mesure de constater que les gardes n'attendaient que nous à la sortie de notre transport infernal. Cramponné sur leurs positions, prets à bondir comme des rugbyman sauvages. Une petite cloche toute à fait anodine sonna notre arrivée et le début des festivités... à peine la porte s'ouvrait que nos opposants prirent une impulsion sur leurs courte s pattes pour nous immobiliser. Je réagis promptement et braquais mon bras en direction du premier attaquant qui eut le plaisir de recevoir une bonne gerbe d'acide que je balayais ensuite sur le reste de cette vague d'agression. Leurs visages se disloquèrent en émettant quelques grésillements absolument abominables. La plupart tombèrent à genoux ou se roulaient à terre. Je n'en avais pas non plus touché à l'excès. Mais tout du moins assez pour éveiller la panique chez les témoins et une agitation plus désorganisée chez nos persécuteurs. Je mis le premier pied dehors en marchant sur le dos d'un des gardes puis faisait signe aux autres de faire de même avant de tenter de me frayer un chemin parmi la foule. Deux autres gorilles tentèrent de nous barrer le passage. C'était un bloquos bien épais qu'ils avaient monté et certainement d'autres avaient prévu d'apporter leur blindage aux fondations. Je priais pour que ma manœuvre ait suffisamment fait trembler ces dernières... le temps de nous faufiler jusqu'aux passerelles. Bref, je m'occupais des deux autres gus qui voulurent m'encadrer de leurs grosses paluches. Une gerbe d'acide bien placée dans le abdomen après un freinage in extremis et l'affaire était menée. Je me remis à courir le plus droit possible mais présentement, il était difficile de dire si nous progressions vraiment dans la direction voulue, avec toute cette masse de gens qui ne faisaient que se tortiller d'indignation à notre passage... Je les écartais à grands coups de bras, manquant de brûler quelques épaules au passages. Au moins le message passait dans ces cas là. Quoi qu'il en soit, à la hauteur de mes yeux, il était donc ardu pour moi de vraiment visualiser mon orientation.. mais en alternant course et sauts de cabris pour survoler les têtes et garder en vue notre objectif, je parvins finalement à atteindre la bordure de l'étage. Les agents de sécurité n'étaient pas loin et j'espérais qu'Ed et notre nouvel ami cheminée nous suivaient. Enfin... ça valait mieux pour lui, pour le reste, je n'en avait cure.

Bref. Fort heureusement pour nous, une barrière constituée d'une matière semblable à celle du sol m'arrêta dans ma course... ou plutôt avant que je ne tombe dans le trou laissé par le croissant bien que, sur le moment, je fus prise d'une assez grosse frayeur lorsque je manquais de déraper droit vers le vide. Le rideau que constituait la peuplade de Discoland ne s'ouvrant que lentement, le temps de découvrir sur quoi l'on tombe est parfois trop tard. Mais voilà, je ne fis que percuter cette barrière, ce qui me rassura plus que cela ne me fit de mal, en soit. Je n'eus qu'à jeter un coup d'œil rapide sur le côté pour mieux localiser l'aboutissement de cette course qui ne se trouvait plus très loin. Alors en m'aidant de la barrière pour mieux progresser parmi la masse humaine, j'arrivais finalement à une sorte de système de tourniquets dans lequel s'engageaient les autres danseuses qui nous cédèrent le passage en poussant des cris de harpies... les gorilles débouchaient dans notre zone et je sentis l'adrénaline me faire pousser des ailes. Devant nous s'étendait une passerelle... semblable à une planche de vaisseau pirate. Sauf qu'ici, le grand plongeon constituait notre salut. Bref, une danseuse qui s'apprêtait à monter dans son œuf devant nous s'aperçut être suivie et voulut rebrousser chemin. Or, la largeur de l'allée ne permettant à aucun hurluberlu de faire demi-tour avec les embouteillages qui allaient sans doute suivre nos pas, je poussais la donzelle à l'intérieur sans ménagement.

''On fait plaaaaaaace …!!!!!!'' Lui hurlais-je dans les oreilles avant qu'elle et son string ne s'effondrent dans la cabine de verre que j'investissais à mon tour de ma petite personne.

J'attendis quelques courtes secondes que tout le monde soit rentré puis allais secouer la maitresse des lieux en la prenant par le poignet.

''Maintenant fais nous descendre ou je te jure que je te fais une tête si grosse que ta mère devra te recommencer …!!!'' Vociférais-je dans ses esgourdes, légèrement pressée.

Il m'arrivait rarement d'être prise dans de tels accès de panique, mais là le bordel que nous provoquions dépassait toutes mes espérances. Cela n'avait rien à avoir avec le souk que nous étions capable de foutre d'habitude dans des lieux à ciel ouverts. Ici nous étions comme des pingouins qui tentaient de s'échapper d'une cuvette de toilettes avec un couvercle sur le bec. Enfin... la fille décida à s'activer un poil trop tard. Le mouvement provoqué par ce brusque afflux d'un nombre important de passagers incongrus fit basculer l'œuf en avant et les quelques gardes qui tentèrent de saisir le dernier individu à bord ne firent que donner plus d'élan à notre balancier. Si bien qu'un craquement sourd au dessus de nos têtes me vrilla les oreilles en même temps que mon estomac me criait au vandalisme. J'étais soudainement bien moins sure du temps que nous laisserait cet ascenseur pour programmer notre échappée belle cette fois-ci...
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