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C'est pas de la radio, c'est de la musique

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Nayki Shin
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MessageSujet: C'est pas de la radio, c'est de la musique C'est pas de la radio, c'est de la musique EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 20:20
Ca fait une demi-heure au moins que mes cartes volent, filent, passant d'un main à l'autre pour essayer de tromper l'ennui qui me pèse. J'enchaîne tout types de mélanges, tentant à chaque fois de retrouver une carte du paquet, seulement rien y fait. C'est long, interminablement long. Je me redresse, je suis assis dans un vieux canapé rouge aux coutures dorées, déchiré par endroit et bourré de poussière, qui est à l’effigie du reste de la pièce, vieux et mal-entretenu. On pourrait arracher une partie de la tapisserie que le blanc, parfois apparent, des murs donnerait plus de gaîté à la pièce.
Une femme entre, je ne l'ai vu qu'une fois et il s'agirait d'une intermédiaire, ou plus précisément de l'intermédiaire d'un intermédiaire mais pour les commodités de l'écriture on se contentera du premier qualificatif. Elle porte un masque vénitien charmant or et rouge s'arrêtant à mi-visage. Sa robe semble également d'époque, séparée en deux partie : Or sur le devant, rouge sur le reste de la robe, en accord avec le masque... Et le canapé. Elle tient dans sa main un petit boîtier, plat et carré qui semble être le centre de toutes ses attentions vu comment elle le serre, le surveille et le fait passer nerveusement d'une main à l'autre. Pourtant sa voix est emplie d'une assurance qui forcerait même l'attention du Joker :
« Bienvenido, désolé de vous avoir fait attendre, par mesures de commodité je me devais de vérifier que vous étiez venu... Seul (Elle est venue la nuit même me dire que quelqu'un voulait me parler au sujet d'une affaire un peu spéciale, n'ayant absolument rien à faire je n'ai effectivement pas refusé et l'ai suivie sans sourciller, je ne vois pas bien qui j'aurai pu contacter entre temps). Mon employeur aurait un travail à vous proposer et...
- A-t-il un nom cet employeur ou devrais-je me contenter de celui-ci ?
- Il tient à rester un tant soit peu discret, au moins le temps que vous réussissiez. C'est pourquoi il a fait appel à moi.
- Et pour vous il en va de même ? Ne pas connaître le nom d'une aussi belle demoiselle me chagrinerait.
- Je préfère le garder pour moi, mais dans d'autre circonstances peut-être pourront nous... discuter plus calmement (Elle se penche vers moi, posant une main sur l'accoudoir du canapé avant de se redresser brusquement en me tournant le dos). Néanmoins nous ne sommes pas là pour cela, j'ai ici la toute dernière production musicale de mon employeur (elle me montre du doigt le CD qu'elle a fait tomber juste à côté de moi, tandis que mes yeux étaient concentrés sur le bas de sa gorge) qu'il aimerait faire découvrir à tout Hartekville, la ville voisine.
- Pourquoi ne le passe-t-il pas à la radio comme tout le monde ? Si le son est bon alors ca va faire le tour de Dreamland, tout le monde l'entendra en boucle au point d'en avoir marre, de l'avoir en tête tout le temps et lui sera heureux les 15 minutes précédent sa disparition du top.
- Mon employeur désire le faire découvrir A HARTEKVILLE, il se moque des autres royaumes. D'ici nous avons, selon ses mots, droit à d’infâmes relents de la musique qu'ils y passent... C'est insupportable pour un compositeur qui ne peut effectuer son travail en paix. Votre travail sera tout simplement de changer la musique qu'ils y passent (La façon dont elle insiste sur le « tout simplement » est assez peu encourageante...). N'essayez pas d'écouter la musique que vous transportez, elle est programmée pour être diffusée uniquement dans les hauts-parleurs de Hartekville. Toute tentative extérieure réduira le CD en poussière. »

Une minute plus tard je suis à nouveau dans la rue, avec en main un dossier sur la ville et un CD ne comportant aucune indication quelconque sur l'auteur de la musique ou le titre de la musique. Bon, normalement ca ne devrait pas être trop difficile, je vais là-bas, je trouve l'endroit où l'on passe les musiques, je m'y engouffre discrètement, passe ma musique et repars aussi vite. Rien de bien effrayant en perspective... Ok soyons d'avantage réaliste c'est très bien de se faire de fausses illusions mais Dreamland ne m'a jamais déçu, cette nuit sera comme toutes les autres, terriblement compliquée, de plus j'ai le pré-sentiment que les choses ne sont pas aussi simples que le décrivait la demoiselle. Peut-être les documents qu'elle m'a fourni à l'instant où nous nous séparions me permettront de me faire un avis plus précis sur le type de travail que je vais devoir effectuer.

En tout cas, pas question de s'y ruer de suite, j'ai bien l'intention de me poser quelque part pour éplucher tout ce fatras d'informations. Déambulant en ville, je jette un coup d’œil à mes vêtements, une veste noire, simple et assez courte, s'arrêtant à ras au bas de la taille, faite en cuir, en dessous une chemise simple, rouge. En fait je suis entièrement habillé de noir mis à part la chemise. Traversant des rues désertes où les rares personnes que je croise portent systématiquement des casques ou des écouteurs, je finis par trouver un petit café sympa et choisis de m'installer en terrasse. J'ouvre le dossier et feuillette rapidement à la recherche d'informations utile, la ville est séparée en deux parties, le centre nerveux et auditif, constitué des maisons des grosses personnalités de la ville ainsi que d'une énorme enceinte débitant bien trop de décibels. Seulement il n'y a aucune information sur où l'on pourrait changer la musique... Une première information à dénicher seul. Le reste de la ville est uniquement construit pour et par les travailleurs esclaves qui y bossent. Énorme mine d'EV, la ville exploite tous les déchets instables des prisons alentours et les y fait travailler au son du métal jusqu'à ce que la mort ou la folie prenne le dessus.

Le patron du café s'approche de moi, ses yeux sont cernés et il a l'air terriblement exténué. Il hoche la tête, indiquant qu'il attend ma commande.
« Un café, serré. »

Il reste de marbre, semblant toujours attendre comme si je n'avais rien dit. Patiemment, je répète, légèrement plus fort cette fois. Toujours rien, bien qu'il semble remarquer lui aussi que quelque chose ne colle pas. De la main je montre mon oreille et répète une dernière fois. Il réagit enfin et approche sa main de son oreille, en retire une boule quies, puis une autre, avant de passer à la seconde oreille.
« - Désolé, d'hab' les clients commandent en utilisant les mains. J'ai pas eu l'bon réflèxe. Vous désirez ?
- Il n'y a pas de soucis, un café, serré.
- Je vous apporte ça d'suite. »

Il repart à l'intérieur tandis que je continue d'éplucher le document. La population de Hartekville est constituée aux trois quarts de prisonniers et le reste semble être des figures politiques, des invités et des employés ayant pour tâche de maintenir un semblant d'ordre au cœur de la ville. La formation pour devenir garde est extrêmement compliquée et nécessite une connaissance musicale ainsi qu'une condition physique particulièrement développée.
Le patron revient, tenant à la main ma commande. A l'instant où il la dépose sur la table, un son sourd et complètement saturé se fait entendre, nous faisant sursauter le patron et moi. Le café se renverse et j'ai tout juste le temps d'enlever le CD avant qu'il ne soit aspergé de café. Le patron pousse un cri de colère et frappe la table du poing en hurlant :
«  Encore ! Ils nous bassinent tout le temps avec cette foutue musique, nous n'avons droit qu'à trois heures de répit par jour ! Je n'en peux plus, plus du tout, je vais finir par péter un câble. Je crois... Que je ne suis pas fait pour un métier comme ca... »

Terminant sa phrase, il tire une chaise et s'écroule sur la table, tête entre les bras, son corps est secoué de gros sanglots à peine audibles avec la musique qui se fait entendre. Je ne connais pas le nom de la musique mais comme l'indiquait le dossier c'est indéniablement du métal. D'ailleurs, l'ensemble de feuilles est entièrement recouvert de café, totalement illisible... Je n'ai désormais plus accès à aucune info, rien ne sert de rester dans le coin, le vieux commence à me taper sur le système avec ses pleurs. Je pose une main sur la table et me redresse, laissant le barman se noyer dans un mélange de larmes et de café. Logiquement si tout se passe bien je devrai alléger un peu ses malheurs... Jusqu'à ce qu'il en est marre de la musique sur le CD que je possède.
La prochaine étape consiste désormais à trouver un moyen de locomotion jusqu'à cette fameuse ville, au moins trouver l'endroit ne sera pas dur, à l'instar du petit poucet et de ses cailloux il me suffit de me rapprocher du son. Le problème c'est qu'il y a autant de piétons que de véhicules, c'est à dire presque aucun. Ce qui est tout à fait compréhensible, cela pourrait faire de la concurrence au raffut de Hartekville... J'attends quelques minutes, guettant un véhicule mais rien ne vient. Je pose ma main sur l'épaule du barman toujours occupé à vider ses glandes lacrymales :
«  Vous auriez pas une voiture ? »

Il tourne la tête, ses yeux vitreux sont noyés par les larmes, je décide quand même de tenter ma chance avec des mots qui pourraient le faire réagir :
« Un camion, un tracteur, une fusée, une batmobile, une moto, un skate, un vélo, une paire de roller, un... Tricycle ? »


Malgré mes appels il demeure de marbre et dégage ma main d'un coup d'épaule avant de retourner à ses occupations, s'enfouissant encore une fois au creux de ses bras. Rien à en tirer. Je glisse le CD dans la poche intérieure de ma veste et prend la route vers le paradis du métal. Très vite j'arrive à la sortie de la ville et pousse un soupir face aux trop nombreux kilomètres qui me séparent de la ville, le paysage est désespérant, il n'y à là qu'une immense route, plate, droite, sans aucune végétation sur les côtés, rien que de l'herbe à perte de vue, petit détail, l'herbe semble penchée, comme si les vagues de son provenant de la ville voisine les avaient pliées. Préférant me mettre à l'aise j'enlève ma veste, la roule en boule et commence à courir, tendant la main lorsqu'un véhicule arrive, pouce tendu en direction de l'enceinte grillagée au loin. Deux voitures passent à coté de moi sans même ralentir. En quelques minutes un soleil de plomb commence à taper, je ne trouve pas mieux pour lutter contre ma situation que de pester et à chaque pas effectuer je tente de trouver une injure par ordre alphabétique. Ce qui me permet également de donner aux deux voitures les pseudonymes ''Berlingot décérébré'' et ''Enflure sortie du trou du cul d'un hippopotame Nord-coréen''.

Au bout de quarante-cinq minutes de course, je commence à me sentir aussi désespéré qu'un concurrent de pékin express qui vient juste d'être déposé quand soudain le miracle se produit. Un camion arrive sur la route. Il roule assez lentement, peut être sera-t-il plus enclin que les autres à s'arrêter. Je tends le pouce une troisième fois tout en sortant un trèfle de mon paquet. Le conducteur me fixe droit dans les yeux et malgré mon grand sourire il semble bien décidé à ne pas s'arrêter. Sentant le coup venir je me rapproche du bord de la route et lance ma carte juste avant qu'il ne me dépasse. Celle-ci se fixe sans mal sur le toit de l'engin. Sans attendre je tends le fil qui me relie à la carte en me jetant contre les parois du camion tel batman lançant l'un de ses batarangs pour monter sur le train du joker. Seulement le choc est assez peu agréable et ce qu'on ne montre pas sur les écrans c'est que l'on se retrouve à ras du sol qui, même à faible vitesse, semble défiler bien trop vite, et que pour monter il faut lutter contre le vent, à la seule force des bras et sans aucune prise. Je parviens néanmoins à grimper et me pose tranquillement au sommet de l'engin tandis que les minutes et les kilomètres défilent.
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