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Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah]

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MessageSujet: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyVen 20 Mai 2011 - 15:29
La France avait réussi à imposer un thème à chaque jour de l'année. En moyenne. La journée des Femmes, des Enfants, des Papis, de l'Esclavage, de l'Automobile, etc. D'autres sont nettement moins connues, et je ne vais pas m'amuser à les citer. Mais je peux juste ajouter la chose suivante : certains thèmes totalement inintéressants réussissent à fournir une excuse à certains forains pour installer leurs attractions, et ainsi attirer une clientèle dévouée, dont une majorité se trouvaient être des lycées qui portaient la même coupe de cheveux et les mêmes paires de lunettes. Prendre une photo en pleine fête foraine et examiner le cliché vous dégoûtaient du conformisme. Les fêtes foraines ne m'amusaient plus comment avant. D'abord, parce que mon estomac s'était fragilisé pour une obscure raison. Les attractions que je supportais avec rire il y avait deux ans se transformaient en cauchemar qui me donnait le teint nauséeux. D'autre part, j'étais frappé d'une horrible malédiction récente : chaque fête foraine à laquelle on m'invitait se déroulait sous une tempête climatique digne de leurs homologues tropicales. J'avais l'impression que Dieu avait décidé lui-même de ne me faire participer à aucune attraction pour me laisser pourrir dans ma chambre. Je l'en remerciais un peu quand même. Mes économies allaient pouvoir survivre plus facilement grâce à ces divines interventions.

Dans le contexte habituel, nous avions le droit à une fête du Muguet quelconque, où je ne savais plus. Et il pleuvait des cordes, si bien qu'en jetant un regard biaisé vers ma fenêtre, je ne voyais pas à plus de trois mètres. Le fracas de la pluie m'empêchait de me concentrer sur un article, justement destiné à la fête foraine qui se déroulait tant bien que mal dehors. Mon boss m'avait impérativement demandé une interview. Interview qui attendrait le lendemain, en espérant que les nuages soient plus cléments. Il m'avait suffi de réunir quelques infos générales au début de la fête, pour pouvoir les accoucher sur Word maintenant. Dès que j'installai le point final, je partis à la recherche de fautes d'orthographe qui se seraient honteusement dissimulées dans le texte. Il y avait toujours un correcteur final avant la parution du journal, mais rendre une copie impeccable était indispensable. Dans le cruel monde des pigistes, il fallait soigner chaque détail. Et toujours se conformer à la vision du rédacteur en chef en premier lieu, puis à celle du journal en second. Je rabattis le clapet de mon ordinateur portable, et me tournai vers mon studio, caricature d'appartement où résidait un étudiant : un concentré d'affaires qui tentaient de tenir entre quatre petits murs, et qui débordaient de leur logement respectif. Heureusement que je vivais seul là-dedans. Sans compter mon chat orangé, qui débordait de câlin quand s'approchait de l'heure de la gamelle remplie. C'était fou les miracles de l'horloge interne. Chez certains individus, elle leur permettait de se réveiller à la même heure chaque matin, avec une marge d'erreur d'environ cinq minutes. Pour certains animaux, elle leur permettait de se souvenir des heures où il fallait les nourrir, sinon quoi ils se donneraient le droit d'assommer leur maître sous leur miaulement intempestif. Mon chat était de ceux qui me miaulaient pour me prévenir qu'il allait miauler, et s'y prenaient toujours une demi-heure à l'avance pour être sûrs que je n'oublierais pas. Les chats étaient les seuls animaux assez stupides pour penser qu'on l'était plus qu'eux.

Tandis que je lui servis son repas, et que je préparais le mien, la pluie n'en démordait pas. Elle me prévenait d'avance qu'elle ne s'arrêterait pas demain et qu'elle était prête à me tremper jusqu'aux os malgré mon imperméable, et ruinerait mon calepin si je faisais l'erreur de le glisser hors de mon parapluie. Le printemps était une saison charmante où les fleurs et les bourgeons se donnaient en spectacle, mais il avait l'inconvénient de présenter les coulisses aux spectateurs. Résultat : pluie sur pluie. Le syndrome qui frappait les fêtes foraines n'arrangeait rien. Je glissai sous mes couettes, examinant le ciel orageux de Montpellier avec un trop mince espoir. La pluie me servit de berceuse. J'eus moins de mal à m'endormir cette nuit-là. La température anormalement élevée avait cédé face aux nuages. Mes paupières se baissèrent dans la lente litanie des ronronnements de mon chat et du fracas de la vitre. Je m'occuperai de l'article sur cette foutue fête demain. Une interview de forain, une autre d'un client âgé, puis une dernière d'un lycéen stupide. Ça irait pour compléter ma base de données. Fête foraine sous la pluie, évidemment. Je le rajouterai dans mon article, comme une ultime accusation. Mon esprit s'évada hors de mon corps, désireux d'échapper à une réalité pluvieuse.

La règle des trois E me donnait à peu près ceci :
Endroit : J'avais oublié à quel point le sens de l'humour de Dreamland était réputé. Je me retrouvais directement dans un énorme parc d'attractions, où tous les clichés seraient certainement présent. Le labyrinthe de glaces, les grands huit, les cirques et leur chapiteau. Plus les individus qui présentaient une anomalie physique (je ne comptais que ceux qui possédaient une forme à peu près humanoïde). Il suffisait de lever les yeux au ciel pour se rendre compte des possibilités infinies que pouvaient avoir les attractions dans un monde où les règles naturelles se faisaient régulièrement balayer. Les rails des grands huit parvenait à des courbes impossibles qui pourrait rendre malade une cafetière, et soulever un frémissement à un expert-comptable. De nombreux stands proposant un large panel d'aliments huaient la foule, invitant à des dégustations gratuites.
Égos : Beaucoup de monde allait et venait dans une danse anarchique, dans laquelle il me semblait être au milieu, immobile. Je voyais majoritairement des enfants, surveillés par un adulte. Je constatais qu'il y avait pas mal de Rêveurs dans les environs (tiens... des lycéens à la coupe au bol, la frange sur le côté et les grosses lunettes rondes à deux petites branches. Si j'avais envie de me défouler sur quelque chose, je n'irais pas chercher bien loin). Toutes les attractions disposaient d'un quota minimum de taille (hauteur et largeur) ainsi que de poids. Certains fils de fer se voyaient l'entrée refuser, laissant passer des hippopotames à débardeur blanc crasseux. Monde de tarés. Tout le monde était à peu près heureux, et chacun distribuait le bonheur à son voisin par un grand sourire ou des jappements de joie. Je ne me sentais pas du tout concerné par l'ambiance festive commune.
Effets : Puisque Dreamland avait eu la bonne idée d'interdire l'entrée des nuages dans le Royaume, et que le soleil tapait fort (assez pour ne pas frissonner, pas trop pour ne pas se brûler les doigts en touchant une barre de métal de sécurité), j'étais habillé léger. De superbes tongs protégeaient ma plante des pieds des déchets éventuels que des gamins auraient laissé derrière eux ; un pantalon en toile noir qui me couvrait sans chauffer ; une chemise noire subtilement ouverte des deux boutons du haut et de deux du bas, m'amenant à penser que Dreamland devait aussi bien connaître la mode actuelle qu'un septuagénaire dans sa maison de retraite. Heureusement, le tout était rattrapé par mon panneau de signalisation (représentant cette nuit-ci une obligation pour les enfants d'être accompagnés), ainsi que mes lunettes de soleil, aux branches noires et aux montures fines. Histoire de transgresser avec la coutume étrange des verres teintés qui bouffaient tout le visage.

Ne me sentant pas à ma place en plein centre d'un boulevard qui annonçait les différentes directions vers les attractions les plus célèbres, je recherchais tranquillement un endroit où me poser. Il n'y avait aucun Private Jokes, aucun Voyageur que je ne connaissais avec qui on aurait pu discuter de tous ces gens qui hurlaient d'impatience de monter dans un train qui allait leur faire cracher vos tripes. Je n'avais rien contre les fêtes foraines, surtout dans Dreamland où je pouvais encaisser n'importe quelle attraction. Mes les Rêveurs devraient être tenus en laisse pour éviter de dépasser le seuil de décibels dangereux pour le tympan humain. Aucune retenue ces imbéciles. Je fus très heureux de trouver un stand qui vendait des cocktails. Sans plus réfléchir que ça, je m'assieds sur un haut tabouret et commandai un cocktail. Un Silver Bullet, si possible. Ils avaient pas. Je demandais poliment la carte, histoire de pouvoir faire le point sur les spécialités Dreamlandiennes. Je jetai mon dévolu sur un « Grand Huit coupé avec des autos tamponneuses ». Il n'y avait pas la composition de la recette, mais je n'avais pas envie de m'empoisonner avec un « Tonnerre de Zeus ». Le temps qu'il me prépara la commande, je fis un demi-tour sur le tabouret pour apercevoir Circus Attractions. Sympa ce stand ouvert. Il y avait juste un paravent pour protéger les clients du soleil, et quelques chaises et tables pour accueillir un éventuel trop-plein de consommateurs. Et il suffisait de jeter un œil par-dessus son épaule pour apercevoir une bonne partie du Royaume. Un type déguisé en Mickey prit un tabouret à-côté de moi, et me fit d'une voix aiguë et insupportable :


" Ahah ! Salut l'ami !
_ Salut Mickey...
_ Un autographe ? Une photo ?
_ Si tu fournis le stylo, je veux bien te signer mon nom sur ta main.
_ Ahah ! Très drôle, l'ami.
_ Pas trop chiant de porter un costume totalement ridicule à longueur de temps ?
_ Un Grand Huit ! Pour qui le Grand Huit ?
" fit une troisième voix, celle du barman incapable de reconnaître un de ses deux clients du moment.
"_ Par ici. Merci. "


Comme pour me répondre, le gars déguisé enleva son masque. Je pus voir la tête de Mickey dépassée d'une combinaison trois fois trop grande. Un autre déguisement qui remportait la palme de l'inutilité. Mickey déguisé en Mickey me répondit finalement que les jours de soleil, c'était dur à porter effectivement. Essayant de noyer mes soucis dans le coktail, je pus constater que le goût n'était pas si dégueulasse que ce que j'aurais pu m'y attendre. Juste un peu étrange... juste un peu différent... Si en fait, c'était dégueulasse. Heureusement, le liquide corrosif décapait tellement le palais que ma langue ne sentit plus le goût infernal qui me coulait dans la gorge après trois secondes. Le Mickey me demanda si j'avais des joints, mais je lui répondis que non. Je retournais à mon verre d'alcool en espérant qu'un truc amusant n'arrive. Genre, qu'un grand huit rempli de lycéens stupides s'effondre sur un groupe de lycéens stupides. Ça serait fantastique. Un rêve qui se réalisait.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyDim 22 Mai 2011 - 19:34
Un éclatant soleil était au rendez-vous ce jour là. Sarrah avait passé la journée à arpenter les rues pavées de briques roses du centre de Toulouse, surpeuplées par le temps magnifique, prenant et un bain de soleil et un bain de foule. L’astre lui manquait cruellement en France. Pas qu’il ne soit jamais présent dans sa nouvelle ville, mais l’irritante et pourtant agréable sensation de morsure sur la peau qu’il causait à Rabat avait disparu. Elle dû cependant couper court à son bonheur et rentrer après quelques heures à errer dans les venelles encombrées d’étudiants comme elle. Elle retrouvait là quelques repères égarés à la frontière française. Le nombre de vieillards la surprenait toujours, bien qu’elle soit parfaitement au courant de ce fait. Le tant espéré soleil disparaissait à vue d’œil. Si le printemps amenait chaleur et végétation, l’hiver lui reprenait toujours jalousement l’astre de lumière. La jeune femme devait rentrer avant de se faire dévorer par l’obscurité.

Emmitouflée sous sa couette, à l’abri du monstre nommé nuit, Sarrah ressassait les souvenirs. Dans la journée, elle avait croisé sur son chemin une fête foraine. Le monde s’arrêtait de tourner dans ces endroits. Le goût aigre-doux de déjà vu et celui sucré du renouveau se mélangeaient agréablement en elle. Elle en avait visité quelques unes en Allemagne, avec sa mère. Froides et humides, elles étaient totalement différentes de celles où l’emmenait son père, au Maroc. Les foires françaises mélangeait étrangement les deux. Chaleureuses et pourtant tendant le dos à l’humidité, aux odeurs de goudron rehaussées du parfum entêtant de nourriture, où l’on pouvait néanmoins humer le subtil effluve de la terre.

Lentement Sarrah basculait du monde de souvenirs qu’elle se créait à celui fantasmagorique qu’elle apprenait à connaître. Dreamland.

Elle ne savait jamais exactement quand elle prenait conscience de son arrivée. Parfois cela se faisait tranquillement, comme au sortir d’un doux rêve de la réalité. D’autres fois, le réveil était brutal. Cette journée dreamlandienne fut pour la jeune femme une continuité de son rêve terrestre. Bain de foule et de soleil, au milieu d’une fête foraine.

Elle regrettait une nouvelle fois l’absence de l’écrasante chaleur à laquelle elle s’était accoutumée quand un garçon l’attrapa par la main, et la tira vers un manège, s’exclamant :

« Vient ! Vite, vite ! Celui-là est gratuit ! »

Relevant la tête tout en courant pour suivre l’enfant, elle admira la gigantesque grande roue devant elle. Atteignant des proportions hallucinantes, sa spécificité semblait être de ne comporter que des cabines en forme d’œuf pour le moins étroites, rêves des amoureux transis. Se laissant guider par l’enfant, ils arrivèrent à l’entrée d’une des nacelles, de couleur orange. Un pélican rose leur ouvrit la porte ovale, et leur souhaita un bon voyage. Constatant qu’un seul siège permettait de vraiment admirer la vue, Sarrah s’y assis et souleva l’enfant pour l’installer sur ses genoux. Le manège redémarra, la nacelle gagnait en hauteur. Sous les yeux éblouis des occupants de l’œuf s’étendait Circus Attraction, gigantesque parc de Dreamland. Les manèges dévoilaient enfin leurs improbables et mystérieux tracés, et plus la cabine gagnait en altitude, plus les bruits s’atténuaient. Dans leur cocon, la jeune femme et le garçon purent contempler le ciel et les nuages.

« Dit, pourquoi tu portes une cape ? »

L’enfant venait de rompre le silence presque religieux de la cabine. Il avait attrapé un pan de la cape en lin teinté de bleu, et s’était retourné autant que possible pour ne pas quitter les genoux de Sarrah. Il la fixait droit dans les yeux, sa moue déterminée causant un petit froncement de sourcils et pinçant ses lèvres. D’un geste affectueux, la jeune femme passa un doigt sur les sourcils de l’enfant, chassant le plissement. Puis soudainement, un grand sourire casanier s’afficha sur ses lèvres peintes du même bleu que sa cape alors qu’elle se mettait chatouiller le garçon en rugissant :

« C’est pour mieux te manger, mon enfant ! »

L’ambiance fut au rire pendant toute la descente de l’œuf-cabine vers le sol. Les deux compères en sortirent le sourire aux lèvres, et s’élancèrent tout de suite vers une autre attraction. Ils recommencèrent ce manège quelques fois, jusqu’à ce que le petit s’évapore brusquement dans les bras de Sarrah. Ses bras se refermèrent sur du vide, causant son incrédulité. Il ne pouvait pas avoir disparu ainsi, non ? Si ? Il est vrai qu’elle vivait une journée de rêve, comme elle avait prit l’habitude de les nommer. Les gens disparaissaient parfois sans raison. Souvent même. Tout de même inquiète, elle repéra le premier stand à côté d’elle.

Il s’agissait d’un petit café, apparemment assez tranquille. Une mascotte de Mickey sirotait un cocktail. Peut-être le garçon avait-il voulu voir la souris géante ? Pour lever le doute, Sarrah passa la barrière. Elle dépassa le comptoir sans s’arrêter, mais une main s’agrippa à sa cape et la retint. Se retournant vivement pour voir qui l’empêchait de rejoindre Mickey, elle pu voir un molosse à l’air pour le moins inquiétant. Sans un mot, il pointa une pancarte.

Interdiction de porter un par-dessus.


S’excusant sans pour autant s’étonner de l’incongruité du panneau, la jeune femme retira sa cape, dévoilant intégralement sa tenue. Un sarouel sombre couvrait ses jambes jusqu’aux hanches, tandis qu’un élégant débardeur constituait la seule pièce de tissus sur son torse. Une tenue aux consonances orientales, répondant à sa mélancolie de Rabat. Elle ne pu faire un pas dans la direction de la mascotte qu’elle fut à nouveau retenue. Le molosse pointa une autre pancarte.
Consommation obligatoire.


Soupirant, Sarrah demanda à la créature s’occupant du bar ce qu’ils servaient. Elle lui répondit dans un sourire commercial :

« Je peux vous conseillez notre fabuleux Thé au mentos. Frissons garantis !
- Donnez m’en une tasse alors, s’il vous plait.
- Installez-vous et il est à vous ! » indiqua la créature, désignant la terrasse du doigt.

La Voyageuse ne se fit pas prier, et se dirigea enfin vers le Mickey. S’asseyant à ses côtés, elle l’aborda directement :

« Vous n’auriez pas vu un petit garçon, huit ans environ. Il a les cheveux bruns…
- J’en ai trop vu. Je suis en pose. Adressez-vous à mon collègue, la coupa-t-il sèchement.
- Mais…
- Pas de mais. Allez voir mon collègue. »

Après ces mots, la mascotte ne répondit plus aux injonctions de Sarrah. Son thé au mentos en main, elle le bu d’une traite et partit à la recherche de l’autre Mickey. Heureusement pour elle, la deuxième mascotte était quelques rues plus loin, selon les rêveurs. Leurs informations n’étant que peu précises, la jeune femme eut tout de même du mal à le retrouver. Enfin, elle le repéra assis à un stand de cocktail, en compagnie d’un homme blond. La cape à la main, elle s’arrêta en face d’eux, et posa à nouveau sa question :

« Vous n’auriez pas vu un enfant de huit ans environ ? Plutôt petit pour son âge, les cheveux bruns. »
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyDim 22 Mai 2011 - 20:51
Tandis que j'essayais de boire régulièrement mon verre pour éviter que ma langue ne se réveilla sous le liquide frais au goût néfaste, je tentais de converser avec Mickey déguisé en Mickey (c'était en gros, un Mickey au carré). J'appris ainsi qu'il travaillait toute la journée (vu que les nuits différaient selon les fuseaux horaires), qu'il n'avait pas besoin de dormir. Cependant, il avait le droit à une pause de une heure toutes les trente heures. Pas de quoi être réjouissant, quand on savait que les heures sur Dreamland étaient aussi variables qu'un bout de chewing-gum. Au moins, il avait le droit à des repas et boissons gratuites. Dire que je pensais que travailler partiellement pour un journal était une torture aussi psychologique que physique... Et vu que j'avais l'air sympa, il s'occupa de payer ma boisson. Je le remerciai d'un geste de main, ravi de ne pas avoir à payer mon propre poison. Cette mixture verdâtre avait au moins un mérite : refroidir mon corps sous les assauts répétés des rayons de soleil. Je sentais comme un vent frais dans ma bouche. Je faisais tout pour éviter de faire le lien avec la fraîcheur qu'on pourrait attendre d'un grand-huit si on daignait hurler pour faire pénétrer le vent dans sa mâchoire. L'alcool qu'on avait insufflé dans le cocktail tentait désespérément de me monter à la tête, mais j'étais trop mauvais bougre pour le laisser passer. J'avais l'impression que se réveiller avec la gueule de bois après consommation abusive de cette boisson pourrait être fort intéressant. Malheureusement, je souffrais du même problème qu'il y avait dix minutes : un manque d'activité certain. Dans le Monde Réel, j'acceptais avec joie de passer ma journée dans les bars, car je savais qu'il n'y avait pas d'autre alternative dans un monde où la magie avait été remplacé par les cours boursiers. Mais sur Dreamland, où les possibilités de s'amuser étaient infinies, garder son cul sur une chaise était un acte infâme. Bon dieu, il y avait certainement un truc à faire... Surgit alors une jeune femme derrière nous, nous demandant si on avait vu un petit garçon aux cheveux bruns se baladant dans les horizons. Je laissais faire le spécialiste, tandis que j'observais en douce la nouvelle venue. Très belle fille, du genre qui faisait se retourner les regard des mecs pendant une seconde entière sur elle, avant de rechercher une autre beauté. Peau hâlée, vêtements provocants, cape sur l'épaule. Je bus une autre gorgée en plissant les yeux. La fille semblait avoir l'esprit trop ancré dans son environnement pour pouvoir être une Rêveuse. De plus, je ne distinguais pas d'oreilles pointues. En tout et pour tout, c'était une Voyageuse. Je constatai que Mickey se grattait l'oreille, cherchant une réponse adéquatement satisfaisante à servir :

« Et bien, euh... je suppose qu'il ne doit pas être loin. Malheureusement, la description n'est pas très exhaustive. » Mouais, pas terrible. Mais je le comprenais aisément. Soucieux d'aider le pauvre bonhomme, je repris :
« Oui, je suis d'accord avec lui. Il suffit d'aller sur un boulevard quelconque, de plonger son bras, et n'importe qui peut pêcher un petit gamin avec les cheveux bruns. »

Une manière pas très subtile de faire signifier qu'on ne pouvait rien pour elle, surtout si les informations manquaient. Une pensée me traversa alors l'esprit. Dreamland me proposait enfin quelque chose à me mettre sous la dent. En tout cas, autre chose qu'une boisson dégueulasse. Je n'avais rien à faire de toutes façons, et aucun avenir ne m'attendrait cette nuit-là si je restais dans un stand ouvert avec un verre à la main. Avec un peu de chance (avec un peu de ma malchance légendaire surtout), la petite mission tranquille de retrouver un petit bonhomme allait se transformer en chassé-croisé mortel, un huit-clos agaçant de mystère, ou encore un combat épique contre un monstre dont le régime alimentaire serait composé de Voyageurs quelconques (ou encore, de petits gamins de moins de huit ans avec les cheveux bruns). En gros, on pouvait me considérer comme un élément handicapant. Bah, il ne pourrait rien se passer si je partais à la recherche d'un petit qui venait de fuguer. Je terminai mes dernières gorgées, posai le verre sur la table avant de descendre de mon tabouret. Je repris mon panneau de signalisation que j'avais laissé contre le café, et dit :

« Allez, je vais t'aider. Je n'ai rien à faire de toutes façons. »

Quand je sortis du paravent, quand je pus enfin embrasser le Royaume du regard en observant un nombre incalculable de bambins gesticulant, je me dis que la tâche n'allait pas être aussi simple que de fouiller dans un petit bac-à-sable. Ça serait plutôt une plage entière, je dirais. Et si j'étais défaitiste, je continuerais en citant une côte entière. Quitte à m'ennuyer, autant le faire avec une Voyageuse qui avait certainement plus de trucs à dire qu'une Créature des Rêves dont la seule vie consistait à prendre des photos avec des gamins, et à suer sous un déguisement. Je caressai mon bouc naissant en tentant de concevoir ce qui pourrait se passer pour un plan d'attaque. Une stratégie pour retrouver un pauvre gamin dans une mare de gamins. Bon, première chose évidente à faire, demander plus d'informations à la personne concernée. Je me retournai vers elle pour lui dire gentiment :

« Alors ! Il me faudrait son nom. Avec son nom, suffira de crier à un interphone quelconque pour le récupérer. Sinon, je voudrais savoir... comment tu l'as perdu ? Il s'est enfui ? Quand et où, surtout. On pourrait organiser une battue selon ces infos... Ah oui, une description plus fournie du garçon serait le bienvenue aussi. »

C'était le maximum que je pouvais demander. Et hop, une affaire qui allait se dérouler sur des roulettes, les roulettes sur de la semoule. On avancerait lentement, mais retrouver un môme Monsieur Tout le Monde dans une foule de mômes Monsieur Tout le Monde, il n'y avait pas de gageure de réussite. En tout cas, ça allait me dépayser un petit peu. Me calmer, j'espérais. Ça me changera des éventuels champs de bataille. Mener des enquêtes, ce n'était jamais très intéressant. Avancer à tâtons dans de mauvaises directions, très peu pour moi. J'avais un peu la même mentalité que les Américains au niveau du sport. Si ces derniers n'aimaient pas le football classique, c'était tout simplement parce que les scores avaient du mal à décoller, et resteraient bas de toutes façons. On était loin du football américain (premier sport là-bas) où l'on pouvait gagner des points de plusieurs manières, ou encore du baseball (second sport national). Les enquêtes, avec leurs résultats qui venaient au compte-goutte, n'étaient pas ma tasse de thé. Mais il fallait se satisfaire de ce qu'on avait. Et j'y arrivais. J'étais passé de pantouflard au type qui faisait une chose utile. Ça jouait sur le moral, de se répéter ça. J'invitais la Voyageuse à prendre la marche vers la destination de son choix. C'était à elle de tout m'indiquer, et de me mener là où elle le voulait. Peut-être qu'elle connaissait les habitudes du garçon, et qu'elle pourrait s'en servir pour nous diriger vers un endroit où il serait susceptible d'y être. Parce que spéculer en restant immobile, ce n'était pas la meilleure méthode pour retrouver quelqu'un.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptySam 28 Mai 2011 - 16:59
La mascotte ne fut pas la seule à réagir à la question de Sarrah. Un autre client, assis juste à côté de la souris géante, faisait mine de ne pas s’intéresser à elle, pourtant, la jeune femme ne savait pourquoi, elle avait conscience de son regard alors même que les yeux de l’inconnu se trouvaient voilés d’une paire de lunettes teintées. Pour une raison inconnue, peu de choses pouvaient lui être dissimulées dans le monde des rêves. Cela la changeait radicalement des œillères qu’elle s’apposait inconsciemment dans la vie réelle. Mickey se gratta le menton, et lui répondit de sa voix de crécelle, hésitante :

« Et bien, euh... je suppose qu'il ne doit pas être loin. Malheureusement, la description n'est pas très exhaustive.
- Oui, je suis d'accord avec lui. Il suffit d'aller sur un boulevard quelconque, de plonger son bras, et n'importe qui peut pêcher un petit gamin avec les cheveux bruns. »

L’homme qui feignait de l’ignorer venait de se retourner. Cheveux clairs – Sarrah ne savait jamais si elle devait qualifier une telle couleur de blond ou de châtain clair, l’un des inconvénients d’être allemande tout en ayant grandit au Maroc –, avec son pantalon en toile et ses tongs, il était apparemment de ceux arrivés dans cet endroit pour se détendre. Sa remarque était pourtant pertinente. Comme quoi les neurones n’avaient pas suivit la décision du maître, c'est-à-dire prendre le chemin des vacances. La jeune femme se remémora les instants passés avec l’enfant. Elle n’arrivait plus à le visualiser. Il faut dire que prêter attention à son environnement n’avait jamais été son point fort. Pendant ce temps, l’inconnu termina son étrange cocktail dans une grimace, et se leva. Il dépassait Sarrah d’une bonne tête. Tout en saisissant un étrange panneau, il déclara qu’il allait l’aider.

Sans l’attendre, il sortit dans le boulevard séparant les attractions. Mickey encouragea avec beaucoup d’enthousiasme la Voyageuse à suivre l’homme. Mais avant qu’elle ne passe le paravent, il réclama un câlin, qu’elle lui rendit avec joie. La souris était après tout un de ses personnages favoris. L’embrassade terminée, Sarrah eut tôt fait de rejoindre l’inconnu. Ce dernier scrutait la rue. Il semblait… désespéré à la vue de la foule. Peut-être avait-il pensé trouver l’enfant du premier coup d’œil ? Il se tourna vers la jeune femme, et commença à débiter un nombre assez impressionnant de questions. Le moins que pouvait dire Sarrah était que cet homme semblait pour le moins motivé.

« Alors ! Il me faudrait son nom. Avec son nom, suffira de crier à un interphone quelconque pour le récupérer. Sinon, je voudrais savoir... comment tu l'as perdu ? Il s'est enfui ? Quand et où, surtout. On pourrait organiser une battue selon ces infos... Ah oui, une description plus fournie du garçon serait le bienvenue aussi. »

Le nom du garçon ? Elle l’ignorait. Comment l’avait-elle perdu ? Elle n’en savait rien. Elle le serait dans ses bras quand il avait soudainement disparu dans un petit panache de fumée. Quand ? Le temps du monde des rêves lui échappait totalement, impossible d’établir une durée humainement appréhensible. Alors que l’inconnu continuait sa myriade de questions, Sarrah se souvint que l’enfant aimait particulièrement les manèges atteignant le ciel. Et que s’ils étaient gratuits, cela lui convenait d’autant plus. Cherchant quelle attraction pourrait correspondre à ces critères, une autre réflexion vint à son cerveau psychologiquement instable. L’homme semblait vraiment tenir à retrouver cet enfant. Il devait beaucoup tenir à ce qu’ils soient en compagnie d’adultes, non ? Son expression désapprobatrice envers les enfants seuls appuyait cette théorie. Et si… Se trompait-elle ? Ce doute lui était tout à coup insoutenable. Elle devait savoir. Le fixant d’un regard qu’elle voulait perçant, elle l’interrogea :

« Dites-moi, ne seriez-vous pas pédophile dans le monde réel ? »

Un groupe d’enfant les bouscula. Ils courraient tous dans la même direction, poussant des exclamations et des cris de joie. Les autres passants s’écartaient sur leur passage, comme habitués. Sarrah eut l’impression d’avoir assisté à une représentation d’un bateau fendant la mer. Un autre groupe suivit le premier, tout aussi éclatant de bonheur à courir. Une troisième vague les dépassa, toujours dans la même direction. Les enfants semblaient vouloir aller dans le plus grand des manèges. Le plus haut aussi. Peut-être le garçon avait-il suivit le mouvement ? L’attention de Sarrah était totalement tournée vers ce manège. Des montagnes russes mélangées à un grand huit. La décision de la Voyageuse fut rapide à prendre. Sans crier gare, elle attrapa la main de l’inconnu et l’entraîna à sa suite. Elle couru vers le manège, trainant derrière elle l’homme.

« Il doit être là ! s’exclama-t-elle en désignant le manège du doigt, sans s’arrêter de courir. Tant que vous m’aidez et que vous ne lui faites pas de mal, je vais garder votre secret, ne vous inquiétez pas. »

C’est ainsi que la jeune femme et celui qu’elle prenait pour un pédophile disparurent des yeux d’un molosse criant après une consommation non payée. Un thé au mentos.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyLun 30 Mai 2011 - 20:04
Bon, après ma myriade de questions, je pouvais m'auto-congratuler. Pas mal pour un gars qui était débutant dans la recherche de petits enfants. Il valait juste mieux éviter de le dire à Jacob : il serait prêt à me répondre en m'agitant sous le nez son trophée de monstre géant, dégoulinant encore de salive. Je me demandais s'il y avait des techniques particulières pour rechercher des gamins perdus au milieu d'un parc d'attractions... En tout cas, je ne connaissais pas mieux que la fouille pure et dure. J'étais en train d'analyser les réponses de la Voyageuse, espérant y trouver des informations intéressantes pour continuer la suite de la recherche. Mais je n'avais pas grand chose à se mettre sous la dent. Elle ne pouvait pas me faire une description plus détaillée du bonhomme, elle ne pouvait pas me dire quand est-ce qu'elle l'avait perdue, et rajouta qu'il aimait les manèges qui chatouillaient le ciel, surtout quand ils étaient gratuits. Génialissime. Je me demandais combien d'attractions devaient grimper jusqu'au ciel dans un monde où tout était excessif. Par contre, mon oreille buta contre une des réponses. Comment l'avait-elle perdue ? Il avait disparu dans un nuage de fumée blanche. Fin du mystère. Il s'était réveillé, c'était certain. Paf, une super enquête qui venait d'être réglé. Oui, mais... C'était une Voyageuse aussi, non ? Il y avait peu de chances qu'elle ne sache pas que les réveils se manifestaient dans le monde onirique comme une disparition du personnage sous de la fumée blanche. Peut-être que le phénomène auquel elle avait assisté n'était pas aussi simple que cela. Et si c'était le cas, alors la recherche du gnome allait être encore plus compliquée que prévu.

Heureusement, la Voyageuse réussit à m'embrouiller encore plus avec la dernière nouveauté du jour. Elle me demanda soudainement si j'étais un pédophile. Que voulez-vous franchement répondre à ça ? Je dis la première chose qui me passa par la tête, en levant le regard et d'une voix morne :


« Ciel, tu as découvert mon secret... »

Autour, la fête battait son plein. Je devrais penser à lui dire que je blaguais (on ne savait jamais avec ce genre de personne). Je préférai d'abord reculer d'un pas pour éviter qu'une foule de gamins en délire me faucha, sprintant au milieu de la foule tel un zèbre paranoïaque. Bande de petits cons. J'étais du genre à adorer les enfants, mais à détester les gamins. Alors, ma pauvre petite, comment te déchanter dans ton illusion... ? Ah non, une autre bande de marmots braillards. C'était la première fois qu'on me sortait un tel phrasé. Normalement, on me traitait d'imbécile heureux, de fou furieux, de chien-chien de Jacob et autres sottises. Qu'on me traite de pédophile parce que j'acceptais d'aider une fille à chercher un gosse dont elle ne connaissait rien, je trouvais ça un peu fort de café. Le pire était qu'elle l'avait fait spontanément, sans une once d'humour dans le regard. J'allais avoir du mal à l'en dissuader. Ça m'apprendra à aider les gens dans le besoin, tiens. Si Mickey avait décidé de l'aider, elle aurait aussi pensé qu'il avait une attirance pour les enfants en bas âge ? Et entre nous, il avait plus une tête à mirer les enfants que moi. Pour accepter de vivre dans des conditions de travail aussi minables, il fallait bien qu'il y trouve son compte quelque part...

Je laissais passer un autre groupe d'enfants, essayant de réfléchir à la conduite à adopter quand vous essayiez de dissuader quelqu'un que vous n'étiez pas un pédophile. Je n'étais pas habitué, vous imaginez. Pourquoi elle croyait que j'avais des vues sur les enfants ? Parce que je mettais de l'entrain à l'aider ? La prochaine fois, je tenterais de traîner les pieds et de prendre une voix neutre. Je préférais qu'on me dise que je manquais d'entrain à l'ouvrage plutôt que j'étais un pédophile. Ed Free, ravi d'être à vot' service M'dame. Mais la Voyageuse semblait regarder quelque chose au loin. Je suivis son regard, pour tomber sur une attraction gigantesque. La cible des groupes de gamins par milliers. Certainement gratuit ; dangereusement haut. Les figures les moins impressionnantes qui composaient cette montagne russe mastoc était le looping. Pour dire à quel point l'estomac qui rentrait dans cette torture céleste ne ressortait pas le même à la fin. Un wagon passa, et même de ma position, je pouvais entendre des cris déchaînés par la frayeur. Si son petit garçon se trouvait là-bas, il serait bientôt mort. Je voulus émettre l'hypothèse comme quoi il se serait réveillé, et comme quoi je n'étais pas un pédophile quand elle m'attrapa la main pour me faire courir vers la grosse attraction. J'aurais moins peur d'un couperet, moi. Après cinq secondes de refus inconscient, je lâchai sa main afin de courir moi-même. Je me mis à sa hauteur, et nous réussissions à franchir les murs de corps avec une aisance surprenante. En moins de deux, nous étions au bord de l'attraction dont la base était envahie par des gamins. Bon, à la demoiselle de chercher. La seule chose que je pourrais faire à l'évidence était de hurler et demander aux gamins de se placer en ligne selon la couleur de leur cheveux. Trouvant l'idée totalement stupide, et cherchant plutôt à essayer de placer ce que j'avais en tête, je réussis à dire à la fille :


« Si j'avais vraiment été un pédophile, pourquoi m'énerverais-je à trouver un seul gamin quand y en a cent mille autres qui me tendent les bras ? Je ne suis pas attiré par les enfants, ne t'inquiète pas. Et pour le gamin, je crois que j'ai quelque chose qui pourrait t'intéress...
_ Vous ! Oui, vous ! Les enfants ont besoin d'une présence d'un adulte pour les accompagner sur le grand huit. Une occasion unique de passer plus tôt ! »


Hein, quoi ? Il y avait un gars un peu bedonnant, avec une chemise de chef de cirque qui nous regardait avec un air jovial. Je remarquai après coups que tous les gamins s'étaient retournés pour mieux nous apercevoir. Mille petits yeux m'observaient, implorant ma présence dans le wagon. Je voyais le véhicule immobilisé, orange vif. Je voyais aussi que parmi la file d'attente, aucun adulte. La Voyageuse et moi étions les premières (et les seules en fait) grandes personnes dans la queue. Ils avaient besoin d'un majeur pour les accompagner ? Sinon, pas de tours de manèges pour les gamins capricieux ? Ahah, très drôle. Autant me demander de me tirer une balle dans la tête pour comprendre aux enfants à quel point une arme pouvait être dangereuse. J'intimais par mon silence à la Voyageuse de répondre. Bonne opportunité de pouvoir chercher un gamin quand une masse grouillante d'enfants s'était tu pour vous écouter.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyDim 5 Juin 2011 - 18:25
Une petite foule d’enfants entourait le manège. Spectacle hautement intéressant, Sarrah l’étudiait du mieux qu’elle pouvait, oubliant au passage son si précieux jeune ami disparu. Un tel phénomène ne se rencontrait qu’en temps troubles, les mouflets préférant volontiers se cacher sous les jupons de dentelles de leurs mères. Les petites frimousses se tournaient vers elle un moment, s’interrogeant quant à la présence d’une « grande », avant de détourner leur attention vers l’objet de leur convoitise. Le manège.

L’homme commença à parler, déniant la supposition qu’elle avait faite. La jeune femme ne savait si elle devait le croire ou non. Il avançait de bons arguments. Ba, au pire il semblait ne vouloir aucun mal à ces gosses, supposa-t-elle. Elle pouvait bien le laisser tranquille. Le blond continuait sur sa lancée, voulant lui révélé quelque chose, quand il fut coupé par le gérant du manège. Un tour gratuit pours les enfants accompagnés. Son voisin se tourna vers elle, attendant visiblement son choix. En fait, cet homme était vraiment en vacances en conclut-elle.

Les enfants les fixaient de leurs yeux larmoyants dans un effort visible de convaincre les adultes d’accepter. Un sourire attendrit étira les lèvres peintes de bleu de Sarrah. L’homme n’aurait rien contre un tour de manège après tout, il n’était pas à Circus Attraction pour rien. Seuls les estomacs les plus solides supportaient les manèges. Il s’en sortirait avec brio, elle en était sûre. Sans s’en rendre compte, elle usait à nouveau de son pouvoir.

« Nous acceptons ! s’écria-t-elle avec un enthousiasme si communicatif que les mouflets ne purent s’empêcher de crier de joie à leur tour.
- Honneur aux dames alors, que les filles aient le premier tour ! renchérit le gérant.
- Pourquoi aux filles le premier tour ? s’étonna Sarrah. Il y a assez de place pour tout le monde. »

Joignant le geste à la parole, elle désigna le wagon orange qui venait de doubler de taille. La mine stupéfaite du gros gérant, drôlement comique d’ailleurs avec sa mâchoire rejoignant le sol et ses yeux sortant de leurs orbites, n’attira l’attention de la Voyageuse déjà entraînée par un flot d’enfants en liesse. Ils grimpèrent tous à bord, n’attendant plus que la mise en marche du wagon. Quand il y eut le premier à-coup, une nouvelle explosion de joie à briser des tympans sortit des gosiers des mômes. Sarrah se joint volontiers à eux, rigolant comme une folle alors que la première descente, une petite histoire de se mettre en jambe, se profilait. Passés sous terre, le wagon remonta une immense pente. Elle en profita pour parler à l’homme qui l’aidait.

« Tu avais quelque chose à me dire tout à l’heure, n… »

Le wagon et ses occupants venaient de pénétrer dans l’un des étranges nuages de Dreamland. Plutôt que la sensation d’eau en suspension du monde réel, elle avait l’impression de traverser de la fumée, l’odeur irritante en moins, un agréable goût sucrée en plus. Ils en émergèrent rapidement, le wagon s’immobilisant quelques secondes en haut avant d’entamer une infernale descente aux enfers.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyLun 6 Juin 2011 - 0:44
Ose accepter, pour voir. La vie ne m'avait pas fait de cadeaux jusqu'à maintenant, il serait vraiment stupide qu'elle m'épargna devant une telle occasion de m'angoisser. La loi de Murphy se complut dans sa linéarité insolente lorsque la Voyageuse accepta le tour de manège, provoquant un vivat terrible de gamins braillards qui laissaient exploser leur joie devant la bouille satisfaite du gérant, la mine rayonnante de la jeune fille, ainsi que mon sourire si forcé qu'on l'aurait cru fait de graviers. Pouvais-je vraiment refuser dans de telles conditions ? Dire aux jeunes enfants que la dame irait seule parce que je n'en avais rien à cirer de faire crier grâce à mon estomac, avec la crainte légitime de rendre l'ignoble boisson alcoolisée que j'avais ingurgité cinq minutes plus tôt ? Bah, j'étais un homme. Les enfants supportaient avec allégresse cette torture ; fallait en conclure que seuls ceux qui avaient peur de vomir réussissaient à dégobiller. Génialissime. Bon, essayons de se rassurer comme on pouvait... J'en avais vu d'autres. Ces attractions étaient solides, et permettaient d'accueillir des millions de jeunes Rêveurs qui en ressortaient ébahis de bonheur. Ces infrastructures allaient tenir, évidemment. La Mort, je l'avais frôlé tant de fois de si près depuis presque un an qu'elle était devenue une bonne amie avec qui je prenais le thé. Alors, un petit looping dans un wagon solide serait du gâteau ! Hein ? Et puis, si ça déraille, je pourrais toujours utiliser mes pouvoirs. Ce n'était pas comme si un accident (très rare) me laisserait simple spectateur (encore plus rare). On allait mieux ? Je réussis à apaiser mon ventre que les gamins faisaient refluer de leurs cris, mais en oblitérant leur présence, je sentis mon esprit se calmer. Juste le temps qu'il me fallut pour jeter un œil aux dangereuses figures que la gravité courtaude de la Terre empêchait de réaliser dans le monde réel. Aïe...

Puis, ce foutu nombre d'enfants. Faudrait, à vue d'œil, effectuer plusieurs tours de manège. Non, je refusais tout net. Le brave gérant alla me soutenir dans ma manœuvre d'esquive, quand il fut interrompu par la jeune fille. Je jetais un coup d'œil au wagon. Il me semblait un peu plus grand qu'avant. Bah, il ne fallait pas chercher bien loin avec Dreamland : une foule trop importante de jeunots, il suffisait de les caser en augmentant les places. Parce que j'étais un gentilhomme (la vérité étant que j'espérais secrètement que le wagon ne disposa pas d'assez de sièges), je laissais tous les marmots monter dans le wagon avant moi. Par principe naturel, il restait une place. Je m'assieds à-côté de la Voyageuse en soupirant en mon for intérieur. Si Murphy avait décidé de briser mes espérances, il ne fallait surtout pas qu'il s'arrêta en si bon chemin. Je voulais à tout prix trouver du plaisir dans l'attraction, mais mon estomac me supplia une dernière fois. Il sembla doubler de volume douloureusement quand mes fesses se posèrent sur le siège. Le gérant cria que le départ allait commencer, qu'il ne fallait pas sortir la main, la bras, le pied ou la jambe du véhicule (tout en précisant que le corps non plus ne devait pas sortir du wagon ; si c'était de l'humour, la sauce ne prenait pas). La barre de fer censée nous retenir dans le wagon descendit à notre niveau ; j'avais l'impression qu'elle m'était rentrée dans l'estomac. Chacun se cala dans un gilet en plastique. Je déglutis pour moi quand le wagon jaune s'ébranla dans un tremblement que je qualifierais de... de... de meurtrier.

Vous la connaissez tous, cette sensation du wagon qui commence son départ à vitesse réduite, et qui réalise de la publicité des événements à venir par des petites secousses, des courtes pentes ou des virages bien sentis. Parce que, que vous aimiez ou pas l'attraction, cette sensation restait à peu près la même : une attente qui vous rongeait, faisant crisper le moindre centimètre carré de peau. On aimait ou on n'aimait pas. Le sang s'enfuit de mon visage pour aller se cacher, et je tenais la barre devant moi jusqu'à faire blanchir mes jointures. Les réflexes que j'avais acquis dans le Monde Réel étaient plutôt bien conservés. Les enfants s'amusaient à hurler pour prouver leur courage, mais ils se retenaient tous pour la suite qui n'allait plus tarder à arriver. Et qui se présenta comme une cruelle montée vertigineuse. Je fus plaqué par la gravité en arrière, tandis que le monde retenait son souffle. Pourquoi n'y avait-il pas un terrible dragon qui se présenterait dans le ciel pour terroriser la populace, et qui me donnerait une bonne excuse de sortir de cet enfer ? Voyons, voir la dernière astuce en date ? Ne pas parler, ne pas crier quand on serait dans la tourmente de loopings : ça donnait envie de vomir. Je me souvenais quand j'avais hurlé le nom d'un économiste célèbre en pleine attraction trash. En plus de ma gorge déchirée, je dû passer une nuit de sommeil pour récupérer. Seconde solution, celle qui fonctionnait : fermer les yeux si ça devenait insupportable. L'effet était immédiat et apaisant. Voyons voir, la dernière solution ? Ah oui, ne pas y penser ! Mais bon, c'était très difficile quand vous étiez dans la dernière ligne droite découpant les cieux verticalement. Et ça l'était encore plus quand vous tentiez de vider votre esprit jusqu'à ce qu'un stimulus extérieur prenant la forme d'un nuage vous rappela l'endroit où vous vous trouviez, et les conséquences qui allaient s'en suivre. Mon cerveau m'informa enfin que la Voyageuse avait tenté de me parler pour savoir ce que je souhaitais lui dire avant qu'un homme sadique ne vienne m'interrompre. Dès que l'on sortit du nuage, je répondis rapidement :


« Oui, effectivement ! Je pense que le garçon n'est pas per... »

Mais pas assez rapidement. Le wagon, dans sa lenteur coutumière, réussit à se stabiliser en haut de la tour de rails. L'espace-temps se contracta en une seconde. Ma vie défila devant mes yeux (je voyais surtout Jacob me tabasser la gueule, quand il ne massacrait pas les ennemis qui m'avaient tabassé la gueule). Si j'avais été croyant, j'aurais soufflé une ultime prière. Puis le train fit une embardée, et le paysage fondit dans un hurlement sourd.

Contrairement au théâtre et à son trac qui vous quittait dès que vous apparaissiez sur scène, la boule dans votre ventre apparue devant l'attraction prenait de plus en plus de volume jusqu'à vous coincer la gorge. Surtout quand vous aviez le malheur de considérer votre position, votre vitesse, ainsi que le sol qui se rapprochait dangereusement. Tous les enfants crièrent en même temps, aussi paniqués qu'heureux. Le spectre de mes sentiments passant de la frayeur jusqu'à la peur n'eut pas le temps de faire un tour que le sol nous engloutit en son sein dans un tunnel qui permettait de rendre la chute inutilement plus long. On enchaîna directement sur un virage très serré souterrain avant de rejaillir comme une flèche en plein soleil pour subir un looping de plus de cent mètres de haut. A ce moment, je tenais ma barre de sécurité comme personne n'avait jamais tenu une barre de sécurité. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les loopings n'étaient pas du tout effrayants quand on y était : la vitesse était telle que non seulement on le traversait comme un éclair, mais le cerveau ne parvenait pas à analyser à temps qu'il avait la tête en bas. En trois secondes, on fonçait une fois de plus vers la terre ferme dans un sursaut technique désespéré. Un virage en tourbillon nous permit d'échapper à la chute pour reprendre une nouvelle direction. Une accélération furieuse plus tard, et nous subissions le supplice des rails qui tournaient sur elles-mêmes, tout en traversant par le centre trois petits loopings. Nous revînmes sur eux dans un intense changement de direction, alors que la vitesse traçait sur mon visage une grimace qui pouvait s'apparenter à un sourire, tant que vous étiez un bigleux rêveur qui venait de sortir du sommeil. Les trois loopings furent rapides à effacer, puis on enchaîna sur un long virage en plein vol qui nous retourna presque la tête en bas. Je fus coincé contre le panneau métallique de la porte en espérant qu'elle ne s'ouvrit pas pour me laisser tomber. Un autre virage dans l'autre direction me précipita sur la pauvre Voyageuse, avant que je ne sois envoyé une seconde fois sur la porte. Nous reprîmes de la hauteur tel un boulet de canon, avant de redescendre encore plus vite que nous étions montés, tourbillonnant de façon outrageuse autour des rails. Le vent fouetta nos visages, on n'entendait seulement le véhicule puissant qui suivait les rails, ainsi que les hurlements des enfants. Tandis qu'on négociait un tournant délicat, je sentis ma paire de lunettes de soleil s'enfuir de ma poche pour aller s'écraser cinquante mètres plus bas. Le point positif fut que je ne pensais à rien d'autre que mes verres teintes quittant ma veste sans que je puisse rien faire, sans me préoccuper de choses aussi banales qu'une pente terrible qui remonta à pic avant de nous écraser dans une autre figure complexe ressemblant à un symbole de l'infini en trois dimensions. La surprise finale consista en une ultime pente que nous commençâmes à grimper à la vitesse de la lumière, avant de redescendre sur deux-cent mètres tandis que... les rails n'étaient plus là. Et oui, il n'y avait plus de rails ! Rien du tout. Cent mètres de pente, puis le vide total. J'entendis les enfants hurler pour de bon, je sentis mon ventre se ratatiner sous la terreur. Mes yeux se fermèrent dans ce qui ressemblait être un instinct de survie mal placé. Puis en une seconde, alors que l'on croyait basculer dans le vide, des rails jaillirent de nulle part, escamotés par des bras robotiques pour nous réceptionner. Et finalement, le train ralentit pour arriver au quai.

Estomaqué. Mais les enfants explosèrent de joie tandis qu'ils quittèrent le wagon en essayant de communiquer avec des phrases intelligibles, jetant déjà leur dévolu sur leur moment préféré. Parce que j'étais totalement sonné (mon estomac était encore gonflé), je mis plus de temps à descendre du wagon que la moyenne normale des individus. On nous offrit des photos de nous pendant l'attraction (j'évitais de croiser mon propre regard déformé par m'angoisse), puis je me mis à récupérer mon panneau de signalisation d'une main tremblante. Les enfants se demandaient s'ils devaient continuer à inspecter les attractions, ou recommencer celle-là. J'émis un rictus rien qu'à l'idée de remonter dans cette machine infernale. Tout s'était bien passé, mais je n'arrivais toujours pas à retrouver mon âme d'enfant à ce niveau. Quand je fermais les yeux, je revoyais encore une fois le ciel et le sol se succéder dans une gigue infernale. Mes joues reprirent bien vite des couleurs. Je voulus pester une autre fois contre le sort quand un petit gamin à larges lunettes trotta vers moi avec un large sourire.


« Merci beaucoup Monsieur ! C'était génial.
_ Mais de rien petit. Ce fut un plaisir. »
Le gosse repartit si heureux que je me surpris à me satisfaire d'être monté dans le train. Si ce n'était pas pour moi, c'était pour les enfants. Ils repartirent joyeux comme tout. C'était la première fois que je rendais des personnes heureuses aussi... aussi calmement. Avant, je ne cherchais pas à rendre le peuple joyeux. Je voulais juste le débarrasser de ses problèmes, et tant mieux s'ils étaient contents. C'était une autre approche que la mienne. Une approche simple, enfantine, mais certainement pas naïve. Je comprenais mieux le choix de certains Voyageurs maintenant. Se reposer, ne pas chercher les emmerdes et aider les autres avec une bienveillance divine. La Voyageuse au teint mat devait être de ce genre. Ah merde ! J'avais oublié. Je revins vite la voir pour lui répondre :
« Si le gamin que tu cherches a disparu dans un nuage de poussière, ça veut tout simplement dire qu'il s'est réveillé. Il avait le bout des oreilles rondes ? Histoire de savoir si tu avais affaire à un Rêveur ou à une créature qui habite les rêves. Dans le premier cas, tu ne pourras pas le retrouver cette nuit. Mais si tu te mets à penser à la tête du gamin la nuit prochaine, tu le retrouveras directement où qu'il soit. En espérant qu'il ne t'ait pas oublié ; ça arrive la majorité du temps malheureusement... »

CQFD. Et vive la subtilité.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptySam 18 Juin 2011 - 16:04
Virage. Montée. Descente. Virage. Descente. Brusque montée. Abrupte descente. Doux dénivelé. Falaise. Sommet. Vide. Pente. Vallée.

Secouée dans tous les sens, retenue uniquement par la barre de sécurité empêchant son corps de s’envoler, Sarrah prenait mesure des concordances lexicales, savourait le délicieux jeu linguistique, s’amusait de la logique inhérente aux langages. Kyrielle de connexions aboutissant à une dénomination. Liens qui unissent lettres, mots, phrases et textes. Fils conducteurs, synapses de contes, d’émerveillement, d’émotion. Catharsis. Les mèches châtain aux blonds reflets vivaient du vent et de la vitesse, casquant la tête de la jeune Voyageuse d’ondes incontrôlables, inconscientes du moment de paix qu’elle venait de trouver. Temps incongru restant néanmoins temps bénis. Elle se cachait depuis de nombreuses et âpres années le manque de paix intérieure, refusant de cette manière tout espoir d’apaisement.

L’arrêt du manège, suivit de la désertions des enfants lui remirent les pieds sur terre. Littéralement. Leurs sourires réjouit mettait du baume au cœur, leurs remerciements sous forme de cris étirèrent le coin de ses lèvres de bleu peintes. Un des mômes poussa le vice jusqu’à se serrer contre elle, câlin que la jeune femme rendit naturellement, le soulevant même d’un coup, provoquant un rire supplémentaire. Elle le reposa délicatement et le poids plume s’enfuit avec les autres en courant. Enfin, Sarrah se tourna vers l’homme. Ce dernier avait un regard étrange, satisfait. Lui aussi avait dû trouver une vérité. Lui aussi ? Comment cela aussi ? Qui d’autre aurait pu découvrir quelque chose au détour d’un looping ? Un enfant ? Elle n’était pas sûre. Son esprit malade la rattrapait, elle oubliait. Moment de bonheur perdu, elle ne pouvait qu’effleurer les cendres de l’apaisement. Poussière d’étoile. A nouveau, elle s’égarait.

L’homme, inconscient de son regard commençait à partir. Mais brusquement, il fit demi-tour vers elle, et débita enfin ce qu’il tentait de lui dire depuis tout à l’heure :

« Si le gamin que tu cherches a disparu dans un nuage de poussière, ça veut tout simplement dire qu'il s'est réveillé. Il avait le bout des oreilles rondes ? Histoire de savoir si tu avais affaire à un Rêveur ou à une créature qui habite les rêves. Dans le premier cas, tu ne pourras pas le retrouver cette nuit. Mais si tu te mets à penser à la tête du gamin la nuit prochaine, tu le retrouveras directement où qu'il soit. En espérant qu'il ne t'ait pas oublié ; ça arrive la majorité du temps malheureusement...
- Rêveur ? Donc ce monde est bien celui des rêves ? »

La question était partie toute seule. Sarrah n’aimait pas les explications aux phénomènes incroyables, pourtant cette fois, elle sentait qu’elle en avait besoin. Depuis son arrivée dans ce monde, les nuits prenaient un tout autre tournant. Avoir déménagé en France n’avait rien changé. Explorer un peu ce monde avait apporté encore plus de confusion. Tout était si étrange. Cet homme faisait parti des rares doués d’une logique semblable aux humains. Les autres n’avaient pas conscience d’elle réellement. Alors pour une fois, elle allait faire une entorse à ses principes.

Savoir, et non plus croire. Oublié l'enfant.

[HRP : pardon pour le retard, à croire que les vacances occupent plus que les cours XD]
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyDim 19 Juin 2011 - 17:56
Voir la Voyageuse serrer un enfant entre ses bras me gonfla le cœur ; les gens particulièrement gentils avaient le don de soulager autrui rien qu'à leur présence. J'expirai doucement quand le gamin fut reposé et quand je contemplai la tête lumineuse de la fille. Juste se contenter de procurer du bonheur aux autres était une qualité que peu de personnes avaient. Et je pouvais être sûr que elle, elle l'avait cette foutue qualité. Moi, j'étais totalement incapable de faire ce qu'elle faisait. Je m'en fichais des récompenses, mais je ne vivais que pour le renom. Je pouvais accomplir n'importe quoi d'à peu près vertueux tant que j'étais persuadé de pouvoir faire parler de moi via un article du DreamMag bien senti (qui n'hésitait pas à me qualifier d'honteux adjectifs quand les journalistes étaient de mauvais poil). Je pouvais rendre service pour le plaisir de rendre service ; mais je ne pourrais pas me maintenir sur le long terme. Et c'était pourquoi j'étais heureux qu'il y ait des gens comme elle qui étaient capables de rendre service aux autres sans rien demander en retour. La meute de gamins fuyant vers la prochaine attraction (non sans laisser des yeux ravis vers la demoiselle) était là pour souligner les pensées qui me filaient dans la tête. Oui, je pensai que le mot qui me traversait l'esprit en découvrant une autre personne aussi désintéressée était « soulagement ».

Dès que tous les mômes furent enfuis et après avoir écouté mon hypothèse, la Voyageuse prit cet air surpris comme si je venais de lui expliquer que la fin du monde allait effectivement arriver en 2012, mais qu'elle commencerait certainement dans cinq heures et trente minutes, juste après l'heure du thé. Bon sang, elle n'était au courant de rien ! Je tombais fréquemment sur des newbies qui ne comprenaient pas Dreamland dans son ensemble, même après y avoir passé plus d'un mois. Moi et Jacob n'avions pas eu la chance d'explications explicites. J'avais mis une grosse semaine avant de comprendre les grands principes ; j'étais toujours en train de m'attarder sur les détails. Mais si d'autres Voyageurs n'ayant pas de « parrain » les premiers jours et ne se posant pas de questions voguaient dans Dreamland (si possible loin des civilisations), alors il y avait de fortes chances que leur esprit ne chercha pas à comprendre plus longtemps ces phénomènes inexplicables et à tenter de se baser sur ce qu'ils savaient sans demander leur reste. J'en avais déjà vu des comme ça. J'avais même servi de tuteur d'une nuit à un Voyageur (un Takeshi Truc, que j'associais indirectement à un Tanuki). J'avais l'impression que le devoir m'appelait une seconde fois. Je lui pointai un banc de barbe-à-papa à une vingtaine de mètres :


« Viens, on va s'asseoir quelques temps pour que je t'explique mieux. »

Je lui emboîtai le pas avant de m'asseoir, mon corps s'enfonçant un peu dans cette sculpture sucrée. Quand Dreamland décidait de créer un Royaume à thème, il était très bon pour fignoler le moindre détail. Un peu comme le Labyrinthe de fous dans la Troisième Zone dans laquelle on m'avait jeté. Un frisson me parcouru l'échine tandis que je faisais le point dans mon esprit. Il était facile d'énoncer les règles de Dreamland tant qu'on ne les oubliait pas ; le plus difficile, c'était de savoir où débuter son explication. Parce que l'idiome « il faut commencer par le commencement » se faisait balayer dans cette vague de points qui souhaitaient absolument être le début. Dès que nous fûmes confortablement installés dans le siège, je mis bien cinq secondes à organiser mes idées, comme un exposé que je devais fournir au professeur montre en main. Je finis par me caresser le bouc avant de dire à voix lente afin qu'elle puisse m'interrompre si quelque chose n'allait pas ou ne collait pas :

« Donc... oui, on est bien dans le Monde des Rêves, qu'on appelle Dreamland. C'est un... univers parallèle créé par notre inconscient collectif (il semblerait). Tout le monde y plonge chaque nuit quand on s'endort. Ensuite, nous avons trois types de personne qui parcourent ces rêves : les Rêveurs qui sont la population majoritaire. Comme tu peux l'imaginer, ce sont les êtres humains qui rêvent et qui vivent sur Dreamland sans la conscience nécessaire pour découvrir le monde. Ils sont toujours un peu dans le flou, un peu tête-en l'air (évidemment, ça dépend de son implication dans le rêve). Ils sont... guidés par leur instinct, leurs émotions, leurs envies. Un peu comme tous ces gamins qui ne se soucient que de faire le plus grand nombre d'attractions possibles. C'est un bon exemple. Seconde catégorie de personnage, les créatures qui peuplent continuellement Dreamland. Ils sont un peu de n'importe quoi : des marchands en forme de chats bipèdes, des monstres, des dragons, tout ce qu'est capable d'imaginer un cerveau humain en gros. Ils représentent tout ce qui est vivant mais non humain dans nos rêves. Il t'est certainement arrivé de rêver auparavant de monstres et autres joyeusetés ? Ben c'était eux. Je pense qu'ils restent moins nombreux que les six milliards d'êtres humains qui se baladent sur Dreamland selon les différents fuseaux horaires. Mais comme personne n'a réussi à dresser une carte correcte de Dreamland, je peux pas l'affirmer avec certitude.

Puis troisième catégorie, la plus singulière : les Voyageurs. Ce sont des Rêveurs normaux dont l'inconscient a réussi à se défaire de sa phobie dans ses rêves. En récompense, il devient conscient quand il voyage sur Dreamland, et en plus acquiert un pouvoir lié à cette phobie. Ils ne doivent pas dépasser les vingt mille, mais sont chacun des êtres très puissants que l'on veut à tout prix dans son camp. Tu dois aussi avoir un pouvoir, comme tout le monde. »


Oubliant la prudence qui m'était coutumière face à une personne qui aurait pu faire passer Marie Thérèse pour une truie SM, je me mis à activer mon propre pouvoir. Il fallait bien que je prouve à la Voyageuse que je n'étais pas un racontar de merde, même si ce que je disais était si énorme que ça ne pouvait être que vrai. Mes cheveux s'agitèrent sans l'aide du vent tandis que mes yeux se remplirent d'encre.

Premier Portail : Je le mis en face de moi, à un mètre.
Second Portail : Devant le visage de Sarrah à même distance, tourné vers le sol.
Effet provoqué : Je traversai le portail avec mon bras. Celui-ci disparut de mon champ de vision pour apparaître devant la jeune fille tournée, pendant vers le sol. Les portails étaient invisibles, me permettant de conserver un avantage tactique souvent déterminant. Mais c'était impossible de pouvoir coopérer avec Jacob si je n'y mettais pas du mien.

Je laissai cinq secondes la main dans le portail avant de la retirer. Pour continuer l'exposé, je me décalai et leva mon bras vers le ciel en direction du second portail. Il réapparut devant moi. Je me contorsionnai un peu pour gagner de l'allonge, et me remettre mes lunettes sur le nez. J'annulai mon pouvoir, ce qui eut pour effet direct de remettre mon bras collé à son épaule, comme d'habitude. Un sourire sans joie avant de reprendre la parole :

« Ensuite, je dois t'expliquer un peu le fonctionnement de Dreamland. Comme je te l'ai dit, tu peux te mettre à penser à une personne (Voyageur ou Rêveur) avant de t'endormir, ce qui fera que tu la rejoindras où qu'elle soit sur Dreamland. Les terres oniriques sont régies par des Seigneurs Cauchemars et des Seigneurs des Rêves, dispatchés dans tout Dreamland et qui sont les personnages les plus importants de ce monde, ainsi que les plus puissants. Quelque part, tu as un Seigneur qui te correspond et qui peut avoir des aspirations pour ton avenir – à moins qu'il ne préfère te laisser gambader. Quoi d'autre, ensuite ..? Dreamland est découpé en plusieurs cercles. La première Zone dans laquelle nous nous trouvons est au centre ; elle recoupe tous les Royaumes les plus inoffensifs. Ensuite, autour de la première se trouve la Seconde Zone, où sont rassemblés les Voyageurs d'habitude. Puis survient la Troisième Zone, déjà très dangereuse, puis la Quatrième où loge d'habitude les Seigneurs quelconques. Puis il y aurait la Cinquième Zone, trusté par le Royaume Obscur, les méchants du coin.

Je peux continuer sur les différents clans de Voyageurs ou de Créatures des Rêves qui se combattent ensemble avec les conflits entre les différents Seigneurs Cauchemars en arrière-plan. A ce que j'ai compris, on vit dans des temps troubles... Je suis arrivé il y a moins d'un an, donc je ne suis pas au courant de toutes les astuces. Ah, et n'oublie pas le DreamMag qui recense toutes les actualités de Dreamland, ainsi que les Ligues qui mesurent la puissance des différents Voyageurs ; Baby (pour les Voyageurs sur Dreamland depuis moins d'un an), Major (celle générale) et la Spéciale (regroupant les plus célèbres Voyageurs). Je crois que c'est à peu près tout... Ah non ! Si tu meurs à Dreamland, tu redeviens un Rêveur et tu oublies peu à peu les nuits que tu as passé en tant que Voyageur, jusqu'à totalement occulter l'existence de Dreamland. »


J'émis un discret gloussement amusé à ce « à peu près tout » ironique et relatif. La quantité d'informations était phénoménale et je n'étais pas habitué à guider les nouveaux vers la voie de la survie. Et le pire, c'était que je n'avais pas fait de zèle. Il y avait beaucoup à dire, mais le plaisir de la découverte d'un nouvel univers était un luxe que je devais laisser aux nouveaux, si ça les intéressait un tant soit peu. Je la regardai d'un œil en l'encourageant à poser des questions si nécessaires. Dreamland était une découverte perturbante, ses règles étaient nombreuses... tout pour ne pas faciliter la transition. La pauvre devait être un peu perdue malgré ses nuits. Je compatissais...
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyMar 28 Juin 2011 - 19:39
Dans un concert de gloussements et de cris, les enfants s’enfuirent vers une nouvelle et merveilleuse attraction. Sarrah les regardait gambader, son sourire attendrit toujours aux lèvres. De bonne volonté, l’homme l’invita à le suivre, qu’il lui explique le fonctionnement de ce nouveau monde. Peut-être comprendrait-elle enfin les règles de cet univers, et surtout d’où lui venait cette soudaine et dérangeante lucidité. Parce qu’elle savait l’homme sincère. Cette sensation intrinsèque, elle ne la connaissait que depuis son arrivée ici, dans ce monde aussi loufoque qu’improbable où le fou était couronné roi. Ils s’installèrent sur un banc en barbe à papa rose fièrement placé le long du boulevard piéton.

Là commencèrent les explications. Le blond parla longtemps. Jamais il ne lui menti. S’il se trompait elle ne pouvait le dire, mais ses dires fredonnaient une mélodie sincère. Elle se trouvait donc à Dreamland. En fait, elle n’était pas loin de l’habituellement honnie vérité en l’appelant le monde des rêves. Etrangement, elle ne ressentait plus cette envie de savoir désormais. Le pouvoir des noms impressionnait toujours autant Sarrah. Nommer une chose équivalait à la contrôler, ou du moins à en avoir la trompeuse et rassurante sensation. Le flot de parole la berça un long moment durant lequel elle joua avec les fils roses normalement collants. Les informations entraient par une oreille, et ressortaient par l’autre. Certes, elles en sortaient comme délavée, dépouillées de leur substance. Car Sarrah intégrait à son insu ce que le Voyageur lui disait. De manière tout à fait abstraite, mais de sa façon si particulière de retenir les choses, qui lui reviendraient ainsi au hasard des situations.

Sortie de nulle part, la main s’agitant devant seule devant elle eut le mérite de la faire sursauter. Elle voulu la tâter, mais la menotte masculine disparu à ce moment, retournant à son emplacement originel. L’homme se leva, et passa son bras à l’endroit exact où la main était apparue quelques secondes auparavant. Ce dernier ressorti là où il avait disparu la première fois. Petite accrobatie pour remonter les lunettes de soleil sur le nez, puis retour à la normale. Sarrah aurait très bien pu ne rien croire des actions extraordinaires du sympathique touriste, mais son pouvoir –parce que cela ne pouvait être que ça, non ? – de vérité lui susurrait d’en faire autrement. Alors elle applaudit la performance.

Puis le Voyageur reprit son discours, qui eut tôt fait de rendormir l’attention de la jeune femme. A la place, elle réfléchissait à ce que ce monde lui offrait. Aujourd’hui, un large parc d’attraction. Le jour de son arrivée en France, une plaine de champignons parlants, des limaces de toutes les couleurs et un jeune chevalier au nom étrange. Et la nuit de son éveil, un démon aux cornes alambiquées la baptisant de son propre sang. Sans compter les autres nuits, incroyables et colorées. Elle tentait de percevoir les possibilités qui s’offraient à elle, sans se rendre compte que son actuel compagnon de rêve lui donnait justement ces clefs. Non, elle n’en faisait qu’à sa tête. Littéralement. Il s’arrêta pourtant de parler, coupant aussitôt Sarrah dans sa réflexion. Le flot continu d’explication l’avait tout de même quelque peu guidé dans sa réflexion, et le silence soudain – tout de même des plus relatifs dans un parc d’attraction, notamment un dreamlandien – la bloquait. Elle fixa le visage sérieux de l’homme quelques secondes, puis leva la tête aux cieux.

-O-O-O-O-
Pendant ce temps (dans un resto 5 étoiles)
-O-O-O-O-


Le pauvre patibulaire Molosse cherchait. Le décor éternellement noir et blanc – à ses yeux de canidé – de Circus Attraction se répétait encore et encore. Pourtant il persévérait. C’est que le canidé avait un critère d’exigence strict. Tout travail commencé se terminait parfaitement, qu’il soit ingrat ou non. Surtout s’il était ingrat, cela montrait son sérieux et son courage. Le propriétaire du bar dans lequel il était actuellement employé entant que Legivi – un tel nom était en fait une fantaisie des forains, qui pensaient qu’inverser les syllabes rendraient le poste plus sympathique, et pour ledit Legivi, mais surtout pour les clients. Renverser la donne quoi – refusaient qu’on ne paye les consommations, et c’était ainsi que le brave Molosse s’en était fut à la recherche d’une humaine particulièrement belle pour ses semblables. Bref, il était à la poursuite d’une voleuse. Tout de même, il fallait se rendre compte ! Entrer dans un bar, commander, boire, et ne pas payer ! Plus qu’un vol, il s’agissait d’une véritable provocation. Alors il cherchait.

Enfin, ses efforts furent récompensés. Molosse trouva la voleuse. Assise sur une sculpture en plus ! Et avec un homme ! N’écoutant que sa colère, il marcha d’un pas rapide et colérique vers eux. Soudain, l’escroc le fixa. Les yeux, gris comme le reste, exprimaient un intérêt poli. Excellente comédienne par-dessus le marché ! La fourbe devait jubiler intérieurement. Molosse soutint le regard, déterminé à ne pas se laisser intimider. Un petit éclair de vive inquiétude illumina les iris de l’humaine, tandis qu’elle s’exclamait :


« Attention Monsieur ! »

Le museau écrasé contre les pavés de l’allée centrale, Molosse ne comprit pas immédiatement qu’il venait de tomber. Se relevant rapidement, il dédaigna l’inquiétude de la voleuse pour voir ce qui l’avait déséquilibré. Effectivement, une marche se tenait juste là. Elle n'y était pourtant pas, il y avait juste un instant. Il en était persuadé. Tout était de la faute de la voleuse. Elle était trop lucide, trop consciente de Dreamland, et en plus elle avait vu la marche. En fait, fourbe comme elle l’était, c’était elle qui l’avait créé. Cette révélation acheva de mettre le bon Molosse en rage. Car la voleuse n’était autre qu’une de ces racailles de Voyageurs…
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyMer 29 Juin 2011 - 20:13
J'attendais encore la foule de questions qu'un nouveau Voyageur était en droit de se poser face à l'existence d'un nouvel univers totalement débridé. Ah tiens, elle avait aussi un pouvoir pendant que j'y pensais ! Le connaissait-elle au moins ? Le savait-elle au moins ? Il faudrait que je lui apprenne vite fait comment l'utiliser (enfin, c'était impossible à dire ; un peu comme si je lui disais de lever un troisième bras invisible et imputable, ou de me décrire la couleur verte. C'était plus naturel que de se curer le nez). J'allais aborder ce point tandis que la Voyageuse regardait en l'air, perdue dans des pensées bienvenues. Effectivement, il y avait de quoi. Il y avait différentes sortes de réaction face à l'existence de Dreamland. Certains en restaient sans voix, d'autres s'inquiétaient déjà des répercussions que l'imaginaire moins imaginaire aurait sur leur tranquille petite vie. Je connaissais même des gens qui s'étaient suicidés (en connaissance de cause ou pas ? Je n'en avais aucune idée mais je les plaignais. C'était comme s'étouffer avec un petit pois alors qu'on avait un Paris-Brest devant soi prêt à être avalé). Il y avait la réaction plus placide, comme celle à laquelle j'étais en train d'assister. Certainement due à de nombreuses nuits sur Dreamland avant qu'autrui reconnaisse pour elle la véracité de cet endroit. Personnellement, j'avais hurlé de joie comme seuls « les imbéciles arrogants » savaient faire. Et je n'avais jamais demandé à Jacob ; sûr qu'il n'avait pas dû passer de très bonnes premières nuits (tout comme les suivantes en fait). Je ne pouvais même pas imaginer le tourbillon de pensées qui devait ravager sa conscience derrière son visage. Enfin, quand un Voyageur n'avait pas de mal à assimiler ces connaissances, c'était maintenant qu'il fallait s'inquiéter.

Si elle avait des questions à me poser ou pas, je ne le saurais pas tout de suite. Tout cela parce qu'un individu particulièrement acariâtre (venant certainement du Royaume Canin) venait de s'incruster subitement. L'attention de la Voyageuse fut de suite tournée vers cette Créature des Rêves, et elle le dardait d'un regard que je n'arrivais pas à déchiffrer. Il semblait qu'il avait à faire avec l'un d'entre nous. Et mon intuition qui ne reconnaissait pas ce visage particulièrement enragé me souffla que ce n'était pas pour moi qu'on venait, mais pour la personne qui se tenait à mes côtés. Je jetai un coup d'œil à cette dernière comme pour l'interroger discrètement mais elle se mit à prévenir le gars d'un avertissement. Une seconde plus tard, propulsé par une marche que je n'avais pas vu et par la force absolue de la gravité, le chien s'étala par terre magnifiquement bien. On dirait que son existence toute entière l'avait préparé à cette chute. Je m'étais un peu redressé, la situation m'étant paru plus proche, sur le point d'exploser. Le canidé était gonflé à bloc de ce que le feng-shui pourrait appeler « d'émotions négatives »... tant qu'on pourrait la rassembler pour goupiller une grenade. Il se releva en une décharge de mauvaise humeur et accéléra avec ses yeux méchants. Il pointa du doigt très impoliment Sarrah et beugla :


« Toi ! L'addition ! Tu n'as pas payer l'addition ! Reviens ici, sale voleuse. »

Bon, la situation était claire. Elle avait dû prendre un verre, n'avait pas payé, et on était allé gentiment la chercher pour lui expliquer que voler, c'était mal. Entre la Voyageuse qui découvrait encore Dreamland et le canidé féroce, j'avais vite choisi mon camp. Elle ne devait même pas savoir ce qu'était l'Essence de Vie, donc en totale incapacité de payer. Aïe, ce n'était pas la curiosité qui la tuait. Elle n'avait pas dû demander au barman si on devait payer en euros ou en dollars. Je n'allais pas la trahir parce qu'elle avait franchi (in)consciemment la limite de la légalité. Je jouais moi-même à la marelle avec, je n'étais pas assez hypocrite pour la dénoncer en détournant les yeux pour que mon regard ne brûla pas sous le poids de ses vices. Bon, certes, je ne commettais que des infractions quand je pourchassais un criminel (destructions de biens publics, dommage humain collatéral, etc. Rien de bien fâcheux quand on capturait des assassins royaux...). Je pouvais très bien tirer la pauvre fille de ce pétrin, parce que je doutais qu'elle puisse le faire seule. Je ne savais pas ce qu'elle était capable de faire, mais je préférais partir du principe qu'elle ne connaissait pas son pouvoir. Et un Voyageur sans son pouvoir aurait du mal à faire le poids face à un type aussi baraqué. Bon, je ne pouvais non plus tabasser le pauvre canidé : il ne faisait que son boulot. Et vu sa rage profondément tatouée sous sa paupière, je me demandais si rembourser la différence suffirait à le calmer. Encore une situation inextricable. Moi qui désirais un peu d'action dans ce monde de barbe-à-papa, j'étais servi. Je me fis un petit sourire intérieur à peine visible des autres ; je n'allais pas me plaindre. La malédiction qui me frappait chaque nuit consistant à transformer le rêve de mes concitoyens en cauchemars par ma simple présence n'allait pas cesser aujourd'hui. Dreamland avait tout une tripotée de Deus Ex Machina qu'il s'amusait à m'envoyer chaque nuit. Je ne savais pas si je devais lui être reconnaissant ou si je devais le maudire. Bon, il ne m'avait pas envoyé d'émissaire des Ténèbres, mais juste un cabot mal léché qui voulait récupérer quelques EV. Une petite dose d'adrénaline quotidienne, histoire de garder la forme. Quand le chien fut assez proche, je soufflai à la jeune fille :

« Comme je disais donc, Dreamland peut être très dangereux et on peut perdre sa vie pour une broutille. »

Premier portail : Entre le fessier de la Voyageuse et le dossier du banc, tourné vers le haut.
Second portail : A une trentaine de mètres derrière le chien, parmi une foule bruyante, tourné vers le sol.
Effet provoqué : Je me rapprochai d'un coup de rein de la jeune fille tout en activant mes portes. Nous tombâmes tous les deux. Averti, je me réceptionnai sans aucune difficulté sur le bitume au milieu de la rue. Je serrai la jeune fille contre moi pour éviter qu'elle ne chuta sur le sol par la surprise (pas très pratique pour les alliés ces portails, faudrait que je trouve un moyen avec Jacob). Dès qu'elle comprit que nous n'étions plus sur le banc et qu'elle déplia ses jambes, je la pris par la main avant de sprinter dans la direction opposée à son assaillant.


« Allez, il est temps de courir maintenant », fis-je avec un sourire assuré.

La foule n'était pas encore trop compacte pour nous empêcher d'avancer. Et comme avant, elle se retira d'elle-même pour nous laisser passer. Je risquai un coup d'œil en arrière : le canidé était déjà sur nos traces. Ah merde, son odorat. Non seulement il avait dû nous sentir, mais il devait pouvoir renifler la magie des Voyageurs. Je ne savais plus qui mais je savais que certaines Créatures des Rêves avait ce genre d'affinités. Je courus d'autant plus vite en faisant attention à ne pas distancer la jeune fille. Je sentis mes portails disparaître d'eux-mêmes sous la distance.Je ne savais pas vraiment où j'allais, mais ce type devait travailler pour des particuliers et non pour un quelconque service d'ordre général. En gros, il devait être seul et on n'essaiera pas de nous piéger avec le nombre et une connaissance du Royaume plus vaste. Je virai à gauche, autour d'un chapiteau jaune strié de rouge. Il me semblait que je venais de quitter les enfants et leur attraction diabolique depuis une bonne heure maintenant. J'étais dans un autre monde, mais j'étais en terrain connu. Quand on avait passé quantité de nuits à combattre (échapper...) au danger, on acquérait par l'expérience une maîtrise de toutes les situations dangereuses en général. Le cerveau réussissait plus facilement à conditionner la peur et l'adrénaline, et donc réfléchissait bien plus efficacement quand on virait ces variables certes fortes utiles, mais quelque peu encombrantes à la réflexion. Se faire poursuivre par une sorte de chien sur pattes, ce n'était pas encore le genre d'actions trop dangereuses qui enrayaient la matière grise. Certains avaient même les pensées plus claires. Limpides comme de l'eau. Je lâchai la main de la Voyageuse maintenant qu'elle avait pris le rythme de la course. On allait essayer de discuter un peu :

« Sinon, je m'appelle Ed. Et toi ? »

J'avais lâché ça entre deux inspirations. On pourrait fuir longtemps comme ça, même si le chien n'était pas du tout du genre traînard. Il avait déjà effacé la moitié de la distance qui nous séparait. Mais je pensais que la fille avait plus d'expérience que moi dans cet environnement, et donc qu'elle aurait de meilleures idées que moi pour nous camoufler. Le point de côté n'était pas encore là, mais il pouvait frapper à n'importe quelle foulée, Voyageur ou pas Voyageur.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyDim 17 Juil 2011 - 18:42
Le pauvre Chien venait, malgré sa tentative d’avertissement très tardive, de faire une rencontre éclair avec le sol bitumé du parc. Heureusement pour lui, le service de nettoyage se montrait rudement efficace, auquel cas le pauvre Molosse se serait sûrement retrouvé affublé d’une nouvelle barbe en papier quelconque. Il se releva précipitamment et fonça sur elle comme une boule de bowling rouge de colère. Lui en voulait-il de ne pas l’avoir prévenu plus tôt ? La rage du chien foudroyait Sarrah. La pointant du doigt, il hurla dans un aboiement :

« Toi ! L'addition ! Tu n'as pas payé l'addition ! Reviens ici, sale voleuse. »

L’addition ? Celle pour le thé au mentos ? Mais ils n’avaient rien réclamé ?! La jeune femme était abasourdie. Elle était dans le monde des rêves, non ? Alors pourquoi devrait-elle payer ? Et payer comment ? Par du troc ? Elle ne comprenait vraiment pas, d’autant plus que l’injonction canine était véridique. Elle avait volé. Son voisin se pencha légèrement vers elle, profitant de l’événement pour reprendre son explication d’un ton de circonstance :

« Comme je disais donc, Dreamland peut être très dangereux et on peut perdre sa vie pour une broutille. »

Une broutille ? Elle avait volé, ça devait être un crime ici pour qu’on la poursuive ainsi. Elle n’eut pas le temps de protester qu’elle se retrouva collée contre l’homme, les pieds ne touchant pas le sol de la rue où elle venait d’apparaître. Clignement de paupières, couvrant les yeux argent une fraction de seconde. La rue était toujours là, et elle avait posé les pieds à terre. Cette fois, ce n’était plus une simple paluche qui avait traversé l’espace temps, mais deux corps entiers. Le pouvoir du blond – puisque cela semblait être cela – impressionnait réellement Sarrah. Dans un coin de sa tête, elle emmagasinait toutes ces informations, qui seraient plus tard ce qu’elle nommerait inspiration.

« Allez, il est temps de courir maintenant. »

Il n’en fallut pas plus à son complice pour l’entraîner loin du molosse qui les avait prit en charge. Il lui tenait la main pour la forcer à suivre son rythme. Pourquoi fuyaient-ils au fait ? Sarrah tourna sa tête pour jeter un coup d’œil rapide derrière elle. Le chien les poursuivait malgré la foule, toute aussi gênante pour les fuyards que pour lui. Ah oui, elle avait volé. Une fois encore ? Elle ne saurait le dire. Il lui semblait avoir l’habitude de ce genre de situations. Elle passait sa vie à se cacher de quelque chose, à prendre ses jambes à son coup pour échapper à l’agresseur. Etait-ce l’autorité ? Elle était une voleuse, après tout. Cessant de se faire trainer, elle remonta à la hauteur de l’homme. Il courait vite lui aussi. Mais il n’esquivait pas aussi bien la foule. Se faufiler devenait naturel quand on naissait dans une ville où beau temps était synonyme de cohue extérieure. Et comme le beau temps constituait les ¾ du bulletin météo de Rabbat, savoir se déplacer entre les gens devenait un art qu’il se fallait de maîtriser à la perfection. Sarrah se maintenait à la hauteur de son compagnon de fuite grâce à cela. Ce dernier tourna d’ailleurs la tête vers elle. Il avait les joues rosées de l’effort qu’il fournissait.

« Sinon, je m'appelle Ed. Et toi ?
- Sarrah. Drôle de moment pour faire connaissance. »

Elle n’avait pu retenir cette pique humoristique. Cela allait avec son caractère. Narguer l’autorité se trouvait être un passe-temps à son goût. Le molosse se rapprochait inexorablement, les rêveurs se poussant à son passage. Il fallait admettre que les cris de bête enragés, sa tête étrangement rouge, la bave coulant de sa gueule aux babines retroussées, ses yeux exorbités veinés de vaisseaux sanguins et la fumée sortant de ses oreilles de cocker volant au vent, avait de quoi effrayer quiconque se mettrait sur son passage. Il était temps de trouver où se cacher. Ed en avait fait beaucoup, à elle de gérer désormais. Surtout que c’était elle qui l’avait entraîné dans ses embrouilles et sa manie compulsive de provoquer tout semblant d’autorité. En ne payant pas son thé au mentos par exemple.

Sans qu’elle ne s’en rende compte, ses vêtements avaient changé. Terminé chaussures aux pointes rebiquées, sarouel sombre, débardeur et cape, bienvenue tenue plus serrée et passe partout. Sarrah portait désormais une paire de collants noirs sous un short court en jean bleu et un sweatshirt rouge sombre. Ses pieds étaient chaussés de bottines en cuir noir souple et à semelle épaisse dans le style des rangers. Sa coiffure s’était elle aussi adaptée, attachant ses mèches châtain clair en un chignon lâche à la base de la nuque. Tout ce qu’il fallait pour se faire oublier et déguerpir sans être gêné.

Tout en courant, elle tentait d’analyser le décor et trouver ainsi de quoi échapper à leur poursuivant. Elle passa devant Ed pour lui ouvrir la route. Du coin de l’œil, elle remarqua une maison fantôme surmontée d’un gigantesque loup-garou étranglant un vampire. L’endroit idéal pour trouver où se cacher. Quoi que… Un palais des glaces se tenait juste à côté. Un sourire satisfait et fier souleva la commissure de ses lèvres. Elle tenait son idée.

« Suis-moi ! »

Piquant un petit sprint – étant déjà à une vitesse importante, la différence n’était pas réellement flagrante -, elle attrapa à son tour la main du blond pour l’entraîner dans le palais. Elle ne pensa même pas au fait qu’il ne veuille plus la suivre dans sa fuite. Ils passèrent la queue et s’engouffrèrent dans l’entrée sans même s’arrêter au guichet. L’étrange couple disparaissait déjà derrière les miroirs quand des vociférations retentirent. Sarrah eut alors un doute. Ce manège non plus n’était pas gratuit ? Elle se trouvait bête à ne pas y avoir penser. Comment semer le Chien dans le palais si les employés l’arrêtaient ? Courant, les mains tendues devant elle pour ne pas se manger un miroir en pleine figure, elle expliqua son plan à Ed. Peut-être pourrait-il arranger le coup.

« On paume le molosse ici, et on file se cacher dans la maison hantée juste à côté. Enfin… Si les employés ne nous retrouvent pas avant ! »
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyLun 25 Juil 2011 - 17:21
Après ma très courte présentation, elle me répondit qu'elle s'appelait Sarah (comment me douter en pleine course-poursuite que son prénom comprenait non pas un, mais deux « r » ? Maintenant que vous avez compris ce détail, je peux me mettre à inclure la véritable orthographe de son patronyme dans la suite de mon récit). Elle rajouta que c'était un drôle d'endroit pour commencer les présentations. Certes, lui demander son nom les cinq premières minutes aurait été plus intelligent et plus gentleman. Mais il n'était jamais trop tard pour faire quelque chose si rien d'irrémédiable ne s'était produit entre-temps. Comme se faire poursuivre par un chien n'avait rien d'irrémédiable et d'absolu, je pouvais facilement penser que je n'étais pas encore trop en retard. Comment deviner que la simple recherche d'un gamin finisse par une traque dont je n'étais même pas l'auteur ? Même quand je ne déclenchais pas des événements perturbateurs, d'autres acteurs s'amusaient à le faire à ma place. Je n'avais vraiment pas besoin qu'on me sous-traite.

« Ce n'est pas la première fois que je me fais poursuivre par un chien, ce n'est pas si étrange que ça. »

Bon, une réplique totalement inutile mais la situation n'exigeait pas un grand effort de concentration pour moi. La fille revint à ma hauteur et je ralentis la mesure pour pouvoir la suivre : elle voyait plus tôt que moi les failles dans la foule et en profitait bien mieux que moi. Il semblait que contrairement à moi, elle n'avait pas besoin de trop réfléchir pour entretenir la discussion. Bon, il suffisait de la suivre en jetant des coups d'œil derrière moi pour suivre la progression de notre agresseur. Disons qu'on l'aidait à nous rattraper. Tous ceux qui nous avaient laissé passer de gré ou de force en profitaient pour ne pas se remettre sur le chemin de ce bouledogue enragé. Quand je me remis à regarder devant, je fus surpris de constater que les vêtements de Sarrah avaient changé. Beaucoup plus serrés au corps. Même si j'avais l'impression que les termes exacts étaient beaucoup plus pratiques. Elle pouvait changer de vêtements ? Ben merde, je me demandais quelle phobie permettrait ce genre de manipulations. J'espérais pour elle que ses capacités lui permettaient des possibilités plus importantes qu'elles ne laissaient envisager à première vue, ou qu'ils n'étaient que le dessus de l'iceberg. Les phobies de Dreamland n'étaient pas aussi objectives que la magie des livres de Fantasy : chacune permettait généralement de pouvoir se battre avec efficacité si bien utilisé ou bien imaginé. Dreamland était notre inconscient, il était normal que les pouvoirs soient assez égaux (ou bien au moins que le monde onirique évite de créer des pouvoirs inutiles pour son porteur). Bon, laissons ces réflexions stériles à plus tard, j'aurais largement le temps de lui poser la question dès que la question du chien sera réglée.

Je fis mine de réfléchir en cherchant du regard une cachette qui nous permettrait de nous débarrasser de ce pauvre membre de la race canine sans (trop de) heurts (pour sa pomme). Mais j'étais trop occupé à tenter de suivre la Voyageuse dans la foule compacte d'adultes sérieux, de gamins braillards et de monstres de barbe-à-papas. Sans compter les monstres difformes de différentes tailles et de différents poids qui peuplaient le peuple onirique. Il était difficile de se frayer un chemin, mais chacun pouvait comprendre que nous étions deux Voyageurs, et gardaient pour eux leur retenue. Se brouiller avec un Voyageur, c'était courir le risque de se brouiller avec sa dizaine d'amis, avec sa guilde éventuelle ou bien son Royaume tout entier. Je me demandais bien qui irait me venger si on venait à me péter la gueule. Mais Sarrah interrompit mon pitoyable calcul en m'attrapant la main, l'obligeant à la suivre dans un dédale de corps disparates. Je levai les yeux pour apercevoir l'enseigne vers laquelle elle voulait nous diriger. Un palais de glace. Je le savais ! S'il y avait bien deux choses que je savais que je n'allais pas louper dans ce foutu Royaume, c'était un ! Une attraction qui pouvait vous essorer l'estomac comme un chiffon trop sale et deux ! Un palais des glaces !

Il y avait longtemps, quand j'étais à Paris, j'allais souvent à un parc d'attractions pour les plus jeunes (le Jardin d'Acclimatation... c'était bien ça ? Le Jardin d'Acclimatation...). Bon, je n'avais rien à redire dessus. C'était parfait quand on était gosse, et je pariais que je prendrais mon pied si j'y revenais. Mais l'anecdote était la suivante : la première fois que j'étais rentré dans un palais des glaces... J'y étais rentré avec Clem, des cousins, ainsi que ma sœur Cartel, même pas âgée de sept ans. On se détacha en deux groupes, moi et ma sœur d'un côté, tous les autres à un second virage. Après dix minutes de déambulation, il n'y avait plus que moi et Cartel dans ce foutu labyrinthe, cherchant désespérément la sortie. Si désespérément que Cartel commençait à pleurer, perdu dans ses propres reflets avec moi qui tentais de trouver cette sortie de merde. J'avais tenté de la rassurer en lui expliquant qu'on allait bientôt sortir. Deux secondes plus tard, je m'aplatis contre une vitre comme la plus pathétique des étoiles de mer ; Cartel pleura de plus belle. Ce souvenir se termina sur les employés du magasin qui partirent nous chercher pour nous faire sortir de leur propre piège. Moi, personnellement, je n'avais jamais été traumatisé par cette expérience et je mettrais ma main au feu que Cartel non plus. Cependant, à chaque fois que j'en croisais un, ça ne loupait jamais, cette scène surgissait dans ma mémoire en moins d'une seconde. Alors oui, je savais que quelque part, on essaierait de tirer sur la ficelle de la nostalgie.

Sarrah oblitéra la guichet et la queue et je fis de même. Les employés ne tardèrent pas à rouspéter avant que deux d'entre-eux pénétrèrent sur nos talons, accompagnés par un chien dont la rage augmentait à chaque foulée parcourue. Nous étions biens, tiens ! Essayer de courir alors qu'une vitre pouvait se dresser sur notre chemin sans crier gare. Je n'avais rien à perdre en suivant Sarrah, car c'était elle qui risquait de se prendre une glace ou un miroir en pleine tête. Le chien risquait effectivement de s'y perdre, et de se manger tous les pièges que ce labyrinthe aura à lui offrir. Par contre, je ne garantissais rien concernant les employés. Je savais parfaitement qu'il connaissait chaque recoin du labyrinthe comme leur poche. Ils pouvaient se déployer sans effort, esquiver sans problème les murs invisibles et savoir précisément quand on serait coincés. Ils avaient un avantage non négligeable sur nous. Et je me refusais à les tabasser s'ils s'approchaient trop près. Ce n'était pas juste, nous étions les seuls fautifs dans cette affaire. Je vis justement un de ces employés à T-shirt bleu marine me contourner par la droite. Je levai mon panneau de signalisation (très peu pratique, il se cognait partout) pour me protéger quand je compris que ce n'était qu'un reflet qui me poursuivait. Derrière moi, ils étaient toujours deux à foncer sur nous. Le chien était largué depuis longtemps. Il perdait le rythme à chaque fois qu'il se prenait lui-même en pleine tête. Bon, on avait évité un ennui pour en trouver d'autres.

Mais Sarrah ne comptait pas s'arrêter là : son but était de perdre définitivement le chien ici pour aller ensuite se réfugier dans la maison hantée. Bon, heureusement pour moi, je n'avais aucun problème avec les maisons hantées. La première fois que j'étais entré dans une telle attraction, c'était pour me fendre la poire tandis que mon frère Clem agonisait de trouille à-côté. Un souvenir charmant que je faisais tout pour entretenir, histoire s'il oubliait ce fabuleux épisode. J'acquiesçai la tête pour approuver son plan. On ne pouvait rien faire de mieux de toutes façons. Le chien était totalement largué, mais parvenait quand même à se rapprocher de nous. Il n'était pas la pire menace que l'on pouvait envisager pour le moment. Les employés à forme bipède étaient déjà beaucoup plus entreprenants. On parvenait à garder la distance mais on ne savait pas où on pouvait aller.

Ce labyrinthe de glace était d'une ingéniosité sans égale. Bien plus décalé et sadique que ses homologues du monde réel. Il était bien plus vaste d'une part, et il avait une quantité non négligeable de vitres vicieuses parfaitement propres, de miroirs astucieusement placés pour nous déboussoler, et je ne parlais pas des vitres qui tournoyaient sur elles-mêmes afin de ne laisser passer que ceux qui appuyaient assez forts et au bon endroit sur leur paroi. Je tapotai l'épaule de Sarrah pour lui désigner un escalier. Il y avait évidemment un étage dans cette galerie de vitres. Malheureusement pour nous, je compris bien vite que le sol du premier étage était une vitre géante. On ne pourrait pas échapper à la surveillance du molosse. Mais ça le pousserait à chercher l'escalier des yeux pour nous rejoindre plutôt que nous. On grimpa les marches en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et on s'activa à continuer avec les employés qui ne lâchaient pas prise, et le chien, hors course. Il s'amusait à laisser des traces de bave sur toutes les parois qu'il heurtait. Je passai devant la jeune fille pour continuer le chemin. Je pouvais utiliser mes portails pour passer d'une attraction à une autre, mais ils avaient une limite au niveau de la distance que je devais d'abord combler. Je fis tout donc pour me rapprocher de l'effrayante attraction. En oubliant rapidement que pour aller dans un endroit tierce dans un labyrinthe, il fallait prendre toutes les directions sauf celle qui paraissait la plus directe. En moins de cinq secondes, je me pris une vitre invisible. Heureusement que j'avais déjà perdu mes lunettes de soleil lors de l'attraction précédente. Sinon, elles auraient méchamment dégusté.

Je sortis mon panneau de signalisation de mon dos en activant son pouvoir. Qui consistait à pouvoir ignorer les grandes surfaces comme les murs ou le sol. Or, ces vitres étaient incontestablement des surfaces que mon panneau pouvait ignorer. Quel con ! J'aurais dû lui demander depuis le début de se rendre intangible aux couloirs pour ne pas faire souffrir mes épaules maintenant meurtries. Dans un geste large pour profiter de cette soudaine liberté de mouvement, je plantai mon panneau de signalisation au milieu de la paroi qui me faisait face. Derrière nous, les employés se rapprochaient à grands pas. Dès que mon arme fut bien enfoncée dans la paroi, je la « plantai » dedans, comme un morceau de viande sur une brochette (un mètre de la tige en métal ressortait de l'autre côté). Puis j'émis une torsion du poignet assez violente afin de dessouder la vitre. Après acte, je lui flanquai un coup de pied après avoir retiré mon arme, et le panneau en verre s'abattit sur le sol dans un son moins clinquant qu'on aurait pu croire. Je repris ma course après cette tricherie éhontée. Dès que j'estimai que je fus à bonne distance, j'activai mon pouvoir.

Premier Portail : Juste en-dessous de nos pieds.
Second Portail : En plein dans l'attraction de la maison hantée, dans un endroit inconnu ; mais on avisera par la suite.
Effet Provoqué : Je ramenais Sarrah vers moi pour éviter qu'elle ne se cogna contre un des bords du portail (enfin, le sol juste après les bords plutôt) et nous atterrîmes dans un endroit faiblement éclairé, avec des rails à moins de trois mètres.

Si j'avais préféré tomber plutôt que de dresser un portail devant moi où on aurait pu s'engouffrer sans problème, c'était juste parce que le chien nous observait certainement. Et si on avait foncé vers le manoir hanté avec un portail en direction de ce manoir, il aurait pu être tenté de poursuivre sa quête ici où il nous aurait retrouvé, totalement par hasard. Puis, il était plus difficile d'emprunter ce portail dans sa position actuelle, histoire que les employés ne nous suivent pas. Sur cette pensée, j'annulai mes portails. Je pouvais maintenant analyser notre situation.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptySam 13 Aoû 2011 - 19:14
Sarrah continuait de courir dans le diabolique labyrinthe de miroirs et de vitres du palais des glaces. Malgré la fâcheuse situation, elle s’amusait comme une enfant. Si les pauvres employés n’étaient pas obligés de les pourchasser, elle et Ed, et si le molosse enragé ne les avait pas prit en chasse à cause du petit problème qu’elle avait avec l’autorité, la jeune voleuse se serait laissée aller. Dommage qu’elle ne puisse pas les faire disparaitre. Le Voyageur qui jusqu’à présent était resté derrière elle lui tapota l’épaule et lui désigna un escalier en verre. Bien sûr. Une vitre géante d’une transparence surpassant celle de l’air faisait un étage supérieur. Bref, une fois montés dessus, elle eu l’impression de marcher – courir plutôt – dans le vide. Le rêve d’Icare. Nouvelle expérience pour elle. Mieux que l’avion.

Soudain, Ed brandit brusquement son étrange panneau de signalisation. Sarrah freina en urgence. Toute à sa nouvelle sensation, elle se contentait de le suivre sans faire attention. Ses pieds dérapèrent si bien qu’elle en tomba sur les fesses, lâchant un petit cri de surprise masqué par le bruit de la vitre qui venait de tomber. Son compagnon venait de commettre une tricherie éhontée. Alors qu’il continuait sa route comme si de rien n’était, la jeune femme aux multiples nationalités redressa la vitre, qui se sella immédiatement. Les employés qui les suivaient à la trace étaient ainsi bloqués, obligés de faire un grand détour. Mais le temps pressait, Ed s’éloignait. Elle le rattrapa sans trop de mal, forçant sur ses muscles alors que lui ralentissait pour qu’elle puisse le suivre.

Au bout d’un court moment, il s’arrêta à nouveau. La maison hantée était en vue, Sarrah reconnaissait l’énorme loup-garou aux poils bruns et noirs étranglant avec délectation le vampire habillé, coiffé et maquillé dans le pur style punk. Merci aux vitres d’une limpidité impeccable. Le blond – elle se décida enfin à définir sa couleur de cheveux comme étant du blond, même s’ils étaient assez sombres pour être châtain clair – se concentra un moment, avant de la prendre à nouveau dans ses bras, comme quand il l’avait téléporté la première fois. Effectivement, elle passa d’un coup au travers du plancher de verre. A peine eut-elle le temps de cligner ses paupières couvertes d’une poudre fine de couleur sombre, histoire d’allier praticité et coquetterie, qu’elle touchait à nouveau le sol terreux d’un endroit à peine éclairé.

Faisant quelques pas en avant, Sarrah regardait frénétiquement autour d’elle. Murs d’une pseudo caverne – une vraie en réalité, puisque tout était possible à Dreamland – couverts de toiles d’araignées, plus grandes et vraies que nature, torches flamboyantes éclairant squelettes à la blancheur à la fois douteuse et fluorescente, rails en plein milieu du chemin. Ils étaient dans la maison hantée. Au sous-sol peut-être ? Aucun moyen de le savoir.

« Bien joué Ed ! C’est franchement cool ton truc de la téléportation. »

Elle tourna un peu, triturant les toiles, s’amusant de leur collant. Elle réfléchissait à la marche à suivre. Rester ici un moment était une option, sortir une autre. Dans les deux cas, ceux qui les poursuivaient étaient loin de se douter que les deux voyous se terraient dans la maison hantée. Mais ils se rendraient vite compte qu’ils n’étaient plus dans le palais des glaces. Il fallait se décider rapidement. Au loin, un bruit de wagon se fit entendre. Cela se rapprochait. Tournant frénétiquement la tête, Sarrah cherchait une cachette.

La chance était avec eux, une porte apparue devant eux, sur le mur. Barrée de panneaux d’interdiction à moitiés détruit, elle s’intégrait de telle façon dans le décor que les visiteurs passant devant, bien assis dans leur wagon, n’y verraient que du feu. Elle se précipita dessus, et testa la poignée. Si la porte s’ouvrit sans problème, les gonds crissèrent d’une manière pour la moins théâtralement inquiétante. L’écho se répercuta dans le couloir, dû arrivé aux oreilles des rêveurs dans le wagon qui s’approchait inexorablement à une vitesse calculée pour infliger le plus de peur possible, et se mélangea au bruit des roues sur les rails. De l’autre côté se tenait une petite pièce avec une table et des chaises.

Sarrah ne le savait pas, mais son pouvoir venait une nouvelle fois d’agir. Toute à la fuite, elle s’enlisait dans son rôle de voleuse à la chance insolente, augmentant ainsi son rayon d’influence sur ce qui l’environnait. Et là, son pouvoir venait d’agir à son paroxysme. Il venait de créer une pièce complète dans un mur épais d’un demi-mètre tout au plus, la meublant de façon sommaire. Elle était même éclairée par une lampe pendant du plafond, permettant d’y voir beaucoup plus clair qu’à l’intérieur du tunnel. En parlant de ce dernier… Il semblait s’éclairer d’avantage. Le charriot était tout près. Heureusement, Ed se trouvait à côté de Sarrah, pour regarder sûrement. Elle le poussa à l’intérieur, et ferma la porte. Ainsi, ils étaient cachés. Ne restait plus qu’à décider de la marche à suivre.

« Bon, y a deux solutions. Ou trois, mais j’ la vois pas. Soit on se barre, et vite, avant que le chien ne sorte de l’attraction. Les employés devraient le retenir suffisamment longtemps pour qu’on se fasse passer pour des touristes en squattant un wagon. Ou alors on reste ici jusqu’à ce qu’on se réveille. Pas folichon, mais on peut toujours discuter. T’as de la tchatche à revendre on dirait. »

Elle venait de faire référence à son interminable discours sur Dreamland. Cela avait été gentil à lui de tout lui expliquer, même si elle n’avait écouté que d’une oreille distraite. Cette pensée la fit réaliser qu’elle ne l’avait pas encore remercié pour son aide. Depuis tout à l’heure, il se faisait courser par un chien géant et suffisamment savant pour courir sur les pattes arrière alors que le molosse n’en avait qu’après elle. Si elle aimait défier l’autorité, elle n’en restait pas moins polie et assez bien éduquée pour remercier quiconque l’aidait. Code d’honneur de voleur.

« Au fait, j’t’ai pas encore remercié. Depuis t’t à l’heure tu m’aides. Sans toi le clebs m’aurait rattrapé, et j’aurai été obligée de payer je ne sais combien avec je ne sais quel argent. Merci. »

Et le tout servi avec un sourire, s’il vous plait ! Si Sarrah ne se comportait plus du tout comme avec les enfants, malgré tous ses trips, toutes les vies qu’elle s’inventait, son sourire restait le même. De quoi donner une accroche à Ed, qui découvrait ce qu’était une mythomane à Dreamland, affublée du pouvoir de déformer la réalité, aussi peu tangible soit-elle dans ce monde.
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MessageSujet: Re: Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] Avis de tempêtes sur Circus Attractions [PV Sarrah] EmptyLun 15 Aoû 2011 - 14:42
[Excuse-moi, pas terrible ^^']


Bon, vous savez tous à quoi ressemblait un manoir hanté de parc d'attractions ? Avec des costumes qui pendaient partout, des têtes de monstre qui s'animaient par la simple mécanique de la magie-technologie... Je fis tout mon possible pour oublier de voir qu'un vampire pendu par des fils venait de me faire un clin d'œil avec un air malicieux. Je ne parlais pas de cette lumière tamisée, cette musique qui imposait une ambiance de fond, ces rails qui n'hésitaient pas à grincer. Etc. Je vis effectivement des rails qui annonçaient une arrivée prochaine d'un wagon. Je fis une petite grimace. On en était pas arrivés là pour se faire voir par les premiers touristes venus. Les salles étaient sombres, mais il n'y avait pas grande chose qui nous permettait de se cacher. Les mauvais langues diraient qu'il me suffisait de rester immobile pour me fondre dans le décor, mais il y avait toujours Sarrah qui aurait du mal à se faire passer pour un monstre. Puis mon panneau de signalisation n'avait rien à foutre là. Je cherchai rapidement une porte de secours, à l'instar de Sarrah qui scrutait les murs noirs. Je n'avait pas répondu à sa phrase, trop préoccupé que j'étais à tenter de trouver une solution à notre problème, et à me remettre de la terrible épreuve qu'avait été pour moi, émotionnellement parlant, le labyrinthe des glaces. Je saisis ce qu'elle voulait dire, mais mon cerveau oublia de lui répondre, tout simplement. Ça arrivait fréquemment d'entendre quelqu'un sans qu'on ne lui réponde car on oubliait tout simplement de le faire, à cause d'une tonne de trucs à prendre en considération en même temps. Mais il fallait tout de même se dépêcher : si des touristes nous voyaient depuis leur train, ils n'hésiteraient pas à nous dénoncer au guichet, qui n'hésiterait pas à nous dénoncer à je-ne-savais-qui de malfaisant.

Ce fut la fille qui trouva une réponse à nos problèmes sans me faire user une nouvelle fois de mon pouvoir. Je préférais les garder en réserve si une situation urgente ne m'obligeait pas les utiliser : on ne savait jamais de quoi seraient faites les heures prochaines, et mon hypothèse du Dragon qui s'attaquerait à Circus Attraction pouvait encore se réaliser. Mais pour le moment, ce n'était pas une créature de légende que je devais affronter, mais un vieux clébard qui bavait sur le sol, ainsi que deux employés d'un Labyrinthe qui avaient dû abandonner la poursuite dans leur propre attraction vu qu'ils n'étaient pas plus concernés que ça maintenant que nous n'étions plus sur leur terrain. Par contre, un scénario assez logique verrait que les gérants des différentes attractions appellent les autorités afin de leur dire que deux dangereux criminels rôdaient dans le Royaume (il n'y avait pas pire crime pour Circus Attractions que des gens de plus de treize ans qui refusaient de payer). Sarrah me fit précipitamment rentrer dans la pièce, tandis que le wagon amenait ces victimes à l'endroit précis où nous étions cinq secondes auparavant.

La pièce était normale, sans équivoque. A peine meublée, bien éclairée. Les employés oniriques de cette attraction devaient s'y réfugier en attendant d'enfiler leur costume si quelques bambins décidaient de se faire une frayeur sur le circuit de la peur. Je m'engouffrais derrière la jeune fille qui referma la porte dès que je fus entré dans le local. Fiou... Un poids dans mon cœur s'enleva aussitôt. J'avais la certitude qu'on n'irait jamais nous chercher là, ou alors, pas à un bon moment et de façon totalement aléatoire. C'était peut-être un cul-de-sac, un piège à rats. Mais mes portails permettaient de transformer n'importe quoi en n'importe quelle sortie de secours. Il n'y avait pas donc lieu de s'inquiéter. Sarrah, dans l'adrénaline qui venait de lui perforer la peau et lui rosir les joues, proposait dans un langage un peu moins soutenu les différentes propositions qu'on avait. Pour moi, tout était assez clair. Il n'y avait pas vraiment lieu de discutailler, surtout si on ne savait pas ce à quoi s'attendre dehors. Je lui répondis d'ailleurs :


« Pour moi, la situation est claire. On est plutôt bien ici. Personne n'ira nous chercher là, parce qu'ils ne savent juste pas où nous sommes partis. Si on nous trouve ici, ça ne sera que du hasard, comme des employés qui viennent s'installer. Je pense qu'il vaut mieux rester ici en attendant notre réveil ou des gens. Au pire, on s'enfuit encore une fois avec l'aide de mon pouvoir. Mais imagine que le chien, appuyé des deux autres gars, ait appelé le service d'ordre du Royaume ? Ils pourraient être une centaine à nous rechercher. On aurait même des avis de recherche. »

Une de plus... Ça ne serait pas terrible pour ma réputation que l'on voit que j'étais recherché par les Von Jackson, puis aussi par Circus Attractions parce que j'avais refusé de payer l'entrée à un Labyrinthe des Glaces. La personne qui me capturerait aurait ainsi mille EV par la famille de psychopathes tarés, ainsi qu'une dizaine de bonbons. Il valait mieux qu'on ne se fasse pas trop remarquer. Plus on se montrerait en plein jour, et plus ils pourraient faire une description précise de nous. Ça serait trop bête pour Sarrah qu'elle soit interdite d'aller à ce Royaume alors qu'elle semblait prendre un immense plaisir rien qu'en s'y baladant. Je réussirais à survivre si on m'interdisait l'entrée. Je n'étais pas vraiment à ma place, ici. J'avais peur des gosses, j'avais l'impression qu'ils voulaient me bouffer. Et que si je les rétorquais d'une baffe, on m'accuserait de pédophilie. On m'avait traité ainsi pour moins que ça ; je ne pouvais plus aider les gens à retrouver des mômes sans qu'il m'insultent d'avoir une attirance pour eux. Sarrah se mit à combler le silence en tentant d'élaborer une discussion, histoire qu'on passe le temps avant notre réveil respectif. Oui, c'était la meilleure solution. J'observais la demoiselle après qu'elle m'ait dit que j'avais de la « tchatche à revendre ». Ah bon ? Normalement, on me lançait des bouteilles de lait pour que j'arrête de dire des stupidités. Là, elle trouvait que c'était un avantage. Je haussai les épaules en tentant de faire tourner la discussion vers autre chose que moi-même.

Elle en vint ensuite à me remercier de tout ce que j'avais fait pour elle. Je n'avais pas servi à grand chose, sinon à servir de complice pour délit de fuite. La morale n'était pas sauve ; même si j'étais plutôt du genre à la sauver en lui filant des gifles pour la réveiller. Je fis un petit sourire discret pour le chien. Peut-être que sans moi, il se serait lui-même servi d'EV et que toute cette histoire aurait été terminée. J'avais peut-être réussi à empirer les choses, comme à mon habitude. Mais tout ce ramdam n'avait pas encore pris fin. Même s'il y avait de grandes chances qu'elle s'arrête dans cette pièce. Où on attendrait doucement que notre réveil-matin vienne nous réveiller. A moins que le chat ne se mette à trop écouter son estomac et décide d'accélérer mon processus de sommeil avec un miaulement rauque et en sautant sur mon visage. Je tentai d'éviter de comprendre ce que Sarrah disait. Je n'aimais pas recevoir des compliments tant que tout n'était pas terminé. Je ne savais toujours pas si j'avais sauvé une jeune Voyageuse d'une injustice, ou si j'avais aidé une voleuse à s'échapper de son juste châtiment. Qu'aurais-je fait dans les deux cas ? Certainement la même chose. Je n'aimais pas les cabots, surtout quand ils avaient un comportement excessif. Alors autant le calmer, et autant aider celle qui pourrait me remercier. Je ne voyais le chien me lâcher un vague merci avant de s'occuper du cas de Sarrah. De toutes façon, on n'agressait jamais une jeune fille. Il n'y avait que les rôles secondaires marchands qui avaient un sens de l'honneur assez bas pour oublier le genre des autres et considérer les femmes ou les hommes sous un seul mot étiquette : client. Toujours être dans le camp des filles quand on ne savait pas où se mettre. Ce n'était pas du sexisme, du machisme, ou du féminisme. C'était cette sorte de code de l'honneur débile qui vous obligeait à faire passer une fille devant vous avant de traverser une porte. Bon, entretenir la discussion ?


« Il me semble déjà loin le moment où tu m'as pris pour un pédophile. Allez, si on continue la parlotte de tout à l'heure avant que le chien nous ai coupé, si on met fin à la parenthèse... je peux savoir quel est ton pouvoir ? Ou ta phobie associée ? »
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