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Révélation... (terminé)

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Jacob Hume
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MessageSujet: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMar 5 Avr 2011 - 22:35
Ça va saigner...
Spoiler:

Imaginez un paysage de blanc, de glace, de neige et de froid qui s'étend à perte de vue, vorace de toute couleur vive, n'offrant que l'éclatante platitude d'un hiver sans nature, d'une banquise infinie qui s'étend jusqu'au bout de l'horizon. Comme une page sur laquelle n'apparaissent que de trop rares et trop lointain caractère ce paysage avait tout de la pureté simple de l'angoisse dont ce royaume était le cauchemar, ou du calme plat d'un désert. On y voyait même se profiler dans ce ciel grisonnant une épaisse et puissante tempête de neige. Cet ensemble n'était pourtant pas aussi plat qu'il pouvait y paraître avec un tel manque de variation dans les teintes de ses couleurs, de hautes montagnes l'encadraient, pics glacés de pied en cape dont les rochers escarpés jaillissaient de la poudreuse comme des flèches noires menaçant toute chose qui oserait s'en approcher. Pourtant, le regard morne et plongé dans le vague et le lointain, un jeune homme, assis sur l'un d'eux, y attend patiemment. Il profite du calme, qui règne pour l'instant autour de lui et dont l'endroit est l'un des rares royaumes oniriques à lui offrir une telle paix. Laissant libre cours à ses pensée, il n'est plus désespoir qui subsiste en lui, cette farouche volonté de ne plus rien vouloir d'autre que mourir et puisqu'on le lui refuse, l'absence de toute envie, sinon celle qu'on le laisse souffrir sans l'importuner.

*Heureusement qu'il subsiste, dans ce monde de dégénérés quelques lieux comme celui-ci. Ne serait-ce que pour le calme qui y règne, le blanc impose un vide, une tranquillité quasi excessive. Ce paysage a quelque chose d'oppressant, il rappelle peut-être un peu trop le film Shinning. Ou le froid antiseptique d'un hôpital. J'ai plus ou moins toujours détesté les hôpitaux et l'ambiance qu'on trouve. C'est trop propre, trop mort. On n'a pas envie d'y rester. Et ce malgré les effort qu'ils ont fait en la matière en mettant quelques plantes çà et là, je déteste le froid des hôpitaux plus qu'on ne peut redouter le froid de l'hiver. Mais d'un autre côté, au point où j'en suis, je m'en contrebalance de l'ambiance qu'il y a autour de moi. Je m'en fout vraiment comme de mes doigts de pied. Tout ce que je vois, c'est qu'ici, au moins, on me laisse tranquille, absolument tranquille. Je suis déjà venu, je me suis déjà promené dans ses montagnes. Mais je ne suis pas retourné au village. Non, c'était trop pour moi, pas envie d'affronter qui que ce soit aujourd'hui, ni joie excessive de me voir, ni gêne. Non, juste le calme des lieux. Les maisons étaient agréables, oui, mais j'ai pas envie d'avoir à faire aux gens. Pas cette nuit. Et pas depuis quelques nuits déjà. Je m'en fout de ce qu'on pense, je m'en fout même que des connards continuent de se trimbaler dans ce monde de merde. D'ailleurs, je me fout de ce monde de merde. Il peut bien crever que je ne bougerais pas d'un pouce. Et d'ailleurs, il peut bien crever que je suis hélas trop certain de ne pas en crever pour autant. Je me retrouverai sûrement tout seul dans le néant et je continuerai à vivre dans ma putain de bulle... Au moins, dans le néant, ils arrêteront de me faire chier tous.*

Une pointe d'agacement viens le tarauder alors qu'il pense aux autres, il fait une vague grimace, mais n'y attache pas d'importance et rapidement retrouve sa morosité, au lieu de le mettre en colère, penser aux autres semble le plonger encore plus dans son isolement et son désespoir.

*Qu'est-ce que j'en ai à foutre de leurs histoire, moi ? Pourquoi veulent-ils toujours m'impliquer partout où je passe. C'est vrai que j'y ai souvent répondu, mais maintenant... Non, je n'ai plus vraiment envie de faire quoi que ce soit avec eux. Ce n'est qu'une bande d'abruti invétérés qui ne pensent qu'à leur cul. Fort bien, et bien je penserai au mien à présent et cesserai de me préoccuper pour leurs histoires de midinettes. Ils ne peuvent pas me tuer ? Je ne peux pas les blairer, c'est aussi simple que cela. Qu'ils crèvent tous où continuent à jacasser comme des pies et à se foutre systématiquement sur la gueule ou à combattre des monstres toujours plus dangereux les uns que les autres. Ils me saoûlent avec leurs histoires. Pas moyen d'être tranquille, jamais. Il faut toujours courir d'un endroit à un autre, toujours aider machin, arrêter trucmuche, se battre contre untel sous prétexte que monsieur veux monter dans cette connerie de classement et que naturellement, par ma propre débilité, j'ai réussi à m'y hisser assez haut pour me faire emmerder. Ces mecs-là, ce monde là ne m'intéresse plus. Qu'ils poursuivent tous leurs petites histoires puériles et leur quête de grandeur imaginaire. Le pire est sûrement de se dire qu'à cause de tous ces cons, même si j'avais pas cette saloperie de bulle pour me faire souffrir tous les soirs, ce serait impossible d'y vivre tranquille. Il y aurait toujours des gus pour venir vous arracher la gueule, simplement pour s'entraîner ou pour accomplir un destin fantoche. Putain, si c'était dans le monde réel qu'ils avaient des pouvoirs, je vous raconte pas la merde absolue que ce serait...*

L'idée de la bulle lui vient en tête, mais il la refuse, il a encore assez de coeur pour résister à l'envie morbide de se martyriser avec un tel sujet. D'urgence, il en cherche un autre et fouille dans les souvenirs de la journée qu'il vient de passer, où son humeur maussade de la nuit a maintenant aussi pris le pas. Et ces souvenirs l'amènent tout simplement sur la personne qui a cherché à en occuper la majeure partie. Ed.

*On ne peut vraiment pas être tranquille avec lui. D'un autre côté, il était évident qu'après l'avoir suivi un peu partout dans Dreamland, il finirait par se demander où j'étais. Et comme d'habitude, il m'a rappelé à quel point j'étais efficace et puissant. Pour me remonter le moral. Il m'a dit qu'il avait besoin de moi. Mais moi, je n'ai pas besoin de lui, et je n'ai plus envie de me soucier de ses conneries de missions à la con. Il veut être célèbre dans un monde imaginaire ? Tant mieux pour lui, mais qu'il ne m'oblige pas à le suivre. C'est un grand garçon après tout, il sait ce qu'il veut, autant qu'il aille le chercher seul. Moi, ça ne m'intéresse plus, même sa connerie n'est plus très drôle. J'en ai juste marre d'aller aux quatre vents pour des noix ! Il m'a emmené contre les pires ennemis de l'univers et je ne suis toujours pas mort. Il ne m'intéresse pas, qu'il crève ou qu'il réussisse, je m'en moque, dans les deux cas, tant mieux pour lui. Moi, je veux juste qu'il me foute la paix. Il s'est accroché, c'est sûr, mais je crois que je l'ai assez envoyé chier pour qu'il ait compris qu'il n'était pas particulièrement judicieux de me faire chier. Il est têtu, borné et stupide, mais je pense qu'il sait que je suis peut-être le seul type qu'il ne vaut mieux pas trop faire chier. D'un autre côté... J'estime qu'il est capable de faire beaucoup de choses insensées, je me suis habitué à ce qu'il fasse exactement ce qu'il ne faut pas faire. C'est dans sa nature même, écrit au fer rouge dans sa chair. Il doit le faire. Il me décevrait s'il ne venait pas ce soir...*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMar 5 Avr 2011 - 22:40
La journée entière avait été une foutue blague. Jacob avait semblait-il...craquer. Un brave gars mais il n'aimait pas s'énerver et je n'aimais pas qu'on s'énerve pour un sujet aussi banal que moi. Sa bulle le foutait en boule (si on voulait continuait les jeux de pourris, je pouvais aussi dire qu'elle lui mettait les nerfs en pelote). Je le savais parfaitement qu'il en avait marre ! Mais je devais faire quoi ? Le tuer ? « Hello Ed, est-ce que tu pourrais me tuer ? J'en ai marre de ce monde parce que je suis trop invincible, et parce que ça me fait mal. » / « Immonde petit hypocrite, t'as essayé de te faire exploser la gueule par un piaf violent, de te briser les couilles sur le sol, de te faire découper en deux par une nymphomane psychotique, de te transformer en frigo, de te faire ruiner le bras par de l'acide sulfurique, de te prendre des centaines de coups, de frôler la mort par aplatissement (ou aplanissement) ? » Il était rigolo le Jacob, mais moi aussi je souffrais ! Certes, la douleur qui l'emplissait tel un vase était bien plus régulière. De plus c'était de celles qui lui sapaient tout le moral. Comme une maladie. Mais je pensais qu'il s'était habitué à force ! L'esprit humain peut s'adapter à tout. Quel est le scientifique qui disait que l'homme était l'espèce animale qui pouvait s'adapter le plus rapidement aux problèmes ? Je sais que je faisais un peu salopard en disant ça... mais j'avais l'impression qu'il m'en tenais responsable ! Tu vas souffrir de toutes façons coco ! Essaie d'aider un vieux frère au lieu de te replier sur toi-même comme un malade dépressif..

Tandis que je marchais dans les rues de Montpellier pour retourner au lieu immonde qui me servait d'appartement, je réussis à perpétrer le cliché du gars en colère : Dame Fortune m'installa une cannette dans la rue, et je shootai dedans. Elle rebondit sur un mur en faisant vibrer mes tympans. Je retournai mes yeux vers le ciel, comme si la situation allait se résoudre simplement en regardant un nuage qui ressemblait à un T-Rex pourfendu par un sous-marin. Le pire, c'était que les filles n'étaient pas au courant de nos déboires. Comment leur expliquer que Papa 1 et Papa 2 s'étaient fâchés ? Je tournai mes clés dans la serrure et ouvrit la porte plus violemment qu'à l'accoutumée. Mon chat bondit de canapé de peur avant de se faufiler courageusement sous ma couette. Je volai sa place avant de lâcher un râle grotesque. Puis je me levai, refermai la porte d'entrée, me recouchai sur le sofa, et émit un autre raclement de gorge. Je savais parfaitement que Jacob souffrait toutes les nuits, qu'elles étaient devenues un cauchemar. Mais dans mon esprit, j'avais l'impression que tout allait s'arranger. Nous n'avions aucun objectif sur Dreamland, sinon errer et éviter de tuer les malfrats qu'on croisait. Avec un peu de chances, dans nos déambulations, on trouvera un moyen de tirer Jacob de son indésirable carcan. J'adorais Dreamland comme rarement on avait adoré ce lieu. Je voulais faire profiter mon ami de ce monde majestueux. C'était comme si un malade vous demandait de l'euthanasier à cause d'une maladie terrible, et que vous tentiez quand même de le guérir pour lui montrer le monde autrement que vu d'un point de vue chétif.

A bout de forces, je rangeai la moitié de ma pizza dans le frigo. Je n'avais pas faim. Mon estomac était bouché à cause de ces histoires pourries. Les problèmes de Jacob commençaient sérieusement à devenir les miens. Mon ventre entier se recroquevillait sur lui-même, au risque de douleurs abdominales. Je tentais vaguement de surfer sur la vague du net, mais pas de rouleau à l'horizon. Je rabattis le clapet de mon ordinateur. Je n'avais plus rien à faire. Il ne me restait plus qu'à me coucher. Je me dirigeai sereinement vers mes couettes quand une once de mon esprit prit une décision sans m'avertir. Il fallait que je parle à Jacob. Que je tente de mettre les choses à plat, qu'on discute de son problème. Mais si je voulais le faire tranquillement, il faudrait déjà me débarrasser de cette folle d'Héléna. Elle me suivait partout dans Dreamland. Je serais obligé de me coucher tard si je ne voulais pas qu'elle se mette à attaquer Jacob sous peine qu'il m'en faisait. Ragaillardi par ce programme, je me mis à caresser les oreilles de mon chat. Dix secondes plus tard, le doigt mordu, je commençais à faire la dernière chose que je faisais quand toutes les autres activités avaient été épuisé : mes leçons. Je me mis à rédiger un descriptif d'un système d'information d'entreprise, puis à chercher des photos spécifiques. Je me mis à feuilleter dans mon calepin pour retrouver mes notes. Je les recopiai sur mon ordinateur, puis les rayai sur le papier d'un fin trait sec. Le papier bruissa, puis je rangeai le calepin dans ma besace. Quitte à se faire chier, tentons au moins de rendre lucratif la chose.

Après avoir macéré mon pauvre cerveau sous de nombreuses tortures laborieuses, je décidai qu'il était assez tard pour échapper à ma folle, et assez pour pouvoir rejoindre Jacob. Des fois, je n'arrivais pas à le retrouver puisqu'il ne se couchait pas vraiment au crépuscule. Mais je supposais qu'à trois heures du matin, il devrait tranquillement être en train de roupiller sous ses couettes avec son bonnet de nuit sur la tête. Je me glissai dans mes draps comme un zombie. Mes paupières sous le poids de la fatigue et des ennuis, se fermèrent toutes seules. Mon chat me rejoignit avec un ronronnement qui n'avait rien de personnel. Il se lova en vitesse pour m'empêcher de bouger. Je dépliai quand mêmes les jambes malgré ses protestations, et je me mis à rêver de Jacob. Ce ne fut pas très dur. J'avais pensé à lui tout l'après-midi, je n'allais pas arrêter maintenant. Avec un peu de chance, nous trouverions un terrain d'entente. Au pire des cas... je préférais ne pas y penser.

Soyons directs, si je n'avais pas eu mes lunettes de soleil, mes yeux auraient été grillés sur place. Le paysage n'était que des montagnes immenses entièrement cernées de poudreuse. Je voyais même au loin un glacier terrible aux pointes effilées, ainsi qu'une congère géante qui essayait de se faire passer pour une montagne. Bon, mon Jacob ne devrait pas être très loin. Je me mis à fureter des traces. Je crus voir des choses s'y approchant. Je me mis à grimper vers le sommet. Pas de problème quant à la pente, j'avais skié sur des pistes plus raides. Tandis que je marchais, je me mis à remercier Dreamland de m'avoir donné des lunettes de soleil larges qui permettaient de rendre le monde plus jaune et moins lumineux, des effets chauds qui me permettaient de combattre le froid efficacement, et des MoonBoots qui empêchaient la neige de se faufiler dans mes chaussettes. Par contre, le panneau qui me tirait traîtreusement en arrière, moyen. Surtout qu'il me prévenait de la pente qui faisait quarante degrés. Ahah, j'étais mort de rire... Un peu comme si un de vos amis vous tirait par le col vers l'arrière en vous disant de faire attention à ne pas tomber. Je jetais un œil aux crevasses que formaient ces mottes de terre célestes. Oh merde, elles étaient impressionnantes. Les vallées se cachaient si loin qu'elles disparaissaient en contrebas et en serpentant. Le paysage était si blanc que le ciel en perdait de sa teinte turquoise. On se demandait vraiment si la neige ne produisait pas la lumière au lieu de bêtement la réfléchir.

Un quart d'heure passa. Le temps que mon cerveau remarqua qu'Héléna n'était pas derrière moi. Elle allait certainement piquer une crise et me tuer pour la peine la prochaine fois, mais j'avais d'autres soucis en tête pour la soirée. Le vent commença à se déchainer, et je pus apercevoir d'immenses nuages se profiler à l'horizon. D'immenses nuages sacrément noirs. Seul Saroumane était capable d'envoyer des nuages pareils à la figure de ses ennemis. Je repris mon ascension en essayant de ne pas penser au froid glacial qui s'infiltrait sous mes couches de vêtements pour me taillader comme un rasoir. Mes cheveux se mirent à se balloter sous le vent. Dix minutes plus tard, je tournai la tête. Je vis une forme. Jacob. Une seconde trop tard, mes lunettes se firent décrocher de mon nez par le vent et tombèrent dans la neige, roulèrent une seconde avant de tomber dans le vide. J'étais trop désabusé pour aller les chercher... Si même mes lunettes de soleil ne parvenaient pas à me tirer une onde d'émotion de la poitrine, alors imaginez un peu l'état dans lequel j'étais. Le vent me giflait maintenant. Je me rapprochais de la silhouette avec les cheveux violets. Je fis un petit écart pour le rejoindre. Là, mes pieds trouvèrent quelque chose de solide à se mettre sous la semelle. De gros rochers émergeaient de la neige comme autant de pustules sur le visage d'un adolescent. Je ne dis pas non à une surface dure. Je grimpai quelques rochers pour mieux me rapprocher de mon partenaire, essayant de trouver quelques prises avec les mains.

Puis enfin j'arrivais près de mon ami. Il avait les genoux qui basculaient dans le vide. Le Vide. Du bas de ces vallées, cinq kilomètres vous contemplent. Mes yeux tentèrent de regarder en l'air, mais essayaient par un désir morbide de descendre pour mieux apprécier ce paysage infini et mortel. Le vent soufflait moins fort, derrière quelques rochers. Bon, je commençais la discussion comment moi ? Qu'il me faisait chier, que c'était réciproque et qu'on oubliait tout ? Nop, trop facile et il me dézinguerait. On allait parler, on verrait bien comment ça se terminerait. Comme à mon habitude quand je voulais lui parler, je lui tapotai la bulle (un geste totalement inutile dans le sens où il n'entendait rien quand même. Par contre, je le faisais dans son champ de vision. Il saurait directement que c'était moi). Avec autant de paix aux alentours, on allait certainement pouvoir parler tranquillement. J'ouvris la bouche inutilement, comme je le faisais toujours. Pour lui montrer que j'avais envie de discuter. Normalement, je lui montrais des feuilles de papier ou d'autres trucs du genre pour lui faire comprendre qu'on pourrait faire la nuit prochaine un truc vachement rigolo qui consistera certainement à cogner du vilain tout en s'en mettant plein les poches. Comme d'habitude. Je n'avais jamais essayé de quêtes plus politiques vu que Jacob parlait comme il entendait, et que j'avais un côté assez expansif et peu réservé... J'essayais de savoir les sentiments qui me traversaient l'esprit. J'avais mal pour lui, mais j'étais en colère aussi. Deux sentiments contradictoires que j'allais essayer d'abattre cette nuit.


« Eyh, on crève de froid dans ce patelin. La prochaine fois, va te faire chier à la plage petit con. Sinon, ça va ? »
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Jacob Hume
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyVen 8 Avr 2011 - 14:34
*Le voilà. Il était temps. Il s’est pas couché à une heure habituelle. Il avait donc simplement l’intention d’être sûr de me rejoindre. Pourquoi, sachant qu’il aurait cette possibilité de venir ramener son broshing dans les parages, je n’ai pas fait mon étudiant en faculté de philosophie et ne suis-je allé dormir en cours ? Allez savoir. Pas que ça à foutre sûrement. Ce type m’exaspère pourtant. Peu importe où je vais, il se dit que c’est une bonne idée de venir me faire chier. Non, il ne peut pas me laisser tranquille, c’est dans ses gènes de me faire chier, comme si le destin en plus de m’avoir enfermé dans une bulle indestructible me faisait souffrir le martyre, avait décidé en plus de cela d’affubler d’un crétin blond à lunette pour me rappeler sans cesse que je ne pourrais pas échapper à cette connerie qu’était Dreamland. Une vraie ventouse ce mec, s’il pouvait, il me sucerait le sang jusqu’à la moelle pour être sûr que mon parfum ne le quitte jamais. Mais j’ai pas d’odeur derrière ma bulle, j’ai pas non plus de voix et j’ai pas d’air, pas de nourriture, pas à boire et rien du reste, jamais. Je suis condamné dedans. Et l’extérieur me semble tout aussi pourri, surtout lorsqu’il est occupé par ce dandy qui me sert de lèche-vitrine. Qu’il vienne donc cet enfoirée puisqu’il n’est pas capable de se passer de moi, qu’il vienne et je lui expliquerai à quel point sa présence pulvérise la beauté du paysage. Viens pas foutre la merde ici mec, ici c’est calme, ça doit le rester. Je ne suis pas allé plus loin que ces montagnes dans ce royaume, ça reste un cauchemar malgré tout, mais ici, c’est calme et j’ai envie que ça le reste. Et si pour m’assurer que tu ne viennes plus me suivre partout où je vais je dois t’enfoncer ton panneau dans l’orifice, je le ferai.

Nan mais regardez-moi ce mec. Tu t’attendais à quoi en venant ici ? Tu as l’air complètement pommé dans toute cette neige. Et t’es pas équipé pour. Et encore, il pourrait bien y avoir un monstre comme celui que j’ai niqué la dernière fois que je suis venu. Tient, d’ailleurs, ça m’éviterait bien des peines si un monstre surgissait de nulle part pour te bouffer. Bref, pour le moment, personne en vu alors je suppose que je vais devoir m’en charger tout seul c’est ça ? Non, mais vraiment, j’aurais pu être dans le royaume obscur, me trimbalant pénard dans ma petite bulle et toi tu m’aurais suivie et tu te serais fait bouffer par un Duc, normal. Tu as vraiment un QI de Dieu mec ! Je devrais peut-être faire ça la prochaine fois, que tu décides de me pourrir, encore plus qu’elle ne l’est déjà, ma nuit. Je vais direct là où c’est le grabuge et je t’y laisserais crever submergé par les créatures monstrueuses et ce sera bien fait pour ta pomme. On ne m’emmerde pas sans conséquence. En plus, à avancer comme ça dans la neige tu me fais de la peine. Tu dois avoir froid crétin, sans parler du fait que tu dois certainement galérer à marcher la-dedans, c’est pas vraiment de la glace non plus et c’est de la poudreuse. Pratique, hein, d’avoir une bulle qui protège du froid et qui peut voler jusqu’au rocher ? Mon cul oui, tu serais dedans, tu ferais moins le malin, tu vomirais Dreamland et alors tu arrêterais sûrement de me faire chier.*


Il détourne son regard de lui et le plonge de nouveau dans le cœur de la tempête qui s’annonce.

*Ouais, je sais ce que tu vas me dire. « Ouais, Dreamland c’est génial ! La preuve tu es le seul à trouver que c’est de la merde. Tout ça à cause de ta bulle, mais il n’y pas que ta bulle mec ! » Abruti, salaud, crétin. Tu ne vois pas que le fait que tout le monde trouve ça génial, sauf moi à cause de ma bulle, ça me mine encore plus. C’est comme de se retrouver dans une soirée où tout le monde est complètement bourré avec un bracelet orange et les clés de la voiture. Tu profites pas, tu te fais chier, tu t’inquiètes pour les autres, tu souffres en silence alors tout le monde se trouve super intelligent autour de toi et fout la pagaille en riant bêtement, tu n’as qu’une envie que ça s’arrête. Ouais, l’analogie est pas mal et tu es du genre à pouvoir comprendre ça. Malheureusement, je ne suis pas sûr que tu sois déjà retrouvé de mon côté de la soirée. Bref. N’essaie pas de me dire que Dreamland est absolument génial. Ça ne l’est pas du tout pour moi, et je déteste les gens bourrés en général. Bon, pas de monstre à de monstre sanguinaire à l’horizon et tu es là. Je vais devoir m’occuper de tout seul. On ne peut vraiment compter sur personne dans ce monde de dégénéré. Et je vais te dire un truc, tu me touches encore, tu es mort ! Ahah ! Très drôle Jacob, il ne peut pas te toucher, tu es intouchable. Génial, sublime, pouvoir trop fort ! Je vous emmerde tous autant que vous êtes. Et toi, barre-toi si tu veux pas faire du body-snow avec un panneau dans le cul. Et surtout arrête de me montrer tes dents en souriant, ça m’exaspère. Allez, dégage…*

Il suffit d’une pensée à Jacob pour projeter un invisible et indétectable bras droit sur le ventre de son ami, prolongeant celui-ci à son paroxysme, envoyant Ed balader à une dizaine de mètres, sans lui accorder davantage qu’un regard dédaigneux. De nouveau, son regard se retourne vers l’horizon.

*Ouais, je sais, j’aurais pu te balancer dans le vide et ça aurait régler beaucoup de problème. Mais bon. Je n’y ait pas pensé sur le coup. Je voulais seulement faire un haussement d’épaule destiné à te dégager au loin. Avec la bulle, c’est plus pratique que sans, je dois l’avouer. M’enfin, je sais à quoi m’en tenir avec toi, tu ne vas pas le laisser rejeter par ça. Non, il t’en faut plus pour abandonner. Beaucoup plus. Je sais, je t’ai suivi pendant trop longtemps pour ne pas le savoir.** Il se lève doucement et se retourne, toujours aussi morne dans l’expression vers son ancien camarade. **Très bien blanc bec, tu veux discuter, on va discuter. Mais à ma manière cette fois et je t’assure que ce sera notre dernière discussion. Je vais te péter les dents.*

Et de nouveau, tendant la main vers l’avant, il lui envoie un bras invisible de sa bulle dans les dents… *Tu aurais eu tes lunettes, je me serais fait un petit plaisir…*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyDim 10 Avr 2011 - 22:13
N'y allons pas par quatre chemins, Jacob était largement plus énervé que les autres nuits. Le problème, c'était qu'il cachait ses sentiments sous un air taciturne très désagréable. Il ne souriait jamais, il ne pleurait jamais, il ne sautait pas de joie, il ne serrait pas ses poings. Un type qui passait pourrait penser que c'était une machine : toujours la même expression faciale. Essayez de deviner qu'il était en colère avec pour seule information qu'il s'asseyait en face d'un précipice. Il ne lui manquait plus que la mélodie de Disney pour étancher sa soif d'expression, mais si elle était passée, il ne l'aurait certainement pas entendu. Un petit hypocrite sur les bords. Incapable de voir la vie du bon côté. Mais le véritable indice pour déterminer quels étaient ses humeurs du moment, c'était bien entendu quand il commençait à mettre un peu trop d'entrain à frapper le monde – que ça soit sur un ennemi félin, ou bien sur ses propres alliés. Je fus envoyé en l'air dans un coup sourd. Je fus tellement surpris que mon cerveau n'arrivait pas à décrypter la douleur qui était censée se propager dans mon nez tel du cyanure pris avec une paille. Puis, fallait avouer que ses coups n'étaient pas très mirobolants. Ils n'arrivaient qu'à projeter sa bulle sous une certaine vitesse qui déterminait la force. Il pouvait frapper bien plus fort que ça s'il le voulait, mais au contact. Ma nuque fut prise au dépourvue, et partit en arrière poursuivie par le reste de mon corps. Je savais qu'il ne m'aimait pas beaucoup le Jacob, et j'étais presque prêt à lui pardonner en faisant passer ça pour un signe d'affection. Les deux minuscules problèmes reposaient dans le fait qu'il s'était levé avec une douceur redoutablement douce et qu'il m'avait re foutu un autre pain sévère. Déjà moins surpris, je réussis à conserver mon équilibre tout en basculant ma nuque en arrière pour atténuer le choc. J'accompagnais son mouvement par un bond en arrière (une question de poids reposant sur l'avant des pieds afin de partir plus facilement). Je finis sur un deux mètres en arrière, mais sur mes pieds. L'autre petit problème était que ça faisait longtemps que je voulais lui casser la gueule, aussi affectueusement que possible. Et ce autant parce qu'il réussissait à pourrir mes nuits avec un air snob que parce qu'il réussissait malgré lui à s'imposer mieux que moi dans les plus dangereuses des situations. Et un peu parce qu'il m'avait mis KO pendant le tournoi et qu'il s'était dédaigneusement effacé.

« Alors Jacob. On est de mauvais poil ? »

Cette phrase était sortie toute fraîche de mon esprit sans que j'y ai trop pensé. Il fallait lui montrer que je prenais ça bien et que j'allais commencer à attaquer. Après tout, j'étais le superbe Ed Free qui avait fait tomber de vils crapules, qui avaient désossé quelques dizaines de monstre et qui avait survécu aux imbécilités de Lou. Et devant moi, il y avait juste un type indestructible. Le combat serait à peine équitable. Tricheur. Je sortis mon panneau et le plaçai devant moi rapidement et le pointai devant moi, vers la diagonale. Je fis en sorte que la largeur de son poing invisible ne puisse me heurter sans se faire arrêter par mon arme. Son attaque était grossière, il ne pourrait plus me faire de mal avec quand j'avais ce panneau devant moi. Bon, la défense était un tout mais il fallait passer la sienne.

« Pour toi, je vais devoir sortir les crocs. »

Une autre phrase inutile. Mais un petit coin de mon cerveau m'obligea à dire cette chose stupide. Je le soupçonnais d'avoir coulé ma réputation à coups de nullités polysyllabiques. Allez, on pense offense maintenant. Jacob était le membre le plus défensif du groupe, et j'étais le plus offensif. Je combattais au contact où que l'ennemi soit. Et je pouvais traverser la bulle de Jacob tant que celle-ci était ouverte. Je m'étais d'ailleurs toujours demandé comment les poumons de Jacob survivaient à la compression de la bulle qui rejetait tout l'air dans le cors de son hôte. Peut-être qu'elle l'aspirait en elle pour ne pas détruire son propriétaire. Il m'avait déjà dit que la bulle faisait tout pour le garder en vie. Moi je répondais que le véritable ennemi, c'était pas Jacob, mais cette foutue protection qui annihilait ses forces tel un trou noir qui attirait la lumière, tel un gamin qui aspirait tout l'air dans une Pom'Pote quand celle-ci était vide et que le carton se pliait sur lui-même. Mais elle était encore plus indestructible que lui. Même si je ne mettrais pas ma main au feu qu'elle puisse survivre à mon découpage par les portails. Eux dominaient toute la troisième dimension, et la bulle devrait s'y soumettre. Mais si je devais foutre une raclée à mon partenaire, je ne devais pas utiliser ce pouvoir. Déjà parce qu'il était impossible à placer en combat. Non seulement elle était lente à produire, consommait la moitié de mon pouvoir, et avertissait le combattant ennemi tant la décharge d'énergie était forte. Autant mettre un panneau lumineux demandant à Jacob de quitter de sa position. De plus, elle avait plus de chances de le tuer que de blesser. Et malheureusement, c'était ce que Jacob voulait. Je pouvais essayer de m'en tirer en abandonnant et en lui disant que j'acceptais de mettre fin à ses jours. Mais je pensais qu'il était assez furax cette nuit-là, et qu'il préférait largement perdre toutes ses forces une autre nuit pour me refaire la gueule plutôt que de se laisser crever. J'avais un fou furieux enragé devant moi.

Devais-je commencer par une paire de portails basique ? L'inconvénient, c'était qu'il n'y avait pas plus prévisible. Mais en même temps, l'inconvénient existait parce qu'il n'y avait que cette forme d'attaque qui fonctionnait. J'avais six paires de portail : six chances de lui pourrir la gueule. Si je n'avais plus de portails, il faudrait recourir à l'endurance et tenter de le faire suer. Sa principale faiblesse était qu'il pouvait tenir un combat moins longtemps que moi si je rationnais mes portails. Il faudrait le faire bouger pour gagner. Mais la véritable clé du combat était de déterminer la forme de sa bulle. Je connaissais par cœur sa bulle : tant qu'elle le protégeait comme un cocon, il était vulnérable aux grands coups mais gardait cependant une forme de résistance. La bulle en mode ballon offrait une défense bien plus efficace, mais laissait passer les portails. Contre moi, il n'y avait que l'esquive de possible. Et encore, il fallait fuir dans la bonne direction. Au risque de s'en manger une belle. Mais en même temps, je savais parfaitement qu'il savait que je pouvais déplacer mes portails. En bref, s'il tentait de fuir avant le dernier moment, j'allais pouvoir quand même jeter mon attaque dans ses dents. En gros, la meilleure esquive contre moi était de se jeter au dernier moment pour que je ne puisse pas le suivre. En gros, j'avais une possibilité forte intéressante. Je pouvais penser que j'étais hors de portée des attaques de mon camarade. Encore heureux. Déjà que j'avais l'impression qu'on avait fait de la pulpe de mes gencives et que mon nez laissait ruisseler une fine rivière de sang, il ne manquerait plus qu'il puisse de nouveau me frapper. Il était temps d'user mon portail.

Premier portail : Près de moi. Très évasif, mais je vous garde la surprise.
Second portail : Près de la tempe de Jacob, histoire de lui faire du dégât dès le départ. Il n'y avait rien de mieux que de commencer un combat par frapper à la tempe (il y avait aussi l'uppercut, malheureusement trop prévisible, et les parties sensibles. Mais je devais faire preuve de compassion).
Effet provoqué : Par extension, je ne pouvais pas cogner comme un barbare dans le vide. C'était prévisible et Jacob pourrait esquiver sans trop de difficultés. Je savais parfaitement qu'il avait son bouclier autour de lui, c'était la défense la plus efficace contre moi. S'il ne la mettait pas, je pourrais lui causer de sérieux dégâts en une seule frappe. Donc, j'avais une solution : comme d'habitude, je préparais un énorme coût en jetant mon panneau en arrière pour prendre de l'élan, avant de le balancer dans la gueule de l'adversaire puissance dix. Sauf que j'allais profiter du fait qu'il allait certainement se jeter au tout dernier moment vers moi ou dans une autre direction pour esquiver ma grosse frappe. Ce fut pour ça que mon coup n'était pas celui que j'allais faire, mais ma préparation en question. Pour dire les choses simplement, quand je renvoyais mon panneau en arrière plus fort que de raison, ce fut là qu'il fut englobé par mon portail pour rejaillir vers la tête de Jacob. Ma frappe consistait en une sorte de swing finalement, avec mon arme près de ma nuque passée au-dessus de mes épaules. Et si Jacob avait osé se déplacer avant même que je ne commence à frapper, je le suivais du second panneau pour intercepter sa démarche.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyLun 23 Mai 2011 - 19:26
*Connaître Ed, c'est connaître ses capacités et son mode de fonctionnement. Et c'est sûrement le plus grand avantage qu'on a contre lui, de savoir comme il se bat et ce dont il est capable. Nous avons tous les deux nos armes et nos faiblesses. Certes, mes faiblesses sont moindres comparées au siennes. Je lui ai déjà infligé un petit filet de sang alors qu'il faudra qu'il s'y mette avec beaucoup plus s'ardeur pour obtenir le même résultat. Lui en revanche compense son manque cruel de protection par une force de frappe beaucoup plus grande. Avec son panneau, il peut fracasser un crâne s'il s'y met à fond. Moi, il faut que je m'y mette un peu plus pour fracasser un crâne. Sans parler du simple fait évident que sa musculature est foutrement plus développée. Enfin, Ed a le droit à six portails qui peuvent, s'il s'en sers correctement, passer outre ma saleté de protection de merde et d'un seul coup, je deviendrais moins intouchable... Peu importe en fait, si je veux lui foutre la pâté, je sais comment m'y prendre. Hélas, l'endurance est de son côté, il est bien meilleur que moi de ce côté là et surtout en raison du fait que lui, cet abruti, ce connard, ce salaud privilégié, n'est pas perpétuellement coincé dans une bulle. Rien que pour ça, je le déteste en fait. Il pourrait me tuer, oui, mais ne le fera pas. Je le connais trop bien, il a l'air d'être énervé contre moi, mais il n'ira jamais jusqu'au bout. Que ce soit pour me faire chier ou parce qu'il pense que c'est pas bien, il ne le fera pas. Et encore une raison de vouloir lui en foutre plein dans sa gueule. Voilà la liste officielle pour l'instant : il n'est pas dans une bulle et profite pleinement de ce monde, il vient me faire chier dès que j'ai envie d'être tout seul, il veut pas me tuer alors que c'est l'un des seuls qui le pourraient. Et j'en trouverai sûrement d'autres. Oui, c'est même certain, il ne peut pas exister que trois raison à ma haine, ce n'est pas suffisant pour la qualifier. Ah oui, il est parfaitement con aussi, et de quatre. J'aime bien ce petit jeu, je vais continuer d'y jouer jusqu'à ce que je lui ai niqué sa tronche. Bon programme, ça me détendra encore plus.

Quant à ses capacités, je l'ai déjà dit, six portail et frapper fort. Je peux encaisser ses coups un peu mieux que d'autres tant qu'il ne frappe pas à l'intérieur de la bulle, mais pas éternellement non plus. Et je n'ai aucune envie de souffrir plus ce soir. Ses portails peuvent lui permettre de faire des attaques surprises, d'autant qu'il peut les déplacer au besoin. Mais seulement six attaques surprises, pas une de plus. Et s'il les déplace, il en a moins en stock. Son véritable pouvoir trop dangereux, qu'il n'utilisera d'ailleurs pas, lui coûte trop et je le repérerai tout de suite. Il s'abstiendra donc de l'utiliser. Je le sais. À moins qu'il ne se décide enfin à me tuer. Puisque après tout, si je le repère, pourquoi je bougerai ? Une occasion assez unique de me faire décapité. Mais lâche un jour, lâche toujours, même si c'était sa dernière cartouche, il ne l'utilisera pas. Il est venu ici pour me foutre une raclée, peut-être. Mais il demeure invariablement idiot et est aussi venu me convaincre une fois de trop de vouloir le suivre dans ses aventures débilitantes. Il me veut vivant, peut importe que je l'emporte ou non finalement. Il a surtout besoin de moi pour continuer à faire le con. Mais je ne lui laisserait pas le plaisir de me tuer, non j'en ai marre de lui. De lui est de tous les autres kékés. J'ai pris ma décision, je trouverai le moyen de crever seul ou l'opportunité me sera offerte par générosité. Pas autrement. Il veut juste me frapper ? Fort bien. Il a l'avantage de pouvoir passer ma bulle ? Oui, mais pas de façon permanente et pas sans les circonstances adéquates. Seulement si je suis en ballon ou en mur. Tant que je reste en combinaison, il n'a aucune chance contre moi. Si ce n'est de me frapper six fois et de le faire bien. Mais six fois peuvent suffirent... Mmh, comme toujours, ce combat s'avère complexe. Mais, n'en étais-je pas venu à bout lors du tournoi ? Oh, oui, c'est vrai, j'avais de la chair à canon à l'époque. Peu m'importe aujourd'hui. Pour lui foutre sa rossé, il faut que je reste prudent, voilà tout. J'ai l'évident avantage d'être le seul à savoir quand ma bulle est en mode ballon et quand elle ne l'est pas. Lui ne pourra que supposer, chercher à me forcer à utiliser une défense parfaite, par reflex s'il peut, pour s'y insinuer. Mais ses portails ne sont pas matériels, ils ne m'empêchent pas, au besoin, de changer de nouveau la forme de la bulle. Or, dès que l'un deux ira à l'intérieur de celle-ci, je serais plus que prévenu par le bruit qui passera par le portail. S'il veut frapper de cette manière, il devra être rapide et redoubler de vitesse. S'il passe quoi ce soit par le portail, je suis cuit, mais encore faut-il qu'il ait le temps de le faire. Il me faut moins d'une seconde pour repasser ma bulle dans le mode que je souhaite... Ça aussi c'est un mauvais reflex.*


Ed pointe son panneau vers l'avant à la manière des escrimeurs et lance une petite réplique à son adversaire, qui l'ignore tout à fait. *Intéressant, cette défense te protège bien de mes petits bras. Comme si je voulais me fondre pour faire une pointe tu pourras toujours t'interposer. Une bonne chose. Une bonne méthode. Mais qui me laisse aussi une certaine latitude pour trouver un plan. Bien sûr, m'emparer de ton panneau me parait une excellente solution pour l'emporter. Malheureusement, ce n'est pas une mince affaire du tout. Et puis, toi-même tu réfléchit à ce que tu vas faire. Je suis certain que tu as encore quelque plan ingénieux à me proposer et qu'ils impliquent tes portails. Tu ne les utilise qu'en dernier recours en général. Mais tu sais aussi que contre moi, tu n'as pas beaucoup d'autre choix que de me frapper grâce à eux. Je vais donc m'attendre à être surpris assez souvent et espérer de tu manques un maximum de fois. C'est un coup prévisible, mais aussi imprévisible. Si tu joues bien, tu peux me toucher. Si tu t'en sers mal, tu perdras. Mais je peux aussi m'arranger pour te forcer à gaspiller tes munitions. Nous sommes ici sur un terrain dangereux... Très dangereux pour toi... Allez, assez réfléchit, ça m'énerve de rester trop longtemps inerte, j'ai des portails à te faire utiliser. Mieux vaut que je prenne l'initiative.*

Jacob n'attend plus, il commence à se mettre en mouvement. Au même moment, Ed recule son panneau comme pour s'apprêter à le lancer sur lui, telle une lance, un coup intéressant en perspective de par sa puissance, mais facilement réduit à néant par la résistance de la bulle. Jacob commence à effectuer un pas en avant lorsqu'il sent le choc le frapper à l'arrière de la tête et, perdant un peu l'équilibre, se déporte sur le côté en titubant. Il reste néanmoins sur ses deux jambes et encaisse le coup, très légèrement sonné. *Aïe. Bien joué, je l'avais pas vu venir, un jolie coup qui aurait certainement était mieux si je n'avais pas été en plein mouvement. n'empêche, j'aurais pu tomber lamentablement devant toi et je crois que ça m'aurait été aussi insupportable que cela t'aurait plut. Mais ton coup vers l'avant est invalidé maintenant que je suis sur le côté. Il faut que tu le redirige et donc que tu perdes un temps précieux dont tu sais que j'utiliserais sans hésitation. Pas de quartier ce ce soir. Entre chiens et loups, c'est la guerre totale. Le premier qui peut plus bouger a perdu et tous les coups bas sont permis. Il est des attaques viles dont il faut que je fasse l'usage. D'autant qu'à présent, ta défense n'est plus là. Autant en profiter avec que tu ne recommences à m'embêter. Et tu me le paieras, ça fait mal cette affaire...*

Sans attendre plus, il vise immédiatement en mettant son bras en avant et envoie un coup direct dans les testicules de son ancien camarade. Puis, il tente de reprendre l'initiative en courant sur le rocher vers son adversaire, et tend un bras vers lui. *Si je t'attrape, je m'envole et je te lâche. Et on verra alors à quelle vitesses six portails sont utilisées.*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyLun 23 Mai 2011 - 23:44
Touché, mais pas coulé. Si seulement Jacob était moins résistant qu'un verre en plexiglas... malheureusement, c'était peut-être son côté le plus démotivant. On pouvait s'arracher les veines, se bouillir le sang, user toutes ses forces pour trouver une technique afin de passer sa bulle (si seulement vous le pouviez). Puis on sautait de joie quand on parvenait à lui infliger un coup, on ouvrait le champagne et on invitait tout le gratin... jusqu'à se souvenir que ce salopard de merde était aussi résistant que vous aux coups. Impossible d'aller combattre un mec qui vous grillait les neurones de stratégie pour dépasser sa bulle, puis qui vous demandait de réitérer une dizaine de fois cet exploit. Un peu comme si on demandait à Hercules, après ces douze travaux, qu'il avait encore une centaine à faire derrière. Ou dire à Orphée, après qu'il soit passé dans les Enfers et réussit à calmer ces effroyables lieux de ses mélodies (et perdu sa femme comme le dernier des abrutis), qu'il avait oublié de prendre sa monnaie dans les boutiques infernales et qu'il devait y retourner. Bref, c'était totalement abusé. Mais comme je connaissais mon compère mieux que quiconque, je ne succombai pas à cette joie ineffable d'avoir réussi une pichenette. Le problème de ce connard était qu'il avait bougé. Il avait atténué le choc par hasard en se rendant dans la mauvaise direction : vers moi. Il faudrait ainsi que je me souvienne que jamais Jacob ne reculerait. La prochaine fois, je lui enverrais un panneau directement dans la gueule. Oui... effectivement, c'était une bonne analyse de ma part, due à l'expérience, due à mes échecs. La mentalité de Jacob était totalement différente à la mienne, ou à celle des autres Voyageurs. Il était invincible, et se comportait comme tel. Si les Voyageurs plus communs reculaient par peur de prendre un mauvais coup. Ce n'était pas le cas de Jacob. Il n'était pas habitué aux esquives, ce salopard. Et il n'en ferait jamais si cela n'était pas nécessaire. Bref, il fallait que je me concentre sur les mouvements de mon adversaire, car ils pouvaient facilement être anticipés. Jacob irait tout droit, et ne s'embarrasserait pas de fioritures au niveau des mouvements, un peu comme un chien qui suivrait la piste d'un gibier.

Donc, mon coup était à moitié réussi. A moitié réussi, oui ; gardons notre optimisme, c'était ma meilleure arme et ma meilleure source de motivation. Il ne fallait pas non plus oublier que mon pauvre ami n'était pas habitué à une douleur dans les combats, et j'étais ravi de lui avoir appris tout ce que les autres Voyageurs sans bulle enduraient. Après avoir réussi à le toucher, il fonça vers moi dans une marche inéluctable. Malheureusement pour lui, j'étais habitué à me battre avec mon panneau de signalisation. En une torsion de poignet, et grâce au ricochet de mon arme sur sa tête, je parvins à replacer mon panneau en position de défense standard pour éviter ses coups surprises. Sauf que voilà, ce fut une très mauvais idée. Parce que je m'étais attendu à ce qu'il me frappa au ventre ou à la tête, là où mes mains étaient prêtes à anticiper le coup et à durcir ma garde. Mais une attaque en plein dans le poireau, ça, je ne m'y étais pas préparé. Ma défense joua contre moi : la tige basse de mon panneau de signalisation para bien le coup de Jacob, mais elle n'était pas assez ferme pour ne pas se laisser entraîner. Ce fut elle (et non le poing « bullesque » de mon compagnon d'armes) qui me rentra dans les parties sensibles. Seuls les hommes pouvaient comprendre la douleur d'une frappe sur les boules de Bowling, comme une seule femme pouvait décrire un coup dans leur... dans... dans le haut du corps. Pour tout avouer, il y avait deux phases dans la douleur. Une très sourde, presque diffuse, qui ne se faisait pas entendre, qui ne faisait pas mal, mais qui arrivait pourtant à vous plier en deux (un réflexe ? Une douleur qu'on ne parvenait pas à décrypter, mais le corps, si ?). Cette phase ne durait généralement pas très longtemps. Deux à trois secondes environ. Par contre, la seconde phase était bien plus intéressante, et bien plus douloureuse. Car si la douleur était grave, elle prenait aussi forme dans une litanie sourde qui vous faisait grincer des dents. C'était de la douleur, mais le contraire d'une piqûre d'abeille. Elle était dans les notes basses, elle restait sur le long terme, vous faisait arquer le dos sous la blessure. Une expérience que personne n'appréciait. Ah, un dernier détail... la douleur que je venais de décrire était celle d'un petit coup. Imaginez maintenant avec une puissante frappe. Bon, l'attaque de Jacob n'était pas encore un coup de pied avec des chaussures de chantier, mais elle fit l'effet attendu : me faire perdre du temps sur la prochaine action. Deux choses à retenir de cette attaque. La première était que je baisserais ma main droite lors de ma défense afin de maintenir mon panneau de signalisation droit, même lors d'une offensive basse. La seconde, c'était que Jacob n'hésitait pas à piocher dans mon répertoire de techniques super lâches quand il était sacrément en colère. Et parce que je savais parfaitement que je n'arriverais pas à contrer son prochain mouvement facilement, je me laissai le luxe de persifler :


« Aïe ! P'tit con... ! La prochaine fois, je te fais piquer... »

Comme dans une pure scène d'action de Matrix, je vis Jacob courir sur un rocher au ralenti. Je voyais son bras qui tentait de m'attraper. S'il voulait m'attraper, c'était que ce connard avait la bulle en mode « collé au corps ». S'il voulait m'attraper, c'était que ce connard voulait m'emmener aux cieux. Et quand il ne voulait pas m'attraper, cela signifiait qu'il allait gonfler sa bulle en moins d'une seconde pour un impact imminent avec mon crâne. Et à cause de ma douleur dans mon robinet, il réussit parfaitement sa manœuvre. Si j'avais combattu Jacob auparavant, moins d'un mois par exemple, il m'aurait soulevé de terre, m'aurait fait voir les cieux avant de me laisser m'écraser comme une merde de chien (même si l'image d'un ballon d'eau était plus explicite encore). J'aurais été alors obligé d'utiliser un portail, la meilleure technique possible pour me faire user mon pouvoir sans le toucher. Il savait parfaitement que mes cartouches étaient limitées, et que je ne voulais surtout pas les gaspiller. Mais aujourd'hui, j'avais une nouvelle technique à mon répertoire. En faisant abstraction de la réalité comme certains cons arrivaient parfaitement à le faire (les autres, au contraire, étaient trop accrochés à elle), j'utilisais les pouvoirs de mon panneau. Mes parties étaient en supplice, une douleur horrible. Mais ce fut cette même douleur qui parvint à me faire crisper mon poing autour de mon panneau de signalisation. Panneau que je plantai dans le rocher, grâce à sa capacité de pouvoir faire abstraction de la matière, tant que celle-ci était un mur ou le sol. Je pouvais frapper un ennemi derrière une paroi sans difficulté, mais je ne pouvais pas occulter la défense de mon partenaire. Bien dommage... En tout cas, telle l'épée d'Excalibur, je plantai mon panneau à un tiers dans la roche, et m'y agrippai avec toute la force possible. Et là, j'avais le monopole de la surprise. Car je n'avais pas dit à Jacob les nouvelles propriétés de mon panneau de signalisation. Pourquoi n'avais-je pas utilisé mon super coup de la dernière fois, où j'étais parvenu à envoyer un super coup de pied dantesque à mon adversaire après qu'il m'ait lâche d'une hauteur indécente ? Parce que je savais parfaitement qu'il n'attendait que ça. Non seulement, il esquiverait mon coup qu'il connaissait par cœur car il s'en méfiait, et en plus, j'userais une autre paire de portais pour me réceptionner s'il n'avait pas contrattaqué direct. Ainsi, j'étais en position « Fil à linge » : une main qui tenait mon panneau, et l'autre tenue par Jacob qui s'envola sans parvenir à me faire décoller. J'eus une traction de bras terrible pour me libérer de ce carcan (il y avait intérêt : s'il ne parvenait pas à me faire décoller, il y avait des chances qu'il passa en mode ballon direct et me causa de sérieuses blessures). Trois secondes après que Jacob m'ait agrippé, je réussis à me dégager vite fait dans une torsion.

Et parce qu'il fallait vite enchaîner les attaques pour combattre Jacob sans trop lui laisser le temps de guider sa défense, je profitai de mon élan pour me retourner et me mettre la tête en bas. Dans une posture très gymnastique, je poussai sur mes bras pliés afin d'envoyer un immense coup de pied tendu à Jacob. Pendant une seconde, on pouvait voir la photographie : moi la tête en bas, les bras qui venaient de me soulever pour envoyer un coup de pied vers le haut en direction d'un Jacob que je savais démuni de sa bulle ronde. Ne vous inquiétez pas pour l'utilité du coup, c'était une frappe surpuissante du pied. C'étaient les mains qui m'avaient donné l'élan, et mes pieds qui en se déplièrent d'un coup sec, cumulant l'effort des membres supérieurs. Et comme tout mon corps était tendu, je pouvais frapper jusqu'à plus de deux mètres cinquante de hauteur (la force employée dans mes bras fit sauter tout mon corps). De plus, pour éviter une parade de Jacob, je me remis débout en un éclair, et récupérai mon portail dans une pirouette. Alors, j'avais deux solutions maintenant : soit mon attaque avait fonctionné et m'avait octroyé un bonus où Jacob serait étourdi par ma frappe chirurgicale et dans ce cas, je lancerais une attaque de mon panneau de signalisation en plein dans les côtes en le décrochant du rocher plein de neige ; soit elle n'avait pas fait effet et au lieu d'envoyer mon arme au loin sans possibilité de me défendre, je le mis en position habituelle (le long de mon corps) sans oublier de bien tenir le bas pour éviter qu'un coup dans les parties ne re-fonctionne à nouveau.

Une seconde de pensée me traversa l'esprit tandis que j'attendais la suite du combat. J'avais totalement occulté le froid glacial de mon esprit. La givre ne me faisait plus trembler, je n'étais plus mouillé, je ne craignais plus la tempête de neige qui allait bientôt nous fondre sur la gueule (ahah, un super jeu de mots, faudrait que je la ressorte quelque part). J'avais même oublié mes sentiments contre Jacob. Mon esprit combatif avait pris le dessus et me forçait à me battre sans me poser de questions. C'était comme ça que je parvenais à combattre : en ne me focalisant que sur l'adversaire, en oubliant l'environnement autour de moi, sauf celui qui me permettrait de battre mon ennemi le plus rapidement possible. Tout disparaissait en combat, surtout dans un duel avec Jacob. C'était le sommet de la chamaillerie, là. On ne se griffait plus la joue, on attaquait l'autre sans se douter des conséquences possibles. Comme de vrais soldats, on s'attaquait l'un l'autre en y mettant toute notre force, toute notre hargne, la même qu'on réservait à nos adversaires puissants. On attaquait pour tuer l'autre, même si l'objectif n'était pas là. On se donnait à fond, le monde extérieur n'avait plus d'emprise sur nous. Nous avions formé une bulle que personne ne pouvait traverser. Rien ne filtrait dans mon cerveau, autre que des stratégies imaginables, des théories, des aperçus des mouvements de l'adversaire.

Sinon, j'avais toujours mal aux couilles.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMar 24 Mai 2011 - 13:31
*Un coup en traître, c'est toujours un coup en traître. Et ça fait d'autant plus mal qu'on ne s'y attend pas en général. Je ne sais pas exactement ce à quoi pense Ed en ce moment, maintenant que je lui ai foutu ce coup dantesque dans les burnes. À mon humble avis, il m'en veut à mort et n'a qu'une seule envie : hurler ; mais il sait que ça ne sert à rien puisque je ne l'entendrais pas et que de toute manière un instinct grégaire le pousse à combattre et à se concentrer uniquement sur ça, il m'en voudra plus tard. Peu m'importe puisqu'il m'en voudra surtout pour la rossée qu'il aura encore une fois subie contre moi. Il s'attend à quoi exactement ? À passer un portail dans ma bulle ? Il sait bien qu'il n'en aura pas le temps. Sa seule solution, c'est de me surprendre avec ces coups pour que je ne puisse pas les arrêter. Et des coups que je ne verrai pas arriver, c'est des coups portés grâce à ses portails. Il n'en a toujours que six en stock. Est-ce que six suffiraient à me mettre hors circuit ? L'efficacité du dernier laissait à désirer. Ce n'est pas avec une telle méthode qu'il y parviendra. À part un petit mal de tête, je n'aurais peut-être pas plus de dommages. Et encore... une bosse sûrement ? Ouais, je m'en occuperais plus tard, là je peux outrepasser la petite douleur infligée à mon crâne, mais lui, pour outrepasser la douleur qui habite actuellement son entrejambe, l'affaire est toute autre. Il a eut le temps de se remettre en défense, ce qui m'impressionne. Il est plus rapide qu'avant, il faudra que je fasse attention. Malgré tout, sa parade n'était pas encore tout à fait au point, ce qui veut dire que même si ses capacités dreamlandesques demeurent supérieures au miennes, sa techniques manque gravement d'expérience... ou d'intelligence. Avec lui, on ne sait jamais. Peut-être que la douleur est trop forte pour qu'il se souvienne comment on se défend d'un assaut aussi bas ? Mais j'en doute, my guess, c'est qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'en faire l'expérience. Bref, quoi qu'il en soit, me voilà à présent en phase de réussir mon coup, mec, prépare toi à sacrifier un second portail, attache ta ceinture et rabats ta tablette, on décolle dans la seconde qui va suivre.*

Jacob attrape Ed par un bras, celui qui ne porte pas d'arme et tente de décoller aussi rapidement qu'il le peut, droit vers le ciel. Il sent la résistance aussitôt et ne comprends pas, pourquoi le voyageur ne se laisse pas entraîner vers le ciel qui s'assombrit à l'orée de la tempête. Il regarde vers le bas et découvre la supercherie de son adversaire. Ed, le panneau planté dans le sol, s'y agrippe et se maintient au sol, plus fort que Jacob. *Saleté ! Une nouvelle technique ! Génial, j'adore les surprises ! Bon, merde, qu'est-ce que je fais maintenant, par quel moyen hyper trop top cool je vais lui faire miraculeusement utiliser futilement ses portails ? La méthode du plein vol est rapée. Sans parler du fait qu'il y a des chances pour qu'il ait aussi développé son talent et que ses portails aillent au delà de six. Il va me falloir un sacré changement de stratégie pour le vaincre cette fois. Je paye là mon manque de kékéitude. Lui, il s'entraîne toujours, cherche à chaque instant à s'améliorer pour devenir le-plus-fort-le-plus-beau-le-numéro-un. Moi, je passe mon temps à faire l'inverse, c'est à dire, non pas à développer mes techniques, mais à développer le moyen de crever gentiment. Je déteste ça. Voilà, cinquième raison pour laquelle je le hais : Ed devient toujours plus fort et c'est toujours plus difficile de lui faire comprendre qu'il me fait chier. C'est con, c'était un bon passe temps cette affaire. Mort à lui, il me le paiera. Peu importe ses capacités ultra top cool ! Peu importe le reste. Je suis l'intouchable et lui mieux que les autres sait que ça me confère un avantage dont il a toujours rêvé et qui lui est foutrement inaccessible. Mais je l'emmerde cet abruti, qu'il s'accroche à son panneau. Il me laisse un choix sympathique ici : lui déboiter le bras dans un premier temps. Aller frapper violemment la main qui lui permet d'être maintenu au sol contre mon gré. Je peux même profiter de cette position inconfortable pour lui pour lui asséner un nouveau coup dans les couilles - mais même là, je n'ai pas le coeur à l'émasculer - ou lui défoncer la tête d'une série de coups de pieds amicaux, jusqu'à m'assurer qu'il ne s'en relèvera pas. Il est peut-être cloué au sol, littéralement, mais il est aussi à ma merci. Alors que faire ? que choisir ? J'ai l'embarras du choix ! La méthode plus défoulante restant l'usage immodéré de mes pieds sur sa figure, ce sera ma solution.*

Aussitôt dit, aussitôt fait. Jacob tout en conservant sa prise et en maintenant sa traction ascendante sur le bras de Ed, le forçant donc à rester dans ladite position, se meut rapidement pour aller asséner un premier coup puissant droit sur le visage blond de son coéquipier. Hélas, ce changement de position rapide permet à son adversaire de se dégager de sa prise et de lui signifier tout son mépris en esquivant son coup et en en préparant un autre. *Je te déteste pour ton surplus de force. Six raisons. Mais hélas mon petit abruti, tu n'as pas compris à quoi servent tes précieux portails. Si tu t'en sers trop aléatoirement, sans réfléchir, tu perds. Si tu ne t'en sers pas de peur de les gaspiller, tu perds aussi. Et peu importe ta force, ta célérité et tout le reste. Tu ne l'emportera pas sans tes portails et tous ses coups seront invariablement traité de la même manière par mon auguste personne. Je les arrêterai avec ma bulle, sans te laisser le temps de portailler quoi que ce soit à l'intérieur et je répliquerai aussitôt en essayant de te laisser le moins de répit possible. Tu es fort, mais pas assez. La vérité, c'est que tes chamailleries seront sans effet tant que tu n'auras pas décidé de me tuer réellement. Et tu le sais aussi bien que moi.*

Alors que le pied de Ed se dirige droit vers son ventre, Jacob passe sa bulle en mode ballon juste un instant tout en fonçant vers son adversaire. Le pied se heurte au mur et transmet sa douleur à tous ses os. *Frapper avec trop de violence contre un objet immuable, c'est s'assurer des douleurs immenses. Mon pauvre Ed tu dois goûter à une certaine souffrance qui se rapproche peut-être de mon statut après cinq ou six heures passées dans la bulle. Et le pire, c'est que le temps que tu comprennes ce qu'il t'arrive, ma bulle est déjà de nouveau en forme collée au corps, je continue ma course vers un toi complètement déstabilisé et comme prévu, je vais t'asséner un violent coup de pied dans ton joli minois. Oui Ed, c'est la dure loi des combats contre moi, ma protection est impénétrable et mes coup aussi emmerdant que tous les tiens.*

Jacob, de nouveau en mode collé au corps, l'instant même après que le pied de Ed se soit heurté à la paroi, fonce sur Ed en armant son pied et frappe l'homme en plein visage comme s'il avait tiré dans un ballon de football. Profitant de son instant de faiblesse. *Ne crois pas que je vais m'arrêter là, moins je te laisserai de temps et d'espace, plus sûre sera ma victoire. J'ai l'avantage, je ne le laisserai pas m'échapper.* Et aussitôt, Jacob fond encore une fois sur Ed, arquant son pied pour frapper tout aussi fort que la dernière fois.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMar 24 Mai 2011 - 16:03
Ma controffensive fut annihilée par le ballon de Jacob. Je faillis me mordre la langue sous le choc. J'avais l'impression qu'on m'avait fracassé le pied avec un parpaing en pleine séance de gym. Mon timing avec le panneau de signalisation fut trop lent : le temps que je le saisisse pour me préparer à la prochaine action de Jacob, il m'avait déjà assailli d'un coup de pied en plein dans la gueule. Pas crétin pour un sou, les pieds à peine collés contre la roche, je parvins à sautiller en arrière pour atténuer le choc. Si j'avais eu ma paire de lunettes de soleil sur le nez, elles auraient morflé, et me seraient rentrées dans le front. Heureusement pour moi, Jacob n'était pas un pro du combat, et se fichait totalement de l'être, tout comme il méprisait totalement le monde hors de sa bulle. Peut-être que s'il avait fait gaffe, peut-être que s'il s'était plus intéressé à la baston, il aurait réussi à m'en coller une en plein dans les tempes, ou bien il serait allé chercher mon menton pour m'asséner un uppercut ravageur. Les blessures à la tête pouvaient être super dangereuses, tant qu'on savait où viser. Il y avait aussi le menton. Une frappe puissante à ce niveau réveillait le tourbillon de nerfs qui y logeait. Une technique encore plus efficace : un coup remontant vers le ciel en plein dans l'arête du nez. Effectuée avec une force suffisante, vous parviendrez à remonter l'os du nez de votre adversaire pour qu'il s'enfonce directement dans son cerveau, le tuant net. Ce n'était pas très glamour, mais les frappes qui permettaient de tuer un homme en un coup n'avaient pas pour objectif de caser un double saut périlleux arrière quelque part. Mais la douleur que je ressentais dans la tuyauterie ne s'estompait pas malgré l'attaque bétonnée de Jacob. Je devais gérer les deux douleurs en faisant mon possible pour ne pas perdre mes capacités de combat.

Mon envie de lui faire subir ce qu'il m'avait subi était forte... mais moins forte que prévisible. Je serais le dernier des gamins si je faisais mon possible pour l'attaquer à cet endroit, et lui serait la merde de ce dernier des gamins s'il se le prenait. Non, ce serait trop facile de lui rendre la monnaie de sa pièce. J'allais d'abord l'énucléer avec mon portail. Il fallait que je lui fasse comprendre qu'il pouvait ressentir de la douleur dans sa bulle, mais que les gens en-dehors étaient aussi cantonnés aux signaux de leur nerf. Un type qui se prenait une balle dans la tête, il aurait volontiers pris ta bulle. Un autre gars qui se faisait torturer tous les jours, lui aussi, donnerait bien son bras droit pour une protection infranchissable. Le choix qu'on n'avait pas donné à Jacob, c'était la douleur ou la vie. Souffre ou meurs. Et c'était parce qu'on lui avait forcé la main sur ce choix qu'il préférait largement l'autre option. Mais aucun pouvoir ne pouvait se retourner contre son maître à grand niveau. J'étais persuadé que si Jacob parvenait à mieux maîtriser son pouvoir, il pourrait se débarrasser de son carcan et profiter à fond de ses nuits. Que dis-je de ces nuits ? De sa seconde vie, oui ! On avait une chance de pouvoir profiter d'une vie en évitant nos erreurs passées, en sautant la case « Éducation » ! C'était le plus immense terrain de jeu jamais construit, c'était un monde totalement dingue. Se tuer alors qu'il existait une voie de secours, ce n'était pas sympa. Certes, c'était lâche de ma part. Je ne faisais qu'encourager à Jacob à espérer, alors qu'il n'y avait pas d'espoir à l'horizon. Juste des hypothèses. C'était une autre forme de « Marche ou Crève ». Sauf que la route de Jacob était truquée. Dîtes « Marche ou Crève » à une centaine de personnes. Ils doivent traverser le désert, mais vous leur dîtes qu'il y a la liberté au bout du chemin, qu'il y a une ville. La majorité surpassera sa douleur pour pouvoir goûter à une bonne vie. Mais ce n'était pas le problème de Jacob. On lui avait dit « Marche ou Crève », mais sans lui souligner qu'il y avait une ville à l'arrivée. Juste qu'il pouvait continuer tout droit en espérant, soit tout laisser tomber. Et Jacob, qui connaissait le mieux son pouvoir, avait préféré abandonner. Il cherchait maintenant comment abandonner rapidement, en se fatiguant dans le désert. Et je n'étais pas assez expérimenté pour pouvoir l'aider. Mais peut-être que si on trouvait une Créature des Rêves affiliée à sa phobie, ou un autre Voyageur, il pourrait nous prodiguer des conseils quelconques ! C'était une bonne idée. Dès que cette foutue nuit sera terminée, j'irais tout seul trouver un remède à l'affliction de Jacob. Si je le faisais, autant dire que je lui indiquerais un oasis en plein désert. Ça valait la peine de tenter le coup, mon agenda était vide. Et c'était en remerciement à toutes les fois où il m'avait sauvé la vie. Je n'allais pas le laisser tomber comme un chien errant.

Une seconde fois, je vis le pied de Jacob me foncer droit dessus. Bref, il m'indiquait implicitement qu'il avait la bulle collée au corps. Il faudrait que je fasse gaffe à ne pas me laisser avoir par des feintes qu'il pourrait me faire. Par exemple, effectuer un geste comme une frappe, alors qu'il avait la bulle en mode ballon. Je pourrais me faire avoir facilement par la paroi invisible, trop focalisé sur les actions de Jacob. Si seulement, je pouvais sentir sa bulle. Peut-être que si j'avais un haut niveau, je pourrais ressentir la puissance magique de mes adversaires. Je savais que certains pouvaient ressentir l'aura de leurs ennemis. Une méthode de perception efficace, ça serait génial. Avec un peu de chance, je pourrais parer un mouvement qu'un nase me ferait dans le dos. J'étais concentré sur cette semelle qui arrivait vers moi, cette préparation à ce tir au but. J'avais les billes en feu, et surtout, j'avais ma jambe qui avait du mal à supporter mon poids. J'étais uniquement sur la pointe des pieds la concernant, tout en sachant que je n'aurais pas beaucoup de détente au cas où mon partenaire me réserverait une surprise. Et tandis que je voulais me venger de la douleur qu'il me faisait subir, tranquillement installé dans sa bulle, tandis que je réfléchissais qu'il n'y avait pas de moyens encourageants pour pouvoir lui rendre son coup, je trouvais la solution. J'allais venger mon pied meurtri par sa défense. De plus, ça serait un coup que je lui avais déjà fait subir lors du tournoi, et qui avait aussi bien fonctionné que mon « Very High Kick in the Very High Sky ». Non, j'allais même l'améliorer, grâce aux instructions de mon Seigneur Cauchemar ! Il me fallait une bonne condition : que Jacob soit en mode collé au corps. Je pouvais me reculer ou esquisser d'un pas de côté pour esquiver son attaque, mais peut-être que Jacob usera de sa bulle en mode ballon pour me toucher quand même. Ou alors, je faisais mon mec groggy qui ne pouvait pas se retirer de la trajectoire de son shoot. Ce fut ce que je fis. Et alors que le coup de pied de Jacob allait me frapper, j'usai de ma seconde paire de portes de cette nuit.

Premier portail : Il me protégeait de l'attaque de Jacob, me couvrant du haut de ma tête jusqu'à ma cuisses.
Second portail : Exactement comme le premier. Et quand je disais exactement, je disais exactement. Tout était pareil : sa hauteur, la direction vers laquelle la porte était tournée, etc. En gros, les portails étaient superposés l'un à l'autre.
Effet provoqué : C'était mon bouclier miroir indestructible. Vu que chaque attaque qui me viserait était ma propre défense. En gros, au lieu de faire que ça soit la roche qui percuterait le pied de Jacob (comme je l'avais fait pour son épaule la dernière fois), ça serait sa propre attaque. Une autre défense impénétrable, et qui en plus contrattaquait direct. Car sa puissance d'arrêt était égale à l'attaque qu'elle recevait. Si un type lançait un coup de poing mou à l'intérieur, il ne se ferait pas mal du tout. Par contre, une attaque plus violente faisait disjoncter les phalanges. Et un coup surpuissant pouvait facilement entraîner des dommages très lourds à l'attaquant. Donc, imaginez l'état du pied de Jacob. C'était presque comme si on cumulait les dégâts sur les pieds de deux joueurs de foot qui se lanceraient un shoot respectif. Des orteils allaient tomber. Une défense offensive, tout moi ça.

Et parce que le pauvre diable allait être déstabilisé par cette douleur qui lui traverserait le pied, je me dépêchais de réagir pour continuer mon offensive. Sans user de paires de portails supplémentaires, je déplaçais un seul portail, qui alla englober le visage de Jacob à dix centimètres près. Je fis bien attention à suivre des yeux les mouvements irrégulières de sa tête pour être certain qu'il se la prenne en pleine poire. En tout cas, je laissais mon portail de telle sorte que Jacob se fasse toucher de toutes façons, en visant plus son cou qu'autre chose (je pourrais alors frapper directement son ventre dans le pire des cas). Je remontai à la hauteur de mon panneau qui n'avait pas bougé, me retournai et envoyai un coup de panneau de signalisation à l'intérieur avec la force d'un swing horizontal dévastateur. Tout ça ne m'avait pas pris plus d'une seconde. Il y avait de grandes chances pour qu'il se prenne ce coup en pleine tronche. Car le portail était très proche de lui. J'étais obligé avec Jacob. Ainsi, si sa bulle était toujours en mode ballon, il n'aurait aucune protection pour parer mon panneau et risquait de perdre son crâne. Si sa bulle était collée à sa peau, alors l'attaque lui causerait tout de même de sérieux dégâts. Je me remis directement en défense, pour être certain de ne pas prendre de mauvais coup cette fois-ci.

Mon aine était toujours en train de protester, lançant une offensive de douleur dans mon cerveau. Je portais tout mon poids sur ma jambe non touchée, ce qui la fatiguait plus vite que d'ordinaire. Et ma lèvre supérieure ainsi que mon nez saignaient. Je m'essuyais le visage avec ma manche. Les nuages de tempête furieuse approchaient. Dans moins d'une minute, ils déverseraient sur nous une retombée de flocons hallucinante, comme je pouvais le voir plus loin. Le vent se levait, frigorifiant ce qui n'avait pas été gelé. Le vent tournait. Dans ma direction. Abandonnant Jacob. J'étais fier à chaque fois que je lui collais une dérouillée ; ma motivation remontait d'un cran. Comme on pouvait le dire, je me fortifiais en blessant les autres. C'était un pas de plus vers ma victoire. Quand je repensais à cette paroi impossible à feindre ou à traverser, quand je repensais à mes portails qui se jouaient du monde extérieur et qui pouvaient renvoyer les attaques ennemies en plein dans leur gueule, je me remettais à penser au duo terrible qu'on devait former, Jacob et moi. Un que l'on ne pouvait battre, et l'autre qu'on ne pouvait prévoir. Un duo d'ennemis qu'on craignait, parce qu'ils pouvaient plier n'importe quel adversaire si ils y mettaient du leur. En bref, en tout et pour tout, Jacob et moi, l'un comme l'autre, on était totalement ingérables.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMar 24 Mai 2011 - 17:36
*Bâtard !* Jacob se prenant son propre pied subit immédiatement une douleur vive dans toute la jambe et plus précisément dans la cheville. Il entend même un léger craquement et espère que rien ne s'est brisé au passage, qu'il s'agit simplement d'une cheville qui craque comme cela lui arrive souvent. *J'avais toujours plus ou moins pensé que tu en étais capable. Mais c'est la première fois que tu utilise cette technique contre moi ou en ma présence. Et elle est foutrement efficace, même si elle n'est pas aussi impénétrable que ma propre bulle et qu'elle ne te permet pas de voler. Tu marques un point, mais contrairement à toi, je ne suis pas contraint de marcher sur une cheville brisée pour continuer à me battre. Je vais éviter de frapper avec ce pied, voilà tout. Merde ça fait assez mal pour que je ne ressente même plus ma douleur crânienne. Combien de temps avant que ça enfle ? Je vous le demande. Mais, ce n'est pas fini et tu vas rapidement me le payer, je vais te... Attention !* Au tout dernier moment, Jacob voit le panneau arriver à pleine puissance vers son visage. Tout se passe en quart de seconde ne lui laissant que la possibilité de ses reflex pour réagir. Il commence par se reculer en vol aussi vite qu'il le peut et ramène un bras entre le panneau et son visage. Son avant bras prend très cher et lui même dans son ensemble et bousculé par son bras, sonné, déconcentré, propulsé plusieurs mètres en arrières à moitié assommé. Perdant sa concentration, Jacob ne vole plus, il tombe, certes plus lentement qu'un autre, mais il chute aussi simplement qu'on le peu. N'ayant alors pas d'appui et un corps misérablement freluquet fasse à la musculature d'Ed et à son coup puissant, il est rejeté si loin qu'il tombe juste là où s'arrête le rocher sur lequel ils se battaient jusqu'à lors. Sans pouvoir y faire grand chose, Hume s'écrase dans la neige et roule en contrebas de la montagne sur une bonne dizaine de mètres en laissant une trace dans son sillage. Il finit par se heurter avec violence contre un autre rocher en pointe qui se brise sous le choc et menace de tomber sur lui. Nouveau réflex, il passe en mode ballon et le rocher glisse sans effet sur sa bulle avant de tomber, enfoncé dans la neige.

*Woooh... c'était violent.* Jacob secoue la tête pour tenter de retrouver ses esprits, mais son cerveau est encore embrumé, son bras n'est pas cassé mais lui fait foutrement mal, s'étant pris un panneau d'un côté et un front de l'autre. Le front s'est gentiment cogné et viendra lui donner une seconde bosse. Rien de très grave, mais une chute bien spectaculaire tout de même. Il lève la tête vers le rocher qu'il a été forcé à quitté précipitamment. Ed est caché par celui-ci et lui-même se trouve donc caché par le roc. *Tain, c'est la merde... Vite, mode combinaison... Avant qu'il ne me voit.* La bulle passe de nouveau en mode collée au corps et il se relève en titubant un peu dans la neige, qui commence d'ailleurs à tomber sur la montagne et avec une intensité exponentielle. *C'était moins une. Aurait-il grillé un autre panneau ? Non, je pense qu'il en a simplement déplacé un. M'enfin, c'est censé en griller un aussi si je me rappelle bien ? À moins qu'il ne se soit carrément amélioré depuis la dernière fois. Il se vante toujours de faire des trucs comme ça et d'apprendre des nouvelles techniques, j'ai un peu perdu le fil avec toutes ces conneries moi. Je sais plus ce qu'il m'a dit qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire... Mince, tant pis, comptons qu'il en a grillé un. Ou restons prudent au moins. Bref, je sais pas. Il ne m'a pas encore eut, c'est tout ce qui compte. Et en plus, j'ai trouvé un moyen de lui rendre le coup qu'il vient de me faire. La chance est avec moi aujourd'hui et il va le payer, d'une manière ou d'une autre, il va le payer. Je le sais... Il neige de plus en plus. La visibilité réduit rapidement par ici et il va commencer à faire foutrement plus froid. J'ai cet avantage sur lui d'être insensible à la température. Par contre, avec le vent, ce sera plus chiant de voler... mais je me débrouillerai. Maintenant Ed, tiens-toi prêt, je suis très énervé.*

Alors qu'il effectue les gestes propre à son plan, une musique de Richard Strauss lui vient à l'esprit. *Il va falloir que tu apprenne ta douleur mon grand, je suis plus motivé que jamais à me battre et tu sais que je n'abandonnerai pas... Pas une seconde fois. Cette fois-ci, je te foutrais ta connerie de pâtée jusqu'au bout et je te l'enfoncerai bien profondément, tu va voir. Et d'ailleurs, voici mon premier cadeau de consolation...* Jacob se baisse et s'empare maladroitement de la pierre qui fait à peu près la taille de son buste, une lourde pointe de roche. Il la soulève bien au dessus de sa tête en faisant attention à ses appuis pour ne point se laisser tomber avec le poids de la pierre. Puis se concentrant, il se soulève du sol et vole lentement vers le rocher dont il est tombé, dans le vent et la neige en furie. Il s'imagine alors apparaître à Ed de la manière suivante : comme une ombre se relevant d'un gouffre - de fait plus de dix mètres de chute avant de commencer un roulé-boulé au moins équivalent -, tenant une pierre au dessus de sa tête avec une expression de rage sur le visage, comme un revenant, comme un héros increvable, le tout sous les merveilleuses paroles de Zaratustra. *Prends-toi ça dans la tronche.* Et d'un geste où il met toute sa puissance, Jacob lance le lourd rocher droit sur la tête de son partenaire en poussant un inaudible cri de rage.

*Une fois encore toi et moi nous connaissons trop bien Ed. Je sais que tu ne resteras pas là à te recevoir un coup et que tu risques même de me le renvoyer à la gueule. Je ne vais donc pas m'amuser à rester planté là à attendre ta prochaine réaction, je sais exactement quelle serait la suite des événements. Tu es perdu dans le froid et la neige mon petit ? J'ai un avantage sur toi et je compte m'en servir. Tu es peut-être rapide pour donner des coups, mais voyons à quel point tu es rapides pour me rattraper et courir dans la neige et le vent. Ahahahahaha ! Je vais commencer à m'amuser ce soir ! Tu avais raison en fait, Dreamland, c'est absolument génial lorsqu'il s'agit de te défoncer la tronche ! Tu es le lion et je suis la mouche. Et ont va voir qui emmerdera l'autre plus sûrement.* Jacob se laisse de nouveau tomber dans le précipice, aussitôt qu'il a lancé son rocher. Cette fois-ci cependant, il maîtrise bien mieux son affaire et ne s'écrase pas lamentablement pour rouler dans la neige, mais en se servant de la vitesse ainsi acquise, continue son vol en tentant au maximum de se servir du vent pour ne pas avoir à lutter contre lui et pouvoir conserver sa vitesse. Pour le moment tout va bien, il remonte à pleine vitesse vers le rocher, mais sur la droite de celui-ci, prenant garde à bien raser de près la paroi. En une seconde il est de nouveau au niveau de Ed et lui envoi au passage un bras dans les jambes, espérant touché, mais sa précision est moindre à cette vitesse. Qu'importe puisqu'il poursuit son chemin à cette vitesse, se servant du vent et de chutes impressionnante pour être de plus en plus rapide ou du moins conserver sa célérité de mouvement. Il tourne alors autour du rocher en lançant une attaque invisible à chaque passage sur Ed, en visant grossièrement, cherchant plus à toucher et harceler qu'à autre chose. Il garde ses déplacements aléatoires pour ne point tenter l'autre à lui tendre un piège. *Alors mon mignon ? Tu t'amuse bien ? Moi, comme un fou ! J'ai des bleus partout, mais je ne suis pas encore fait. On va voir combien de temps tu dures contre par ce froid, ce n'est que le début de la tempête...*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 0:34
Je réussis à percevoir l'expression de douleur qui traversa mon compagnon quand il reçut son propre coup sur son propre coup. J'avais à peine de la peine pour lui. J'enchaînai direct sur l'attaque de mon panneau de signalisation. Mais le salopard para d'un bras rapide. Le choc de mon panneau contre son bouclier fut terrible. Les secousses me remontèrent jusqu'à l'omoplate. Mes bras allaient avoir du mal à tenir le choc, même s'ils en avaient vu de belles avec la puissance d'Héléna Von Je-sais-plus-trop-qui. Par contre, mon coup de tout à l'heure envoya Jacob valdinguer par delà les frontières du rocher, jusque là notre seule arène. Je préférais continuer le combat ici, car il était plus pratique pour moi de me battre sur une surface solide qui ne s'effondrerait pas sur elle-même la seconde suivante. Et même si mon compagnon pouvait voler, j'étais persuadé qu'il pensait la même chose que moi. Voler lui consommait des ressources. En tout cas, mon ami Jacob venait de disparaître dans un précipice. Quand je m'approchais, je pouvais voir qu'il n'était pas tombé du côté vide, mais du côté de la pente neigeuse, couverte de poudreuse, celle qui produisait un son délicat quand on skiait dessus, et dans laquelle on s'enfonçait quand on posait un pied maladroit. Je vis mon partenaire soulever un rocher (enfin, il n'avait pas assez de forces ; disons qu'il posait le rocher sur sa bulle et qu'il tenta de garder l'équilibre). Puis il s'envola vers moi. Je le vis remonter à la surface de l'arène, comme un ange rédempteur venu délivrer le monde de la misère et de l'esclavage, et qui avait un gros caillou à lancer sur les méchants. Son attaque fut décevante. Je vis le rocher me tomber dessus, et je pouvais même me payer le luxe d'attendre au tout dernier moment de l'esquiver. Je ne fis pas l'erreur grossière de tomber dans le piège de mon ami. Cette attaque était si ridicule que je soupçonnais que le véritable but de Jacob était de me faire griller mon pouvoir tranquillement. Il s'attendait à ce que je la lui renvoyai dans la tête. Je ne fis rien. Et pour le lui signifier que j'avais autre chose à foutre que de jouer au conflit israélo-palestinien, je levai mon regard pour attendre que le rocher frôla mes cheveux avant d'esquiver à la dernière seconde, exactement comme le général orc dans le troisième volet du Seigneur des Anneaux. Et parce que Jacob était Jacob, il ne vit rien du tout de mon esbroufe, trop occupé qu'il était à descendre dans les fossés. Peut-être qu'il désirerait me jeter d'autres gros cailloux. Si c'était ça sa dernière solution pour me vaincre, je pouvais toujours jouer à un morpion en attendant qu'il revienne se combattre.

Mais Jacob n'était pas craint pour rien. C'était un membre des Private Jokes, et il portait ce titre à merveille. Le vent sifflait de plus en plus fort à mes oreilles. J'étais aussi sourd que lui maintenant. Mais beaucoup plus vulnérable à la soudaine chute du mercure. Qu'importe, je réfléchirais après ! Pour le moment, se concentrer sur le combat. La morsure du froid se cumula aux derniers picotements dans l'aine, me faisant grimacer. Assez stupide, je me mis en position de défense normale, à l'endroit où Jacob venait de partir. Je sentis un sifflement d'avion, une gerbe de neige qui monta brusquement avant de frapper un énorme coup dans ma défense. Si je ne fus pas touché, je tombai salement sur le sol, perdant l'équilibre. Mon panneau avait bien tenu le choc pour le moment. Et voilà que Jacob se mit à réapparaître dans un autre côté du rocher, pour tenter de m'assaillir de part en part. Il me loupa de cinq centimètres. Je me relevai pour tenter de courir, mais je me pris un coup violent en plein dans les côtes. Rien de grave, mais je retombai sur le sol. Mes mains amortirent ma chute. Ce fut à ce moment-là que je compris que je prenais froid. Mes doigts étaient violets sous mes gants, pétris sur eux-mêmes. Mes mains n'allaient pas tenir longtemps dans ce froid. Je grimaçai, et attendis que le Rafale aux cheveux violets soit passé une dernière fois avant de me relever avec souplesse.

Analysons la situation. L'attaque de Jacob était très bonne, car elle comportait de nombreux avantages. Déjà, je ne pouvais deviner d'où il allait. Ne pouvant le percevoir grâce à son aura, je ne pouvais pas anticiper ses actions. Effectivement, le rocher était entouré de pentes de montagne ou de fossés. Et il était assez étendu pour que je ne puisse pas surveiller les deux côtés à la fois. Mauvais point pour moi. Si je ne le voyais pas arriver, c'était réciproque. Le rocher était assez large pour que ses coups ne fassent pas mouche à chaque fois. Toutefois, son manque de précision était compensé par sa puissance de frappe. Pire que ça : même s'il ne me faisait pas trop mal, il pourrait m'avoir à l'usure : la tempête approchait, et s'il ne sentait pas la température, il pouvait savoir que de tels nuages allaient annoncer un froid encore plus grand que celui qui régnait au début de la nuit. Il voulait que je me gèle sur place, m'empêchant de trop bouger. Ses déplacements étant dictés par son inspiration, je ne pouvais pas le battre en usant de mes portails. Et si j'osais rester immobile au beau milieu du rocher et qu'il me grillerait, il saurait de suite que je préparais un portail. Jacob était un connard, pas un un con. Donc, c'était très bien vu de sa part. Malheureusement pour mon estimé partenaire, elle comportait quelques odieux défauts facilement estimables. Le premier était son manque de précision. Ne nous attelons pas dessus, il avait très peu de chances de me toucher, surtout si je décidais de piquer un sprint autour du rocher. Autre défaut qu'il connaissait sur le bout des doigts : voler aussi vite et aussi durablement allait lui consommer une énergie folle. A terme, il se pourrait bien qu'il se fatigue plus vite que je ne frissonne. Autre défaut qui n'en était pas un pour le moment : il ne pouvait pas vraiment calculer la baisse de la température. Il serait toujours dans l'incertitude constante. Allais-je geler sous la température ? Ou mes vêtements concoctés par Dreamland me permettraient-ils de ne pas faire du surplace dans ces montagnes ? Ça, il ne pouvait pas le savoir. Même s'il était vrai qu'il faisait sacrément froid. Mais ce défaut tenait quand même la route, car lui pourrait le concevoir comme un défaut. Il n'allait pas forcément agir comme s'il était sûr que la neige soit un souci pour moi. Il ne pourrait même pas le deviner. C'était un plus pour déterminer ses prochains mouvements.

Une autre analyse maintenant, celle de l'environnement extérieur. Pour le moment, il était totalement favorable à Jacob. Je ne pouvais me déplacer que sur cette portion de roche. Sinon, je chutais dans le vide et devrais perdre une paire de portails pour ne pas perdre la vie, ou bien je négociais sur un terrain dangereux et glissant. Parfait pour me faire prendre en chasse par un type qui s'en foutait totalement de la poudreuse. De plus, le froid allait s'intensifier, gelant les os de tous les fous qui oseraient le braver (sauf des fous ayant une camisole de force adaptée). On pourrait croire que cette tempête allait aggraver ma situation. Mais c'était faux. Et comme pour souligner mes pensées, un flocon de neige descendit devant mes yeux. J'en attrapai un autre, trop heureux de les voir débarquer (pendant ce temps, je m'étais éloigné du milieu, où Jacob fonça comme un taré avant de disparaître dans le paysage). Les flocons de neige seraient le tombeau de Jacob. Ils allaient me geler, c'était un fait. Mais surtout, ils auraient deux avantages superbes qui feront que Jacob perdrait s'il continuait, car ils allaient se coller à sa bulle. Le premier avantage était que cette dernière sera visible. Il suffira de la distinguer entre toute la neige qui allait lui tomber dessus. Les flocons, l'eau, tout allait me permettre de distinguer la forme de sa bulle. Et ça, ça n'avait pas de prix pour moi. Connaître la forme de la bulle de Jacob, c'était connaître des informations sur comment il utilisait son pouvoir. Je pourrais même deviner quand il ferait son mur, ou quand il voudra m'envoyer des coups de poing invisibles. Ces attaques surprises allaient disparaître sous le manteau blanc de la neige. Alors que mes portails restaient totalement invisibles (même s'il faudrait que je fasse gaffe à ce qu'un flocon ne vienne pas l'avertir que mon pouvoir était en exécution ; c'était un défaut technique facile à régler : il suffisait de tourner les portails vers le bas ou un peu en biais). Second défaut, plus hypothétique mais qui serait absolument jouissif si ça se faisait : Jacob allait avoir un sérieux problème de vision si la neige s'entassait trop. C'était peut-être stupide, mais un essuie-glace (tenu par des Portugais s'il le voulait) ne lui serait pas de trop. La neige allait s'accumuler sur sa bulle pour l'empêcher de bien voir. Et il ne pourrait en aucun cas se débarrasser de cette neige. C'était de la véritable poudreuse, de la neige qui ne tombait que sur les sommets. C'était de la neige épaisse, collante. Il ne pourrait pas changer de forme pour l'enlever celle-là. En bref, on était tous les deux handicapés par cette saleté de tempête. Il ne restait plus qu'à savoir qui allait survivre le mieux dans cet environnement hostile avec un loup rival en plein dans le territoire.

Première chose à faire, quelle que soit la tactique que j'allais employer : me frictionner les mains et réchauffer mes muscles. Car la neige se mit à tomber dru, et la luminosité disparaissait à vue d'œil. En moins de trente secondes, je n'arrivais pas à voir à vingt mètres au-delà des limites des rochers. Chacun des flocons se déposait tranquillement sur ma veste de fourrure pour ne pas disparaître. J'allais vite me transformer en bonhomme de neige si ça continuait. Voyons... j'avais des idées, certes. Je pouvais soit planter mon panneau de signalisation dans le sol, et me poser dessus en espérant que Jacob se le prenne en pleine gueule. Mais il saura facilement l'esquiver après l'avoir vu, et il pourrait me descendre. Puis, rester totalement immobile sur un support qui allait devenir glissant, non merci. C'était exactement ce que voulait Jacob. Autre idée : tomber dans le vide, et s'accrocher à la paroi avec le panneau de signalisation. Si Jacob ne me voyait plus, ça l'obligerait à arrêter de tourner en rond comme une mouche agaçante. Je pouvais facilement trouver une position pour pouvoir bouger tous mes muscles. Problème : si Jacob me voyait, il me foutrait une raclée monumentale, bien plus à l'aise sans terre ferme que moi. D'ailleurs, ce dernier passa si près de moi que je pouvais sentir le froid qui imprégnait sa bulle. Le vent glacé qui le suivit me fit frissonner. La nuit s'installait avant l'heure. Qu'une chose à faire. Je me mis à la recherche d'un rocher plus en hauteur, assez proche. J'en trouvais un. Bon, il permettait d'avoir une bonne vue sur ce qui se passait en bas dans toutes les directions, mais sa surface lisse ne dépassait pas les deux mètres carrés. Je voulais juste voir où était Jacob, ses déplacements, et ses prochaines attaques. Pour y grimper dessus sans utiliser mon portail, je plantai mon panneau, et m'en servais pour l'escalader en hauteur. Ça ne me prit pas plus de vingt secondes. Et ça me réchauffa un peu. Maintenant, il ne me restait plus qu'à chercher Jacob du regard, puis à contrattaquer toute offensive pédante.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 2:26
*J'adore la neige avec ma bulle. Sans déconner, c'est en fait le seul truc absolument génial de cette fichue protection. Outre, bien entendu, le fait très particulier qu'elle soit impénétrable. Bref, c'est avoir la neige et tous les avantages de la neige, sans l'immense inconvénient de la neige : avoir froid et se sentir tout mouillé et tout gelé. Moi, je peux m'y vautrer, me rouler dedans, dessiner des anges, skier, faire de la luge, faire des boules de neiges et les lancer, faire un bonhomme de neige, un iglou et tout le reste sans me les cailler sévère. J'ai toujours aimé la neige, mais là, à Dreamland, je dois reconnaître que c'est clairement le pied. Ça fait plusieurs minutes et une dizaine de passages en mode avion de chasse que je fais, je crois l'avoir touché trois ou quatre fois. Pas terrible comme moyenne, mais bon, on va faire avec. Je sais que je peux encore continuer une belle demie heure avant de me sentir trop naze pour faire le moindre mouvement. Mais est-ce qu'une demie heure sera suffisante ? Je ne sais pas. En fait, j'en doute un peu. On ne crève pas de froid aussi vite à moins de se trouver dans le vide intersidéral. Ici, c'est un pays des rêves. On ne peut pas compter sur les éléments. Le vent m'est favorable, c'est assez normal en fait. Considérant que la tempête vient vers nous. Il pousse vers le sommet et me permet donc de garder ma vitesse lorsque je veux remonter en flèche. Bien cool cette affaire. J'adore la neige. On y voit de moins en moins et je dois de me rapprocher de lui à chaque passage, mais qu'importe, puisque ça ne le surprend que mieux. Mais il va falloir que je change de stratégie, je me suis bien amusé et ça m'a même permit de disparaître dans l'horizon, mais lui et moi savons très bien l'inconvénient de la neige. Pour lui, c'est le froid. Pour moi, c'est la visibilité de ma bulle. Plus il neige, plus je suis recouverts de flocons. Si on n'était pas en plein combat, je trouverais ça génial. Mais ne déconnons pas non plus, il faudra du temps avant que je ne me transforme en affreux bonhomme des neiges. D'ailleurs même lui a compris qu'il fallait changer de stratégie, il change de place... Il bouge, se déplace. Bon, je fais un dernier passage, je vois où il se pose et j'avise. Bon plan. Putain, j'adore la neige à Dreamland ! C'est trop beau !*

Jacob effectue le dernier passage qu'il s'est promis sans chercher cette fois, à la frapper. Les flocons sur sa bulle témoignent toujours que la forme de celle-ci, la même depuis un certain temps : collée au corps. Il passe à tout vitesse mais peut voir ou en est Ed, planté sur un nouveau rocher, beaucoup plus petit cependant. *Meilleur poste d'observation, en effet. Mais clairement moins bon pour la défense aussi. Un choix. Je ne suis pas très offensif après tout. Tu peux choisir une telle place sans trop de difficulté. Ton soucis, c'est de me voir arriver, pas vraiment de te défendre contre mes coups qui sont, il faut le dire, complètement dérisoires. Mais tu n'es pas aussi bon que tu en a l'air. Tu oublies sur quel terrain tu es le moins puissant par rapport à moi. La poudreuse te gênera là où elle m'aidera. Et tu en es soudain... beaucoup plus prêt. J'aime ta stratégie mon ami, et j'adore la neige. Tip top cool. Mais pour moi. Pas pour toi. Tu viens de trouver l'endroit même où tu allais perdre mon ami. Là où la chose est encore plus visible. J'aime clairement cette idée aussi en fait. Ah voyons à présent l'efficacité de mon nouveau plan. Il est assez simple en fait, mais particulièrement ingénieux. Étudier le terrain est l'une des choses primordiale dans un combat. Or, la poudreuse, c'est bien pratique pour une chose très précise. Tu en as sûrement vu à la télé, ça va plus vite que moi et c'est même sacrément plus dangereux. Bien sûr, tu pourras sûrement t'en protéger un peu, mais j'aurais alors gagner un avantage bien plus grand encore que tu ne saurais l'imaginer. Il faut beaucoup de neige ? J'en ai ! Il faut un couillon tout seul sur un rocher, j'en ai un ! Et la dernière chose qu'il me faut ? Mais pardis ! Un brin d'imagination ! Et aller haut, beaucoup plus haut ! Là où je ne le verrai plus. Comme ça, il ne me verra plus non plus. Et c'est ça qui sera trop bien, parce que je pourrais faire exactement ce que je voudrais. Putain, la neige c'est vraiment absolument trop classe en fait. J'ai jamais réalisé à quel point j'aimais ça jusqu'à maintenant. Et je dois même dire que tu as gagné Ed... Je me sens encore l'envie d'explorer un peu ce monde puisque personne ne veut me tuer. Ça me permettra sûrement de faire tout un paquet de truc. D'abord, taper sur ces connards qui hantent les rêves de chacun et privent les voyageurs qui le peuvent de profiter pleinement de ce putain de pays. Moi c'est foutu, mais n'en parlons plus. Ensuite, sûrement trouver le moyen de m'installer dans les parages pour patienter. J'adore ce royaume. La neige, c'est juste absolument trop fun. Et enfin, trouver ce connard qui m'a fait, puisqu'il semble qu'il s'agit là de la meilleure solution pour crever décemment. Le reste, ça ne me servira plus qu'à passer le temps en attendant. Oui, avoir ce but ultime, ce projet défini, c'est ça qu'il me faut. Et maintenant, je suis assez haut ? Oui, je ne le vois plus. C'est parfait. Il va se poser des question pendant un moment, c'est moi qui vous le dit. On va bien s'amuser Ed, j'espère que tu aimes la neige autant que moi ! Ahahaha ! Plus pour longtemps alors ! Ahahaha !*

Jacob est effectivement monté à plusieurs dizaines de mètres au dessus de la position de Ed. Nil l'un, ni l'autre n'est visible pour son adversaire. Un statut quo est dressé entre les deux. *Plus besoin de savoir lequel de nous deux tiendra plus longtemps que l'autre. Lequel montrera le plus de résistance à son élément ennemi. Le froid ou la bulle, pas de vainqueur de ce côté là cette nuit. C'est moi qui vais l'emporter. Et je le sais pour la simple raison qu'il s'est lui-même piégé. Je n'aurais jamais espéré qu'il fasse la connerie qu'il a faite. Mais maintenant profitons-en. Foutons lui sa raclée histoire de lui apprendre. Jacob en piste ! C'est l'heure du grand show. Ce soir, tu vas montrer à langue-pendue toute l'étendue de ton génie. Et tu vas lui imposer le respect, juste pour qu'il arrête de se croire permis de t'emmerder chaque fois qu'il en a l'occasion. Prêt pour le grand spectacle ? Plus que jamais. Attention les yeux et... rideau !* Jacob se pose à un endroit et voit déjà l'effet de son poids dans l'épaisse couche de neige, il s'y enfonce assez et, mieux encore, il la sent déjà glisser un peu. Il se soulève de nouveau et sourit en écartant les bras pour bien viser. Puis, il passe sa bulle en mode mur, hors de la portée de vue de Ed, il ne craint rien. Le mur suit naturellement, dans sa largeur, la ligne de ses bras. Puis, il se laisse lourdement tomber, imposant un faille d'une dizaine de mètre, profonde de cinquante centimètres, dans la poudreuse, le tout avec un choc assez sympathique. Peu, mais amplement suffisant, déjà l'épaisse couche de neige comme à glisser sur celle plus rigide au dessous. Toute une immense portion de centaines et de centaines de mètres cube de neige se détache du reste et doucement d'abord, commence à dévaler la pente. Jacob passe de nouveau sa bulle en mode collé au corps, reviens dans les airs et suis l'avalanche qui dégringole à présent droit sur Ed. *Ahah ! Voilà pour toi mon cochon ! J'espère que tu apprécie mon cadeau ! Naturellement, ça va t'obliger à utiliser un portail pour t'en sortir. Je vois mal comment tu pourrais faire autrement. Un seul portail ne serait peut-être même pas suffisant vu l'énorme morceau que je t'envoie là ! Mais peu importe, cette cartouche grillée ne sera pas suffisante pour assurer ma victoire et même si elle te permettra de ne pas être ensevelie sous l'avalanche, j'ai une petite idée quand à la suite des événements et je suis contraint de t'annoncer que ce qui était justement une faiblesse pour moi va bientôt devenir mon plus grand avantage.*

Jacob file à présent aussi vite qu'il peut dans la neige, il connaît très exactement sa destination et sais comment y parvenir. Dès qu'Ed est en vue, il plonge dans la neige qui dévale la pente à pleine vitesse et se laisse entraîner avec elle, ensevelir totalement, disparaissant totalement sous la couche d'eau cristallisée. Puis, l'avalanche passant son terrible chemin, le sol redevient stable, quoi que tout chamboulé et ayant tout couvert sur son passage. Jacob demeure caché sous la neige. *Quitte à me répéter, je dois avouer que j'adore la neige à Dreamland. Un véritable bonheur comme on en connaît pas temps dans toute sa vie. Regardez-moi à présent, je suis pris sous la neige, totalement caché. Je me suis roulé dedans, vautré allègrement et je suis juste un peu chahuté. En plus, je n'ai pas froid et je ne suis pas mouillé. J'ai même la sensation très nette d'être carrément au chaud... dans ma bulle. Pour une fois, je l'aime cette bulle, je ne vais pas m'en plaindre. Il n'est pas encore temps pour elle de me faire souffrir, au contraire. C'est encore une bonne période. Je suis bien caché à présent. Et Ed pourra dire ce qu'il veut, mais mon plan est surtout génial parce qu'il sait que je suis là, sans savoir où exactement. Je suis allé là où je voulais et sans craindre le mal qui l'aurait clairement transformé en glaçon. Sur son petit rocher, il n'avait pas d'autre choix que d'être enseveli sous la neige, sur le plus grand, il aurait pu s'abriter de l'avalanche. À présent, quoi qu'il arrive, il est dans la poudreuse et moi je suis caché dessous. Pas besoin de s'inquiéter d'être trop visible de cette manière. La neige qui en me recouvrant menaçait l'invisibilité de mes attaques, est maintenant parfaitement à mon avantage puisqu'elle me camoufle à merveille. Oh ne vous leurrez, pas je suis couvert par elle, mais je reste très prêt de la surface. Où en revanche, c'est une autre affaire. Oui Ed, avec cette tempête et ainsi caché, tu auras du mal à discerner mes prochains déplancement et il est impossible que tu trouve ma position pour le moment. Je vais juste enlever la neige qui me couvre les yeux et tout sera pour le mieux, je pourrais voir ce que tu fais...*

Doucement, il écarte le peu de neige qui lui cache la vue et observe la situation nouvelle. *Aahaha ! J'adore la neige.*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 12:27
Tranquillement sur mon rocher, je m'amusais à compter les moutons en attendant de trouver la future position de Jacob. Vu que je pouvais embrasser tout le paysage environnant en moins de deux secondes, je pouvais sans peine le trouver dès qu'il osait s'approcher à dix mètres de moi. Malheureusement, Jacob dû comprendre qu'il aurait plus de mal à aller me chercher, perché sur mon rocher comme un chat à un arbre. Je le vis une dernière fois en train de monter vers le sommet de la montagne. Je le perdis de vue quand il fut avalé par une tempête de plus en plus forte. Bon pour moi ça. Je n'imaginais pas le nombre de fois qu'il devrait se barrer les yeux de sa main pour avoir une vision acceptable. Et maintenant que sa bulle allait être visible, je n'aurais aucun mal à intercepter ses mouvements. Pour du corps-à-corps comme tout à l'heure, l'avantage venait à moi, sans aucun doute. Quand de la poudreuse vous collait, il fallait y aller avec plusieurs frottements intensifs pour dégager les plus grosses pellicules. Avec un peu de chance, Jacob ne pourrait plus voir normalement jusqu'à la fin de la nuit. Surtout qu'avec ce froid qu'il ne pouvait pas sentir, la neige se durcirait, lui offrant un carcan supplémentaire. Il aurait des problèmes au niveau de la perception, et aussi aux mouvements. Il allait facilement dépenser son énergie à faire le zouave. Je pensais qu'il avait parfaitement compris qu'un affrontement entre nous deux se terminerait en queue de poisson pour lui. Il ne lui restait plus que la ruse et le camouflage. Décidément, j'avais réussi à repousser ses assauts pour l'obliger à se battre de manière plus différée. C'était déjà un exploit quand on y pensait. Si j'avais été nul, Jacob ne se serait même pas donné la peine d'établir une stratégie.

Oui, parce que ce petit con était en train d'établir une stratégie. C'était certain. Il n'avait pas fui vers le sommet de la montagne pour aller méditer sur son sort une énième fois. Il n'avait pas fui tout court. Jacob ne fuyait jamais, par principe et parce qu'il n'en avait pas l'habitude. Tu me diras, s'éloigner en attendant que je congèle était peut-être la meilleure stratégie possible. Mais son oppressante envie de me casser la gueule resterait sur sa faim. Il était incapable de ne pas combattre sans céder à quelques pulsions. En un sens, il était plus taré que moi. Un ennemi tout con serait parti en rigolant, car il saurait que je resterais sur mon rocher à l'attendre, quitte à me transformer en bonhomme de neige. Jacob par contre, allait continuer son offensive. Et c'était là que j'allais l'attendre, tranquillement. Même aveugle, il viendrait me combattre. Je me frictionnai les mains, le panneau de signalisation calé entre mon bras et mon corps. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, il préparait un mauvais coup. Où bien il cherchait à me faire baisser ma garde. Mais bon, me faire poireauter pendant une heure juste pour pouvoir me frapper un simple coup à l'épaule, ça restait de l'amateurisme. Je commençais à réfléchir à une nouvelle situation pour pouvoir intercepter tous ses mouvements, où qu'ils soient. Il fallait que je puisse me battre dans des conditions optimales contre lui.

Je l'entendis avant même de la voir. Comme toujours quand on ne voyait rien. Un grondement de terre qui s'affaisse sur elle-même, une vague en perpétuelle écrasée, un monstre terrible qui nageait dans l'océan qu'on appelait roche. Une avalanche. Bordel de merde ! Une putain d'avalanche de mes couilles ! Mais c'était quoi ce bin's ? On ne pouvait pas combattre un type tranquillement dans ce monde sans qu'il nous envoie une avalanche dans la gueule en guise de salutations ?! La neige se déplaçait en s'écrasant elle-même, en se détachant en plaque avant de mieux retomber, de plus en plus grosse. Heureusement pour moi, elle n'était pas une vilaine avalanche. Si Jacob avait voulu provoquer une véritable catastrophe naturelle, il aurait déjà attendu que la tempête ait déposé plus de flocons, et surtout, il aurait attendu que le temps soit resplendissant. Une avalanche ne se déclenchait que quand sa neige était ramollie par le soleil. Pas quand c'était de la poudreuse qui s'accrochait à elle-même. Pauvre idiot. Puis, pourquoi une avalanche ? A part me faire bouger, c'était censé servir à quoi ? Ouais, elle allait me réchauffer, l'avalanche. Je la voyais enfin, grondante, avalant ses congénères pour gagner des forces. Malheureusement pour Jacob, la neige gagnait sur chaque mètre ce qu'elle perdait par l'effort et la distance. Ce fut une jolie coulée qui chevaucha vers moi, mais pas de quoi détruire un village. Au cas où il m'observerait quelque part, je préférais simuler ma chute. Ça serait totalement ridicule s'il me voyait, il savait que je pouvais effectuer une paire de portails pour me tirer de là. Mais le doute était une arme, et on se servait de ces armes comme on le pouvait. Quand la vie vous proposait un bout de bois pour vous défendre, vous la remerciez et vous appreniez à vous servir dudit bout de bois. Alors j'attendis le bon timing avant de me laisser glisser. Je plantai mon panneau de signalisation dans le sol, puis je me mis à tomber avec lui en arrière, alors qu'il était accroché d'un tiers au rocher. Je me laissais glisser sur un bon mètre avant de stabiliser mon panneau dans le minéral assailli. Et paf, protéger de l'avalanche par mon gros caillou aux frais de ce dernier (ahah, je continuais sur les supers jeux de mots). Je n'avais pas activé mon pouvoir, et il me restait encore quatre paires de portails à utiliser. Autant dire que Jacob n'avait pas intérêt à venir s'approcher de moi de trop près. J'avais largement des ressources, et grâce au terrain, je pourrais l'utiliser sans problème. La visibilité n'était pas top, mais il n'y avait de brouillard. Enfin, les nuages étaient assez hauts pour ne pas nous englober. Et il faisait encore jour. Juste que la luminosité avait baissé, et que notre champ de vision était obstrué par des milliers de flocons de neige.

Mon panneau de signalisation maintenu par le rocher était une bonne planque. Je réussis à ne pas trop arrosé de neige. J'attendis patiemment que la coulée s'arrêta. A son paroxysme, elle basculait par-dessus mon rocher et formait une cascade de neige étincelante qui touchait mon panneau, mais pas moi. Moi, j'étais collé au rocher, dans une position spéciale. C'étaient mes avants-bras qui tenaient le panneau. Non seulement ça ne me fatiguait pas, mais en plus, je me payais le luxe de pouvoir agiter mes poignets, mes doigts ainsi que jambes. Et dix secondes après que l'avalanche se fut envolée vers le bas, disparaissant petit à petit, je me mis à courir autour du rocher fin, grâce à mon panneau que je faisais se déplacer à l'intérieur de la roche. Je pus ainsi faire le tour du rocher, et constater deux choses. Déjà, Jacob n'était plus là. Puis, la véritable raison d'être de l'avalanche depuis le début était d'obtenir un paysage uniforme. Le rocher avait totalement disparu de la circulation. Ne restait qu'une grosse pellicule de neige. Et Jacob allait se servir de ce paysage froid et blanc pour se camoufler. Logique. Sauf s'il avait fui comme un misérable, et qu'il me laissait comme un crétin en plein milieu de cette toundra. Première chose à faire : se souvenir de l'emplacement du rocher. La couche de neige ne serait pas assez profonde pour que mon compère puisse s'y camoufler. Je descendis ainsi sur la terre ferme (même si c'était plutôt neige molle), et m'amusai à déterminer les limites du rocher avec les fibres de ma mémoire. OK. Tant que je restais ici, il ne pourrait pas me surprendre. Surtout si je tournais le dos au précipice, et que j'embrassais toutes ses cachettes du regard. Et paf. Ne surtout pas s'avancer, ne surtout pas rentrer dans son jeu. Rester sur les limites du rocher. Et dès que j'y voyais une forme bouger, je pouvais foncer sans crainte. Parce qu'il était impossible pour lui de se déplacer sans que je le remarque. S'il voulait m'avoir, il faudrait qu'il soit en train de voler dans le vide. Et s'il s'était déjà camouflé, alors il ne pouvait rien faire. Et ce qui était certain, c'était que sa bulle allait lui dévorer toute son énergie avant que je ne sois gelé. Il fallait quelques heures à un homme de mourir emmitouflé dans la neige, et je n'étais pas emmitouflé dans la neige ; qui plus est, je faisais de l'exercice. Par contre, Jacob allait souffrir bien avant l'heure. Il s'était dépensé, et le temps allait jouer contre lui.

Je songeais à passer mon temps à l'attendre en balayant les couches de glace. Ça me tiendrait au chaud, et ça me préparerait l'arène s'il voulait revenir se battre. Le vent battit à mes oreilles, et j'envoyais une insulte pour éviter qu'il ne parte avec mes oreilles. Une idée réussit à retenir mon bras. Non. Il ne fallait surtout pas enlever la neige. Car avec le froid de canard qu'il faisait, et après que l'avalanche ait bien labouré le tout, il y avait certainement de la glace en-dessous. Peut-être pas de la vraie glace, mais une fine couche de neige glissante. Or, il valait mieux pour moi patauger un peu dans la neige plutôt que risque de me casser la gueule à chaque torsion de cheville. De toutes façons, mes bottes parvenaient sans problème à éviter que la neige ne rentra tremper mes chaussettes. Et puisqu'elles étaient de Dreamland, elles étaient neuves. Donc, niveau imperméabilité, elles étaient au top. La poudreuse n'opposait pas beaucoup de résistance quand j'enfonçais mon pied dessus. Et puisque la surface était plane, je n'avais pas trop de mal à marcher. Le froid s'infiltrait en un moi comme un démon du vice, mais je me consolais en pensant que tout ce que je supportais ici, Jacob l'endurerait plus tard, puissance dix. Je continuais à bouger mes doigts pour être certain qu'il ne fasse pas de conneries. Tant que je faisais circuler le sang, il ne pouvait rien m'arriver. Je faisais un peu d'exercice en attendant mon lapin des neiges préféré. Encore une fois, une minute creuse. Mais le temps m'était plus favorable qu'à mon partenaire. Il faudrait qu'il passe à la vitesse supérieure s'il ne voulait pas tomber dans les pommes d'inanition. Parce que moi, je pouvais me protéger partiellement du froid. Mais lui ne pouvait pas éviter l'énergie que sa bulle lui prenait. Plus qu'à t'attendre Jacob. Je n'étais pas assez crétin pour venir te chercher. Tu pensais sérieusement que j'allais te chercher sur un rayon de quelques kilomètres carrés tandis que tu m'attendais pénard, confortablement installé avec ta tasse de café et ton journal ? Je savais mesurer le danger. Et je pensais pouvoir combattre le froid mieux qu'il ne pouvait combattre sa bulle. Mon panneau était avec moi, et au prochain mouvement suspect, je me mettrais en garde. Un corps aussi massif qu'un être humain ne pouvait se déplacer dans la neige sans qu'il n'y ait des remous à la surface. Surtout quand la hauteur de la couche ne dépassait pas le mètre quatre-vingt. La poudreuse était fragile si on la séparait de sa roche. Un petit mouvement qui te trahirait, et je connaitrais ta position. Essaie encore de me leurrer, voire si tu en es capable. C'est la seule option qui te restait, et je le savais. Tu pouvais me foncer dessus, mais tu avais déjà souffert de la défaite de ton rush la dernière fois. J'avais une bien meilleure vue depuis mon rocher, car si Jacob était quelque part camouflé dans la neige, il suffisait à peine que je bouge ma nuque pour intercepter du regard toutes ses cachettes. Je grinçai des dents, les lèvres violette :


« Allez... sors de ta cachette mon p'tit loup. »
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 15:19
*Je suis proche, tout proche. Rester non loin du rocher. Un bon point de repère, mais qui n'aidera pas vraiment à se sortir de la situation et de la poudreuse. J'ai encore de la réserve, c'est pas en deux heures que je suis HS, il m'en faut un peu plus et tu le sais. Naturellement, je ne vais pas attendre que tu crèves de froid. D'abord parce que tu serais assez idiot pour oublier de le faire. Ensuite, parce le moment venu, je ne serais même plus en état d'en profiter. Là, je suis encore bien. Bon j'ai toujours mal un peu partout après les chutes successives et les coups que j'ai pris. Je ne me suis toujours pas appuyé sur ma cheville et je n'ose même pas regarder à quel point elle est enflée. Je sais que j'ai deux jolies bosses sur le crâne, une devant, une derrière. Mon bras n'est plus qu'un amas d'hématomes et je dois être couverts de petits bleus partout ailleurs. Mais malgré tout, toutes ces blessures demeurent superficielles. Elles ne m'empêchent pas de combattre et n'ont rien à voir avec la douleur que je ressentirais tout à l'heure. Dans l'ensemble, si je bouge pas trop, je peux même affirmer que je me sens bien. Un peu vanné par l'effort, un peu dans cet état de bien être que l'on ressent après un effort intense. Aussi, je suis un peu essoufflé, tout en étant parfaitement capable de poursuivre l'effort. J'ai bien dépensé en volant partout tout le temps. Mais il en faut plus que ça pour m'abattre totalement. D'autant que, si mes calculs sont bons, si mon plan fonctionne correctement, alors il n'y aura pas à chier longtemps. Ed s'étalera dans la neige et ne se relèvera pas. Et s'il faut m'y reprendre à trois fois, ce ne sera pas un problème. Ce gars là est du genre robuste. S'il lui faut trois coups pour être à terre, je lui mettrais ses trois coups dans la tête. S'il trouve une parade, alors inutile de poursuivre, nous nous regarderons et ni lui, ni moi n'aurons la victoire. Ce serait bête. On a tous les deux envie de se foutre une rossée, et on serait incapable d'en déterminer un pour obliger l'autre à se soumettre ? Franchement pas cool. Mais normalement, il n'y aura pas de soucis. J'ai bien calculé en songeant qu'il resterait prêt du rocher. Après tout, c'était la meilleure chose à faire pour lui. Je suis assez proche, il n'y a plus qu'à attendre qu'il tourne la tête de mon côté...*

De fait, Ed tourne régulièrement la tête dans tous les sens pour s'assurer qu'aucun mouvement ne lui échappe et qu'il soit prévenu. Mais Jacob est plus près encore qu'il ne l'imagine sûrement. Camouflé dans la neige, il est invisible aux yeux de son partenaire qui ne peut espérer le voir qu'en cas de mouvement. Or, il reste parfaitement immobile et l'observe. Il suffit simplement qu'il tourne la tête vers lui, ce qu'il fera sûrement, alors il surgira. *Allez mon grand, regarde moi...* Enfin, Ed viens surveiller de son côté et regarde dans sa direction , c'est amplement suffisant. *Maintenant !* Aussitôt, Jacob change la forme de sa bulle pour un ballon, ce brusque changement fait sauter la neige tout autour de lui et surtout celle qui le recouvre. Elle est immédiatement éjectée en blocs dans toute les directions et surtout dans les yeux de Ed. La proximité est telle qu'il ne puisse réagir autrement que par le réflex et encore. Puis, sans prévenir et même laisser une once de temps supplémentaire, dans la suite même de son geste, il repasse sa bulle mode collée au corps et lance son pied avec toute la puissance qu'il peut droit dans la mâchoire de son adversaire, juste sous le menton, profitant de la visibilité entière obstruée du contrôleur, par la neige qu'il vient de lui envoyer dans les yeux, s'assurant ainsi qu'il ne voit pas son coup venir ni même qu'il ne puisse tenter d'y réagir. Tout se passe en un instant et Jacob lance ses deux pieds à toute berzingue vers Ed pour le propulser vers le bas de la falaise.

*Voilà pour toi Golliath ! Tu n'as pas beaucoup de solutions pour réagir à cela. Soit tu te le prend, soit tu te le prends. Tu ne m'as pas vu venir et je t'ai aveuglé avant de frapper, je ne vois pas comment tu pourrais réagir autrement qu'en étant déjà complètement sonné et en dévalant la pente par l'action d'un lourd roulé boulé. C'est la seule vraie solution qui s'offre à toi, prend la comme elle vient. Moi de mon côté, ne crois pas que je vais rester tranquillement à t'observer tomber du haut de ce rocher. Ma cachette est devenu un cratère dans la neige et même si je suis encore collé de partout par la neige et donc que ma bulle est visible, rien de m'empêche, lorsque tu ne surveillera plus parce que tu seras occupé à dégringoler, à aller me cacher juste à côté de ton point de chute en volant jusque-là-bas. Et si par hasard tu parviens à te relever et ben je ne te laisserai pas le temps de m'échapper et de te déplacer, je recommencerai, de la même manière, autant de fois qu'il le faudra. Je peux me servir de la neige pour me cacher et pour te frapper autant de fois que je le voudrai. Tu ne sauras toujours pas où je suis avant que je me jette sur toi et tu n'auras pas le temps de taper dans tous les sens entre chaque assaut. Alors à moins que tu ne trouves une combine pour parer ce premier coup et peut-être l'un des suivants - ce qui m'étonnerais - tu es cuis. Autrement, nous seront forcés d'admettre que nous ne pouvons nous mettre la pâtée, ni l'un, ni l'autre. Je conserverai la capacité de te résister et toi tu pourras t'arranger pour riposter s'il me venait à l'esprit d'attaquer. Génial comme résultat, hein ? Mais pour le moment, prends-toi ça dans le cul ! ... Enfin, dans le menton.*
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 16:33
Allez, marre de l'attendre ce zozo. Venant à l'encontre de toutes les règles de combat, je tins mon panneau de signalisation à une main, et j'en vins à placer une main en jumelle pour éviter que trop de flocons ne rentre dans mes yeux. Ce n'était certainement pas la position optimale pour le combat contre un adversaire qui était camouflé, mais les maîtres en arts martiaux ne devaient pas penser que l'adversaire soit en train de se cacher pour vous laisser geler sur place. J'éternuai sous la violence du froid. Puis je reniflai. J'espérais que Jacob était en train de se marrer dans sa bulle. Je me remis à bouger les doigts pour faire circuler le sang dans mes veines. Si je ne faisais pas cet exercice régulièrement, peut-être que je pourrais les arracher dans un craquement sec. Je revis encore une fois ma main sectionnée par le froid dans le Labyrinthe Cauchemar, et Fino qui se poilait. Plus qu'un moment de honte, une main perdue était un malus sérieux contre des adversaires. J'apprenais de mes expériences, et fit tout pour remuer mes poignets et mes doigts. Le pire, c'était que ces gestes n'avaient rien d'excessifs. Ils étaient à peine suffisants. Je défiai les plaines enneigées du regard, en espérant que Jacob soit dans les parages. Que le combat continua. Cela faisais longtemps que je voulais lui exprimer ma façon de penser, et à quel point il minait le groupe par son comportement et ses actions. Si je réussissais à battre Jacob, les médias arrêteraient de me traiter comme de la merde. Je bouillis de rage en repensant aux posters de Jacob Hume que j'avais vu en vente dans des étals. Les enfants l'achetaient avec un grand sourire. Il y avait eu aussi le poster de Shana. Les hommes l'achetaient avec un grand sourire. Puis j'avais vu un poster à mon effigie, dans une ruelle. Je mis trois secondes à comprendre que c'était une prime sur ma tête. Bande de salopards, on ne pouvait pas venir en aide aux gens sans qu'il vous accuse de tous les maux ! Si je combattais mon partenaire, c'était un peu pour recadrer la situation actuelle, et expliquer à quel point j'avais une vie à-côté. Je remis ma main devant mes yeux et scrutai le ciel. A l'ouest, rien de nouveau.

Je fis un énorme soupir, et un nuage bleu sortit d'entre mes lèvres glacées. J'évitais de les humecter : ça pourrait m'être fatal. Je savais sans les voir que mes joues étaient devenues rouges, accumulant le sang qui n'arrivait pas à descendre. Un autre regard dans le paysage rabattu par le vent. Quand tu voulais Jacob... Je pouvais me les geler en paix, mais tu savais parfaitement que si le combat se terminerait de façon aussi nase, on le reprendrait la nuit prochaine. Jusqu'à ce qu'un de nous tombe devant l'autre, ou qu'on perde tous les deux. Allez, on se bouge Jacob. Notre défi ne sera pas terminé tant que le combat ne le sera pas non plus. Tu as ton silence à gagner, et j'ai ma réputation. Je vais te foutre une telle raclée que tu pourras seulement te sustenter avec une paille qui devra passer dans ton globe oculaire gauche. Et soudainement, j'entendis une petite explosion en face de moi. La seconde d'après, le temps que je me mette à penser que Jacob avait finalement décidé de sortir de sa cachette, je reçus une congère dans l'œil. Rah merde ! Petit con de mes deux ! Son attaque suivit directement. Un coup de pied dans la mâchoire. Le coup fut si rapide que j'en crachai de la salive. Mon esprit qui cherchait une victoire dans la défaite se dit qu'effectivement, je pouvais discerner la bulle de Jacob grâce à la neige collée dessus. Il avait projeté les morceaux qui n'étaient pas accrochés, mais le reste, il faudrait y aller à la raclette pour l'enlever. Mais à part cette constatation, mon corps fut obligé de faire un pas en arrière sous le choc. Trop proche du bord, bien trop proche. Une ombre blanche passa dans mon champ de vision. Une autre frappe allait venir pour me faire quitter mon perchoir précipitamment. Non Jacob, je n'allais pas user d'autres portails. Tu avais pourtant bien vu que je me jouait du précipice avec mon panneau. En tout cas, je réussis à me remettre en position de défense avec une seule main, l'autre trop occupée à faire je ne sais quoi. Je reçus un autre coup, mais qui ne toucha que la tige de mon panneau de signalisation. La douleur me traversa néanmoins le bras, et mon pied quitta le rocher, tout comme l'autre une seconde après.

Mon réflexe était le même que d'habitude. J'avais évité de trop reculer sur la dernière attaque, afin de rester collé à la paroi. Je me dépêchais avec un seul bras de tenir mon panneau, puis de l'enfoncer dans la roche en activant son pouvoir. Ma chute de trois mètres s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé. Tous mes membres (en particulier mon pied) tremblèrent. Le temps était si pourri, et la falaise si profonde, que je ne pouvais pas voir le bout du précipice. Un avantage. Il ne me restait plus qu'à faire mon exercice préféré : l'escalade avec le piton le plus original jamais conçu. Une main agrippa le panneau, tandis que l'autre s'accrocha à la falaise. Puis en vérifiant que la prise était stable, je me hissai et fit glisser mon panneau vers le haut. En deux coudées, je réussis à revenir sur la surface, prêt à affronter Jacob. Mais il n'était plus là. Tout comme il n'avait pas accompagné ma chute pour pouvoir me tabasser en l'air. Heureusement qu'il n'était pas aussi vil, parce que j'aurais eu du mal à le gérer lui en plus de la chute. Non, il préférait largement se cacher dans la neige, à m'attendre. Je vis de manière floue l'endroit qu'il venait de quitter. Mais la tempête était trop violente pour me permettre de voir où il s'était enfui. Petit saligaud. Sûr que s'il tentait la même attaque avec les mêmes astuces, je pourrais continuer à me les prendre inlassablement (mais je rendrais l'âme au bout d'un moment ; l'ascension était fatigante, et les coups de butoir de Jacob, assommants). Il fallait vite trouver une technique pour parer la sienne. Il avait la force, la vitesse, l'avantage, et le terrain avec lui. Sa seule faiblesse résidait dans mon aveuglement. Son attaque était en deux temps : d'abord il m'aveuglait, ce qui m'empêchait de bien le combattre. Puis l'instant d'après, il me foutait une frappe pour me faire chavirer du terrain. En gros, je pouvais savoir d'où il allait attaquer rien que parce qu'il allait m'aveugler d'abord. Il viendrait toujours en ligne droite. Mais savoir ça ne m'aidait pas beaucoup. Si j'osais frapper à l'aveuglette, je prendrais très cher. Non, il me fallait une autre solution. Disposer d'une astuce pour être sûr de le frapper. L'idée me vint en un coup. C'était une bonne idée. La seule assez bonne dans tout ce fatras. Let's Go.

Plus qu'à l'attendre. J'évitais de lui montrer que je réfléchissais trop. En tout cas, je savais qu'il me voyait quelque part. Il était prêt. Je ne pouvais pas me défendre contre son aveuglement. La neige était trop épaisse, et j'étais déjà les yeux plissés pour éviter que les flocons ne me gèlent le globe oculaire. Et soudain, quand je regardai dans une direction au hasard. De la neige m'atterrit dans les sourcils violemment, me forçant à fermer les yeux. D'autre congères vinrent me refroidir les yeux. Je savais qu'il venait; Plus qu'à utiliser mon pouvoir :

Premier Portail : M'englobant totalement, mais tourné vers Jacob.
Second Portail : A un mètre du rocher et tourné vers lui, ainsi qu'à un mètre de moi.
Effet provoqué : Jacob allait foncer vers moi. Mais au lieu de me frapper comme à son habitude, il traverserait mon portail pour se cogner directement la roche. Un peu comme ma technique du tournoi avec laquelle je lui avais démis l'épaule, sauf que le portail le laissait passer jusqu'à un mètre. Le choc serait peut-être un moins rude s'il avait des réflexes. Mais peut-être qu'il allait foncer et se prendre le rocher en plein dans la gueule, comme les autres fois.

Ce qui était certain, c'était qu'il ne parviendrait jamais à esquiver ma prochaine attaque. En effet, le temps qu'il comprenne que la gravité venait de changer de sens, qu'il fonçait vers le rocher près de moi, il ne pourrait jamais esquiver l'attaque circulaire qui allait suivre. J'avais levé mon panneau de signalisation, et traçai une ligne horizontale que l'élan transforma en coup ultra-puissant. J'avais préparé mon attaque avec un timing redoutable : elle était opérée sans que je sache si Jacob avait traversé mon portail ou pas. En gros, il ne devait pas avoir plus d'une seconde après avoir passé le portail qu'il se prenait un coup horizontal qui le poussera dans le vide. Je savais qu'il allait s'en tirer, il pouvait quand même voler. Mais Jacob aurait du mal à revenir vers la neige si j'étais au milieu de son chemin. Et il ne pourrait pas rejoindre ses positions sans que je ne le sache. Avec un peu de chance, mon panneau lui touchera la tête et l'empêchera de bien réfléchir. Et avec plus de chances, il pourrait s'être blessé en heurtant la pierre, puis en se fracassant contre mon panneau de signalisation. Mon coup avait été explosif, bien réalisé. Il était loin le temps où je soulevai mon panneau de signalisation comme si je soulevais des haltères. Maintenant, il était devenu une véritable arme de combat grâce aux instructions de Fino. Jacob allait pouvoir remercier le phoque la nuit prochaine.
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MessageSujet: Re: Révélation... (terminé) Révélation... (terminé) EmptyMer 25 Mai 2011 - 17:35
*Oh là ! Stop on se calme ! On réfléchit à ce qu'il s'est passé avant de faire quoi que ce soit. Ce ne va pas être très compliqué. J'ai mal aux jambes maintenant, mais c'est pas si grave. Ma bulle a atténué d'elle-même la vitesse de l'impact. C'est la première chose qu'il faut s'avoir à son sujet. C'est presque la première chose que j'ai apprise. C'est comme ça que j'ai su comment voler. Je peux soulever la bulle par la pensée et mes réflex réagissent à la gravité pour que je n'en ressente pas trop les effets néfaste. Ce qui veut dire, tout naturellement, que mon jeune et brillant compagnon a utiliser un portail. Génial ! Un de plus. Oh moins trois, sinon quatre de grillés ! Half job done my dear ! Cool. C'est déjà ça. Bon, le problème, c'est qu'il lui en reste toujours des portails et que mine de rien, c'est toujours chiant. Quoi que. Peut-être qu'il serait temps de tester une autre technique. Jouer sur le fait qu'il veuille précisément utiliser ses portails dans un cas très particulier et que naturellement... Ouais non. Jacob arrête de déconner. On n'est pas dans un film. Si tu fais ça, tu vas t'en prendre plein la poire. Et même si tu as toutes les chances de le mettre dans le même état, il ne faut pas déconner. C'est beaucoup trop risqué... quoi que... Bref, non, j'arrête. Pas la peine de trop chercher de ce côté là, mauvaise idée. De base c'est une très mauvaise idée, c'est ce que je dois toujours éviter lors d'un combat. L'important, c'est de savoir qu'il a grillé un portail de plus. Bon. Comment il a fait déjà ? Oui, c'était ça que je devais trouver en réfléchissant un peu. Et pas en esquissant des plans suicidaires dans ma caboche. Ah si seulement ils étaient réellement suicidaires en plus ! Non, monsieur n'oserait pas. Il ne me tuerait pas. Tout ce qu'il obtiendrait, ce serait la victoire. Et j'avoue que l'idée ne me plaît pas trop de perdre cette fois-ci. Égalité, s'il veut, mais je ne perdrais pas contre lui, c'est une question d'honneur. Je ne peux pas laisser un kéké gagner. Sinon, je serais obliger de le tuer pendant son sommeil pour qu'il ne puisse jamais s'en vanter. Bref, où en étions nous ? Ah oui, retrouver la trace ce qu'il s'est passé.

Ben, déjà, c'est assez simple, on s'est fritté la gueule et j'ai fini par me cacher dans la neige. D'où j'ai surgit pour te foutre une raclée. Ça n'a évidemment pas suffit, mais bon, je l'avais prévu. Et je me suis recaché, j'ai resurgi et là, petit malin, tu as utiliser ton portail et tu m'as refait le coup de la dernière fois. Sauf que cette fois, je me suis pas tapé un trip à la superman et j'ai joué à Matrix, j'ai tapé avec les pieds. J'ai senti la gravité, ralentit en urgence, mais pas assez. Pas à pleine vitesse et pas avec un tel délai, aussi petit et aussi mauvais. J'ai pas ralentit beaucoup en fait. L'avantage, c'est qu'en frappant avec les pieds, je n'ai pas eu de machin déboité. J'ai mal aux jambes et surtout à la plante des pieds... Et à cette connerie de cheville qui a bien enflée au passage. Doit y avoir un petit truc de cassé maintenant, si ce n'était pas déjà fait. Bref, je n'ai pas trop à m'appuyer dessus, ça devrait aller. J'ai vu pire ses derniers temps. Je ne vais pas chipoter pour ça, je vais juste éviter de frapper encore une fois avec. Voilà, donc un portail grillé et j'étais en phase d'être le meilleur autrement. Mais bon, c'est déjà ça de pris. Comme je l'ai déjà dit, son seul moyen de me surprendre réellement, c'est d'utiliser ses cons de portails. Bref, d'être au mieux de sa capacité avant même d'avoir commencé. De ne jamais m'en foutre plus sans l'aide de son pouvoir que moi je ne peux lui en foutre. Et c'est ça qui est génial en fait. Des attaques invisibles, l'un comme l'autre. Et maintenant qu'il en a grillé un, il a moins de munitions. J'ai fait un pas de plus vers la victoire. D'ailleurs, son coup d'après était certes très puissant, très rapide et tout le tralala, mais il avait le défaut majeur d'être parfaitement visible. Du coup, immédiatement, j'ai passé ma bulle en mode ballon et ça l'a légèrement refroidie son attaque. En deux secondes arrêtée net sans causer le moindre dégât. Désolé mon chaton, je sais que c'est dur, mais je ne peux pas faire mieux. Tu m'aurais complètement étalé autrement. Et comme je l'ai dit, seules les attaques usant des portails peuvent me surprendre. Tu en as le droit à six. Tu as grillé trois il me semble, au minimum, sinon quatre. Ce qui serait mieux je dois dire.

Voilà donc ou nous en sommes Eddy. Toi dans le froid et moi dans ma bulle. Tu t'es pris un coup et moi aussi. J'ai arrêté le tien et nous pouvons maintenant reprendre de plus belle. La neige se passe de plus en plus sur ma bulle et j'y vois de moins en moins, seulement des ombres. J'ai quelques petits espaces dégagés pour voir. Mais peu, c'est un désavantage, mais il n'est pas si mauvais que cela pour le moment. Et je vais donc profiter de ce temps pour élaborer un nouveau plan. Car je te vois Ed, je te vois très bien pour le moment et je sais que tu me vois tout aussi bien, enfin tu vois ma bulle et tu suppose que je suis caché quelque part à l'intérieur, sans savoir où exactement. Nous nous faisons face, puisque je me suis dégagé de ton portail et que je me suis redressé, et je vais t'en mettre plein la tête. Comment ? je vais voir. Quoi qu'il en soit, je vais pouvoir trouver des moyens pour t'aider à utiliser tes portails... Quel sera ton prochain coup que je l'arrête encore, hein ?*
Il sourit à Ed avec un certain sadisme, sur de lui, mais soudain, réalise une chose. *Merde... Je suis toujours en ballon.*
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Révélation... (terminé)

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