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Rencontre en terrain connu

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Ed Free
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MessageSujet: Rencontre en terrain connu Rencontre en terrain connu EmptyLun 28 Fév 2011 - 22:51
Le froid vivifiant était de retour ! Pas le froid qui avait pour ambition de transformer vos mains en glace, mais celui qui donnait envie d'inspirer une bonne goulée d'air frais avant de l'expirer avec un sentiment de satisfaction. Celui qui donnait envie d'aller dehors, qui ne vous mordrait jamais et qui serait certainement balayé par une brise agréable. Pour moi, la température de ce froid envié se situait autour de deux degrés. Pour d'autres, ça pouvait largement fluctuer. Le vent n'était pas encore de la partie mais il le serait bientôt. L'hiver à proprement parlé n'était pas encore terminé ; la saison froide par contre, arrivait à son terme. Par habitude, je flanquais toujours mes mains dans les poches. Mais un jour, elles ressortiront goûter l'air, le vrai. On aurait dit qu'il ne faisait pas assez froid pour grelotter, mais assez tout de même pour effacer l'odeur rouille de la pollution. Je profitais de ce temps avec plaisir : je savais qu'il ne resterait pas le temps d'une journée. Le thermomètre descendrait sous le zéro fatal encore quelques temps avant de remonter définitivement. De plus, la pluie n'avait pas frappé Montpellier depuis deux bonnes semaines et le goudron était particulièrement sec ; un fait étrange quand on l'associait avec des nuages lourds qui camouflaient le soleil sans honte.

J'inspirais donc une bonne goulée d'air frais avant de l'expirer avec un sentiment de satisfaction. Planqué dans un recoin du campus avec d'autres potes, je savourais mon froid. J'étais mieux dehors que dedans. J'avais failli emporté mon écharpe avant de partir en cours mais l'avais abandonné sur un coin de mon lit... je l'aurais regretté. Ma passion pour les amphithéâtres commençait à s'essouffler, comme chaque année à la même période. Je rêvais déjà de vacances d'été, de portefeuille rempli et de glaces italiennes. La température était justement en train de me la promettre. Je soupirai avant de revenir dans la discussion follement passionnante de savoir qui tiendrait la caméra pour les vidéos de l'exposé. N'en ayant aucune, on avait rayé mon nom de la liste car on doutait que je n'avais aucune expérience (j'étais le genre de gars à vivre dans un studio si petit que je me demandais où je pourrais la ranger, en prenant en compte le linoleum). Les connards, s'ils savaient que je pouvais maintenir une caméra à bout de bras en tremblant moins qu'une perche de cinéma, ils me donneraient le rôle de cameraman directement. Ce fut pour ça que je ne dis rien. Personne n'avait envie de se la coltiner et j'en étais à un point précis du débat où on décidait de qui la tiendrait pour quelle scène. Une étape parfaitement ennuyeuse de la mise au point d'un exposé, mais malheureusement obligatoire.

Si on sautait ces incroyables sujets ludiques et qu'on revenait à l'endroit où je terminais une bouteille de coca en rentrant chez moi, on ne serait pas mieux loti : que je prenne le tram surchargé à l'heure de pointe, que je rentre chez moi en reniflant (le froid vivifiant était bien beau, ça restait du froid qui pouvait enrhumer), que je prépare le dîner (préparer n'était pas le bon verbe : disons préchauffer le four et y introduire une flamenkuche déjà prête), que je me fasse agresser par un chat à l'estomac perpétuellement délétère, que je sorte mes devoirs, que je les regarde longtemps, que je les dénigre en ouvrant le clapet de mon ordinateur, rien n'était vraiment très intéressant. Rien n'était intéressant parce que j'avais l'étrange sensation que mon Destin s'amusait à copier-coller mes soirées pour les recadrer derrière chaque journée, journée dont il faisait preuve de très peu d'imagination puisqu'il n'arrêtait pas de s'inspirer de ses premières œuvres écrites en Septembre dernier. Pareil pour mon chat : on aurait dit une intelligence artificielle, un réveil qui sonnait toutes les cinq heures pour me rappeler qu'il fallait remplir la gamelle. Il lui arrivait quelques fois, en de très rares occasions qui faisaient passer les Noëls magiques de la Première Guerre Mondiale pour des déclarations de guerre injurieuses, de me frôler du poil en émettant un ronronnement étouffé. S'il dormait serré contre moi, ce n'était pas parce qu'il m'aimait : c'était parce qu'il considérait mes couettes comme son lit, et que j'étais un intrus qu'il tolérait à peine. Si je ne lui servais pas sa pitance deux fois par jour et que je ne mesurais pas quelques dizaines de fois sa taille, il m'aurait déjà réduit en charpie. Le problème dans ce comportement insupportable, c'était que je ne pouvais pas m'empêcher de l'aimer quand même.

Ainsi, comme chaque nuit, mue par un suspens insoutenable, je me couchai et mon chat me rejoignit d'un bond gracieux avant de se lover contre mon dos. Par compassion, j'essayai de bouger le moins possible. Puis mes pensées libérées allèrent s'occuper de me remémorer le dernier film vu au cinéma. Ce fut certainement cette débauche de plans rapprochés et de voitures explosées qui influa mon arrivée dans Dreamland.

« Hollywood Dream Boulevard ». Jamais un Royaume ne se sera doté d'un nom aussi visible. Sur une colline étaient dressées d'immenses lettres blanches qui indiquaient que je me trouvais dans le pays des cinéastes, des acteurs et des magouilles quasi politiques. Je me demandais si Jacob était déjà arrivé dans ce Royaume : cinéphile qu'il était, il ferait de ce lieu une vénération absolue. Ça lui changerait les idées à ce pauvre hère transformé en prisonnier macabre. Tandis que je m'avançais dans un immense square pavé comme un Disney Land, je ne pus m'empêcher de remarquer de nombreux acteurs et réalisateurs qui déambulaient dans les rues, en plus d'une dose massive de Voyageurs qui en profitaient pour demander des autographes. Je levai mes yeux en l'air en crachant à voix basse la connerie dont était capable les gens. Se jeter à corps perdu dans une foule de sentiments stupides, tout ça pour un type qui devait interpréter un autre type au cinéma. Comme disait Pratchett, plus une foule était étendue, et plus elle était stupide. J'affirmai d'un hochement de tête. Comment vouliez-vous essayer de sauver le monde quand des individus étaient assez cons pour demander une trace, un signe d'un acteur. Une de mes phrases préférées que je n'arrêtais pas de sortir juste pour le plaisir de me citer était que la bombe nucléaire et High School Musical étaient les deux signes de la déchéance humaine, et par extension, de leur extermination future. Tandis qu'une autre horde de fans oniriques fonça vers un Ratcliff qui leur souriait avec un chapeau pointu, je jetais un autre juron en regarder mes chaussures. J'avais tant envie de leur crier que ce n'était qu'une bande de débiles, mais on ne savait jamais si y avait un gars ultra balèze dans le tas. Valait mieux garder ses insultes pour soi dans ce cas... D'autres fans (bon sang, ils étaient en troupeau ces connards de merde ?!) se jetaient sur un Di Cappucino en salopettes. Je n'allais pas résister longtemps à ce ramassis stupide. Je continuai ma route jusqu'à ce que je le vis.


« RAAAAAAAAH !!! SIMON PEEEEGGG !!! »

L'acteur blond était bien là avec un Cornetto Ice. Je me posai devant lui avec un regard insistant. Il me fit un sourire, signa un autographe sur le dos de ma main avant de s'en aller sans dire un mot. Bordel, un de mes acteurs préférés, quasiment en chair et en os. Et en plus, il m'avait souri ! Mon idole, mon héros, ma star de cinéma ! Contre qui je pouvais perdre maintenant que Simon m'avait remarqué ? Une autre troupe de fan sprinta dès que Julie Robertson sortit d'un café. Je les traitai d'imbéciles dans ma tête avant de reprendre ma route.

Par contre, par omission, il n'y avait aucun Private Jokes avec moi. J'étais bien seul. Oh, ils étaient peut-être dans le Royaume après avoir pensé à moi et on ne s'était pas retrouvés. Mais bon, s'il y avait eu plusieurs Private Jokes quelque part, une bagarre aurait certainement éclatée dans les rues avoisinantes. Or, tout était paisible. De plus, j'étais bien sapé. Dreamland avait sorti la carte bleue. Dans ce monde d'acteurs, tout sentait bon le Armani et le parfum cher. Outre mes chaussures noires pointues (aussi élégantes qu'un hot-dog selon ma vision des choses, et aussi pratiques), je portais un pantalon large d'un noir rayé subtilement, tenu par une ceinture noire qui disparaissait sous une veste dans le même ton qui accentuait mes épaules. Je portais également une chemise et une cravate rouge qui disparaissaient derrière les boutons. Je portais de fins gants en cuir noir ainsi qu'un chapeau feutré. Et surtout, après manipulation, je portais une paire de lunettes de soleil magnifiques, qui affinaient mon visage tout en l'embellissant. La monture était simple, magnifiquement taillé, et d'un noir de jais qui détonnait. Les verres étaient au moins aussi foncés. Mon panneau de signalisation indiquait justement une voiture qui explosait, initialement pour indiquer une interdiction aux voitures qui transportaient des produits dangereux. Après inspection des effets, je me mis en quête d'un petit quelque chose d'amusant. Mais je ne voulais pas trop profiter du Royaume : je préférais attendre d'être avec Jacob pour m'amuser pleinement. C'était comme découvrir un parc d'attractions, et d'y essayer tous les manèges seul avant de prévenir ses amis. J'avisai donc un kiosque garni de journaux, je pourrais lire pour tromper mon temps. Le vendeur à crête iroquoise leva sa tête, ayant reniflé un client et me salua. Je commençai :


« Ce sera pour... un journal. Vous pouvez me conseiller ? » le questionnais-je prudemment. Il y avait bien une centaines de titres différents.
_" Ils sont tous bons », me répliqua le vendeur sèchement comme s'il se défendait. Il patienta ensuite pour me laisser choisir. Je mirai étrangement les titres proposés (quand ils ne disparaissaient pas sous des photos de femme dont le sourire ne devait pas être étranger au peu de tissus qu'elles arboraient). Je vis sur les présentoirs James Camerond qui venaient au secours d'une tribu de nains violets, le nouveau couple Brad Kit et Johnny Crèpes, etc. Je baissai les yeux dépité :
« Le DreamMag, ça sera parfait s'il vous plaît. »

Il grommela avant de me tendre un journal neuf : les Voyageurs ne semblaient pas devoir payer le DreamMag qui parlait d'eux. Vous me direz, ça compensait tous les droits en image perdus. Je m'assieds à un banc sur une grande place et commença à feuilleter sans grandes conviction les pages colorées, comme si j'avais peur qu'une photo de star nue jaillisse sous mon nez. Je sautai l'annexe inintéressante pour m'intéresser aux faits d'hiver. La plupart relatait les hauts faits de Voyageurs connus, d'autres expliquaient le pourquoi de la destruction d'un village. Je souris quand je vis qu'il y était marqué l'alliance entre les Private Jokes et le groupe des Keys To The Radio. Mais à part ça, rien sur notre groupe. C'était peut-être une bonne chose. J'avais une prime sur la tête et je n'étais pas pressé de la faire monter. Puis je tombais sur une double page. C'était un article qui traitait d'un nouveau groupe qui était apparu tel un gros champignon. Un gros champignon vénéneux. La Famiglia del Cielo. Une équipe entièrement composée de nouveaux à ce qu'il semblait. Quelques détails expliquaient que c'était un groupe plus neutre qu'autre chose. On ne savait pas de quoi ils étaient capables, ce qui les rendait assez terrifiants. J'allais tourner la page sans en apprendre plus quand je vis que Xam avait rejoint leur groupe. Y avait pas que des nouveaux alors... Ils avaient une super recrue de choix là. C'était mon adversaire à la finale du tournoi des Jeunes Talents, et il avait eu la fameuse idée d'exploser le terrain pour m'avoir. La victoire lui avait échappé de peu d'ailleurs. S'il avait rejoint un autre groupe, ça allait dépoter dans pas longtemps. Je repris ma lecture de l'article, déjà plus intéressé par le groupe. Ça faisait du bien de prendre des nouvelles de temps en temps de ses compagnons de bastos.
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MessageSujet: Re: Rencontre en terrain connu Rencontre en terrain connu EmptyJeu 3 Mar 2011 - 16:04
    Non mais sérieux, les cours sont déjà assez ennuyants comme ca, pourquoi les rendre encore pire ? A quoi ca sert de regarder un film en classe ? Valait mieux rentrer chez soi, on pourrait voir le film quand ca nous arrangerait. Surtout pour l’histoire quoi… Les deux seules heures de cette matière pourri que l’on a dans la semaine, elles auraient pu sauter si la prof n’était pas aussi strict… Malheureusement, je suis un élève sérieux donc je n’ai pas esquivé le cours, j’ai fait acte de présence. On n’était pas très nombreux mais suffisamment pour faire cours, comme par hasard. En plus, Mme Pointu voulait vraiment nous montrer son film qui se passait pendant la deuxième guerre mondiale.

    Il vaut mieux que je vous décrive ma prof pour la suite, sinon c’est pas drôle. C’est une petite dame, d’une cinquantaine d’année, la coupe égyptienne mais non, pas moyen, elle ne ressemble pas à Cléopâtre. Si on devait comparer, ce serait plutôt Anubis, le dieu chacal, avec ses grandes oreilles en forme de laitue pointue et son pif de trois mètres de long. Mais le drame ne s’arrête pas là. En plus de porter un nom propice aux vannes violentes, elle a un physique qui n’aide vraiment pas. Ses seins, bon, on ne les a jamais matés mais on est bien obligé de se rendre compte qu’ils pendent comme des chaussettes de noël avec ses vêtements moulants. Et c’est là que c’est drôle, parce que certains des cancres de la classe ont un jour mentionné que ce serait marrant d’imaginer la tête de ses seins lorsqu’elle pointait… Mais non, ce n’était pas drôle, c’était horrible ! Bref, j’avoue avoir souri de temps en temps en écoutant les vieilles vannes de mes camarades de classe. Tout ca pour bien se rendre compte de la beauté fatale qui nous apprend à remonter le temps et l’espace. Eh bien, cette abomination de la nature était amoureuse de l’acteur principal du film de cette aprèm. Et même si certains se sont dit que ca pourrait nous aider à la faire chanter, il n’y avait pas moyen, rien que de voir comment elle agissait en nous parlant de lui, on avait abandonné tout de suite. Oui, elle qui était tout le temps rigoureusement froide et sévère, elle devenait une groupie perverse en parlant du célèbre Hugh Jackman, tenant le rôle principal avec Nicole Kidman dans Australia.

    Ce film, je ne sais pas si vous l’avez vu mais si vous en avez l’occasion, brulez le direct. Non seulement je déteste les films parce que je préfère vivre mes propres aventures plutôt que de regarder celles des autres, impassible. Mais en plus, alors que certains ont le mérite d’être captivant, d’autres développent des dons soporifiques. Je n’ai jamais vu le temps passer aussi lentement. Sérieux, je regardais ma montre toutes les minutes… Impossible de dormir parce que l’agaçante bestiole qui nous servait de geôlier nous surveillait aussi avec encore plus de rigueur que la normale. Nul n’avait le droit de montrer une attitude négative vis-à-vis de son idole…

    2h45 ! Pendant plus de deux heures et demi, on a eu le droit à une histoire vraiment chim, avec un rebondissement mais alors inutile. L’auteur avait surement décidé de créer une fin triste alors il a fait deux films en un, la première partie qui se finit bien et la deuxième, mal. D’un autre coté, heureusement que je ne m’étais pas endormi, impossible de me voir dans un royaume de Dreamland qui ressemble à ce fi… à ce déchet radioactif. Alors oui, on est resté plus de deux heures, parce que certains élèves ont eu la bonne idée d’énerver la prof, ce qui nous a valu à tous d’être collé jusqu’à la fin du film, ce qui l’arrangeait bien.

    Je ne vous raconte même pas les envies suicidaires qui me tiraillaient l’esprit, j’avais les yeux qui me brûlaient. Bref, j’avançais tel un zombie dans le clip de Mickael Jackson, lentement et bizarrement, en direction de mon chez moi. Oui, heureusement que je n’habitais pas loin du lycée sinon j’aurais pété un câble. Une fois à l’intérieur du château, je me laissa tomber sur le sofa, les bras ballants. Sans prévenir, je m’assoupis. Au moins, il n’y avait pas de risque d’être réveillé vu que c’était comme si je vivais seul dans cet immense domaine, mon père restant cloitré dans sa chambre H24.

    Le royaume dans lequel j’atterris était vraiment surprenant. Il était évident qu’il s’agissait d’Hollywood mais en version déjanté, délirante, bref Dreamlesque quoi. C’était nostalgique. Dans le monde réel, j’y avais été à Hollywood, c’était il y a 3 ans. Impossible de passer à coté des lettres géantes qui servent de panneau indicateur pour cas sociaux. Comme si on ne savait pas qu’on était à « Hollywood… DREAM Boulevard » ! Ah, là ca changeait tout. Oui, même si j’avais apprécié mon séjour à Los Angeles, je savais que cette nuit allait surpasser tous mes souvenirs en matière de qualité !

    Alors que je marchais tranquillement le long d’une route depuis quelques minutes, en plus de constater que c’était vraiment silencieux par ici, j’aperçus une bombasse sexuelle devant moi. Au vu des jolies rondeurs qui soutenaient ses hanches, je reconnus une actrice connue, oui … une qui figure dans mon top ten !!! C’était Charlize Theron !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Celle qui jouait dans Hancock ! Bien que soulagé de la voir de dos parce qu’ainsi je n’étais pas paralysé par son regard, je voulais à tout prix la voir de face, et mon rêve, s’aurait été d’avoir une autographe, voire plus si affinités… Mais alors que je me rapprochais de plus en plus d’elle, elle tourna la tête vers l’arrière brièvement. Instantanément, je devins une statue de pierre. C’était pire qu’une Gorgonne, c’était une sirène enchanteresse… J’étais conquis. Pour preuve, j’avais mon nez qui saignait comme une fontaine… Comblé, mes larmes se mêlaient à mes rivières sanguines. Puis, quand je me remis de mes émotions, c'est-à-dire un quart d’heure après, il était évident que l’ange de mes nuits n’était plus là… Sans tarder, je partis à sa rencontre de nouveau, une occasion pareille, ca ne se présente pas tout le temps.

    Et là, le spectacle sur lequel je tombais me laissa sans voix, bouche bée, yeux exorbités, tout ce que vous voulez. Il y avait un concours de Miss Actrices !!!!!!! Si avant j’étais devenue une statue de pierre, là, s’en était une en diamant, je sais pas mais impossible de m’en remettre. Elles étaient toutes là, toutes mes préférées ! Nathalie Portman, Megane Fox, Mila Kunis, Charlize Théron de nouveau, Lynn Collins (la femme de Wolverine dans Xmen Origins), Keira Knightley, Kirsten Dust, Halle Berry, Scarlett Johansson… C’était le paradis… Mon nez, ce n’était plus une fontaine mais un geyser ! Tant et si bien que je me retrouvais projeté vers l’arrière, dans une impasse.

    Là, je vis un mec avec une casquette et des lunettes de soleil accroupi, cherchant quelque chose dans les poubelles. Lorsqu’il me vit, encastré dans les sacs de poubelle trainant par terre, il me tapa un sourire mec, le genre de sourire que seules les stars peuvent faire. Mais celui là, en plus, il m’était familier. Le clodo là, c’était Tom Cruise !! Qu’est-ce qu’il foutait là ?

    -Dis, tu aurais pas du feu, please ?

    Il ne pouvait pas mieux tomber. Je lui fis donc « oui » de la tête. Il sortit alors l’extrémité de corde qu’il avait mise dans son froc, dans son dos.

    -Tiens, vas y, brûle moi ca.

    Sans comprendre son délire, je me concentrais pour sortir une petite flamme de mes gants. Après deux bonnes minutes d’embarras, je parvins à créer une étincelle qui alluma la mèche de Tom. A cet instant, ce dernier appuya sur un bouton, il avait mis lecture sur une petite chaine hifi qui trainait à coté sans savoir qu’est-ce qu’elle faisait là. Là, je ne pouvais pas ne pas reconnaitre la musique de Mission Impossible… Tom Cruise, ou plutôt devrais-je dire Ethan Hunt, me fixa d’un air sérieux et me dit :

    -Bonjour Monsieur… Monsieur ?

    Surpris, je répondis sans réfléchir :

    -Hiroko ! Kamui Hiroko…

    Se raclant la gorge et conservant son sérieux, Tom reprit :

    -Bonjour Monsieur Hiroko. Votre mission, si toutefois vous l’acceptez, sera de faire face au spectacle qui a lieu dans la rue limitrophe sans laisser entrevoir aucune émotion ni aucune manifestation d’une excitation quelconque. Si vous ou l'un de vos agents était kidnappé ou violé, le Département d'État nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Bonne chance, Kamui.

    Mais ensuite, avant que j’aie le temps d’accepter ou de refuser, la cassette explosa, mais ce fut plus violent que dans les films… Projeté dans la grande rue cette fois, j’atterrissais par chance sur quelque chose de mou…

    -Ca va, petit ?

    Regardant directement la personne qui me tendait sa main pour m’aider à me relever, je fus choqué de voir Hugh Jackman. Faisant un blocage pendant plusieurs secondes, j’eus une mauvaise impression…

    -Hou hou hou…

    Retirant immédiatement mes mains de là où elles étaient, je sentis la gerbe monter. C’était Mme Pointu !!!! Elle avait la couronne de Miss Actrice et elle se baladait aux pieds de son idole à moitié à poil !!!! Plus la peine de se demander à quoi ressemblaient ses seins lorsqu’elle pointait… Fuyant loin de cette scène hardcore, je prenais mes jambes à mon cou pour finalement me pencher sur un garde fou le long de la route et vomir. Malheureusement, en contre bas, il y avait d’autres stars… Je venais de vomir sur Brad Pitt ! Toutes ses fans et ses groupies me dévisageaient avec mépris… Allez savoir pourquoi.

    La seconde d’après, j’étais en train de fuir la foule qui me poursuivait avec rage, cherchant à me tuer ! J’avais trouvé mieux que l’effet Axe, tiens. Alors que je tapais le sprint de ma vie, je remarqua, trop tard, un banc qui se trouvait sur mon chemin. Je le percuta de plein fouet, éclatant même un peu des planches qui le composait. Seulement, il y avait quelqu’un qui lisait un journal assis dessus… Heureusement, il se trouvait juste à coté du point de collision, suffisamment à coté pour ne pas s’être pris des débris. Moi, par contre, je venais de me défoncer le genou, le ventre, et que sais-je encore. J’allais mourir…

    -Vous, s’il vous plait, aidez moi !
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MessageSujet: Re: Rencontre en terrain connu Rencontre en terrain connu EmptyJeu 3 Mar 2011 - 19:48
Alors que je terminais sur un magnifique paragraphe qui vantait des qualités mystérieuses au groupe (disons que le journaliste n'avait pas été très inspiré et se servait beaucoup de termes du genre « Imaginez si... » ou bien « Nous pouvons conclure... » tout en dévoilant des nouvelles utilisations du conditionnel), j'entendis un faible grondement au loin. Mes pupilles se décalèrent sur la gauche légèrement. Il n'y avait rien en vue. Je replongeais dans ma page en essayant de savoir si oui ou non, ce groupe serait dangereux et en quelle occasion. Si la petite mafia n'était composée que de coupe-jarrets, je supposai qu'il faudrait que Jacob moi fassions une petite descente pour calmer tout ce petit monde. Et en profiter pour démarrer le second round avec Xam. Ce dernier était un bagarreur, je ne le voyais pas foncièrement mauvais. Il vivait pour démembrer des gens, tant que ceux-ci étaient d'accords. Les prochains points m'indiquèrent que rien ne préméditait ce groupe au chaos total. Je soupirai et passai à l'autre page. J'aimais bien les groupes neutres, sérieux. Puisqu'ils vagabondaient dans Dreamland sans but général, ils ne s'amusaient pas à s'allier pour former des armées. Et c'était ça de gagné pour moi. Contrairement aux forces du mal et du bien qui ne faisaient que jouer dans la surenchère. Et au milieu se tenait le Royaume des Deux Déesses.

Le petit grondement monta de plus en plus fort. A nouveau, je fis remonter mes yeux pour essayer de savoir quel était le tremblement de terre ou la nouvelle foule de groupies qui tenait de me déconcentrer sur mon torchon. Il n'y avait toujours rien. Je revins au DreamMag et redressai mes lunettes. Fallait toujours quelques complications dans les Royaumes. Au mieux, ce petit étalage de bruit était le fait d'un Privake Jokes. Je voyais bien Hélène. C'était le genre à provoquer de véritables catastrophes et à dégager dare-dare pour ne pas tuer des innocents. Pas Shana, elle était impulsive mais ça restait une sage fille. Enfin, je me comprenais. Et si Jacob était le centre de cette débandade, il ne devrait pas y avoir autant de bruit. Il n'y avait jamais trop de bruits avec lui, les assommés peinaient à râler... J'essayais de lire sereinement mon magasine mais le crescendo continua son ascension dans les décibels. J'essayais de reconnaître le remue-ménage au tympan mais ce n'était qu'un patchwork de cris et de beuglements, de pieds sur des pavés. J'insultai une nouvelle fois tous les fans de la Terre et de son double onirique avant de feinter une lecture consciencieuse. Mais le bruit accaparait tant mon attention que j'aurais pu tout aussi bien essayé de résoudre des équations au quatrième degré en chutant d'un immeuble de trente étages. Même la technique pourrie du vide de son esprit en fut pas effet ; j'avais plus de chance de me concentrer avec un bébé qui me hurlerait à l'oreille. Vous voyez la scène avec le pauvre Simba ? Celui où il est tranquillement en train d'attendre un bon millier de gnous ? Bah j'étais Simba. Je sentais les dalles remuer à chaque seconde sous une secousse d'une foule en furie. Il y eut un minuscule silence et je crus que l'explosion sonore s'arrêtait. Puis quand elle repartit alors que mon regard essayait désespérément de s'accrocher sur une phrase, je ne pus tenir : ma tête se releva brusquement et se tourna vers le bruit et je hurlai en montrant les canines :


« BORDEL, VOUS ALLEZ CESSER CES CONNE... »

Essayons de décrire la scène. A moins de trois mètres de moi, il y avait un jeune garçon qui puait le Voyageur. Puis juste derrière, il y avait bien une centaine d'individus tous aussi disparates les uns que les autres et dont le seul point commun revenait à un visage en colère. Mon petit côté élémentaire de Holmes me souffla gentiment et bien inutilement que le pauvre jeune homme qui fuyait au-devant était la cible d'une centaine de chasseurs armés de fusils diablement puissants, et dont les gâchettes semblaient enduites de beurre. Si on sautait la description du pauvre petit canard, on pouvait se lancer sur l'épaisse masse de corps qui se piétinaient tant et si bien qu'on aurait dit que c'était une montagne de chair qui massacraient le sol, et non une foule sur une même hauteur. Si mon œil reconnut quelques visages familiers (ceux que j'avais vu sur une bobine), les autres semblaient juste des fans en colère. On avait dû agresser un acteur pour en arriver à un tel résultat. Le monde semblait s'écrouler devant ce concert de hurlements sauvages, une note de percussion permanente et irrégulière qui soulevait le corps et le plongeait dans une léthargie démente. Chacun se piétinait à qui mieux mieux, à commencer par un... Wolverine toutes griffes dehors. J'aurais dû sortir mon chronomètre pour comptabiliser mon nombre d'heures en paix. Je pouvais bien ne pas être du crime, j'allais être piétiné comme toute autre forme de vie devant ce pachyderme de haine qui explosaient tout devant lui. On aurait dit qu'une rue dégobillait. Mon cœur grimaça devant cette apparition ignoble. Mes lèvres abasourdies crachèrent la dernière syllabe en suspens :

« … ries ? »

Je vis le jeune homme me foncer dessus et s'écraser contre le banc. En voilà un guignol de première. La règle numéro une du fuyard : aussi contradictoire soit cette règle, ne jamais paniquez quand on avait le danger aux trousses. Ça permettait de ne pas buter contre des éléments qui se transformaient directement en faux. C'était tout un art de fuir... Des cabrioles, une connaissance de la rue et de l'ennemi, et surtout, de bons poumons. Rincevent aurait dû écrire un livre, il aurait certainement sauvé des milliers de vie. Donc mon bonhomme s'écrasa sur son banc, m'empêchant définitivement de lire. Je refermai mon journal tout en laissant un doigt entre les pages pour reprendre là où j'en étais. Et même si l'autre tourna son visage apeuré vers moi pour me demander de le sauver, j'aurais certainement rigolé si ma vie n'avait pas été en danger. Avant le lynchage public, il faudrait arrêter toute cette masse. La synergie accumulée me reviendrait en plein dans la gueule et je redoutais déjà ce moment. J'étais maintenant contraint d'agir pour pouvoir raconter cette scène à mes petits-enfants. Mes yeux se remplirent d'encre et mes cheveux furent soufflées par une sensible brise. Mes premières portes commencèrent à apparaître joyeusement :

Premier portail : Sous mes pieds et aussi sous le corps à moitié effondré du pauvre gamin.
Second portail : Tourné à deux mètres de hauteur vers le toit d'une bâtisse devant moi, qui culminait à une bonne vingtaine de mètres du sol.
Effet provoqué : En moins d'une seconde, faute de terrain approprié où caler ses pieds, moi et le Voyageur tombions à travers la porte pour se retrouver sur un toit d'immeuble.

Puisque j'étais au courant, dès que nous tombions sur le toit plat, je pris la tête du jeune homme par l'arrière et le força à se coucher. Je fis de même. Ainsi, nous étions invisibles. Je fis disparaître mes portes pour éviter qu'un des poursuivants ne tombasse pas erreur. Quel génie de la fuite ! Mon pouvoir était si polyvalent que je me demandais franchement s'il n'était pas taillé pour toutes les formes de survie. Je réussis à lâcher un petit soupir de soulagement quand j'entendis la pauvre foule éructer devant cette disparition éhontée. Elle grognait plus fortement encore mais ne pouvait plus mordre. Maintenant que tout danger était écarté et que j'avais rempli mon quota de vies à sauver par nuit, mes sourcils se froncèrent tous seuls et je pus sortir un :


« Merci, roi des cons. Il ne manquait plus que ça pour pourrir ma nuit... Sinon, ça va ? »

J'avais exactement deux naturels, et ils se battaient en duel pour revenir au galop. Le premier était la colère qui se pointait à chaque fois que j'étais surpris ou que Jacob se tenait à-côté de moi. Ou que quelqu'un me bouffait ma soirée en se faisant une centaine d'ennemis et en me les faisant partager. Et il semblait que ce naturel-là avait battu de vitesse l'autre sentiment, plus humain, qui était celui de l'attitude bienveillante des Voyageurs entre eux, pétris dans la même boîte à sardines de galère. Et puis, je réussis dans un fantastique travail d'introspection à me déceler une pointe de compassion. J'étais aussi expert en frasques stupides qui se déclenchaient invariablement à des batailles en mains armées. Et malheureusement, elles étaient souvent plus impressionnantes que celles que je déclenchais consciemment. Sauf si les ennuis que je cherchais provoquaient par extension encore d'autres ennuis. Un champignon nucléaire pour souligner une bagarre de rue...

Je rouvris délicatement mon journal pour tenter de lire. Mais officieusement, je surveillais du coin de l'œil le pauvre hère rampant. Il avait pas une tête de méchant, juste de type qui était habitué à se faire courser par des milliers d'individus. J'espérais qu'il ne m'attirerait pas trop de tracas. Certaines personnes réussissaient à se foutre dans le merdier chaque nuit (une observation tirée de mes expériences personnelles). Le mieux, c'était de rester discret. J'étais quand même un poil content de la situation : moi qui ne voulais pas trop profiter du Royaume, je pouvais le faire sans user mon fessier sur un banc. Y avait un peu d'adrénaline qui me chauffait le sang, et qui gardait une température constante grâce à la dissimulation, toujours stimulante dans les premières minutes. Bientôt, j'allais demander si on pouvait changer de toit juste pour le fun et essayer de préserver mon état libertin.
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MessageSujet: Re: Rencontre en terrain connu Rencontre en terrain connu EmptyMar 8 Mar 2011 - 14:17
    Pourquoi je mettais tout le temps dans des situations loufoques lorsque je suis seul ? Sérieux, j’ai un don pour ca. La dernière fois, c’était avec Kala… A croire que s’il n’y a pas de combats sympathiques où je pourrais m’incruster, je ne peux rien faire d’autre que de me mettre dans la mouise. En plus, je venais de me ruiner le genou et le ventre. Ma chemise était légèrement déchirée et mon jean en plus, ca me soulait. C’est vraiment idiot ce réflexe que l’on a quand on poursuivit, oui vous savez, au lieu de regarder devant soi pour ne pas percuter quelque chose ou pour chercher un endroit à se cacher par exemple je sais pas, nous on regarde derrière nous, comme pour être sur que la foule qui veut nous buter est bien là, qu’elle n’a pas disparue subitement. On est à Dreamland d’accord, tout est possible, mais une tonne de groupies en colère s’évaporer d’un coup, c’est un peu gros. Bref, je venais de réaliser que j’étais bientôt mort quand mon sauveur passa à l’action. Comme un héros qui vient à la rescousse des plus faibles, ce gaillard à lunettes portant un chapeau classe fit face à la foule, fit face au vent, tapant la pose comme dans une pub l'Oréal.

    D’un coup, sans comprendre ce qu’il se passait, je tombais dans le vide ! Par réflexe, je regardais en direction de mon sauveur, il tombait lui aussi… à travers un cadran de porte ! Il y avait une issue de secours sous mes pieds sans que je m’en rende compte ? En tout cas, je n’avais pas vraiment le choix, je passais à travers l’inconnu et l’incroyable pour réapparaitre dans la réalité, ou plutôt dans l’abri de mes rêves. N’étant maitre de rien, je fus plaqué au sol. Le gugusse n’y était pas allé de main molle, je m’étais défoncé le front en disant bonjour au toit de l’immeuble. Une fois que la foule en contre bas s’était calmée, on a pu se décontracter. Mais là encore, le mec me surpris. Il me hurlait à la gueule en me traitant de roi des cons. Pour finalement me demander si je vais bien… Il avait une case manquante ce mec. Peut être que voyager à travers ses trucs chelou, ca lui retirait un peu de cerveau à chaque fois. Mince, je l’avais rendu encore plus con.

    Alors que je restais avec l’air de quelqu’un qui cherche à comprendre ce qui va pas chez l’autre, je le voyais qui reprenait son magazine et qui continuait la lecture, comme si de rien n’était. Je n’osais pas trop le souler encore, il avait l’air d’être le genre de mec qui n’aime pas être dérangé. Mais il fallait quand même que je le remercie… Seulement, j’hésitais. Oui, d’une je n’aimais pas les rabats joie. De deux, il se l’était joué tombeur qui gère un max alors que s’il n’avait pas son pouvoir, il aurait été une merde intergalactique. Ca ne sert à rien ce que je dis bien sur, c’est juste une remarque rageuse. Mais en même temps, j’étais du genre à considérer que la force ne vient pas de son pouvoir de voyageur seul. Et pris de jalousie, je voulais découvrir ce qu’il avait dans le ventre. M’asseyant en tailleur pas loin de lui, j’enfonçais un peu mieux mes mains dans mes gants.

    - Au fait, non ca ne va pas. Je suis d’accord que j’ai dérangé ta petite séance de lecture et j’en suis désolé. Tu as dû nous sauver tous les deux aussi, et je t’en remercie. Mais c’est pas pour ca que tu dois le prendre genre tu m’insultes c’est la fête du slip. Vu ton pouvoir, c’était pas si dur que ca de nous sortir de là, alors pas la peine de t’enflammer genre à cause de moi ton hamster il a mouru. On pourrait se présenter normal, comme des voyageurs civilisés ! Alors vas y je commence, moi c’est Luciole, et toi ?

    Je lui tendis ma main en guise de politesse. Une fois les présentations faites, j’allais poursuivre mon schéma de pensée quand ma douleur au genou se réveilla en me remettant en tailleur. Je commençais à rire nerveusement. Vous savez, quand on se fait bien mal, ca arrive qu’on rigole on sait pas pourquoi, c’est nerveux. Et dans ces cas là, qu’est-ce qu’on a envie de faire ? D’avoir encore plus mal, parce que notre propre rire nous fait délirer. Alors de fil en aiguille, je continuais à bouger ma jambe pour que la douleur persiste et pour que je continue de rire comme un cassos. Mais je prenais trop à cœur ma manœuvre. Au bout de quelques secondes, mon rire était audible de la foule en bas…
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MessageSujet: Re: Rencontre en terrain connu Rencontre en terrain connu EmptyMar 15 Mar 2011 - 15:18
[HRP : Attention dans mon dernier post \o/ Mes portails sont invisibles. Et je ne hurle pas ma réplique]


Le karma n'existait pas. Ou alors, sous une forme différente que le simple découpage manichéen du bien et du mal. Il semblait plutôt que toute bonne action te permettait de vivre ta vie banalement, et que toute mauvaise irait se répercuter dans l'espace-temps afin de te plonger dans une merde noire. Et il fallait ajouter que le principe de taux d'intérêt ne comptait pas : tu provoquais une minuscule action qui pouvait être mal interprétée, et on te dessoudait la gueule directement. Pour faire simple, le mec qui était devant moi aurait pu s'appeler Karma. Tandis que je tentais de lire tranquillement les différentes rubriques en diagonale, l'autre commença à m'interpeller. Dès que je compris qu'il sortait âneries sur âneries, je fis mine de lever les yeux pour savoir si c'étaient mes oreilles qui me jouaient un tour, ou si bel et bien le gamin que je venais de sauver gratuitement qui était en train de me casser les oreilles.

Quelques mois plus tôt, j'aurais écarquillé les yeux. Maintenant, j'étais trop désabusé pour espérer être surpris par quoique ce soit dans le monde onirique. Mêmes les plus doux des timides pouvaient se transformer en redoutables Voyageurs aux tendances psychotiques. Est-ce qu'il était en train de grimper au poteau parce que je lui avais sorti sereinement la première interpellation qui m'était venue à l'esprit ? J'aurais bien voulu enregistrer la conversation pour pouvoir la réécouter dans mon lit. Y avait des limites au remerciement semblait-il, et ce gars venait d'y établir une nouvelle frontière. Dès qu'il termina sa tirade pour essayer de démarrer un nouveau tournant, je le regardai aussi fixement qu'un rapace tétraplégique qui verrait une souris s'approcher sans le vouloir. Certes, j'avais déjà remarqué cet étrange symptôme stupide qui rendait les Voyageurs très arrogants, et ivres de colère dès qu'une goutte d'ire leur franchissait les lèvres. Y avait Saylen, l'épéiste hors-pair qui était dans le même cas que lui (mais lui, il était empli de fierté ; ça n'avait rien à voir). Il avait suffi d'une insulte (certainement sortie de mon gosier dès qu'il m'avait marché dessus sans le faire exprès) pour provoquer un duel entre lui et moi. Dreamland semblait être un monde où régnait une tolérance zéro sur la grossièreté. Tu pouvais tabasser un gars à mort sans qu'il ne riposte ; mais si tu le traitais de « couillon », il verrait rouge. C'était con un gens. Mieux encore, il semblait que j'étais tombé sur un spécimen bien loti.

Je récapitulai lentement. D'abord, ce connard provoquait une foule en colère qui l'avait suivi jusqu'à moi. Je lui avais sauvé la mise alors qu'il avait fait chier une centaine de personnes (sérieux, peut-être que je venais d'aider un meurtrier), je le traitais de cons comme on traiterait n'importe qui dans cette situation. Et j'avais été gentil. Je connaissais des types qui l'auraient maintenu au sol pour le livrer à la foule au lieu de le tirer de là. J'en connaissais autant qui l'auraient sauvé et l'auraient tellement insultés qu'un aristocrate de passage aurait pu ouvrir un dictionnaire fécond. Il fallait que je tombe sur l'être le plus sensible de Dreamland. Où était passée sa chevalière ? En restant dans le même trip, je connaissais des gens qui m'auraient largement remerciés pour ce que j'avais fait, en me donnant un truc (pour les plus faibles et timides des Voyageurs) ou au moins en essuyant toutes mes injures sans relever parce qu'ils savaient qu'il les avait mérité. Mais tu parles d'un remerciement. Comment vouliez-vous que la gentillesse perdure, alors qu'on la bat à coups de fouet dès qu'elle tente un truc ? Ça m'apprendra peut-être à me mêler des affaires qui ne me regardaient pas. Ce genre de gars réussissait à me foutre hors de moi facilement. J'étais certainement le premier Voyageur à m'énerver dès qu'on m'envoyait une insulte. Mais je savais être reconnaissant. Si quelqu'un me sauvait la vie, j'allais pas lui cracher dessus. Je lui rétorquai rapidement et tranquillement en le regardant droit devant les yeux, comme des lunettes de soleil me le permettaient :


« Je sais pas quel balai t'a bouffé la veille et jusqu'où il est resté dans ton intestin ; mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne s'énerve jamais contre quelqu'un qui t'a fait essuyer un mal bien moins pire que celui dont il t'a aidé à t'échapper. Surtout quand on semble mériter son appellation après avoir fait chié tout un Royaume.
Imagine, dans le monde réel, tu es communiste et au détour d'un chemin, tu croises une manifestation de fascistes. Tu les insultes. Ils te poursuivent tous et là, tu croises un inconnu qui se fiche totalement de savoir si tu mérites le tabassage en règle et qui te sauve ta peau en te faisait entrer chez lui. Tu mérites au moins un peu ton surnom. Et dans ce Monde Réel, tu te serais agenouillé pour le remercier. Alors à ce que je sache, la personne la plus arrogante entre nous, c'est toi et ton foutu statut de Voyageur qui permet d'élever ton égo à un piédestal d'étron. T'es exactement comme tous les autres, c'est usant à la longue. On se retrouve avec des centaines de gamins braillards aux pieds. Et dès qu'on les sauve, ils nous jettent leur hochet dans l'œil. »


Sitôt dit, je retournai à mon journal. Tous ces Voyageurs qui se croyaient invulnérables et qui s'affichaient d'un air pédant, parvenaient rien qu'à leur présence à détruire la fine couche de plâtre qui entourait ma colère. Ils étaient incapables d'essuyer une insulte. Ça valait bien la peine de les sauver, tiens. J'aurais bien voulu cracher si je n'avais eu aucun respect pour le propriétaire de ce toit. Il était peut-être temps que les Voyageurs grandissent, au lieu de s'énerver contre leur sauveur. Et fidèle à moi-même, j'avais réussi à cultiver ma fureur tout seul rien qu'en la laissant s'exprimer. Je me faisais tout un cinéma dans ma tête, et j'amplifiais chacun de mes sentiments avec une ferveur que je ne me connaissais pas dans le monde réel. L'hypocrisie, franchement... Puis l'autre essaya de m'éduquer et de me faire tendre la papatte. Oulà ! Mais ce mec était en train de se foutre de moi ou quoi ? Il voulait quoi ? M'apprendre la politesse alors qu'il m'avait envoyé chier ? Ce n'était peut-être pas le bon moment pour m'adresser la parole. Je lisais en diagonale mon paragraphe, mon cerveau ne retenait même pas les mots désordonnés. Bref, je n'avançais pas du tout dans la lecture de mon journal ; un fait qui me mettait aussi en pétard. Sans lui jeter un coup d'œil, je répondis mollement :

« Pas de problème Princesse Luciole, je dois faire le baise-main ? Les gens m'appellent généralement le Meilleur, tu peux les imiter. »

Ma main ne vint pas rejoindre la sienne ; tout juste si un doigt tressauta pour faire tourner la page. Je ne l'avais d'ailleurs même pas regardé lors de sa réplique. Il pouvait toujours aller voir ailleurs s'il pouvait trouver un autre connard de sauveur. Je me rendis compte soudainement que j'avais changé de page alors que je ne voulais pas. Quand on lançait ses réflexions dans des raisonnements intérieurs en laissant faire quelques vieux réflexes incapables de la moindre initiative pour bouger le corps, on en arrivait à des situations aussi stupides. Y avait aussi l'autre qui commençait à se tordre la jambe, celle qui présentait un bel hématome. Et il s'amusait à se faire rire en jouant avec. Ne serais-je par hasard, tombé sur le plus stupide des guignols ? Pauvre gamin, ça devait être drôle dans sa tête. A défaut de psychédélique...

Mais les gens qui le cherchaient du regard et qui erraient sur la place telle une meute de zombies patients commençaient à se rapprocher, limite inconsciemment, du bâtiment d'où provenaient les rires. Bon, ils étaient parfaitement incapables de savoir que leur pourchassé s'était réfugié en haut d'un toit. Mais quand vous aviez passé trois minutes à ratisser une place pour chercher un emmerdeur, que vous n'aviez trouvé que du silence au mieux, et que soudainement un rire agaçant naissait du haut d'une maison, vous y alliez au moins juste par curiosité. Ce fut pour ça que je devinai qu'une vingtaine de personnes s'étaient rapprochées près du mur pour essayer de savoir si leur future victime était en haut.

Quand je retournai ma page pour revenir à l'article de la Famiglia, j'eus un petit sursaut du regard. La photo ainsi que le nom qui indiquaient le chef du groupe ressemblaient étrangement à la personne en face de moi qui semblait rire de plus en plus fort en prenant son pied. La partie raisonnable de mon cerveau finit par conclure, qu'effectivement, j'étais en train de lire un article sur les amis de ce pauvre dégénéré (le mot parfait pour décrire tout ceux qui s'amusaient avec leur jambe alors qu'ils étaient à cinq mètres du danger et qui le faisaient rappliquer aussi secs). Désabusé, je terminai par conclure dans ma tête que loin de ce que j'avais imaginé, la Famiglia del Cielo n'était peut-être pas le danger que j'attendais. Rien qu'à voir son chef qui rigolait, oblitérant totalement le danger... Je finis par faire un geste stupide (ne l'avais-je pas fait à moitié exprès des fois ?). Je refermai le DreamMag dans un claquement muet, puis le jetai par-dessus mon épaule. Le journal effectua une trajectoire courbée vers le sol en dépassant la limite du toit. Ce que je ne sus pas, c'était que mon journal était tombé en plein sur le visage d'un chasseur qui avait levé les yeux au ciel avec un rictus sur la gueule. Ce type était Hugh Jackman. Mouvement de foule, cris unanimes. Un autre affront, le type qu'ils avaient coursé étaient là-haut. Aussi discrètement qu'un courant de montagne fou, la masse de personnes se jetèrent à l'intérieur de la maison afin de grimper les étages jusqu'au toit. Par flemme, je mis mes mains derrière la tête et me reposa contre un bastingage de briques qui faisaient le tour du toit. Puis je fis un petit signe de tête à mon nouvel ami pour lui expliquer que la foule de gens qui montaient les escaliers étaient pour lui.
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